Archives de catégorie : DOSSIERS

Les enfants d’aujourd’hui atteignent-ils vraiment la puberté plus tôt?

En 1977, des centaines de jeunes élèves italiens d’une école proche de Milan, aussi bien des garçons que des filles, ont commencé à avoir de la poitrine. Les résultats de l’enquête qui a suivi et qui ont été publiés dans la revue scientifique britannique The Lancet suggéraient que du bœuf et de la volaille contaminés étaient probablement responsables.

Dix ans plus tard, une nouvelle épidémie de puberté précoce est apparue chez sept jeunes enfants en Californie. Elle a pu être expliquée par la présence accidentelle de composants proches de l’œstrogène dans un médicament contre la tuberculose.

Dans un article de 2006 pour le New York Times, qui a d’ailleurs inspiré un épisode du Dr House, j’ai décrit le cas d’un frère et d’une sœur qui ont eu leurs premiers poils pubiens avant la maternelle. Il s’est avéré que leur père utilisait en fait en secret une crème fortement dosée en testostérone qui était censée avoir des effets cosmétiques et améliorer ses performances sexuelles et qu’il avait achetée sur Internet. A chaque fois que le père entrait en contact avec ses enfants, un peu de crème leur était transmise. 

Avec des infections ou des fuites accidentelles de produits chimiques, une puberté précoce peut atteindre des petits groupes d’enfants. Mais pourrait-on l’observer à une échelle plus importante, de l’ordre d’une population entière? De nombreuses publications scientifiques ont émis l’hypothèse que les enfants d’aujourd’hui atteignent la puberté plus tôt qu’auparavant, en exprimant leur inquiétude à propos d’éléments déclencheurs environnementaux comme le bisphénol A (BPA), les phtalates et l’obésité.

Une angoisse mal placée

Mais en regardant les données de plus près, on remarque qu’en fait, l’angoisse liée à la puberté précoce est peut-être mal placée.

Les inquiétudes à propos d’une puberté précoce très étendue ont débuté dans les années 1990, quand une assistante physicienne de Caroline du Nord appelée Marcia Herman-Giddens s’est demandé pourquoi autant de petites filles de 7 ans ou 8 ans commençaient à avoir de la poitrine. Elle a organisé une étude dans laquelle 225 pédiatres ont mesuré la maturité de la poitrine des petites filles ainsi que leurs zones pubiennes. Dans un article controversé de 1997 dans Pediatrics, elle a conclu que la puberté apparaissait plus tôt de nos jours que lors des précédentes études sur la santé publique datant des années 1960.

En 2009, des chercheurs danois ont comparé les données relevées sur des fillettes entre 2006 et 2008 et celles qu’on a pu rassembler entre 1991 et 1993. Ils ont également trouvé que les poils pubiens et la poitrine apparaissaient environ un an plus tôt qu’auparavant. Et dans une étude très médiatisée publiée en août 2010, une équipe dirigée par Frank Biro, de l’hôpital pour enfants de Cincinnati, a rapporté que les fillettes américaines examinées entre 2004 et 2006 ont montré des signes de puberté encore plus tôt que dans le rapport d’Herman-Giddens, alimentant ainsi la crainte que la tendance était en train de s’accélérer. En novembre 2013, une nouvelle étude menée par Frank Bira a abouti à la même conclusion: les filles atteignent la puberté plus vite que les garçons*.

Est-il vraiment possible que le processus de maturation humain change si rapidement? Identifier le début de la puberté est très subjectif et de nombreuses études qui montrent la puberté précoce, surtout celles qui se concentrent sur le développement de la poitrine, peuvent être erronées et fallacieuses. La clé serait de trouver un marqueur plus fiable de la puberté.

Par chance, il en existe un.

L’élément déclencheur précis pour la maturité sexuelle est inconnu, mais, en gros, pendant l’enfance, une zone du cerveau en forme de grappe de raisin qu’on appelle l’hypothalamus décide une nuit qu’il est temps de grandir. Cette nuit-là, l’hypothalamus commence à libérer périodiquement une hormone appelée GnRH sur l’hypophyse, une glande de la taille d’un petit pois, la tirant ainsi progressivement de son long sommeil.

Des mesures trop subjectives

L’hypophyse secrète ensuite ses propres hormones et les diffuse dans la circulation, ce qui active les glandes surrénales et les ovaires (qui produisent plein d’œstrogène) ou les testicules (qui produisent plein de testostérone). Chez les filles, le premier signe de la puberté est souvent une petite poussée de la poitrine; chez les garçons, c’est une augmentation légère de la taille des testicules. Pendant les années qui suivent, d’autres changements ont lieu: apparition de poils dans la zone pubienne et sous les bras, voix qui devient plus grave, accélération de la croissance à l’adolescence, acné, menstruation ou production de sperme, etc.

Sans test sanguin objectif, la plupart des experts considèrent l’apparition de la poitrine et l’augmentation de la taille des testicules comme les marqueurs principaux du début de la puberté. Malheureusement, ces ordres de mesure sont très subjectifs: surtout pour les petits garçons. Les pédiatres estiment la taille des testicules d’un petit garçon par palpation et les comparent ensuite à un chapelet de balles qu’on appelle un orchidomètre, ce qui n’est pas une méthode très précise.

