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La marche pour réduire la douleur de l’arthrose du genoux ?

Les personnes qui marchent pour faire de l’exercice sont moins susceptibles de développer des douleurs fréquentes aux genoux dues à l’arthrose, selon une étude publiée en juin 2022 dans la revue Arthritis & Rheumatology.

Grace H. Lo du Baylor College of Medicine (États-Unis) et ses collègues ont mené cette étude avec plus de 1200 personnes âgées de 50 ans et plus (âge moyen de 63 ans) souffrant d’arthrose du genou. Elles ont été suivies pendant quatre ans.

Parmi les participants, 73 % marchaient pour faire de l’exercice. Ceux qui marchaient avaient un risque réduit de 40 % de développer de nouvelles douleurs fréquentes aux genoux et un rétrécissement de l’espace articulaire médial des genoux comparativement à ceux qui ne marchaient pas. La marche n’était toutefois pas liée à une amélioration des douleurs préexistantes.

La marche pourrait ainsi prévenir la survenue de douleurs fréquentes aux genoux, concluent les chercheurs. Ces résultats suggèrent qu’elle peut constituer un traitement efficace pour ralentir la progression structurale de l’arthrose.

L’exercice pour le traitement de l’anxiété ?

L’exercice physique, qu’il soit modéré ou intense, atténue les symptômes d’anxiété, même lorsque le trouble est chronique, montre une étude suédoise publiée dans le numéro de janvier 2022 du Journal of Affective Disorders.

Maria Aberg de l’Université de Göteborg et ses collègues ont mené cette étude avec 286 personnes souffrant d’un syndrome d’anxiété, recrutées dans les services de soins primaires.

La moitié d’entre elles souffraient d’anxiété depuis au moins dix ans. Leur âge moyen était de 39 ans, et 70 % étaient des femmes.

Elles ont été affectées, par tirage au sort, à des séances d’exercices en groupe, modérés ou intenses, pendant 12 semaines ou à un groupe témoin qui recevait des conseils sur l’activité physique.

Les deux groupes de traitement ont suivi des séances d’entraînement de 60 minutes trois fois par semaine sous la direction d’un kinésithérapeute. Les séances comprenaient un entraînement cardio (aérobie) et un entraînement musculaire.

Les participants qui s’entraînaient à un niveau modéré devaient atteindre environ 60 % de leur fréquence cardiaque maximale alors que ceux qui s’entraînaient plus intensivement devaient d’atteindre 75 %.

Les symptômes d’anxiété ont été réduits chez ceux qui s’entrainaient par rapport au groupe témoin, même lorsque l’anxiété était chronique. La plupart sont passés d’un niveau d’anxiété modérée ou élevée à un niveau faible.

Plus l’exercice était intense, plus les symptômes s’amélioraient, rapporte Malin Henriksson, coauteur. Ceux faisant de l’exercice à de faible intensité, avaient des chances d’amélioration des symptômes multipliés par 3,62 et ceux faisant de l’exercice plus intense, par 4,88.

Les traitements standards actuels de l’anxiété sont la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et les médicaments psychotropes. Mais ces médicaments ont souvent des effets secondaires et les patients souffrant de troubles anxieux ne répondent souvent pas au traitement médical, souligne le communiqué des chercheurs. (Qu’est-ce que le Xanax [alprazolam] ?)

« Le modèle impliquant 12 semaines d’entraînement physique, quelle que soit son intensité, représente un traitement efficace qui devrait plus souvent être mis à disposition dans le cadre des soins de santé primaires pour les personnes souffrant de problèmes d’anxiété », conclut Maria Aberg.

Des études précédentes ont aussi montré que l’exercice physique entraîne une amélioration des symptômes de dépression. (L’exercice aérobique efficace pour le traitement de la dépression)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Gothenburg, Journal of Affective Disorders.
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Quelles sont les psychothérapies pour le traitement des cauchemars ?

Le cauchemar, « un rêve extrêmement dysphorique », implique généralement des menaces vitales sur la sécurité ou l’intégrité physique. Il est aussi caractérisé par un état rapidement orienté et alerte après l’éveil (contrairement à d’autres troubles du sommeil tels que les terreurs nocturnes.

Une survenue répétée et un retentissement sur la vie de la personne constituent le « trouble cauchemars ».

Psychothérapies

Plusieurs traitements psychologiques sont utilisés dans la prise en charge de ce trouble.

