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Se curer le nez augmenterait les risques de souffrir d’Alzheimer

Le développement de certaines pathologies cérébrales pourrait être facilité par une fragilisation de la peau du nez d’après une étude.

Que ce soit parce que nous sommes gênés par un élément ou parce que nous nous ennuyons, il arrive que les doigts viennent se faufiler dans les narines. Si se curer le nez n’est pas très hygiénique, certaines personnes s’épilent cette partie du corps à cause des démangeaisons. Pourtant, il serait préférable de ne pas toucher les parois nasales.

Des chercheurs ont partagé dans la revue Scientific Reports une étude étonnante et inquiétante sur cette habitude. Or, le fait de se curer le nez pourrait faciliter le développement de la maladie d’Alzheimer. En cause : une bactérie capable de voyager le long d’un nerf reliant le nez au cerveau.

Des résultats inquiétants constatés sur des souris

La bactérie en question est Chlamydia pneumoniae. Celle-ci est capable de proliférer jusqu’au cerveau en passant par le réseau nerveux. Une fois le cerveau atteint, elle prolifère et entraine l’apparition de pathologies. Or, celle-ci serait très proche de la maladie d’Alzheimer en terme de détérioration cérébrale.

Pour constater l’impact de cette bactérie, les chercheurs ont observé deux groupes de souris. Ces deux groupes ont reçu une injection de Chlamydia pneumoniae par voie nasale. Mais les souris du premier groupe avaient les parois nasales couvertes de lésions cutanées. Tandis que les museaux des souris du deuxième groupe étaient intacts.

Les chercheurs ont alors constaté que la bactérie a proliféré jusqu’aux cerveaux des deux groupes de souris. Cependant, elle n’a mis que 24h a atteindre celui des souris aux parois nasales abimées. Le processus a mis 48 heures de plus chez les souris de l’autre groupe.

Néanmoins, cette expérience inquiète les chercheurs. En effet, ils avaient déjà étudié l’impact de la bactérie Chlamydia pneumoniae sur les souris. Cependant, elle mettait en moyenne entre 1 semaine et 3 mois avant d’atteindre le cerveau.

Est-ce que cela vaut également pour le nez humain ?

Les chercheurs sont donc inquiets car les effets pourraient être similaires sur les humains. Ainsi, il serait donc préférable de ne pas abimer les parois nasales en grattant ou en épilant les poils présents dans cette zone. Néanmoins, les chercheurs restent perplexes malgré ces résultats.

Par le passé, des liens ont été trouvés entre l’apparition de la maladie d’Alzheimer et la prolifération de la bactérie. Mais malgré des autopsies, aucune étude à ce jour n’a pu prouver que Chlamydia pneumoniae était directement responsable du développement de la pathologie cérébrale.

De plus, le C. pneumoniae peut provoquer une pneumonie et d’autres infections des voies respiratoires. Si les preuves concrètes manquent encore, il reste recommandé de ne pas abîmer les parois du nez.

Une alimentation anti-inflammatoire pour réduire le risque d’Alzheimer : quels aliments ?

En prenant de l’âge, l’activité inflammatoire du système immunitaire augmente, ce qui endommage les cellules du corps.

Les personnes qui ont une alimentation anti-inflammatoire, qui inclut notamment plus de fruits, de légumes, de légumineuses, de thé ou de café, ont moins de risques de développer une démence telle que la maladie d’Alzheimer plus tard dans la vie, suggère une étude publiée en novembre 2021 dans la revue Neurology.

Nikolaos Scarmeas, de l’Université d’Athènes (Grèce), et ses collègues ont mené cette étude avec 1 059 personnes âgées en moyenne de 73 ans. Elles ont été suivies pendant trois ans en moyenne.

Elles ont répondu à un questionnaire qui a permis de déterminer un score inflammatoire de leur alimentation pouvant aller de -8,87 à 7,98, les scores les plus élevés indiquant une alimentation plus inflammatoire. Elles ont été réparties en trois groupes égaux selon leur score.

Les participants du groupe ayant les scores les plus bas (-1,76 et moins), indiquant une alimentation plus anti-inflammatoire, consommaient en moyenne 20 portions de fruits, 19 de légumes, 4 de légumineuses et 11 de café ou de thé par semaine.

Ceux du groupe ayant obtenu les scores les plus élevés, 0,21 et plus, indiquant une alimentation plus inflammatoire, consommaient en moyenne 9 portions de fruits, 10 de légumes, 2 de légumineuses et 9 de café ou de thé par semaine.

