Archives de catégorie : DOSSIERS

Peut-on se nourrir uniquement de viande crue?

Il y a cinq ans, Derek Nance a commencé à se nourrir uniquement avec de la viande crue, pour guérir tout seul une mystérieuse maladie. Après moult essais de régimes alimentaires inefficaces, il s’est senti beaucoup mieux en suivant cette «version carnivore du régime paléolithique».

Il n’a pas abandonné depuis. Vice l’a interviewé, et le carnivore déclare qu’il n’a jamais été en meilleure santé (même si son système digestif a demandé un petit temps d’adaptation au début).

Derek mange surtout de l’agneau cru, beaucoup de viande locale, amène sa gamelle quand il est invité à dîner, mais confie que sa famille le prend pour un fou. Sa petite amie, Joanne, est végétarienne.

L’homme a l’air en forme, mais que disent les nutritionnistes à ce sujet? Est-ce qu’il y a des bénéfices, des dangers à adopter ce régime alimentaire? The Guardian a interrogé des spécialistes.

D’abord, est-ce que le corps humain tolère vraiment la viande crue? Pour Beth Mayer-Davis, présidente du département de nutrition à l’université de Caroline du Nord, le cru n’est pas forcément problématique, on mange bien des sushis et du steak tartare… Mais il faut se pencher sur les risques de contamination (E coli ou d’autres bactéries) et être conscient des possibles intoxications qui augmentent avec les quantités:

«La sécurité alimentaire est très importante dans ce cas-là.»

Concernant l’équilibre de ce régime, la nutritionniste explique qu’en effet, comme l’affirme Dereck «les abats sont très riches en éléments nutritifs», mais les risques de carences sont nombreux, en fibres par exemple. Logique, «plus on limite le type d’aliments que l’on mange, plus on limite l’opportunité d’avaler des petites quantités de nutriments différents». Et puis ne manger que de la viande crue signifie manger de très grosses quantités de protéines et de graisses saturées. Pas très recommandé pour les artères, donc. 

Lisa Young, nutritionniste, auteur et prof à New York, précise au Guardian qu’on ne peut pas «extrapoler sur les résultats de ce régime. Si cet homme a survécu, tant mieux, son patrimoine génétique l’a peut-être aidé. Mais cela ne signifie pas qu’une autre personne sera capable de suivre ce régime».

Les deux nutritionnistes ne voient «aucun avantage» à ce type de régime. Cependant, pour Dereck, elles recommandent de faire vraiment attention aux intoxications alimentaires lors de la conservation et de la préparation de la viande, et d’éviter le poulet, «porteur de salmonelle».

En attendant, Dereck Nance va sans doute continuer tranquillement sa vie de mangeur de viande crue. Il est même récemment devenu boucher, raconte Vice, tout en donnant de temps en temps un coup de main au bar à jus de fruits de sa petite amie. 

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L’intolérance au gluten ou maladie cœliaque

La maladie cœliaque plus communément appelée intolérance au gluten est une maladie auto-immune caractérisée par une destruction de la paroi de l’intestin grêle.

Cette intolérance au gluten est d’origine immunologique mais sans réaction d’hypersensibilité, ce n’est donc pas une allergie.

Cette maladie est une intolérance permanente à différentes fractions protéiques du gluten contenu dans le Seigle, l’Avoine (il y a un doute mais il est préférable de l’exclure), le Blé et l’Orge (SABO =  moyen mnémotechnique pour s’en souvenir).

Il en résulte une malabsorption de certains nutriments et par conséquent des carences.

Les personnes atteintes de maladie cœliaque doivent suivre un régime alimentaire sans gluten à vie car actuellement aucun traitement médicamenteux n’existe.

Les signes les plus fréquents sont une fatigabilité, des douleurs abdominales et une diarrhée, amaigrissement et dénutrition.

Régime sans gluten :

Il faut retirer le blé, l’orge, l’avoine, le seigle et leurs dérivés afin d’exclure le gluten  de son alimentation :

Certains féculents : le pain, les céréales, biscottes, les pâtes, semoule, boulgour, le blé (Ebly) sont à exclure.

Néanmoins, certains de ces aliments à proscrire sont aujourd’hui fabriqués sans gluten mais coûtent plus chers.

Afin d’avoir des apports de féculents à chaque repas sans devoir acheter dans les gammes d’aliments sans gluten :

Le riz, les pommes de terre et dérivés (attention aux purées industrielles qui contiennent parfois de l’amidon de blé), le maïs, les légumes secs, le quinoa sont des féculents sans gluten et qu’une personne atteinte de maladie cœliaque peut conserver dans son alimentation.

Il y a aussi du gluten dans les pâtisseries, viennoiseries et desserts sucrés car ils sont le plus souvent faits avec de la farine de blé ou contiennent de l’amidon de blé comme agent de texture dans les crèmes desserts, entremets et autres desserts industriels.

On peut soi-même faire ses propres desserts en remplaçant la farine de blé par de la farine de quinoa.