Alain Perrier et Pierre Geoffroy de l’Université de Paris ont, avec leurs collègues, recensé ces traitements dans un article publié en juillet 2021 dans la revue Médecine du Sommeil.

« Les approches non pharmacologiques dérivées des thérapies cognitivo-comportementales sont celles qui ont fait la preuve de l’efficacité la plus robuste », rapportent-ils.

« La thérapie par répétition d’imagerie mentale (RIM) est le seul traitement faisant actuellement l’objet de recommandations de grade A par les sociétés savantes.

Cette thérapie comprend un volet d’éducation thérapeutique et de restructuration cognitive, ainsi qu’un volet centré sur la pratique de l’imagerie mentale consistant à modifier un cauchemar préexistant pour créer le scénario d’un nouveau rêve qui sera répété quotidiennement durant l’éveil.

D’autres traitements psychothérapeutiques peuvent être utilisés, notamment les thérapies d’exposition et de désensibilisation, les thérapies centrées sur les rêves lucides, et dans une moindre mesure les thérapies cognitivo-comportementales classiques ou spécifiques de l’insomnie. »

Traitement pharmacologique

« L’utilisation des traitements pharmacologiques, au premier rang desquels se trouve la prazosine, se limite à certaines indications précises comme les cauchemars liés au trouble de stress posttraumatique. »

Pour plus d’informations sur les cauchemars et autres troubles du sommeil, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Médecine du sommeil.
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Traitement de la COVID : les anticorps monoclonaux arrivent mais sont très dispendieux

Fin janvier, l’Allemagne a annoncé une commande de 200 000 doses de traitements d’anticorps monoclonaux, le casirivimab-imdevimab (REGEN-COV) de Regeneron et le bamlanivimab d’Eli Lilly, pour un montant de 400 millions d’euros, soit 2 000 euros par dose, ont rapporté Les Échos et Le Monde.

L’Allemagne est ainsi le premier pays de l’Union européenne à utiliser ces traitements.

Cette décision intervient avant même que ces traitements aient reçu le feu vert des autorités européennes. Aux États-Unis, ils ont reçu, en novembre, une autorisation d’urgence de l’agence du médicament, la Food and Drug Administration (FDA).

Les anticorps monoclonaux sont multipliés artificiellement in vitro, par des bactéries ou des cellules, à partir d’anticorps efficaces contre le coronavirus produits naturellement par le corps. Dès mars, les laboratoires ont travaillé à isoler chez les malades les anticorps les plus efficaces contre la COVID afin de les cloner et les industrialiser.

Les traitements par anticorps monoclonaux diffèrent des vaccins qui visent à stimuler le système immunitaire pour qu’il produise lui-même des anticorps.

Fin janvier, ceux de Regeneron et d’Eli Lilly étaient les seuls qui avaient montré, en phase 3 d’essai clinique, une efficacité sur la réduction de la charge virale à un stade précoce de la maladie chez des personnes infectées.

Eli Lilly a annoncé, le 26 janvier, que son traitement réduisait de 70 % les hospitalisations et les décès chez des patients à haut risque ayant été récemment testés positifs à la maladie.

Regeneron a, de son côté, annoncé des résultats intérimaires positifs pour son essai de phase 3 sur le REGEN-COV, pour une utilisation préventive, c’est-à-dire avant même qu’il y ait infection par le virus.

Le 11 février, les responsables de l’essai britannique Recovery ont annoncé qu’un anticorps monoclonal repositionné, généralement utilisé contre la polyarthrite rhumatoïde, le tocilizumab, réduisait la mortalité chez les patients hospitalisés pour la COVID-19. L’effet observé correspondait à sauver un patient supplémentaire par rapport aux soins standards chaque fois qu’on traitait vingt-cinq malades avec cette molécule, rapporte Le Monde.

Mais, souligne Les Echos, l’utilisation des anticorps monoclonaux est loin de concerner la population générale. Premier frein : leur prix. « Le gouvernement allemand a acheté 200 000 doses pour 400 millions d’euros, soit 2 000 euros par dose. En comparaison, le tarif d’une dose de vaccin oscille entre 1,78 euro pour la molécule d’AstraZeneca et 15 euros pour Moderna. La fabrication d’anticorps monoclonaux nécessite le recours à des technologies spécifiques et coûteuses, ce qui explique le cout élevé par dose. »

Par ailleurs, une préoccupation par rapport à ces traitements est celle des variants, car, comme les vaccins, ils ciblent un site précis du coronavirus qui pourrait être modifié.

