Archives de catégorie : DOSSIERS

Boire, quoi, combien et pourquoi

L’un des gros problèmes de la population française et presque sans risque d’erreur de la population mondiale, c’est boire.

En effet, il n’est pas rare de rencontrer des personnes ne buvant qu’aux repas et jamais entre. Pourquoi un tel désamour de l’eau, nous savons manger quand nous avons faim, mais nous avons perdu l’écoute de la soif, qui est comme la faim, un besoin primaire.

Pourtant l’importance de l’hydratation n’est pas due à une méconnaissance, car tout le monde sait à quel point c’est important. Et ce n’est pas non plus la faute des pouvoirs publics, qui nous assènent de messages nutritionnels en faveur d’une bonne hydratation.

Mais alors pourquoi ? Peut être qu’au lieu de chercher une réponse à cette question il serait plus intéressant de savoir « à quoi ça sert de boire ».

Le sujet est vaste et mérite que l’on s’y attarde un peu, en prenant notre temps et surtout sans en perdre une goutte !

Au commencement il y eut le liquide amniotique, le bébé que maman porte dans son ventre baigne dans une sorte de liquide qui est forcement composé de beaucoup d’eau, vraiment beaucoup d’eau. Ensuite ce même bébé est composé lui aussi d’un sacré paquet d’eau ! Pas la peine de faire comme si vous ne le saviez pas, nous avons tous eu des cours de biologie ! Alors, un petit rappel des teneurs en eau en fonction de l’âge suffira :

–        Chez le fœtus : 97%

–        Chez le nourrisson : 75%

–        Chez l’adulte : 70%

Maintenant il est plus facile de se rendre compte de l’importance de l’eau chez l’être humain. Mais pourquoi boire dans ce cas ?

Tout d’abord, nous perdons chaque jour une grande quantité d’eau. Ces pertes se font de plusieurs manières :

–        Par les urines et les selles

–        Par la transpiration

–        Par la respiration (pour vous en rendre compte rien de plus simple, mettez vous prêt d’un miroir et soufflez comme si vous alliez nettoyer des lunettes, il se forme de la buée, donc de la vapeur, donc de l’eau !)

Avec tout cela, nous perdons environ 2,5L d’eau par jour, ces pertes sont à augmenter en fonction de la température extérieur (plus il fait chaud plus on transpire, donc plus on perd d’eau), mais aussi de l’activité physique, en effet un sportif peut perdre jusqu’à 10L d’eau pendant un entrainement si il fait très chaud, rendez-vous compte.

Maintenant que nous savons notre composition corporelle, nos pertes en eau, il est simple de répondre à la question « pourquoi boire » et bien très simplement pour palier aux pertes. Bien sûr, d’autres raisons devraient nous motiver à boire. D’abord, une bonne hydratation permet de faciliter le transit et donc de lutter contre la constipation, des selles sèches avancent moins bien que des selles humides dans le côlon.  Enfin, une bonne hydratation permet de lutter contre la rétention d’eau (problème très répandu, surtout chez vous mesdames), donc boire ne fait pas maigrir mais permet juste de ne pas garder l’eau !

Bien sur, il n’est pas nécessaire de boire 2,5L d’eau par jour, car les apports se répartissent comme cela:

–        1L par les aliments

–        1,5L par les boissons

C’est pour cela que vous entendez toujours (et vous le dites aussi depuis toujours) qu’il faut boire 1,5L d’eau par jour.

Maintenant, soyons un peu plus explicite, peut-être n’est il pas nécessaire de boire autant, je m’explique :

L’eau peut être apportée de différentes manières :

–        Par de l’eau

–        Par du thé

–        Par du café (dans le cadre d’une hydratation correct, sinon on ne peut pas compter le café car il est très diurétique donc bu seul il peut participer au phénomène de déshydratation)

–        Par les sodas (mais attention à leur teneur en sucre !)

Pas facile de boire me direz vous, tout à fait d’accord, passons aux astuces du diététicien pour vous faciliter l’hydratation :

–        Il faut disséminer des petites bouteilles d’eau partout dans la maison (salon sur la table basse, chambre près du lit, toilette (et oui même dans les toilettes !), devant l’ordinateur, dans la voiture….) de cette façon des que vous voulez boire vous pouvez sans la contrainte de devoir se rendre dans la cuisine. Car sinon, c’est souvent « je le ferais dès que je finis ça » et, l’oubli remporte la partie !