De plus, il est important de toujours lire l’étiquetage d’aliments tout prêts du commerce car ils peuvent contenir du gluten :

Exemple : la panure du poisson pané qui est faite avec de la chapelure et donc du blé.

Autre exemple : les sauces ou plats de viande en sauce tous prêts qui contiennent de l’amidon de blé…etc.

Une personne intolérante au gluten peut manger tous les autres aliments sans soucis : viandes, poissons, œufs, fruits et légumes, produits laitiers, matières grasses…etc.

La maladie cœliaque est extrêmement inconfortable de part les symptômes qu’elle entraine, il est indispensable de veiller à exclure toutes les sources de gluten de son alimentation.

Si les personnes atteintes font un dépistage qui confirme la maladie cœliaque, les aliments diététiques sans gluten peuvent alors être remboursés.

Cela peut permettre d’avoir une alimentation plus variée à moindre frais tout en suivant les conseils diététiques énoncés précédemment.


Regimes alimentaires

On a trouvé la protéine du jet-lag

Si vous n’arrivez pas à dormir pendant vos trajets en avion, trop occupé(e) que vous êtes à pleurer, vous devez sacrément galérer à gérer les effets du décalage horaire. Mais rassurez-vous ça va changer, des scientifiques d’Oxford University ont trouvé la protéine responsable du jet-lag.

Mais reprenons depuis le début. Il faudrait 1 jour par fuseau horaire traversé au cours d’un voyage pour retrouver un rythme normal, selon le Guide du Routard. La faute à notre rythme circadien –ou notre horloge interne– qui a du mal à se mettre à l’heure du nouveau pays dans lequel vous vous trouvez.

Voilà comment ça marche: une petite structure dans votre cerveau est chargée d’analyser les variations de lumière dans votre environnement, de transférer ces informations à la glande pinéale, qui s’occupera de réguler votre cycle de sommeil en produisant plus ou moins de mélatonine, explique Gizmodo.

«Concrètement, lorsque vos yeux préviennent votre cerveau qu’il commence à faire sombre dehors, celui-ci va commander une augmentation de mélatonine, et vous allez vous sentir fatigué(e).»

Et la BBC de compléter:

«La lumière agit comme un bouton de remise à jour pour garder notre horloge [interne] à l’heure, mais lorsqu’on voyage autour du monde, elle met du temps à s’adapter. La fatigue qui en résulte, et qui peut durer pendant des jours, est appelée jet-lag.»  

Et c’est là qu’intervient la «molécule du jet-lag». Les chercheurs ont fait des études sur des souris et ont vu que de nombreux gènes s’activaient en présence de lumière.

«Mais de manière assez surprenante, on a vu une protéine, produite par un gène appelé Sik1, venir désactiver immédiatement les gènes qui s’étaient exprimés. Comme si la lumière n’avait pas été perçue», explique un des chercheurs au Figaro.

Lorsqu’ils ont essayé de réduire la fonction de ce gène SIK1, c’est-à-dire de permettre aux gènes récepteurs de lumière de rester actifs, les souris ont ajusté leur horloge interne en 6 heures au lieu de 6 jours.

«Cela permet d’avoir une molécule de base qui expliquerait le phénomène du jet-lag et, de fait, une nouvelle base pour développer de potentiels nouveaux médicaments», analyse les chercheurs qui espèrent développer un premier remède «d’ici un à deux ans».

Ce qui veut dire qu’après, vous n’aurez plus besoin de combiner plusieurs méthodes comme changer vos habitudes de sommeil tout en buvant de l’eau et prenant des médicaments une semaine avant votre départ. Et qu’en plus vous ne serez pas dans le cirage pendant une semaine après être arrivé.

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Quand le lobby du vin veut nous convaincre que le vin (français) n’est pas une drogue

Les professionnels du vin changent de méthode et se lancent dans une grande opération de communication qui vise à bien différencier l’alcool du vin français. C’est le but de Vin & Société avec «ce qui va vraiment saouler les Français», «campagne de mobilisation nationale en faveur des productions viticoles de l’Hexagone». Deux images «choc» pour faire parler de leur initiative: François Hollande et Jean-Marc Ayrault dégustant un grand verre de vin (blanc).

Vin & Société est une association de type loi 1901. Créée en 2004, elle dit représenter «les 500.000 acteurs de la vigne et du vin en France» (production, négoce et interprofessions). Elle s’est donné pour but «de donner sa juste place à un savoir-faire traditionnel et à un secteur d’activité qui contribue à la fois à la vitalité économique et au rayonnement de la France». Il s’agit encore de «transmettre les valeurs du vin» et de «promouvoir une consommation qualitative et responsable».

Cette campagne de mobilisation vise à faire pression sur l’exécutif pour qu’il revienne sur une série de mesures selon elle aujourd’hui à l’étude.

Des mesures qui, selon ses promoteurs, porteraient atteinte à la filière vitivinicole qui, après l’aéronautique et devant l’industrie du luxe (dont elle se réclame parfois), est le deuxième secteur contributeur à la balance commerciale française: 7,8 milliards d’euros à l’export.