Le 27 janvier, Regeneron a indiqué que son traitement restait efficace contre les variants britannique et sud-africain. Concernant ce dernier, toutefois, l’un des deux anticorps, le casirivimab, a vu sa « puissance réduite ».

« Des scientifiques de l’université de Columbia sont parvenus aux mêmes conclusions, et leur étude a été soumise à l’évaluation des pairs. Cette “pré-publication” présente en revanche des résultats plus inquiétants concernant d’autres anticorps de synthèse, dont le bamlanivimab, utilisé par Eli Lilly. Il est “inactif” contre le variant sud-africain, selon les chercheurs. Le bamlanivimab devrait également être inefficace face au variant brésilien, puisque ce dernier présente des mutations similaires au sud-africain, précisent les scientifiques. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Les Echos, Le Monde.
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Le traitement contre la ménopause augmente le risque de cancer du sein

Le traitement contre la ménopause augmente le risque de cancer du sein

Le 30 août 2019

Une étude publiée dans la revue britannique The Lancet confirme que les traitements hormonaux de la ménopause augmentent le risque de cancer du sein.

Un plus grand risque dans la durée

L’étude conclut que tous les traitements hormonaux de la ménopause (THM) sont associés à un risque accru de cancer du sein. Les gels aux oestrogènes pour application locale sont exempts.

Plus le traitement est long et plus le risque est élevé. Selon l’étude, une femme de cinquante ans qui suit un traitement contre la ménopause associant des oestrogènes et de la progestérone pendant cinq ans a 8,3% de probabilité de développer un cancer du sein dans les vingt années suite au traitement.

Diminuer les prescriptions des traitements hormonaux

Une précédente étude publiée en 2002 avait montré que le THM avait un lien avec un risque de cancer du sein plus élevé. Suite à cette publication, les prescriptions de ce traitement ont fortement reculé.

En France, alors qu’un quart des femmes de 50 à 60 ans étaient traitées avec ce type de traitement en 2000 et 2001, le traitement a diminué de 62% entre 2002 et 2006. De plus, entre 2003 et 2006, les cancers du sein ont également baissé de 6,6%. Il faut toutefois rappeler que d’autres facteurs comme le poids, l’âge et la consommation d’alcool peuvent augmenter les risques de développer un cancer du sein. 

 

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Les hormones bio-identiques à la ménopause: les réponses de la Dre Sylvie Demers

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Résistance aux antibiotiques : un nouveau traitement pour bientôt

Résistance aux antibiotiques : un nouveau traitement pour bientôt

Lundi 15 juillet 2019.

Trop prescrits et trop utilisés, les antibiotiques posent problème pour notre santé car les bactéries sont désormais capables d’y résister. Il était donc nécessaire de mettre au point une nouvelle famille d’antibiotiques ; cette prouesse a été réalisée par des chercheurs français. Explications.

La résistance des bactéries aux antibiotiques est dangereuse pour la santé

Si tous les membres de la communauté scientifiques s’accordent à dire que l’invention des antibiotiques a été une avancée majeure dans le domaine médical, ces traitements posent problème aujourd’hui, dans la mesure où les résistances sont en augmentation. Selon l’OMS, « La résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale » et entraîne par ailleurs « une prolongation des hospitalisations, une augmentation des dépenses médicales et une hausse de la mortalité ».

Face au phénomène de la résistance aux antibiotiques, une équipe de scientifiques français apporte une lueur d’espoir. Des chercheurs de l’Inserm-Université de Rennes et de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR) ont en effet mis au point un nouveau type d’antibiotiques qui sont à la fois efficaces contre des bactéries multi-résistantes et ne déclenchent pas de résistances lors de leur utilisation. Pour l’instant les essais n’ont été réalisés que sur des souris mais les résultats, très encourageants, laissent présager pour bientôt une utilisation sur l’Homme.