–        Au travail, prendre des PETITES bouteilles d’eau, en effet la grosse bouteille ça fait peur et surtout ça ne descend pas vite, pas très motivant en somme. Optez plutôt pour des bouteilles de 50cl beaucoup plus adaptées et surtout faciles à transporter.

–        Instaurer le rituel de « des que je vois la bouteille je bois une gorgée »

–        Le repas, on le commence et le termine toujours avec un verre d’eau.

–        Un thé dans la matinée et dans l’après-midi et c’est déjà  presque 500ml d’eau.

–        Pourquoi pas le soir, se prendre une tisane ?

Voilà pour l’hydratation, maintenant vous avez toutes les cartes en mains, il ne reste plus qu’à changer ses habitudes. Et sachez une dernière chose, la soif est le premier indicateur de la déshydratation, donc avoir soif c’est déjà être déshydrater.


Regimes alimentaires

La dénutrition chez les personnes âgées

La dénutrition est au centre des préoccupations des professionnels de santé…

Mais qu’est ce c’est ? Et surtout quelles sont les personnes concernées ?

  • La dénutrition est un état pathologique résultant d’un déficit des apports nutritionnels par rapport aux besoins de l’organisme.
  • soit à cause d’une augmentation des besoins dans un contexte pathologique
  • soit à cause d’une baisse des apports
  • Toutes les populations peuvent êtres touchées, cependant le risque de dénutrition augmente :
  • Lors de situations pathologiques : cancers, infections, défaillance d’organes, maladies inflammatoires chroniques, pathologies intestinales.
  • Avec l’âge : mauvais état bucco dentaire, syndromes démentiels (Alzheimer), troubles de la déglutition, mais aussi à cause du contexte socio-environnemental.

Le dépistage chez la personne âgée doit être systématique (au moins 1 fois par an à domicile voire plus en cas d’apparition de nouvelles pathologies) et doit être effectuée dès leur admission dans une institution (puis 1 fois par mois).

Les conséquences sont multiples :

  • troubles de la cicatrisation et des défenses immunitaires
  • baisse de l’efficacité des éventuels traitements et exacerbation des effets secondaires
  • risque d’escarres
  • infections respiratoires
  • état grabataire

Le dépistage :

Tout d’abord on débute par un entretien qui permet d’interroger les personnes âgées sur leurs apports alimentaires, leurs habitudes de vie, une éventuelle perte d’autonomie, et permet de détecter les situations à risque.

On s’intéresse ensuite aux données anthropomorphiques de la personne :

Différentes formules et outils permettent de connaître le poids, la taille, l’IMC, la masse musculaire. Ces données peuvent mettre en évidence une perte de poids et/ou une fonte musculaire pouvant entrainer une dénutrition. Cependant elles ne suffisent pas toujours, on pourra alors réaliser des dosages sanguins plus précis.

La prise en charge :

Il y a plusieurs points à prendre en compte :

  • Veiller à une alimentation régulière : au minimum 4 repas par jour (voire une collation en soirée) en respectant une durée d’au moins trois heures entre chaque repas.
  • Une alimentation variée et équilibrée :
  • Un produit laitier à chaque repas, source de calcium
  • Une à deux portions de viande ou équivalent par jour car les protéines sont indispensables surtout en cas de pathologie agressive :

Avec l’âge certaines personnes ont des difficultés à manger de la viande, voire du dégoût, voici quelques idées pour veiller à un apport suffisant de protéines :

Pamplemousse farci aux crevettes et au surimi

Avocat au thon et mayonnaise

Quiche, omelettes

Légumes farcis à la viande

  • Cinq fruits et légumes par jour pour les fibres, importantes pour garder un bon transit
  • De l’eau, 1L à 1,5L

Remarque : des compléments alimentaires peuvent être prescrits afin de maintenir un apport calorique satisfaisant, ils doivent être pris à distance des repas afin de ne pas les remplacer et il faut veiller à diversifier les goûts et les textures.

  • Conserver un environnement favorable à la prise alimentaire : le plaisir de manger doit être maintenu et cela passe par :

Une belle présentation des plats

Une installation confortable à table

Une ambiance chaleureuse et conviviale

Le dépistage de la dénutrition doit se faire au plus tôt afin d’intervenir pour aider les personnes âgées à retrouver le plaisir de manger et à garder un état nutritionnel correct. C’est en grande partie l’entourage qui pourra détecter les premiers signes et prendre conseils auprès d’un médecin ou de diététiciennes.