Au cours de l’étude, 62 (6 %) personnes ont développé une démence. Elles avaient un score moyen de -0,06, contre un score moyen de -0,70 pour celles qui n’ont pas développé de démence.

L’analyse montre, après ajustement en fonction de l’âge et d’autres variables socio-économiques, que chaque augmentation d’un point du score alimentaire d’inflammation était associée à une augmentation de 21 % du risque de démence. Par rapport au tiers des participants qui avaient une alimentation la moins inflammatoire, ceux du tiers ayant l’alimentation la plus inflammatoire étaient trois fois plus susceptibles de développer une démence.

Il s’agit d’une étude d’observation et non d’un essai clinique, soulignent les chercheurs. Ainsi l’étude ne prouve pas que le lien observé est de cause à effet (car il demeure possible que d’autres facteurs puissent intervenir). Par ailleurs, des études plus longues sont nécessaires pour confirmer et reproduire ces résultats.

Certains traits de personnalité liés à un risque accru d’Alzheimer

Les changements cérébraux associés à la maladie d’Alzheimer sont plus fréquents chez les personnes qui ont certains traits de personnalité, montre une étude américaine publiée en septembre 2021 dans la revue.

Des études précédentes d’Antonio Terracciano, professeur de gériatrie à la faculté de médecine de l’Université d’État de la Floride, et ses collègues (1) ont montré que certains traits de personnalité étaient liés à un risque plus élevé de développer les symptômes de la démence.

Ces traits sont le neuroticisme (ou névrotisme), qui est une prédisposition aux émotions négatives, et la tendance à être consciencieux, c’est-à-dire à être prudent, organisé, orienté vers un but et responsable.

La présente étude porte sur la neuropathologie de la maladie d’Alzheimer, c’est-à-dire les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie. Ces lésions sont souvent présentes avant l’apparition des symptômes.

L’étude combine les données d’une étude longitudinale sur le vieillissement menée à Baltimore (États-Unis) et des méta-analyses publiées précédemment de 20 études sur la personnalité et la neuropathologie de l’Alzheimer.

La personnalité était évaluée à l’aide d’un test de personnalité basé sur le modèle des cinq grands facteurs de la personnalité (cinq continuums de traits opposés dont ceux du neuroticisme et de la tendance à être consciencieux).

Dans l’étude longitudinale et les méta-analyses, une plus grande quantité de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements de protéine tau (qui caractérisent la maladie d’Alzheimer) était observée chez les participants qui avaient un score plus élevé en neuroticisme et plus faible de « consciencieusité ». Et ce, avant l’apparition des symptômes de la maladie.

« Cette protection contre la neuropathologie pourrait découler d’une différence dans les émotions et les comportements des personnes au cours de leur vie », explique Terracciano. « Par exemple, des études précédentes ont montré qu’un faible neuroticisme aide à gérer le stress et réduit le risque de troubles mentaux. De même, une plus grande tendance à être consciencieux est systématiquement liée à des habitudes de mode de vie sain, comme l’activité physique. » (Un trait de personnalité qui aide à faire de l’exercice plus souvent)

« Au fil du temps, des traits de personnalité plus adaptatifs peuvent mieux soutenir les fonctions métaboliques et immunologiques et, ultimement, prévenir ou retarder le processus de neurodégénérescence. »

(1) Murat Bilgel, Damaris Aschwanden, Martina Luchetti, Yannick Stephan, Abhay R. Moghekar, Dean F. Wong, Luigi Ferrucci, Angelina R. Sutin, Susan M. Resnick.

Le régime MIND protégerait contre le déclin cognitif et l’Alzheimer

L’adoption du régime MIND protège contre le déclin des capacités mentales en prenant de l’âge, montre une étude publiée le 14 septembre 2021 dans le Journal of Alzheimer’s Disease. Continuer la lecture de Le régime MIND protégerait contre le déclin cognitif et l’Alzheimer

Comment une alimentation trop salée favoriserait l’Alzheimer

Une alimentation riche en sel peut affecter le fonctionnement cognitif en causant une carence en oxyde nitrique, un composé essentiel au maintien de la santé vasculaire du cerveau, montre une étude publiée en octobre dans la revue Nature.

Lorsque les niveaux d’oxyde nitrique sont trop bas, des changements chimiques affectant la protéine tau se produisent dans le cerveau, ce qui contribue à la démence.