«Depuis des mois, nous sentons monter un courant moralisateur qui consiste à interdire et à déresponsabiliser les Français», assurent les promoteurs de la campagne. Ils dénoncent le fait que le vin puisse, «au nom de la morale» être assimilé à une drogue. Plus que de morale, il s’agit ici de médecine et de physiologie puisque le document cité en référence est le rapport du Pr Philippe Reynaud, psychiatre et addictologue, remis à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) en juin 2013. Mais Vin & Société dénonce le fait que des spécialistes de l’addiction puissent juger dangereux pour la santé dès l’absorption d’un verre par jour. Et s’interroge:

«La moindre consommation de vin, même mesurée, serait donc mauvaise?»

Avant de répondre:

«Nous pensons que seule une société privilégiant l’éducation, la raison, et la responsabilité est à même de lutter contre les excès et ce, dans tous les secteurs.»

«La consommation de vin [en France] a diminué de 70% en cinquante ans et de 20% sur les dix dernières années, rappellent-ils. Quelle image sommes-nous en train d’envoyer aux 31 millions de Français qui dégustent du vin raisonnablement entre amis ou en famille? Quel signal envoyons-nous au monde entier qui nous envie le vin, symbole de notre art de vivre et de notre pays?» Selon l’Institut national de prévention est d’éducation à la santé (Inpes), 83% des consommateurs de vin en France en boivent de une à deux fois par semaine. Ou plus rarement encore, selon des données de 2010.

La question de fond est assez simple: la puissance publique et les autorités sanitaires françaises doivent-elle ne traiter le vin que comme une boisson alcoolique? Répondre par l’affirmative c’est, pour les responsables de Vin & Société «mépriser l’histoire et le travail des cinq cent mille acteurs de la vigne et vin en France». C’est pourquoi ils réclament au président de la République et au Premier ministre la mise en place d’une instance interministérielle «pour redonner au vin toute la place qu’il mérite dans notre pays».

Des dangers équivalents, selon des alcoologues

Cette initiative s’inscrit dans le contexte général de la prise en compte comparée des conséquences sanitaires des différentes consommations de drogues, licites ou non. Cette démarche avait été initiée en 1998 par Bernard Kouchner. Le secrétaire d’Etat à la Santé du gouvernement de Lionel Jospin avait alors demandé au Pr Bernard Roques un rapport sur le thème de la dangerosité comparés des drogues. Ce fut une étape importante (quoique sans suite concrète) dans le débat sur la dépénalisation du cannabis. Mais après la loi Evin de 1991, ce fut aussi le point de départ d’une nouvelle prise de conscience du fléau que constituent les consommations de tabac et d’alcool (entre 100.000 et 150.000 morts prématurées chaque année).

Lors des opérations de lobbying visant à réduire la portée de la loi Evin, les représentants de la filière vitivinicole jugèrent opportun de s’associer aux grand alcooliers industriels (qui sont pour partie présents dans cette filière, notamment en Champagne). Ils cherchent aujourd’hui à s’en démarquer; notamment en soulignant les dimensions organoleptiques et culturelles spécifiques aux vins d’appellation d’origine contrôlée. C’est notamment l’objet d’un récent pamphlet (Invignez-vous! Editions Grasset) signé de Jacques Dupont, chroniqueur vin au magazine Le Point.

En retour, plusieurs épidémiologistes, spécialistes de santé publique et alcoologues, refusent, avec plus d’énergie encore que par le passé, de faire une distinction entre les boissons alcooliques. Ils estiment que les dangers sont équivalents dès lors que la boisson consommée contient des molécules d’alcool. 

C’est ainsi par exemple que l’Institut national du cancer (Inca) a publié en 2009 une brochure destinée aux professionnels de santé expliquant que les risques de cancer commençaient à augmenter à partir de la consommation d’un verre de vin quotidien. Ce qui est apparu en opposition radicale avec les assurances sanitaires données par le «régime méditerranéen», un mode d’alimentation qui inclut, précisément, une consommation raisonnée de vin. Des assurances sanitaires confortées, qui plus est, par le célèbre «paradoxe français». 

J.-Y.N.


A votre santé! – Slate.fr

Pourquoi la sieste est si bénéfique

Le mépris à l’égard de la sieste, réservée aux enfants, aux personnes âgées et aux fainéants, est totalement injustifié. Non seulement dormir un peu pendant la journée procure un regain d’énergie mais apporte aussi des bénéfices importants en terme cognitifs et de santé. Et c’est la science qui le démontre.

Contrairement à 85% des espèces de mammifères, l’homme ne dort qu’une fois par jour. Les scientifiques ne sont pas sûrs si nous sommes naturellement monophasiques (et pas polyphasiques) ou si c’est la société moderne qui nous a rendu ainsi. En tout cas, la vie moderne fait qu’au moins un tiers d’entre nous ont un déficit de sommeil important. Et la sieste est un excellent moyen pour combler ce déficit. Mais elle peut également doper notre cerveau en lui permettant de devenir plus créatif, en améliorant le fonctionnement de la mémoire, la perception, le raisonnement logique, en améliorant notre humeur. La sieste a aussi des vertus thérapeutiques sur le cœur, la pression sanguine, le niveau de stress et même l’excès de poids.