C’est pour cette raison que la plupart des études sur la puberté précoce se concentrent sur les filles. Mais ça ne veut pas dire que leurs évaluations sont beaucoup mieux. L’étude d’Herman-Giddens de 1997 reposait uniquement sur une inspection visuelle réalisée par des centaines de pédiatres différents avec des formations dans plusieurs spécialités, sans qu’ils aient le réflexe de palper systématiquement les poitrines de leurs patientes pour s’assurer qu’il s’agissait bien d’un signe de puberté, et non d’un amas graisseux présent chez les enfants obèses.

Il existe un marqueur de puberté bien plus clair et défini: l’âge des premières règles d’une jeune fille, ou ménarche. Si la puberté est précoce, on pourrait croire que la ménarche arriverait également plus tôt, puisqu’il s’agit d’une réponse directe à la même cascade hormonale. Depuis quarante ans, il n’y a pas eu de véritable changement dans l’âge des premières règles, qui est toujours situé autour de 12 ans. De plus, aucun chercheur n’a montré de changement objectif dans le timing des poussées de croissance des adolescents. En 2008, un groupe international constitué d’endocrinologues et d’autres experts de l’Agence de protection environnementale américaine a trouvé peu de preuves qui montraient que les enfants atteignaient la puberté plus tôt qu’autrefois.

Peut-être que les chercheurs qui observent une puberté précoce généralisée remarquent en fait la croissance de la poitrine plus tôt, en observant avec plus d’attention des corps normaux. Cela expliquerait pourquoi la puberté d’aujourd’hui semble plus longue qu’il y a quelques dizaines d’années. Parce qu’elle l’est. (Les épidémiologistes appellent ça «lead-time bias», c’est la surestimation de la durée d’un phénomène parce qu’on considère un autre moment comme début de ce phénomène.)

Il est possible que l’obésité ait un lien avec la puberté précoce chez certaines filles (bizarrement, les garçons obèses semblent entrer dans la puberté plus tard que les autres), même si l’effet à l’échelle de la population est toujours imperceptible sur les relevés objectifs. Et il y a plein d’autres raisons de se méfier des toxines comme la BPA ou les phtalates.

Au final, l’épidémie de puberté précoce est un mythe que les médias adorent et que certains chercheurs continuent à répandre. La promotion de cette légende ne dépend pas toujours des données. Au lieu de ça, des inquiétudes concernant la maturation physique précoce des jeunes filles subliment et encouragent les angoisses de la société à propos de la sexualisation des fillettes, qui se manifeste à travers des manières provocantes de danser ou de s’habiller. Ces sujets font sans aucun doute parler les gens. Malheureusement, ce n’est pas dans les laboratoires de nos endocrinologues qu’on pourra trouver une solution à ces problèmes.

Darshak Sanghavi

Traduit par Hélène Oscar Kempeneers

* NDLE: Cet article de Darshak Sanghavi est paru pour la première fois en août 2010 sur Slate.com. Nous avons choisi de le traduire plus de trois ans après parce qu’une étude menée par un groupe de chercheurs de l’hôpital pour enfants de Cincinnati réaffirmant que les filles atteignent la puberté plus vite que les garçons est parue en novembre 2013 dans la revue Pediatrics. En 2010, Darshak Sanghavi avait critiqué l’étude de ce même groupe pour ses problèmes méthodologiques. Les mêmes problèmes sont encore présents dans cette nouvelle étude. Retourner à l’article

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Un atlas de la viande pour encourager une consommation responsable

L’association Friends of the Earth Europe (les Amis de la Terre) et la Fondation Heinrich Böll (avec l’aide financière d’un fonds de l’Union européenne) viennent de publier un «Meat Atlas», un Atlas de la viande, pour sensibiliser les gens aux enjeux collectifs de la consommation de viande.

L’objectif est clairement partisan, il s’agit d’encourager une consommation plus responsable. «La production intensive de viande ne signifie pas seulement faire souffrir des animaux. Cela détruit l’environnement et engloutit une grande quantité de nos matières premières que nous importons du Sud pour les nourrir», a déclaré dans un communiqué Barbara Unmüssig, présidente de la Fondation Heinrich-Böll, proche des Verts allemands, signale Challenges.

On trouve des infographies intéressantes (certes illustrant un document engagé, mais issues de données produites par des organismes nationaux et internationaux comme la FAO ou l’OCDE) dans cet atlas, en voilà quelques-unes:

15.500 litres d’eau pour un kilo de viande de bœuf

Selon l’asso, on peut produire 1kg de blé avec 1.300 litres, ou 1kg de carottes avec 131 litres. Et 1kg de boeuf avec 15.500 litres, quantité pas négligeable… Ce qui fait 1.500 litres pour un steak, c’est le chiffre donné par les diverses agences de l’ONU.

Tout le monde n’est pas d’accord: Interbev (Organisation interprofessionnelle pour le bétail et la viande) souligne qu’une observation de la bibliographie internationale montre que les chiffres varient largement selon les études, et son directeur général contestait clairement ces calculs l’année dernière dans une contribution au Plus du Nouvel Obs.  