L’accumulation de dépôts de tau est impliquée dans le développement de la maladie d’Alzheimer chez l’humain.

Giuseppe Faraco du Weill Cornell Medicine et ses collègues avaient déjà montré en 2018 qu’une alimentation riche en sel causait la démence chez la souris. Un régime à haute teneur en sel, avait montré l’équipe, provoque la libération par les cellules de l’intestin grêle d’interleukine-17 (IL-17) qui favorise l’inflammation.

L’IL-17 entre ensuite dans la circulation sanguine et empêche les cellules des parois des vaisseaux sanguins alimentant le cerveau de produire de l’oxyde nitrique. Ce composé agit en relaxant et élargissant les vaisseaux sanguins, ce qui permet au sang de mieux circuler. Inversement, une carence en monoxyde d’azote peut limiter la circulation sanguine.

Faraco et ses collègues ont émis l’hypothèse que le sel cause probablement la démence chez la souris parce qu’il contribue à restreindre la circulation sanguine vers le cerveau. Mais ils se sont rendu compte que la restriction de la circulation sanguine n’était pas assez sévère pour empêcher le cerveau de fonctionner correctement.

Dans cette nouvelle étude, ils ont constaté que la diminution d’oxyde nitrique dans les vaisseaux sanguins affecte la stabilité des protéines tau dans les neurones. Cette protéine fait partie de la structure des neurones. Celle-ci, appelée cytosquelette, aide à transporter les matériaux et les nutriments à travers les neurones.

La protéine devenant instable et se détachant du cytosquelette, elle cause des problèmes, explique le chercheur. La tau n’est pas censée être libre dans la cellule. Une fois qu’elle se détache du cytosquelette, elle peut s’accumuler et causer des problèmes cognitifs.

Les chercheurs ont constaté que des niveaux sains d’oxyde nitrique maintiennent la protéine tau sous contrôle. « Ils freinent l’activité causée par une série d’enzymes qui conduit aux taupathies ».

Dans l’ensemble, cette étude souligne l’importance de la santé vasculaire pour le cerveau.

Bien que des recherches sur l’apport en sel et la cognition chez les humains soient nécessaires, l’étude actuelle sur la souris est un rappel à réguler la consommation de sel, souligne le chercheur. « Et ce qui est mauvais pour nous ne vient pas de la salière, mais d’aliments transformés et d’aliments servis au restaurant », rappelle-t-il.

Le premier village Alzheimer de France ouvrira bientôt ses portes

Le premier « village Alzheimer » en France, présenté à Paris le 17 septembre à l’occasion de la Journée mondiale Alzheimer, devrait ouvrir ses portes en mars 2020 à Dax dans les Landes.

Ce village se veut, non pas seulement un Ehpad, mais un lieu de vie. Il accueillera 120 résidents accompagnés par 120 professionnels et 120 bénévoles.

Plus de 80 bénévoles ont déjà participé à une journée de sensibilisation à leur futur rôle proposée par la psychogérontologue de France Alzheimer et la Ligue de l’Enseignement. Les bénévoles constitueront « un pan essentiel de la vie du Village » qui « doit devenir un quartier à part entière de Dax ».

« Les comités éthiques et scientifiques continuent de dessiner ensemble les contours de l’expérimentation qui sera menée pendant 5 ans. » Leur objectif est de « proposer un programme évaluant l’impact du Village en prenant en compte de multiples données recueillies auprès des résidents, des proches, des soignants, des bénévoles, et même de la population dacquoise », explique le Professeur de l’Université de Bordeaux Jean-François Dartigues, président du Comité scientifique.

« En analysant par exemple l’évolution de la qualité de vie des résidents, la qualité du lien familial pour les proches, le sentiment de compétence pour les professionnels ou le sentiment d’utilité pour les bénévoles, il sera possible de prouver scientifiquement l’impact du Village », souligne un communiqué du Village.

Le village constitue « une expérience importante qu’il faut réussir. Car si les résultats montrent que le projet est une réussite, il pourra servir d’exemple et les pratiques qui y sont développées reproduites dans les autres lieux de prise en charge de personnes souffrant de démences », explique le professeur.

Le projet représente un investissement de 28 millions d’euros, un budget de fonctionnement annuel de près de 7 millions, et un prix journée de 60 euros, équivalent à celui d’un Ehpad traditionnel, était-il précisé en juin 2018 lors de la cérémonie de la pose de la première pierre.

Pour plus d’informations sur la maladie d’Alzheimer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Village Landais Alzheimer.
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