A propos de l’auteur : Anne-Laure Saunier

Un suivi personnalisé qui respecte votre rythme de vie et vous permet de perdre du poids de façon durable… Abandonnez les régimes et adoptez de meilleures habitudes alimentaires!

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Regimes alimentaires

Alcoolisme: on peut prévoir les risques avant l’âge de 5 ans

On peut parler beaucoup de l’alcoolisme des adultes, adolescents et parents. On oublie généralement les enfants qui vivent au contact de parents et/ou de proches malades de l’alcool. Planetesante.ch a déjà évoqué, vidéo et pédagogie à l’appui comme on peut le voir ici, ce sujet d’autant plus délicat qu’il n’est que très exceptionnellement abordé. Un nouvel élément d’explication et de compréhension nous est fourni avec les résultats d’une étude menée par des chercheurs travaillant aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Cette étude a été publiée dans la revue Alcoholism: Clinical & Experimental Research. Elle tend à démontrer qu’une forme de vulnérabilité à des consommations excessives et/ou à la dépendance alcoolique peut trouver des explications qui remontent à la petite enfance. En d’autres termes, la «problématique alcool» ne commencerait pas, comme souvent, avec l’adolescence et les premières ivresses mais bien en amont, dans la petite enfance.

Dirigés par Danielle M. Dick et Kenneth S. Kendler (Virginia Institute for Psychiatric and Behavioral Genetics Virginia Commonwealth University, Richmond), les chercheurs ont cherché à évaluer au plus près l’impact de la personnalité de l’enfant sur ses consommations ultérieures de boissons alcooliques. Ils estiment être en mesure de démontrer que l’on peut, dès l’âge de 5 ans, prédire à partir du tempérament d’un enfant quel sera son comportement avec l’alcool après ses 15 ans. «La plupart des scientifiques qui étudient la consommation et l’addiction aux boissons alcooliques commencent à étudier les comportements à l’adolescence, à l’époque des premières expérimentations», explique le Pr Danielle Dick, spécialiste de psychiatrie, de psychologie et de génétique humaine et moléculaire.

Les troubles émotionnels

Avec ses collègues américains et britanniques (School of Social and Community Medicine, University of Bristol; King’s College London Institute of Psychiatry), elle a fait le choix  de commencer ses recherches à partir des premières années de vie. Elle a pour cela eu recours aux données de la cohorte anglaise ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) et travaillé sur les dossiers de 6.504 garçons et 6.143 filles suivis de l’âge de 6 mois à celui de 6 ans. Leurs caractéristiques psychologiques ont été successivement évaluées à six reprises durant le suivi et les premières consommations d’alcool, à l’âge de 15 ans et demi.

Il apparaît alors que plupart des facteurs risque et protection contre l’alcool prennent bel et bien leurs racines dans la petite enfance. L’évaluation psychologique des enfants montre que la personnalité avant l’âge de cinq ans permet de prévoir ce qu’il en sera de la consommation de boissons alcooliques à l’adolescence et ce même après ajustement avec les facteurs de nature socio démographiques et les propres problèmes d’alcool des parents.

C’est ainsi notamment que certains troubles émotionnels et du comportement (les «difficultés de communication» sociale), émergeant avant l’âge de 5 ans, peuvent constituer un bon facteur prédictif d’une consommation «problématique» à l’adolescence.

Pouvoir naturellement «résister»

Cette approche originale confirme que des différences de personnalité apparaissent très tôt dans la vie, mais aussi qu’elles vont orienter les fondements biologiques de la personnalité et des comportements à l’âge adulte. Mais rien n’est jamais simple avec l’alcool.

«Il n’y a pas que les enfants à problèmes qui s’impliquent dans la consommation d’alcool, soulignent les auteurs. Il en va de même avec les enfants très sociables aussi et les parents doivent en être conscients.» Ces conclusions doivent être rapprochées des résultats d’une autre étude récente montrant de quelles manières le comportement au quotidien des parents vis-à-vis de la consommation alcoolique peut ou non avoir des effets sur celui à venir de leurs enfants.