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

On abat plus de poulets

«On a coupé le lien entre les animaux vivants et les produits emballés», écrivent les auteurs de l’Atlas. Voilà de quoi imaginer le nombre d’animaux abattus pour une consommation humaine dans le monde, les poulets arrivent donc largement en tête:

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

Alerte aux antibiotiques

L’Atlas condamne aussi l’usage massif d’antibiotiques et d’hormones sur les animaux destinés à être mangés, et craint que cela n’engendre la prolifération de bactéries (du genre salmonelle) bien plus résistantes. L’Union européenne encourage déjà la réduction de l’utilisation de ces médicaments pour éviter le développement de «l’antibio-résistance». En décembre dernier, les Etats-Unis ont dévoilé un plan visant à réduire voire éliminer certains antibiotiques chez les animaux d’élevage. On voit ici les ventes d’antibiotiques pour l’élevage d’animaux en Europe:

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

La demande va augmenter de Rio à Shanghai 

Dans les pays développés, «la demande en viande a atteint des sommets, elle commence à décliner doucement. Les inquiétudes des consommateurs sur la sécurité alimentaire sont renforcées par les scandales dans l’industrie agroalimentaire». On voit ici la consommation moyenne par personne en 2010-2012, et la prévision pour 2022.

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

En parallèle, il y va y avoir «un demi-milliard de consommateurs de classes moyennes en plus, de Rio à Shanghai». La demande de viande dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) va bien augmenter. 

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

Insectes plein de protéines

Face à la pollution et à la grosse consommation d’eau engendrés par l’élevage, les insectes sont une des alternatives envisagées, comme source de protéines plus respectueuse de l’environnement… On voit ici le pourcentage de parties «comestibles» dans différents animaux. On jette donc moins de déchets avec un cricket:

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

Et ici, le nombre d’espèces d’insectes comestibles selon les pays. D’ici 2050, la Chine et le Mexique vont-ils se lancer dans ce grand business en profitant de leur faune de bestioles très variées?

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence
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Comment la mondialisation entraîne des pénuries de médicaments en France

C’est un nouveau choc pour médecins et pharmaciens: plus de doxycycline dans les rayons officinaux. Et ce au moins jusqu’à la fin mars. Ce médicament est présent sous de multiples formes.

«La situation est assez préoccupante et les médecins prescripteurs vont devoir gérer au mieux cette situation de pénurie, confie à Slate.fr le Dr Caroline Semaille, l’une des responsables de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Des alternatives médicamenteuses pourront être trouvées mais la difficulté sera réelle dans certaines indications et lorsque des traitements de longue durée –plusieurs semaines ou plusieurs mois ont été instaurés.»

Découverte il y a un demi-siècle, la doxycycline est une molécule devenue médicament générique. Elle est très fréquemment prescrite dans le traitement de nombreuses infections respiratoires, génitales, urinaires, oculaires ou générales, dans le traitement de certaines formes d’acné, ainsi que dans la rosacée, voire dans la prévention du paludisme. On indique encore à l’ANSM que si la France n’est pas le seul pays européen concerné par cette situation de pénurie, c’est l’un de ceux où ces médicaments sont les plus prescrits et les plus consommés.

Pourquoi cette pénurie durable d’un médicament essentiel?

Sans donner plus de précision, l’ANSM indique aux professionnels que c’est «en raison de l’augmentation des demandes rencontrée par le principal fournisseur de cette matière première au niveau européen» associée à «de fortes tensions d’approvisionnement des formes orales des médicaments contenant de la doxycycline». On se refuse à donner plus d’informations. Et l’ANSM invite les professionnels de santé à réserver les stocks résiduels de ces médicaments aux seules indications qu’ils jugent indispensables. Ils devront faire preuve de «vigilance» et «privilégier les alternatives thérapeutiques disponibles».

Les précédents

Cette alerte à la pénurie est particulièrement spectaculaire, mais elle n’est pas la première. Un précédent avait fait un certain bruit chez les professionnels et les patients concernés. C’était à la fin mars 2013 et la rupture de stock concernait le Lévothyrox® médicament hormonal essentiel prescrit aux personnes souffrant d’hypothyroïdie. Les prescripteurs et les pharmaciens avaient alors été informés par voie de presse. Le ministère de la Santé faisait état de «tensions persistantes» sur le marché et la multinationale Merk Serono, en situation de quasi-monopole, avait mis à la disposition des pharmaciens l’Eutirox®, spécialité proche mais alors commercialisée en Italie. On découvrit à cette occasion que l’approvisionnement était subitement devenu difficile en France du fait d’un accroissement de la demande mondiale.

Dans sa dernière livraison (janvier), le mensuel spécialisé Prescrire révèle une autre affaire passée sous silence par l’ANSM: la rupture d’approvisionnement durant plusieurs semaines de l’été 2013 d’Esidrex®, un médicament de référence dans l’hypertension artérielle. Depuis, les difficultés et les ruptures d’approvisionnement se multiplient dans les pharmacies d’officine comme dans les  pharmacies hospitalières. La situation est telle que l’ANSM a jugé indispensable de mettre en ligne la situation détaillée et actualisée des ruptures de stocks. La situation inquiète au premier chef la profession pharmaceutique.