Maintenant, pour en tirer tous ses bénéfices, il faut faire une vraie sieste. C’est quoi une vraie sieste?

C’est une phase de sommeil qui dure entre 10 et 30 minutes idéalement entre 13 heures et 16 heures. Un sommeil plus long développe «l’inertie du sommeil» qui se traduit par une sensation de malaise et d’ivresse qui met du temps à disparaître. Sara Mednick, spécialiste du sommeil de l’Université de Californie et auteure du livre «Take a Nap ! Change your life» (Faites une sieste ! Changez votre vie) estime qu’une sieste de 10 à 20 minutes redonne de la vivacité intellectuelle et de l’énergie mais qu’une sieste de 30 minutes pose des problèmes et il prend parfois du temps à «émerger». Des études publiées par le Journal of Sleep (Journal du sommeil), montrent aussi que des siestes très courtes de six minutes, ont des effets bénéfiques sur la mémoire.

La découverte des vertus de la sieste n’est pas récente. En 1995, une étude réalisée par la NASA sur des pilotes de Boeing 747 montrait que les participants autorisés à faire une sieste de 40 minutes par jour ce qui correspondait à une moyenne de 25,8 minutes de sommeil avaient une amélioration de leurs performances en matière de vigilance de 16% par rapport à la moyenne et de 34% par rapport aux pilotes qui n’avaient pas fait de sieste.

Faire une sieste au travail est loin d’être une mauvaise idée, même du point de vue de l’employeur. Faire dormir un peu des médecins et des infirmières dans des services d’urgence améliore sensiblement leur réactivité et leurs performances. La sieste permet de restaurer la qualité de l’attention, la qualité du travail et de réduire les erreurs et ces effets sont sensibles pendant plusieurs heures. Certaines entreprises ont commencé à comprendre les avantages de la sieste et installé des pièces pour dormir sur le lieu de travail. C’est le cas entre autre de Google ou du Huffington Post.

Enfin, la sieste est aussi très bonne pour la santé. Elle a des effets thérapeutiques sur la pression artérielle en permettant notamment au système cardiovasculaire de récupérer des effets du stress psychologique. Une sieste de 45 minutes se traduit presque systématiquement par une baisse de la pression sanguine.  

Une importante étude réalisée en 2007 en Grèce par des chercheurs de l’Université d’Athènes auprès de 23 681 personnes atteintes de maladies cardiaques et de cancer montre les bienfaits d’un sommeil de jour. Les personnes qui faisaient une sieste de trente minutes au moins trois fois par semaines avaient 37% moins de risques de mourir d’une défaillance cardiaque.

Conclusion. La sieste devient obligatoire pour tout le monde les petits comme les grands.


A votre santé! – Slate.fr

Le régime hypocalorique

Ce n’est pas un régime, c’est un changement d’habitudes.

En effet, le but n’est pas de mettre le patient dans une cage de verre pendant 3 mois et lui faire perdre du poids sans sortir au restaurant en stoppant sa vie sociale.

Au contraire, il faut le laisser se confronter à des situations où il faudra faire preuve de volonté pour faire la fête « raisonnablement ».

Le changement d’habitudes doit s’initier progressivement en 3 phases.

1ere phase :

Retrouver ses sensations de faim et de satiété.

Pour cela on prend le rythme de 3 repas par jour + 1 collation ; de façon à retrouver dès le matin une alternance entre faim et satiété.

Pour ne pas se poser de question le 1er plan alimentaire sera relativement strict et identique pendant 3 semaines.

2eme phase :

Au bout de ces 3 semaines, le patient commence à se connaitre et réapprend à manger selon son appétit. Le bilan est fait et on retravaille le plan alimentaire selon les observations du patient.

Puis le patient tient un carnet alimentaire qui permet de voir s’il  est capable de composer ses repas et d’équilibrer sa journée et sa semaine.

3eme phase :

Autonomisation du patient qui peut réintroduire des aliments plus caloriques ou qu’il  avait peur de ne pas maitriser.

Pendant ces 3 phases il est recommandé de continuer à sortir au restaurant et à répondre aux invitations des amis.

On peut de façon raisonnable consommer des aliments tel que le chocolat ou le fromage selon le ressenti du patient qui se sent à même à se limiter.

En général, la perte de poids commence dès la 1ere phase au cours de laquelle les grosses erreurs sont corrigées.

Puis un rythme de 1 à 2 kg en moins par mois s’installe.

En complément, il est vivement recommandé de reprendre une activité physique (à différencier du sport) allant de la marche rapide au sport que le patient choisira lui-même ; le but étant de renforcer la masse musculaire en parallèle de la perte de la masse grasse.