Il faut aussi souligner, comme le fait le psychiatre et addictologue Michel Lejoyeux (hôpital Bichat, Paris) dans son ouvrage très pédagogique (Du plaisir à la dépendance, nouvelles addictions, nouvelles thérapies Editions de La Martinière) que le fait de pouvoir «résister» naturellement aux effets de l’alcool et d’en prendre conscience à l’adolescence est un puissant facteur pouvant conduire à la dépendance. Reste, une fois ces éléments établis et ces prédictions réalisables à déterminer la meilleure conduite à tenir. Les conseils avisés, voire la prise en charge, par des spécialistes, demeure le plus sage.

J.-Y.N.

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Pourquoi mal dormir fait grossir

En 2011, on vous parlait de cette étude montrant que les enfants qui dorment moins prennent plus de poids. Une réalité qui se vérifie aussi chez les adultes, comme on vous l’expliquait dans notre article sur les dix vices bons pour la santé, dans lequel le sommeil arrivait en première position.

Une étude menée par Matthew P. Walker, chercheur à l’université de Berkeley en Californie, propose une explication intéressante à cette corrélation entre manque de sommeil et prise de poids, rapporte le New York Times.

Selon ses résultats, lorsque l’on ne dort pas assez, la zone du cerveau évaluant la satiété se dérègle, tandis que celle associée aux envies irrationnelles est stimulée.

Vous avez probablement déjà fait cette expérience, après une mauvaise nuit: le matin, vous faite un détour inhabituel par la boulangerie et vous vous précipitez sur ce qui vous semble le plus gras et le plus sucré. Vous vous rassurez en considérant que cela vous permettra simplement de compenser le déficit d’énergie provoqué par le manque de sommeil.

Mais en réalité, d’après les résultats de l’étude de Walker, le grignotage compulsif des jours de grosse fatigue n’a pas d’explications métaboliques liées au manque d’énergie, mais des explications cognitives, liées au dérèglement du cerveau.

Dans son expérience, Walker a testé la réaction de 23 adultes face à la nourriture après une nuit de sommeil de huit heures, et une semaine plus tard, les mêmes, après une nuit de quatre heures. Pour compenser le déficit d’énergie, ils disposaient de nourriture pendant la nuit de quatre heures. Le matin, on leur demandait de classer une série de photos d’aliments en fonction de ce qui leur faisait le plus envie. Après la nuit de quatre heures, ils se sont montrés attirés par des produits beaucoup plus caloriques qu’après la nuit de huit heures, alors que, comme ils avaient mangé pendant la période où ils étaient éveillés, ils avaient la même énergie que les autres.

En outre, les scanners effectués au cours de l’expérience montrent que chez les sujets privés de sommeil, la vue des aliments les plus caloriques a provoqué une activité intense du complexe amygdalien, impliqué dans nos émotions et nos désirs de nourriture, tandis que les zones du lobe frontal associées à la prise de décision rationnelle ne répondaient que faiblement.

Pour éviter de vous retrouver dans cette situation, la seule chose à faire est de dormir selon vos besoins. Des besoins qui ne sont pas les mêmes pour tous, comme on vous l’expliquait dans cet article destiné à vous aider à déterminer les vôtres avec précision. 

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Les souris gestantes devraient lever le pied sur le café

Nous connaissons tous le syndrome d’alcoolisme fœtal. Nul ne peut en revanche dire ce qu’il en est de la nocivité des consommations réduites et épisodiques de boissons alcooliques par la femme enceinte. Qu’en est-il du café? Telle est la problématique dans laquelle s’inscrit le travail d’une équipe de l’Inserm qui vient de donner matière à une publication dans  la revue Science Translational Medicine, datée du 7 août. «La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde, y compris pendant la grossesse» rappelle Christophe Bernard, directeur de recherche Inserm (Institut de Neurosciences des Systèmes/Université Aix Marseille). Il vient de décrire pour la première fois quelques-uns des effets néfastes de la consommation de café par des souris femelles gestantes sur les cerveaux de leur descendance.

Une question, pas de réponse

«Ces chercheurs révèlent que la caféine affecte le cerveau en développement, entraînant chez la progéniture une plus grande sensibilité aux crises d’épilepsie et des problèmes de mémoire, souligne l’Inserm. Bien qu’ayant recours à un modèle animal, pose la question des conséquences de la consommation de caféine par la femme enceinte». C’est bien là tout le problème: elle soulève une question a priori nullement négligeable en termes de santé publique. Elle «soulève la question» mais n’y apporte aucune réponse. 