«Durant le mois de septembre nous avons comptabilisé 539 médicaments manquants», expliquait il y a peu au Figaro Isabelle Adenot, présidente du conseil de l’Ordre des pharmaciens qui a publié un rapport sur le sujet. «Tous ces médicaments ne sont pas essentiels et la plupart peuvent être remplacés par un produit d’une autre marque ou par un générique. Cela devient toutefois un casse-tête pour les pharmaciens. Et les malades sont désorientés par des substitutions qui ne sont plus motivées par la volonté de développer la vente de produits génériques», soulignait le journal.

Ces tensions affectent également le monde hospitalier où les pharmaciens doivent régulièrement gérer des ruptures d’approvisionnement de plusieurs médicaments prescrits dans des pathologies lourdes, en particulier de nature cancéreuse.

En 2013, l’Académie nationale de pharmacie s’était elle aussi saisie de la question, en avait analysé les causes et avait formulé des recommandations. Dans le rapport rédigé à cette occasion, on apprend que les pénuries et les ruptures d’approvisionnement de médicaments se multiplient depuis plusieurs années et que le phénomène est en augmentation au niveau mondial comme aux échelons nationaux.

Des questions économiques

En pratique, ce phénomène a diverses origines qui sont toutes ou presque de nature économique. Il peut s’agir de l’abandon de la production de certaines matières actives encore utiles à la santé publique, de ruptures par défaut de qualité des matières premières importées ou de pénuries du fait de l’abandon des productions de certaines formes pharmaceutiques de faible rentabilité. Sans compter les multiples vicissitudes concernant les politiques de gestion des stocks et de circuits de distribution, les appels d’offres publics et les difficultés inhérentes aux médicaments pédiatriques et orphelins.

Ce que le prescripteur, le pharmacien et le malade français perçoivent en bout de chaîne trouve son origine première dans des mouvements tectoniques d’ampleur mondiale. A commencer par les demandes croissantes émanant des populations des pays de moins et moins «émergents» où se situent désormais les principaux lieux de production des matières premières. Entre 60% et 80% des matières actives à usage pharmaceutique sont désormais fabriquées hors Union européenne, principalement en Inde et en Asie. Cette proportion était de 20% il y a trente ans.

On peut aussi voir là une conséquence perverse d’un souci légitime de l’environnement. «Le jeu combiné de la mondialisation, de la crise économique, de l’augmentation des exigences réglementaires, pharmaceutiques et environnementales fait que l’on assiste en Europe à l’abandon de fabrication de matières actives à usage pharmaceutique», souligne ainsi l’Académie de pharmacie. Cette institution y ajoute la perte quasi-complète d’indépendance de l’Europe en sources d’approvisionnement en matières actives, la perte du savoir-faire industriel correspondant. Quant au tissu industriel européen de la chimie fine pharmaceutique, il est confronté à des normes environnementales sans commune mesure à celles s’imposant aux opérateurs de pays tiers.

C’est là une situation nouvelle et à bien des égards hautement problématique du point de vue de la santé publique. Ce phénomène qui prend constamment de l’ampleur et qui n’a rien de spécifiquement français est pour beaucoup le symptôme d’une globalisation mondiale de la fabrication des spécialités pharmaceutiques et de la fuite de la chimie d’un Vieux Continent où elle prit naissance et triompha.

Dans ce contexte, l’Union européenne, en dépit de son savoir et de ses compétences, apparaît désormais comme très largement désarmée. C’est à cette aune qu’il faut juger de la disparition durable de la doxycycline des pharmacies françaises.   

Jean-Yves Nau

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Les boissons sucrées augmentent le risque d’obésité? Ça dépend qui paye l’étude

Des chercheurs espagnols de l’université de Navarre ont examiné 18 conclusions de grandes études traitant du lien entre consommation de boissons sucrées et risque d’obésité, repertoriées dans plusieurs bases de données scientifiques sur une période donnée.

Leur analyse, visant à observer si les «sponsors» industriels pouvaient influencer les résultats dans le domaine de la nutrition, a été publiée dans la revue PLOS Medicine le 31 décembre 2013.

Six de ces études avaient reçu des financements de la part de groupes industriels (Coca-Cola, Pepsi…). Les douze autres se déclaraient sans conflit d’intérêt.

83,3% des études «sans conflit d’intérêt» (10 sur 12) concluaient à un lien direct entre boissons sucrées et prise de poids ou obésité. A l’opposé, 83,3 % (5 sur 6) des études portées par l’industrie expliquaient qu’il n’y avait pas assez de preuves pour établir un vrai lien de causalité.

Selon le New York Times, Maira Bes, professeure au Département de Médecine préventive et Santé publique à l’université de Navarre et principale auteure de l’étude, déclare:

«Je ne dis pas que la participation de l’industrie signifie qu’il faut forcément rejeter les résultats de ces études sur la nutrition. Mais je pense que le grand public et la communauté scientifique devraient être conscients que l’industrie alimentaire a des intérêts qui peuvent influencer les conclusions.»