A propos de l’auteur : Monica

Diététicienne diplômée depuis 1998, travaille en cabinet libéral et dans une maison de retraite parisienne. Domaines d’expertise: hygiène alimentaire et perte de poids ( adulte, adolescent, enfants); troubles du comportement alimentaire ( anorexie-boulimie); nutrition-insuffisance rénale, insuffisance respiratoire; gériatrie et dénutrition.

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Regimes alimentaires

La Réunion, Guadeloupe, Guyane: la bataille du sucre

DOM 1-Sucre 0. Peu de gens le savent en France métropolitaine, mais les départements d’outre-mer mènent contre l’obésité et le diabète une guerre longue et difficile. Et inégale. La faute à des teneurs en sucre explosives dans les aliments qui sont vendus dans les départements d’Outremer. Claudine Robert-Hoarau[1], diététicienne-nutritionniste à Saint-Denis de La Réunion donne quelques exemples:

«Selon une étude effectuée par l’ARS et la DAAF[2], les “tonics et bitters” auraient une teneur en sucre à la Réunion de plus 28% que celle contenue dans les produits fabriqués en Métropole et les yaourts aux fruits de +12%.»

Des écarts qui pouvaient osciller entre 34,66% et 48,59% sur un produit tel que le Fanta orange[3].

L’adoption, en mai dernier, d’une loi visant à aligner le taux de sucre des aliments sur celui de la Métropole s’avère donc une étape décisive dans ce combat. Toutefois, pour que la victoire soit complète, il faut parvenir à modifier des pratiques et des habitudes ancrées depuis des décennies.

Pourquoi les produits sont-ils plus sucrés?

Comme nous le rappelle la députée guadeloupéenne Hélène Vainqueur-Christophe[4]«il n’existait aucune loi, ni en France métropolitaine, ni dans les départements d’outre-mer, réglementant le taux de sucre dans les aliments ou encore les dates de péremption. Il y avait simplement des pratiques […] Ce texte obligera les industriels à baisser le taux de sucre de tous les produits». Dans la mesure où les usages des industriels sont fréquemment différents dans les départements d’outre-mer, les produits de consommation courante avaient une concentration en sucre supérieure à celle des mêmes produits de mêmes marques vendus en France hexagonale.

Pour expliquer l’importance de ces écarts, tout le monde y va de son interprétation: «C’est peut-être dû au fait que nous sommes producteur de sucre. Nous avons donc une relation au sucre différente que les pays qui n’en produisent pas», suppose la diététicienne-nutritionniste guyanaise Armide Lafortune. Pour Claudine Robert-Hoarau, «deux raisons expliquent cette différence. La première est liée à des contraintes industrielles: La Réunion ne produisant pas assez de lait, le recours au lait reconstitué à base de lait en poudre est nécessaire. De ce fait, la teneur en lactose est plus importante et par là même la teneur en glucides sur le produit fini. La deuxième se situerait au niveau gustatif, des tests d’acceptabilité ayant été effectués sur des consommateurs».

Et la députée guadeloupéenne Hélène Vainqueur-Christophe de rappeler l’argument que les industriels aiment à lui répéter:

«Bien que départements français, les Antilles-Guyane sont dans la zone Amérique et celle-ci répond à des normes particulières.»

Comment expliquer dans ce cas que Mayotte et La Réunion aient pu constater des écarts équivalents?

Le surpoids, l’obésité et le diabète atteignent des niveaux record dans les DOM comparativement à la situation de l’Hexagone. Selon une enquête menée par l’ARS sur des enfants de CM2 pour l’année scolaire 2011-2012,  26,2% d’entre eux sont en surpoids contre 19,7% en France métropolitaine et 8,7% en situation d’obésité contre 3,7% en Métropole.

D’autre part, un adulte sur deux serait en surpoids ou obèse à la Réunion. Aux Antilles-Guyane, la situation est quasiment équivalente. En 2009, on recensait 9,3% d’obèses chez les 5-14 ans en Martinique, 8,9% en Guadeloupe et 6,4% en Guyane. Quant aux taux de prévalence du diabète, ils sont également plus élevés dans les DOM avec notamment 8,8% à La Réunion en 2009 contre 4% pour la moyenne française[5].

Toutefois, Claudine Robert-Hoarau réfute l’idée que le sucre puisse être à lui seul responsable de ce fléau:

«Ce n’est pas un produit particulier qui est à l’origine du diabète et de l’obésité mais l’alimentation globale associée à d’autres facteurs. L’obésité est une maladie multifactorielle. Il s’agit d’une interaction entre le facteur génétique et les facteurs environnementaux, c’est-à-dire une alimentation trop riche et un manque d’activité physique.»

Alors, plus de cari ou d’accras?

Bien sûr, il n’est nullement question de dire adieu à un bon cari, aux accras, aux samossas, ni même aux nombreux plats en sauce ou encore aux sorbets coco, aux tourments d’amour et au ti punch… Non, le défi consiste à conserver ces traditions mais avec le souci de l’équilibre et de la modération. Selon Armide Lafortune, «il s’agit de réconcilier les pratiques culturelles et les besoins vitaux en sucre».