Le cadre de cette recherche est bien connu: de nombreuses substances agissent directement sur le fonctionnement du cerveau, en modifiant l’activité des neurones. C’est notamment le cas des antidépresseurs, des anxiolytiques, de la nicotine, de l’alcool et des drogues récréatives comme le cannabis, l’héroïne, la cocaïne etc. Ces substances, «psycho-actives» se fixent sur des molécules situées dans les cellules cérébrales et modifient ainsi leur activité.

Consommées pendant la grossesse ces substances psycho-actives modifient-elles  la construction du cerveau du fœtus? On peut raisonnablement  le supposer: les molécules sur lesquelles elles se fixent jouent un rôle clé dans le développement cérébral. C’est précisément la raison pour laquelle la consommation de certaines de ces substances est aujourd’hui fortement déconseillée pendant la grossesse. Faut-il ajouter le café à la liste de ces substances? Si oui comment le démontrer?

Un effet sur le cerveau en construction des bébés souris

Les chercheurs l’équipe de Christophe Bernard ont choisi de travailler sur la souris de laboratoire. Partant ils savaient qu’en toute hypothèse ils ne pourraient extrapoler à l’espèce humaine. Ils ont reproduit chez des femelles gestantes (la gestation dure une vingtaine de jour chez ces mammifères) une consommation de café régulière équivalente de 2-3 cafés par jour chez la femme. En pratique ils ont ajouté de la caféine à l’eau de boisson des rongeurs et ce depuis la fécondation jusqu’au sevrage.  

«Les bébés souris étaient beaucoup plus sensibles aux crises d’épilepsie et, une fois devenues adultes, nous avons observé qu’elles présentaient d’importants problèmes de mémoire spatiale, c’est-à-dire des difficultés à se repérer dans leur environnement» commente Christophe Bernard, principal auteur de l’étude.

Cette équipe de recherche est allées plus loin: elle annonce être parvenue à identifier le mécanisme par lequel la caféine affecte les cerveaux murins en construction. Il faut ici savoir que pendant le développement cérébral certaines cellules migrent vers les régions dans lesquelles elles sont destinées à fonctionner. C’est tout particulièrement vrai de certains neurones qui libèrent le GABA – un des principaux médiateurs chimiques du cerveau. Ces neurones migrent notamment vers l’hippocampe, une région cérébrale impliquée dans les processus de mémorisation.

Faire peur

Or les chercheurs observent que chez la souris la caféine va directement influencer la migration de ces neurones. Le principe actif du petit noir vas se fixer sur un récepteur particulier de ces neurones (dénommé A2AR). Ce faisant il ralentit leur vitesse de déplacement. On observe ici ce qu’il peut en être. «Ces cellules arrivent alors plus tard que prévu à l’endroit où elles étaient destinées à s’établir, expliquent les chercheurs. Ce retard de migration va se répercuter tout au long du développement et entrainer des effets néfastes sur le cerveau des souris à la naissance (excitabilité cellulaire et sensibilité aux crises d’épilepsie) et à l’âge adulte (perte de neurones et problèmes de mémoire).»

Et maintenant? Les chercheurs suggèrent de développer dans l’espèce humaine des études longitudinales pour évaluer, à court et surtout à long terme, les conséquences de la caféine chez les nouveau-nés. Ces études devraient porter sur les nouveau-nés exposés à la caféine pendant la grossesse et/ou pendant l’allaitement. Elles devraient également porter sur les nouveau-nés qui, victimes de «l’apnée du nourrisson» ont été traité avec du de citrate de caféine. 

«L’ensemble de ces données permettraient aux cliniciens d’affiner les recommandations élaborées à l’intention des femmes enceintes» estime Christophe Bernard. Ce chercheur fait valoir être le premier à démontrer l’existence d’effets néfastes de l’exposition à la caféine sur le cerveau en développement. Dans le même temps il se garde d’aller trop loin: «Ces résultats  posent la question de la consommation de café chez la femme enceinte mais il est nécessaire de rappeler la difficulté, liée à l’utilisation de modèles animaux, d’extrapoler ces résultats à la population humaine sans prendre en compte les différences de développement et de maturation entre les espèces.»

En clair cette étude ne démontre que la nocivité de la consommation de caféine par des souris gestantes et/ou allaitantes. Fallait-il la mener? Anticipant ces résultats les recommandations officielles le Programme national nutrition santé (PNNS) français recommande aux femmes enceintes de «modérer la caféine» et de ne pas dépasser «trois tasses de café par jour». Faut-il passer à deux? Aujourd’hui les chiffres officiels établissent qu’en France une femme enceinte sur quatre fume du tabac. Relayée par le PNNS la toxicité de ce dernier ne fait ici aucun doute: «fausses couches, morts fœtales in utero, complications placentaires, prématurité et retard de croissance intra-utérine, diminution de la fertilité et augmentation des risques de grossesses extra-utérines».