Maira Bes explique aussi à El Mundo que leur «travail n’a pas évalué laquelle de ces interprétations était correcte» (même si elle explique après que l’association positive entre boissons sucrées et obésité est quand même sérieusement prouvée…). 

La chercheuse n’entend pas empêcher que l’industrie agro-alimentaire finance la recherche, mais «attirer l’attention sur les erreurs possibles» et «fixer quelques règles du jeu» pour rendre plus visibles les conflits d’intérêts.

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Alimentation et transit intestinal

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Si l’alimentation permet de répondre aux besoins énergétiques et nutritionnels, elle doit aussi nous apporter bien-être physique et psychologique.

De plus en plus de gens souffrent d’inconfort de digestion : ballonnements, constipation…etc. et cela, entres autres, dû à un mode de vie stressant où les repas sont pris rapidement sans veiller à leur qualité.

Cet article présentera les différents paramètres liés à l’alimentation et à l’hygiène de vie qu’il est bon d’adopter afin d’éviter ou d’atténuer ces désagréments.

1 – Prendre le temps de manger

Il est essentiel de prendre le temps de manger, on dit souvent qu’il faut s’accorder au moins 20 minutes par repas afin d’avoir une sensation de satiété.

Cela s’explique par le fait que la régulation de la faim et de la satiété est une interaction entre l’estomac et le cerveau.

L’estomac sécrète une hormone : la ghréline, qui lorsque l’estomac est vide stimule la sensation de faim et transmet l’information au cerveau afin que celui-ci active l’envie de s’alimenter.

La ghréline a besoin de 20 minutes afin d’évaluer si l’estomac est suffisamment plein ou non et de transmettre l’information au cerveau de poursuivre ou de stopper la prise alimentaire. Dès lors que le repas est pris trop rapidement, c’est-à-dire en moins de 20 minutes, la ghréline n’a pas le temps d’être active et de transmettre les informations nécessaires au cerveau avec souvent pour conséquence que l’on mange bien plus que nécessaire, ce qui entraine ensuite une sensation de lourdeur désagréable après le repas et provoque des ballonnements.

2 – Prévention de la constipation

Afin d’éviter la constipation, voici quelques conseils pratiques :

– Bien s’hydrater : au moins 1,5 L d’eau par jour car l’hydratation ramollit les selles et permet donc un meilleur transit intestinal et donc une meilleure digestion. De plus, boire un grand verre d’eau froide le matin à jeûn avant le petit déjeuner peut stimuler le transit intestinal dès le début de journée.

– Eviter les aliments suivants : riz, carottes cuites, chocolat, banane et coing qui sont reconnus pour être très constipants.

– Manger des fruits et légumes à chaque repas en variant la forme : crus, cuits, potage ou compote.

– Pratiquer une activité physique régulière.

– Manger des produits laitiers à chaque repas car le lactose contenu dans les produits laitiers notamment les laitages (yaourts, fromage blanc, lait…etc.) permet de stimuler le transit intestinal et donc de faciliter la digestion.

– Privilégier des céréales complètes afin d’avoir un bon apport en fibres : pain complet, féculents à base de céréales complètes…etc.

– 1 à 2 fois par semaine, consommer des légumes secs : lentilles, flageolets, pois cassés, haricots rouges ou blancs…etc. qui sont riches en fibres.

– Le son d’avoine peut en particulier de par sa richesse en fibres stimuler le transit intestinal tout comme les fruits secs (pruneaux, abricots secs…etc.).

– Une consommation excessive de produits sucrés peut constiper : se limiter à 2 ou 3 desserts sucrés par semaine.

3 – En cas de ballonnements

Les sensations de ballonnements peuvent avoir diverses origines : stress, repas pris sur le pouce…etc. et des résidus difficiles à digérer qui irritent les intestins.

Voici les aliments qui contiennent des résidus difficiles à digérer et qui peuvent éventuellement expliquer les ballonnements.

– Le lactose des laitages (lait, yaourt, fromage blanc, petit suisse…etc.) est parfois mal toléré par certaines personnes car avec l’âge nous perdons souvent la capacité au niveau intestinal de digérer le lactose, dans ce cas, il faut retirer de son alimentation les aliments contenants beaucoup de lactose, c’est-à-dire les laitages. Cf : article sur l’intolérance au lactose.

– Le gluten présent dans divers aliments contenant du blé, seigle, avoine, ou orge ou des dérivés de ces 4 céréales peut entrainer des désordres intestinaux. Si le gluten est la cause de ces soucis, il faut l’exclure de son alimentation, cf : article sur l’intolérance au gluten.

– Eviter de manger trop souvent des aliments panés ou frits.

– Consommez de préférence des fruits et légumes cuits plutôt que crus car la cuisson rend les fibres plus digestes.

– Boire des eaux riches en bicarbonates tels que Vichy Saint-Yorre, Badoit…etc. peut faciliter la digestion.

– Prendre des probiotiques en complément alimentaire peut permettre un assainissement de la flore intestinale et apporter du confort.

– Eviter l’excès de consommation de chewing-gums et boisson édulcorée car cela peut entrainer des ballonnements.