S’il est vrai que la loi va dans le bon sens en englobant tous les produits fabriqués par l’industrie agro-alimentaire y compris les préparations locales, les diététiciens restent mesurés quant à son impact sur la santé publique: «Je ne pense pas qu’elle aura un impact direct sur la réduction de l’obésité, mais elle permet une sensibilisation au problème», explique Armide Lafortune. Pour sa part, Claudine Robert-Hoarau affirme:

«Cette loi ne change en rien ma pratique […] Un produit sucré (qu’il soit plus ou moins sucré) reste un produit sucré qu’il faut apprendre à consommer. Il est donc nécessaire de modifier les comportements et les habitudes alimentaires tout en gardant le plaisir de manger. C’est ce que je préconise à mes patients[6]».

Aussi, la nécessaire réforme du bol alimentaire est en marche; à pas lents certes, mais en marche. Il semblerait que les instances régionales aient parié sur l’éducation du jeune public. En Guyane, par exemple, «des actions sont faites auprès des écoles pour sensibiliser les enfants». «En Guadeloupe, nous dit Hélène Vainqueur-Christophe, des programmes d’éducation à l’alimentation sont mis en place par la région dans le cadre scolaire mais aussi associatif» et à La Réunion «l’Agence de santé de l’Océan Indien a entrepris de mettre en place de nouvelles mesures pour favoriser une alimentation plus équilibrée en restauration scolaire où l’obésité infantile est préoccupante», nous indique Claudine Robert-Hoarau.

En attendant que s’installent de meilleures habitudes alimentaires, les industriels s’activent pour proposer des produits moins sucrés. Au passage, puisque la loi l’exige désormais, ils devront mettre fin à ce que Hélène Vainqueur-Christophe appelle une «arnaque alimentaire». Les dates de péremption des aliments qui pouvaient selon la député «atteindre jusqu’à trois cents jours de différence» devront désormais être alignées sur celles de la Métropole. Le mois prochain, la DGCCRF se verra confier la mission de sanctionner les éventuels contrevenants.

Harry Eliezer


[1] Auteur de Diététique gourmande, les bons réflexes pour une alimentation équilibrée aux éditions Dangles. Retourner à l’article

[2] ARS: Agence Régionale de la Santé – DAAF: Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la Réunion. Retourner à l’article

[3] Rapport de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale du 28 septembre 2011. Retourner à l’article

[4] Maire de la commune de Trois-Rivières et rapporteur du projet de loi voté le 21 mai 2013. [5] Source: Institut de Veille Sanitaire – novembre 2010. [6] in Diététique gourmande, les bons réflexes pour une alimentation équilibrée.

A votre santé! – Slate.fr

Vitamine D, sauvons-là !

Sorti de l’hiver, on est tous un peu fatigués, faiblards, on manque d’entrain, d’envie, bref on a la flemme. On se dirige d’un pas lent et trainant vers le médecin, car la maladie a pris possession de notre corps, depuis déjà deux mois on traine ce satané rhume sur le cycle typique du 3, 1 semaine malade 3 semaines pas malade, 1 semaine malade 3 semaines pas malade…… Après l’ordonnance type du petit rhume sans gravité, il nous prescrit une prise de sang, et dans notre tête on se dit :

–        « une prise de sang ? A quoi ça sert j’ai juste un rhume, faut qu’il prenne des vacances ! »

Bon va falloir s’organiser maintenant ! Aller le matin (très tôt) au « labo », alors que se lever est déjà un calvaire. Mais bon, c’est le médecin qui l’a dit, il doit avoir ses raisons, parfois il faut savoir juste obéir !

Après deux jours, les résultats tombent, rien ! (« je le savais, mon doc est fou ! »). Quoique, en y regardant d’un peu plus près il y a peut être un truc qui cloche

->  Vit D

C’est un peu en dessous de la normale, comment ça se fait, et hop direction le médecin pour des ampoules de vitamine D et surtout une cure de soleil, ça tombe bien c’est bientôt les vacances !

Suivez le guide pour les explications !

La vitamine D ce n’est pas que pour les enfants, en effet elle est très importante lors de la croissance car elle permet de faciliter l’absorption du calcium pour « bien grandir ». Vous me direz, un moment on arrête quand même de grandir ! Oui, c’est vrai, mais la vitamine D ne sert pas qu’à grandir, elle joue un rôle aussi sur l’état de santé général (fatigue, légère douleur diffuse…).

Le manque de vitamine D peut provenir d’un déficit d’apport (c’est-à-dire que l’on ne mange pas suffisamment de produits riches en vitamine D), d’un déficit d’exposition au soleil (en effet l’exposition de la peau au soleil, permet de synthétiser de la vitamine D), voilà les principales causes d’un déficit.

Votre très gentil médecin (maintenant qu’il vous a prouvé son efficacité), vous a prescrit une cure de vitamine D, vous êtes partis en vacances (mais manque de chance vous venez d’en revenir), votre statut en vitamine D est parfait ! Super, maintenant il va falloir le préserver, car vous n’allez tout de même pas reproduire le même schéma tous les ans !