Jean-Yves Nau


A votre santé! – Slate.fr

La dépression pourrait bien se transmettre

Une étude révèle que la dépression peut s’avérer contagieuse selon la vulnérabilité des individus.

Selon les chercheurs américains qui se sont penchés sur le sujet, la dépression serait transmissible, ou contagieuse, selon le type de personnes qui gravitent autour de la personne qui en souffre.

Ainsi, les personnes plus vulnérables à l’énergie des autres ou plus susceptibles de développer des troubles dépressifs elles-mêmes pourraient être influencées par une personne dépressive, et voir leur humeur changer radicalement.

L’étude, publiée récemment dans le magazine Clinical Psychological Science, parle de «vulnérabilité cognitive» et prétend que les jeunes sont particulièrement sensibles au phénomène.

L’environnement de ces derniers devient donc primordial pour assurer leur développement, le succès dans leurs études et sur le marché du travail, et pour éviter d’éventuels troubles dépressifs.

«Si vous incitez ces jeunes à s’entourer de personnes positives, vous éviterez à certains de sombrer dans la dépression. Alors que s’ils s’entourent de personnes moroses, ils ont de fortes chances de céder à leurs idées noires», concluent les chercheurs.

Donnez du sang pour votre propre santé

Vous n’êtes pas sans savoir que l’on recherche tout le temps du sang frais. Ce n’est pas une annonce publicitaire pour faire plaisir aux fans de Twilight, mais il s’avère que d’une part donner son sang ne prend que peu de temps et ensuite, permet d’aider au moins trois patients.

On ne s’en doute pas, mais donner du sang profite souvent aussi à sa propre santé. On sait que la viscosité du sang représente un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires. En effet, un sang trop visqueux détériore les cellules des parois de nos artères. On peut justement réduire cette viscosité en donnant régulièrement son sang. Cela réduit le taux de fer dans le sang. Ce fer réalise souvent un stress d’oxydation.

Une étude a montré que les participants de 43 à 61 ans qui donnent régulièrement leur sang réduisent de 88 % le risque d’attaque cardiaque et d’infarctus par rapport à ceux qui ne le font jamais. Le risque de cancer diminue également. On pense que c’est encore le fer qui accroît les dommages par radicaux libres. Les cancers concernés sont ceux des poumons, du foie, du colon et de la gorge.

Pour ceux qui aiment faire attention à leur poids : un don correspond à 650 calories. On vous teste au passage les MST comme le virus du HIV, la syphilis, l’hépatite et quelques autres maladies.

L’huile végétale protégerait votre coeur

Des conclusions tirées de recherches proposées par des chercheurs de l’Université du Missouri sont reprises par plusieurs médias, dont le Daily Mail et Top Santé, et font état de bienfaits de la consommation d’huile végétale plus importants qu’on aurait pu le croire.

Selon les chercheurs américains, consommer jusqu’à quatre cuillères d’huile végétale au sein de notre alimentation permettrait une véritable protection du cœur, ce que tend à confirmer le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics en publiant ces recommandations.

C’est après avoir conduit 15 essais sur plus de 500 adultes que les chercheurs ont pu conclure que les huiles végétales sont bel et bien bienfaitrices pour la santé cardiaque, et encore bien plus que précédemment exposé lors d’études précédentes.

Un gain pour la santé qui serait d’autant plus important en intégrant les huiles végétales lors de la cuisson, comme l’indique le nutritionniste Kevin Fritsche : « Nous ne disons pas qu’il faut consommer de l’huile végétale sans arrêt. Mais nos recherches suggèrent qu’on peut réussir un régime sain pour le cœur en utilisant de l’huile de tournesol, de soja et de maïs, plutôt que des matières grasses animales lorsqu’on cuisine ».

Coucher son enfant à heures fixes contribue à un bon développement cérébral

Des recherches anglaises montrent que le développement cérébral des jeunes enfants peut dépendre d’un horaire de coucher régulier.

Des scientifiques de l’University College de Londres ont trouvé que le manque de rigueur sur l’heure du coucher au quotidien pouvait avoir des effets sur l’horloge biologique de l’enfant et par conséquent les aptitudes cérébrales à se souvenir et à enregistrer de nouvelles informations.