Conclusion

Les soucis de transit intestinal, digestion…etc. sont très inconfortables et peuvent gêner au quotidien.

Si vous isolez la ou les raisons de vos soucis à ce niveau, cet article vous permettra d’adopter l’alimentation la plus adaptée.

Adopter une alimentation équilibrée et variée peut éviter ces désagréments même si comme l’indique cet article, certaines spécificités hygiéno-diététiques peuvent être parfois nécessaires.


Regimes alimentaires

Après une commotion cérébrale, arrêtez de réfléchir

Une étude parue le 6 janvier 2014 sur le site de la revue américaine Pediatrics apporte la preuve que le repos, non seulement physique mais aussi intellectuel, accélère la guérison des jeunes gens après une commotion cérébrale, relate NBC News.

L’étude, intitulée «Effets de l’intensité de l’activité cognitive sur la durée des symptômes après une commotion cérébrale», a requis la participation de 335 patients âgés de 8 ans à 23 ans (moyenne d’âge 15 ans), recrutés dans les trois semaines suivant leur accident et suivis jusqu’à leur guérison complète.

Lors de consultations régulières au Boston Children’s Hospital, ils devaient évaluer leur activité intellectuelle selon une échelle de cinq niveaux rapportées par US News:

  • repos complet; activité minimale –moins de 20 minutes d’écran et zéro devoirs ou lecture;
  • activité modérée –lecture de moins de dix pages par jour,
  • moins d’une heure sur les devoirs, écrans;
  • activité significative –lire moins et faire moins de devoirs que d’habitude;
  • activité habituelle

Ils devaient ensuite décrire en parallèle l’évolution de leurs symptômes.

D’après NBC News, l’étude a établi que 50% des patients qui ne s’étaient pas mis au repos ont mis 100 jours ou plus à recouvrer la santé, alors que ceux qui ont diminué leur activité ont presque tous récupéré en moins de 100 jours, la plupart en une paire de mois; US News parle d’une moyenne de guérison à 43 jours.

Le Dr William Meehan, un des co-auteurs de l’étude et directeur de la clinique des traumatismes crâniens sportifs du Boston Children’s Hospital, et dont les propos sont rapportés par NBC News explique que «trois à cinq jours de repos complet sont suffisants. Ensuite, vous pouvez réintroduire progressivement une activité cognitive. Il faut en faire le plus possible, mais s’arrêter quand les symptômes reviennent».

Quand le cerveau est durement secoué, comme c’est le cas lors d’un traumatisme crânien, explique NBC News, il éprouve comme une petite attaque. Les neurones ont alors besoin de toute l’énergie disponible pour se remettre. Le cerveau est épuisé et se met au repos, consacrant toute l’énergie disponible à se soigner. S’il est sollicité, le mécanisme de guérison se stoppe le temps que le cerveau remplisse sa tâche, ce qui rallonge d’autant le temps qu’il mettra à guérir.

Selon USA Today, cette étude démontre d’une part que le repos est utile, et d’autre part que le repos total n’est pas plus efficace qu’un repos partiel: les patients qui s’autorisaient une activité intellectuelle légère se remettaient aussi vite que ceux qui évitaient tout effort.

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Une hormone sexuelle va-t-elle mettre fin à la dépendance au cannabis?

Retenez bien ce nom: prégnénolone. C’était jusqu’ici la molécule naturelle à partir de laquelle l’organisme fabriquait toutes ses hormones stéroïdiennes —au premier rang desquelles les sexuelles comme la progestérone (hormone femelle) et la testostérone (chez les mâles).

Ce sera peut-être également, demain, la piste qui mènera à la découverte de médicaments aidant à lutter contre les effets toxiques du cannabis sur le cerveau des jeunes consommateurs une fois qu’ils sont devenus dépendants et victimes de leur addiction.

Telle est la conclusion encourageante que l’on peut tirer d’une découverte que viennent de faire des chercheurs français, néozélandais et américains, dirigés par Pier Vincenzo Piazza et Giovanni Marsicano (Institut national de la santé et de la recherche médicale, unité «Neurocentre Magendie», Bordeaux), et dont les conclusions sont publiées par la revue Science.

Hasard du calendrier, elle coïncide avec la libéralisation de la consommation du cannabis en Uruguay et dans l’Etat du Colorado, tandis que certains continuent, en France, à militer en faveur de cette possibilité.

Mécanisme naturel de défense

De nombreuses équipes scientifiques spécialisées cherchent, à travers le monde, à identifier des molécules et les processus moléculaires qui permettraient de contrecarrer les effets cérébraux toxiques du cannabis et de la dépendance que sa consommation peut engendrer. Cette compétition s’accroît avec la progression mondiale de la consommation, qui concerne plus de 20 millions de personnes dans le monde et un peu plus d’un demi-million en France, et de ses conséquences sanitaires. Elle est devenue, ces dernières années, l’un des premiers motifs de consultation dans les centres spécialisés dans le soin des addictions.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la publication de Science. Les équipes de Pier Vincenzo Piazza et Giovanni Marsicano démontrent, chez l’animal, que la prégnénolone constitue un mécanisme naturel de défense contre les effets cérébraux délétères du cannabis.