Opération petits  changements dans votre façon de vivre, afin de préserver ce taux et surtout d’être en pleine forme, même en plein mois de février avec 15cm de neige et un thermomètre qui devrait aussi penser aux vacances au soleil !

–        Dans un premier temps,  travaillez l’exposition au soleil, et oui, même en hiver le soleil existe ! Il va falloir vous débâcher un  peu pour laisser ses doux rayons caresser votre peau encore teinté de vos excellentes (et déjà si lointaines) vacances. Bien sûr, pas de t-shirt à -15°C dans votre jardin pour faire bronzette ! Mais peut être déjà, chez vous, ouvrir les volets et laisser le soleil vous inonder bien au chaud chez vous.

–        Dans un second temps, fini les laitages à 0%, vous ne retrouverez pas votre ligne avec ces produits 0% qui portent d’ailleurs bien leur nom, et surtout vous n’y trouverez pas de vitamine D ! En effet, la vitamine D, est une vitamine qui se trouve dans les graisses des aliments, vous comprendrez donc qu’un yaourt sans gras c’est un yaourt sans vitamine D. Consommez au moins 3 laitages (yaourt, fromage blanc, petit suisse, faisselle) par jour pour avoir un bon apport (en bonus vous aurez aussi une bonne couverture de vos besoins en calcium), sans oublier le fromage bien sur.

–        Les huiles, elles aussi, sont une excellente source de vitamine D, pas la peine d’en faire la chasse, il faut savoir en mettre une bonne dose, une cuillère à soupe pour deux personnes de préférence cru. Essayer d’éviter le filet d’huile qui ressemble bien trop souvent au torrent qu’au petit cours d’eau. N’ayez pas peur des matières grasses, il suffit juste de toujours les utiliser en les quantifiant et surtout d’en consommer à chaque repas, n’oubliez pas qu’en plus d’apporter de la vitamine D et des acides gras essentiels, elles sont vecteurs de goûts !

–        Les poissons gras, saumon, hareng, maquereau, sardine, …. Deux fois par semaine et hop une dose supplémentaire de vitamine D. Et en plus ça vous rappellera l’été, grillé avec un peu de basilic et des demi tomates cuitent au four avec un peu d’ail, on se croirait presque au bord de l’eau !

Voila, maintenant vous êtes prêt pour passer un hiver gonflé à bloc ! Mais surtout pensez que c’est votre hygiène de vie qui fera la qualité de votre hiver ! En somme, mangez des YAOURTS !


Regimes alimentaires

Au Bhoutan, pays du bonheur, il n’y a qu’un psychiatre. Et il est débordé

Quand on habite au Bhoutan, on est censé être heureux dans la vie. Depuis que son roi a introduit en 1972 la notion de «bonheur national brut», toutes les politiques publiques du petit royaume sont évaluées par une commission spéciale du bonheur.

L’ouverture du pays à la modernité, entamée au début des années 1960, a permis d’améliorer l’espérance de vie et les conditions économiques. Mais le pays a aussi dû découvrir l’envers du développement: chômage des jeunes, urbanisation rapide et drogues. Et même au pays de bonheur, certains souffrent de maladies mentales… Le journal The Star consacre ainsi un portrait au seul psychiatre du pays, le docteur Chencho Dorji. Son histoire est aussi celle de l’introduction, timide, de la psychiatrie au Bhoutan.

Chencho Dorji est devenu psychiatre pour aider son frère Damchoy, schizophrène. Il est aujourd’hui à la tête du seul service de psychiatrie de l’Etat. 5.300 dépressifs, bipolaires, schizophrènes et, surtout, alcooliques et toxicomanes (la moitié des lits) ont été traités depuis l’ouverture du service en 1999. Le service a reçu 151 patients la première année, et 864 en 2012.

Comme le Bouthan est très croyant, la majorité de ces malades se pensent d’abord possédés par un esprit, et font appel aux rituels bouddhistes ou à la magie noire avant de se rendre, en dernier recours, chez le psychiatre. Il n’y a d’ailleurs, note le quotidien, pas de mot pour dire «dépression» en dzongkha, la langue officielle au Bhoutan. Le docteur Chencho Dorji ne décourage donc pas ses patients de poursuivre leurs rituels, pourvu qu’ils acceptent de prendre un traitement médical sur le long terme…

Problème: après 14 ans de pratique solitaire et intense de la psychiatrie, et sans aide extérieure, le docteur Chencho admet craindre le burn-out. La Commission du bonheur national brut, contactée par le Star, reconnaît un manque d’investissement dans la prise en charge des maladies mentales, et explique que les ressources ont été appliquées à d’autres secteurs (le pays ne compte, par exemple, que six chirurgiens).

Le Bhoutan veut, malgré ces problèmes, rester le pays connu pour sa qualité de vie exceptionnelle. Comme l’expliquait The Guardian en février, le gouvernenent a annoncé au début de l’année 2013 qu’il souhaitait devenir la première nation de la planète cultivant une agriculture à 100% biologique. Un pas de plus dans sa stratégie centré sur «la recherche du bonheur collectif».