Une nouvelle famille d’antibiotiques a été créée à partir de bactéries

La création de ces nouveaux antibiotiques s’est faite à partir d’une découverte réalisée en 2011. « Nous nous sommes rendu compte qu’une toxine fabriquée par les staphylocoques dorés dont le rôle était de faciliter l’infection était également capable de tuer d’autres bactéries présentes dans notre organisme. Nous avions ainsi identifié une molécule qui possédait une double activité toxique et antibiotique. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à dissocier ces deux activités, nous serions capables de créer un nouvel antibiotique dépourvu de toxicité sur notre organisme. Restait à relever ce challenge » explique Brice Felden, directeur du laboratoire Inserm-Université de Rennes.

Avec l’équipe de chercheurs de l’Institut des sciences chimiques de Rennes, les scientifiques sont parvenus à mettre au point des composés permettant de créer une nouvelle famille d’antibiotiques dont l’action sur les bactéries ne provoque pas de résistance. Prochaine étape prévue en 2020, les essais cliniques sur les humains. « Le brevet vient d’être licencié et une start-up vient d’être créée » lit-on sur le site de l’Inserm.

Perrine Deurot-Bien

À lire aussi : 7 choses à savoir sur les antibiotiques

 

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Trouble bipolaire : le traitement est souvent inapproprié

Dans une étude publiée dans le British Journal of Psychiatry, seulement une personne sur 20 traitée pour le trouble recevait ce traitement.

Daniel Smith de l’Université de Glasgow et ses collègues ont étudié les données des dossiers médicaux de 23 135 personnes traitées pour un trouble bipolaire en Écosse entre 2009 et 2016.

Près de 25 % prenaient des antidépresseurs comme seul traitement médicamenteux, malgré le risque de déstabilisation de l’humeur et de déclenchement d’épisodes de manie.

Des patients ont également reçu des prescriptions d’autres médicaments tels que des antipsychotiques et des anticonvulsivants, pour lesquels il n’est pas démontré qu’ils seraient aussi efficaces que le lithium dans la gestion à long terme de la maladie.

Au cours de la période étudiée, les ordonnances de lithium ont diminué, tandis que le traitement antidépresseur est demeuré stable et que les ordonnances d’antipsychotiques et d’anticonvulsivants ont augmenté. (Traitement du trouble bipolaire : l’efficacité à long terme du lithium et des antipsychotiques comparée)

« Pour de nombreux patients, l’utilisation d’antidépresseurs dans le trouble bipolaire risque d’aggraver l’évolution à long terme de la maladie plutôt que de l’améliorer », souligne le chercheur.

« On ne sait pas très bien pourquoi les psychiatres prescrivent moins de lithium – cela peut être dû à des changements dans la formation clinique ou au marketing efficace de médicaments comme les antipsychotiques. »

Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : University of Glasgow.
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Alzheimer, Parkinson : identification de nouvelles cibles de traitement

L’agrégation des protéines alpha-synucléine, pour la maladie de Parkinson, et Tau, pour la maladie d’Alzheimer, fait partie des mécanismes de la progression de ces pathologies neurodégénératives.

Des chercheurs français, dont les travaux sont publiés en janvier dans l’EMBO Journal, viennent d’identifier les processus par lesquels ces agrégats se propagent.

Ces travaux ouvrent la voie à la conception de traitements, souligne le communiqué de l’Inserm.

La propagation de ces agrégats d’une cellule neuronale à l’autre contribue à l’évolution de ces maladies.

L’étape clé dans cette propagation est la fixation d’agrégats provenant de cellules neuronales affectées aux membranes de cellules indemnes.

Après avoir identifié les cibles des agrégats de la protéine alpha-synucléine, l’équipe de chercheurs (CNRS/Université Paris-Sud), en collaboration avec l’Ecole normale supérieure, Sorbonne Université et l’Inserm, vient d’identifier les cibles des agrégats de la protéine Tau.

Il s’agit de la pompe sodium/potassium et des récepteurs du neurotransmetteur glutamate, deux protéines essentielles à la survie des neurones. L’expérience a été menée sur des neurones de souris en culture.

Les chercheurs ont également mis en évidence que les agrégats modifient la membrane des neurones en redistribuant les protéines membranaires. L’intégrité membranaire — et plus particulièrement celle des synapses, nœud de communication essentiel entre neurones — est affectée. Ces modifications entraînent une communication anormale entre les neurones ainsi que leur dégénérescence.

Ces travaux expliquent ainsi le dysfonctionnement précoce des synapses et la dégradation de la communication observés dans les réseaux neuronaux au cours de l’évolution de la maladie.