Les chercheurs établissent que la sur-activation de récepteurs cellulaires par de fortes doses du principe actif du cannabis (le Δ-9-tétrahydrocannabinol ou THC) déclenche la synthèse de prégnénolone. Cette molécule se fixe alors sur les mêmes récepteurs et diminue certains des effets du THC.

Forts de cette observation, les chercheurs ont administré de la prégnénolone à des rongeurs de laboratoire. Cette administration (à raison de 2 à 6 mg/kg) augmente nettement les concentrations cérébrales naturelles de cette hormone, ce qui permet ainsi de bloquer les effets néfastes du cannabis. Devenus malades du fait du cannabis, les animaux ainsi traités récupèrent des capacités mnésiques normales, sont plus vifs et moins motivés pour s’auto-administrer des cannabinoïdes.

D’autres phénomènes moléculaires observés au sein des tissus neuronaux sous l’effet de la prégnénolone laissent penser que cette molécule peut protéger contre l’installation de comportements d’addiction.

«Rétrocontrôle négatif»

Plus généralement, il apparaît qu’existe au sein de notre cerveau un phénomène moléculaire (jusqu’ici inconnu) de «rétrocontrôle négatif»: c’est le THC lui-même qui déclenche la production de prégnénolone qui, à son tour, inhibe les effets du THC. Ce phénomène protège ainsi le cerveau d’une suractivation des récepteurs au cannabis. Tout se passe comme si l’organisme disposait d’un système moléculaire protégeant contre une appétence trop grande pour les plaisirs induits par le cannabis.

Ce phénomène semble d’autre part spécifique à cette drogue, comme l’ont montré des expériences effectuées sur des rats qui ont été soumis à des doses équivalentes de cocaïne, de morphine, de nicotine, d’alcool et de cannabis.

Ces résultats sont encourageants d’un point de vue médical. Pour autant, Pier Vincenzo Piazza met en garde contre une utilisation thérapeutique directe de la prégnénolone. «Cette molécule est disponible sur Internet, non pas en tant que médicament mais comme ‘’complément alimentaire’’. Je tiens à prévenir les personnes qui pourraient être intéressées que sa consommation est totalement inefficace vis-à-vis de la toxicité du cannabis, a-t-il déclaré à Slate.fr. Elle est en effet mal absorbée et rapidement métabolisée par l’organisme.» Dont acte.

«Pour autant, poursuit ce psychiatre spécialiste des addictions, nous développons des dérivés de la prégnénolone qui sont stables et bien absorbés et qui pourront être utilisés comme des médicaments. Nous espérons commencer prochainement les essais cliniques. Et nous pourrons alors vérifier si nos attentes se confirment et si nous avons véritablement découvert la première thérapie pharmacologique de la dépendance au cannabis.»

Pour le Pr Piazza, ces médicaments pourraient notamment être prescrits aux consommateurs réguliers les plus jeunes (30% des 16-24 ans consomment du cannabis), qui présentent de premiers troubles de mémoire ou comportementaux.

Jean-Yves Nau

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Michael Schumacher: les accidents graves de ski ressemblent de plus en plus à ceux de la route

Michael Schumacher, 44 ans, est actuellement dans un «état critique». Il a été victime d’un accident de ski survenu dans la fin de matinée du dimanche 29 décembre alors qu’il skiait en dehors des pistes balisées de la station de Méribel (Savoie). Transporté par hélicoptère à l’hôpital de Moûtiers il a ensuite été rapidement hospitalisé au CHU de Grenoble. A son arrivée, le diagnostic porté a été celui de «traumatisme crânien grave avec coma». Le Pr Gérard Saillant, ancien chef de service orthopédique et traumatologique du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière (dont le sextuple champion du monde de F1 avait été un patient pour une blessure aux jambes) est arrivé à l’hôpital dans une voiture de la gendarmerie nationale. 

Le service de presse de la station savoyarde a précisé que l’accident s’était produit dans un secteur non balisé entre les pistes Georges Mauduit et de la Biche. A l’arrivée des secours, il était conscient mais un peu agité. Dans une déclaration écrite diffusée par l’agence allemande SID, Sabine Kehm, l’agent de l’ancien pilote a indiqué que l’accident est survenu au cours d’un séjour au ski d’ordre privé, que Michael Schumacher portait bien un casque et qu’il n’était pas seul.

Cet accident survient après une récente série d’autres, souvent mortels, dont ont également été victimes des skieurs pratiquant le hors piste.

Les membres de l’association Médecins de Montagne (soixante médecins dans trente-quatre stations) observent que depuis les années 1980, les accidents graves de ski s’apparentent de plus en plus à ceux de la circulation routière: traumatismes crâniens et vertébraux, fractures du bassin et du fémur. Dans la période précédente (durant les années 1960-70), il s’agissait pour l’essentiel des fractures de jambes par torsion dues à l’absence de fixations de sécurité. Puis, progressivement, les lésions graves se sont déplacées vers le haut du corps avec une épidémie de lésions ligamentaires du genou et des traumatismes des membres supérieurs.