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Certains y verront la simple confirmation, obtenue par les outils de la génétique moléculaire, du bien-fondé de recettes ancestrales d’origines généralement orientales. Pour les autres, ce sera la démonstration scientifique que l’on peut bel et bien augmenter son espérance de vie en modifiant quelques aspects de sa vie quotidienne.

Dans tous les cas, le résultat hors du commun obtenu par un groupe de l’Institut de médecine préventive l’Université de Californie (San Francisco) fournit une nouvelle preuve, objective et reproductible, qu’il existe une réelle «plasticité environnementale» du corps humain à l’échelon cellulaire et moléculaire; une plasticité généralement insoupçonnée par la médecine moderne et dont on est encore loin d’avoir pris toute la mesure et les potentialités.  

Cette étude pilote, qui vient d’être publié sur le site de The Lancet Oncolog, a été financée par le département américain de la Défense, les Instituts nationaux américains de la santé ainsi que par différentes fondations privées. Elle a été menée, sous la direction du Pr Dean Ornish, par quatorze biologistes et médecins de diverses disciplines (psychiatres, urologues, cancérologues). Leurs travaux ont été menés chez des hommes pour lesquels un diagnostic de cancer de la prostate à très faible risque d’évolution venait d’être porté.

Tous avaient préféré une surveillance active plutôt que des thérapies conventionnelles (chirurgie, radiothérapie) dont les effets secondaires peuvent être source de handicaps importants. Deux groupes ont été constitués; l’un composé de 10 personnes et l’autre de 25. On a demandé aux premiers de modifier plusieurs aspects de leur mode de vie et pas aux autres.

Ces changements de mode de vie concernaient notamment l’alimentation (en privilégiant un régime à base de fruits et de légumes et la réduction des graisses saturées), une activité physique ainsi qu’un recours à des techniques de gestion du stress (comme la méditation, le yoga ou la relaxation durant une heure par jour). L’exercice physique était modéré (marche 30 minutes par jour et six jours par semaine) et l’ensemble devait être associé à  une rencontre hebdomadaire de soutien collectif.

Différentes recherches avaient déjà démontré par le passé que le fait d’adopter ce nouveau style de vie pouvait conférer de réels avantages médicaux; en freinant par exemple —voire en inversant— l’évolution de certaines affections cardiaques. Aucune étude prolongée n’avait encore démontré que des changements de style de vie pouvaient avoir un effet cellulaire «rajeunissant». C’est désormais chose faite.

L’équipe du Pr Ornish s’est intéressée aux télomères. On désigne ainsi les régions situées aux extrémités des chromosomes, zones dont l’ADN joue un rôle-clef dans le maintien de la stabilité de ces derniers (de la même manière que leurs extrémités préviennent l’effilochage des lacets). Et il est aujourd’hui bien démontré que la réduction de la taille des télomères est un fidèle reflet du vieillissement des cellules, l’annonce programmée de leur mort prochaine.

Mesurer la longueur des télomères fournit un fidèle reflet de l’âge biologique. Et le raccourcissement de ces mêmes télomères est d’autre part associé à différentes affections conduisant souvent à des morts prématurées comme différentes sortes de cancers (de la prostate, du sein, du poumon), des affections cardiovasculaires, des maladies infectieuses ou le diabète de type 2.

Dans cette étude, la longueur des télomères des participants a été mesurée au départ et cinq années plus tard. Et il est apparu que dans le groupe ayant modifié son mode de vie la longueur des télomères avait considérablement augmenté, en moyenne de 10%. A l’inverse, dans l’autre groupe, elle a diminué en moyenne de 3%.

Plus éclairant encore, les auteurs de cette recherche observent un effet «dose-réponse»: plus les modifications comportementales étaient importantes et suivies et plus les allongements télomériques étaient grands.

Les chercheurs ne cherchaient pas à étudier les effets des changements comportementaux sur l’évolution naturelle des lésions cancéreuses prostatiques des participants – une essai préalable avait déjà montré que ces changements étaient de nature à freiner cette évolution dès lors que la lésion en est à un stade précoce de son développement.

«Les implications de cette étude pilote de petite taille peuvent aller bien au-delà des hommes ayant un cancer de la prostate, souligne le Pr Ornisch. Si elle est validée par des essais contrôlés randomisés de grande envergure, ces modifications dans le style de vie seront de nature à réduire le risque de mortalité prématurée dans un grand nombre de maladies.» Pour le Pr Ornisch, les gènes et les télomères des chromosomes constituent une prédisposition. Ils ne doivent en aucun cas être nécessairement considérés comme une fatalité.

Ces travaux s’inscrivent dans le grand mouvement de l’épigénétique qui découvre que loin d’être fixé une fois pour toutes sous forme d’ADN, notre «patrimoine héréditaire» peut être modifié par des éléments de l’environnement ainsi que par notre histoire personnelle. C’est là, d’un certain point de vue, une forme de liberté retrouvée, une possibilité offerte à chacun de reprendre, pour partie, son destin en main.

J.-Y.N.

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