Leurs résultats ont montré que les effets étaient particulièrement frappants chez les petits de trois ans. Les enfants de cette classe d’âge avaient de moins bons résultats en math, en lecture et en repérage dans l’espace que les petits du même âge qui se couchaient tous les jours à la même heure.

« Trois ans semble être l’âge où l’on perçoit les effets les plus importants », a noté la chercheuse Amanda Sacker.

« Si un jeune enfant se couche à des horaires irréguliers, il ne synthétise pas toutes les informations autour de lui et aura plus de difficultés lorsqu’il sera plus grand », et d’ajouter, « cela lui fait prendre une direction plus compliquée ».

Amanda Sacker et son équipe ont analysé des données de 11.178 Anglais alors âgés de sept ans qui entrent désormais dans l’adolescence.

Alors que l’heure à laquelle les enfants se couchaient n’avait que très peu voire aucune conséquence sur leur performance à différents tests, le fait de ne pas avoir d’horaire de coucher fixe influait grandement sur les résultats.

Les résultats étaient plus significatifs pour les filles. En effet lors de tests passés à l’âge de trois, cinq et sept ans, les filles ayant des horaires de couchers moins fixes enregistraient de moins bons résultats que leurs camarades. Pour les garçons moins bien réglés, leurs résultats aux tests étaient moins bons dans deux catégories d’âge sur trois.

Cette étude est parue en ligne le 8 juillet dans Journal of Epidemiology and Community Health.

Pour se débarrasser des pédophiles, Los Angeles crée des parcs pour enfants

Créer des parcs pour enfants afin de repousser les pédophiles: cela peut sembler un peu contre-productif. C’est pourtant la méthode actuellement employée par la ville de Los Angeles, explique le site Journal Métro de Montréal.

Aux Etats-Unis, la loi interdit souvent aux délinquants sexuels en liberté conditionnelle de s’approcher à moins de 300 mètres (la distance varie selon les Etats) d’une école ou d’un parc. Ainsi, si la ville construit un parc trop près de leur habitation, ces délinquants ont le choix entre déménager ou repartir en prison.

Dans le quartier du Harbor Gateway, récemment visé par cette mesure, il n’est pas rare de croiser des hommes avec un bracelet GPS autour de la cheville, faisait remarquer en mars le New York Times. Dans un même immeuble, on peut croiser jusqu’à 30 prédateurs sexuels. Or, le quartier compte huit écoles: de quoi inquiéter les parents.

Un petit parc y a donc été ouvert en juin dernier, d’une superficie d’à peine 90 mètres carrés –l’objectif n’étant pas tant d’offrir un espace de jeux aux enfants que de faire partir la population indésirable.

Los Angeles n’est pas la seule ville à recourir à ces «parcs de poche»: Miami et Jacksonville, en Floride, ont adopté la même technique. Mais est-ce vraiment la meilleure solution? Dans l’article du New York Times, Janet Neeley, membre du Comité californien d’encadrement des délinquants sexuel, expliquait:

«C’est contre-productif en termes de sécurité publique, car quand on n’a plus rien à perdre, on est beaucoup plus disposé à commettre un crime que quand on reconstruit sa vie.»

Selon le New York Times, le nombre de délinquants sexuels californiens sans domicile fixe a triplé depuis 2006.

Dans un article publié sur Slate, Jennifer Bleyer avançait que la meilleure façon de lutter contre les pédophiles (qui ne sont pas passés à l’acte) était sans doute d’arrêter de les traiter comme des monstres, et de favoriser les traitements préventifs à la répression:

«L’un des meilleurs moyens de protéger les enfants serait d’entrer en contact avec les pédophiles de manière préventive, afin de leur donner les moyens thérapeutiques de se contrôler tout en menant une vie « normale »».

Dans le film Little Children (2006) de Todd Field, la question de la rédemption des délinquants sexuels est également abordée, à travers le personnage de Ronnie. Après avoir purgé une peine de prison pour exhibition sexuelle, ce quadragénaire discret essaie de s’intégrer à son quartier malgré l’hostilité des habitants. Dans la scène ci-dessous, on voit la réaction de panique que crée Ronnie en décidant d’aller se baigner à la piscine municipale:

A la fin du film, Ronnie, rongé par la culpabilité, finit par se castrer.

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