L’augmentation du nombre des traumatismes crâniens résultent de la recrudescence de chocs violents. Ce phénomène est la conséquence directe de l’augmentation de la vitesse, de la croissance de la fréquentation des pistes et du développement du ski hors pistes. Toujours selon l’association Médecins de Montagne, environ le tiers des blessures à la tête diagnostiquées chez des skieurs sont la conséquence de collisions entre skieurs. Le paradoxe veut que ce soit souvent pour éviter la foule des pistes (et les possibles collisions) que les skieurs continuent à s’aventurer dans des domaines neigeux non balisés où ils s’exposent (et exposent autrui) à d’autres risques.

Les spécialistes recensent 3% de traumatismes crâniens sur les 140.000 accidents dont sont victimes un peu plus de  sept millions de pratiquants. Ils ont toutefois observé une diminution du pourcentage de traumatismes crâniens chez les enfants après la première campagne de prévention lancée menée en 1993. En 1998, près de 30% des enfants étaient équipés de casques. Les lésions potentiellement les plus dangereuses restent le fait d’adultes jeunes, qu’il s’agisse de ski alpin comme de surf. Sur les 7,7 millions de pratiquants de la saison 2010-2011, on a compté 140.000 accidentés soit une incidence de 2,68 blessés pour 1.000. Près de 5% des blessés ont dû être immédiatement hospitalisés et un sur mille a été victime de traumatismes graves. Tout comme en 2009 et 2010, le nombre de traumatismes crâniens a augmenté pour atteindre 3,3% du total.

L’accident grave de Michael Schumacher va relancer la controverse sur l’ambiguïté d’une pratique (le ski hors piste), à la fois dangereuse et tolérée. En France, de nombreuses stations font la promotion de cette pratique dans laquelle elles voient un argument important de vente auprès d’une clientèle croissante.

En janvier 2010 après une série d’accidents mortels causés par des avalanches, la justice avait demandé aux moniteurs et guides de montagne de mieux encadrer la pratique du ski hors-piste. «Il n’y a pas de fatalité dans ces accidents dramatiques. Il faut que les guides et les moniteurs apprennent à renoncer, ou à refuser une sortie, si les conditions sont défavorables», avait alors publiquement déclaré le procureur général de Chambéry, Denis Robert-Charrerau. «Il y a cinq ans seulement, nous étions toujours sûrs de trouver une pente vierge en arrivant de bon matin au sommet, déclarait alors au Figaro Roland Georges, guide de montagne à Courchevel, en Savoie. Aujourd’hui, une foule se rue dès l’ouverture des remontées mécaniques. Les guides sont obligés de se retrancher dans des endroits moins accessibles pour trouver de la poudreuse intacte.»

Pour sa part, le Syndicat national des guides de montagne incite les professionnels à ajuster leurs pratiques tout en rappelant que le nombre de morts dans des avalanches reste stable –une trentaine environ chaque année.

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DE QUOI LES ALIMENTS SONT ILS COMPOSES ?

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Les calories : tout le monde sait ce que cela signifie!!! Si l’on en consomme de trop, elles nous font prendre du poids.

Les aliments sont composés de calories mais d’où viennent t-elles ?

La valeur calorique des aliments nous renseigne sur leur composition, leur contenu : l’aliment est-il plutôt gras, sucré, protéiné…

En fait, ces calories proviennent des MACRONUTRIMENTS qui composent nos aliments : ce sont les PROTEINES, LES GLUCIDES et les LIPIDES.

Le saviez-vous?

1 gramme de protéine vaut 4 calories. Les protéines se trouvent principalement dans le groupe viande, poisson, oeuf et produits laitiers (yaourts, fromages, lait).

1 gramme de glucide vaut 4 calories. Les glucides complexes se trouvent dans les féculents, les légumes secs, le pain, les céréales, les biscottes… Alors que les glucides simples (sucre) composent le miel, la confiture, les bonbons, les sodas, les fruits…

1 gramme de lipide vaut 9 calories. Les lipides correspondent aux corps gras. Les huiles végétales, le beurre, la margarine,la crème fraîche, les sauces, les charcuteries (protéines+lipides) mais aussi les noix, les noisettes, les amandes (oléagineux), sont composés en majeure partie de lipides.

Certains aliments sont dits très caloriques mais cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas leur place dans notre alimentation ou bien qu’ils sont mauvais pour notre santé. On peut citer les oléagineux, les huiles végétales, aliments extrêmement gras mais protecteurs pour notre santé car riches en acides gras essentiels (omégas 3 et omégas 6).

D’une manière générale, si vous privilégiez les corps gras végétaux (huiles végétales, fruits à coques, margarine végétale) et que vous limitez les corps gras saturés provenant du beurre, des sauces industrielles, des biscuits, de la crème fraîche, des plats  »tout prêts », vous optimisez votre alimentation et votre santé, vous prévenez les maladies cardio-vasculaires et vous favorisez votre digestion.

Le conseil du mois : ne vous interdisez aucun aliment mais contrôlez la quantité et la fréquence de consommation de chacun en fonction de son rapport avec notre santé.


Regimes alimentaires