« Ils ouvrent aussi la voie à la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques fondées sur la protection de l’intégrité synaptique, la restauration de l’activité des récepteurs membranaires de la protéine Tau et l’utilisation de leurres pour empêcher l’interaction délétère entre agrégats pathogènes de la protéine Tau et leurs cibles membranaires. »

Ces approches pourront être menées à l’aide de neurones humains puisque les chercheurs du laboratoire viennent de développer ce type de cultures en collaboration avec le laboratoire I-Stem (Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies oncogéniques, AFM-Téléthon, Inserm, Université Evry-Val d’Essonne) et Sorbonne Université. Cette dernière étude est également publiée en janvier 2019, dans la revue Stem Cell Reports.

Pour plus d’informations sur la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Inserm.
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Kétamine pour le traitement de la dépression résistante : la dose efficace

Des chercheurs américains, dont les travaux sont publiés en octobre dans la revue

, ont déterminé deux doses de kétamine, un médicament anesthésique, qui semblent procurer un soulagement important des

résistante au traitement.

« La résistance au traitement de la dépression est un problème majeur, plus de la moitié des patients ne répondant pas adéquatement au traitement antidépresseur standard et approprié », souligne Maurizio Fava, directeur du Département de psychiatrie du Massachusetts General Hospital (Université Harvard), auteur principal.

« Il n’y a que quelques traitements approuvés qui peuvent aider certains patients souffrant de dépression résistante au traitement, donc nous avons besoin de plus d’options. » (Dépression résistante aux antidépresseurs : efficacité de la stimulation du nerf vague)

La kétamine, utilisée comme anesthésique général, s’est avérée efficace dans plusieurs études pour soulager rapidement les symptômes de dépression lorsqu’elle est administrée à de faibles doses sous-anesthésiques. La plupart de ces études ont utilisé une dose intraveineuse de 0,5 mg/kg.

Fava et ses collègues ont mené cette étude avec 99 personnes atteintes de dépression résistante au traitement dans six centres de recherche. Quatre doses uniques de kétamine (administrées par injection) – 0,1 mg/kg, 0,2 mg/kg, 0,5 mg/kg et 1,0 mg/kg – étaient comparées à un placebo « actif », un médicament qui induit des effets secondaires, dont l’absence pourrait amener les participants à réaliser qu’ils ne reçoivent pas le médicament à tester, biaisant potentiellement leur perception de l’amélioration des symptômes.

Les participants continuaient à prendre leurs traitements par antidépresseurs pendant la période d’étude. Ni eux ni le personnel de recherche ne savaient qui prenaient le placebo ou le médicament et à quelles doses.

La dépression était mesurée avec une version à 6 items de l’Échelle de dépression de Hamilton (faites le test). D’autres instruments mesuraient des aspects de l’humeur et des pensées suicidaires.

Les symptômes dissociatifs tels que la perte de mémoire et le sentiment de détachement de la réalité ont été évalués pendant et après la perfusion de kétamine, et les signes vitaux ont été mesurés après le traitement et à toutes les visites de suivi.

La comparaison des niveaux posologiques, après ajustement pour tenir compte de divers facteurs pouvant influencer les résultats, a montré une amélioration pour les doses de 0,5 mg/kg et de 1,0 mg/kg seulement.

Les deux doses plus faibles n’ont pas procuré un soulagement significatif des symptômes, bien qu’une certaine amélioration ait été observée chez quelques participants à la dose la plus faible de 0,1 mg/kg.

Chez la plupart des participants recevant les doses les plus élevées, les bienfaits du traitement ont commencé à diminuer dès le troisième jour et n’étaient plus détectables après cinq jours. Il n’y a pas eu de différence significative dans la survenue d’événements indésirables entre tous les participants à l’étude.

« Ces résultats confirment l’observation clinique selon laquelle une seule dose, celle la plus étudiée de 0,5 mg/kg, ne convient pas à tous, car certains patients peuvent nécessiter une dose inférieure à la moyenne ; et chaque patient a besoin d’un plan thérapeutique personnalisé qui peut inclure la kétamine et d’autres médicaments, de même que la psychothérapie ».

« D’autres recherches devraient porter sur l’efficacité des doses répétées de kétamine, ainsi que sur la possibilité que des doses plus élevées nécessitent des administrations moins fréquentes », ajoute Fava.

Pour plus d’informations sur la dépression et sur les traitements de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : MGH, Molecular Psychiatry.
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