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Demain, vous mourrez: avez-vous rédigé vos «directives anticipées»?

Il n’y aurait pas d’affaire Vincent Lambert si cet homme de 38 ans (tétraplégique en situation de conscience minime depuis cinq ans) avait rédigé ses «directives anticipées». Au-delà de ce cas, la plupart des drames et des tragédies de la fin de vie seraient prévenus si ce droit offert était exercé. Or ce droit, personne ou presque ne le connaît en France. «Tout se passe comme si on ne voulait pas en connaître l’existence, explique à Slate.fr le Pr Régis Aubry (CHU de Besançon), président de l’Observatoire national de la fin de vie. C’est moins un problème d’information que d’appropriation dans une société où le jeunisme est roi.»

«Directives anticipées»? Il s’agit de l’expression écrite de souhaits exprimés pouvant aider des personnes devenues malades à «participer sans être présents» aux discussions qui précèdent les décisions relatives aux soins et traitements qui leur sont dispensés en fin de vie. De l’avis des spécialistes, il s’agit ici de la méthode reflétant le plus directement la volonté de la personne concernée –du moins au moment où ces souhaits ont été rédigés.

La loi Leonetti et le Code de la santé publique disposent ainsi depuis 2005:

«Toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. Ces directives anticipées indiquent les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l’arrêt de traitement. Elles sont révocables à tout moment.

En dépit de l’importance du sujet et de la médiatisation considérable des affaires de fin de vie, ce droit n’est pratiquement jamais exercé. «L’utilisation des directives anticipées demeure très confidentielle: selon une étude récente de l’Ined, elles ne concernent que 1,8% des patients pour lesquels une décision de fin de vie a été prise alors qu’ils n’étaient “plus en capacité de participer à la décision”, observe le Comité national d’éthique (CCNE) dans son avis n°121 de juin 2013. Cela pose très clairement la question de l’appropriation de cette pratique, à la fois par les patients et par les professionnels de santé.»

» Les réponses aux principales questions pratiques des «directives anticipées» sont disponibles sur le site du ministère de la Santé. Un formulaire-type est disponible ici.

Quelles sont les difficultés avancées? La première réside dans le document lui-même. Quelle est la valeur de directives rédigées alors que la personne, ayant toutes ses capacités, n’est pas entrée (ou entre à peine) dans la maladie? Comment affirmer que ce qui est dit et écrit en amont de la souffrance sera encore vrai quant les souffrances, l’inconscience, seront là?

L’épineux problème de la durée de la validité des directives

Se pose aussi la question de la durée de la validité de ces directives, actuellement limitée à trois années –et la question des modalités de leur réitération éventuelle.

«Le renouvellement périodique et une durée de validité limitée permettent de rester proche de la réalité, observe le CCNE. Toutefois, dans les affections comme la maladie d’Alzheimer, au cours desquelles l’altération des capacités cognitives de la personne peut être lente et aller en s’aggravant, il faut pouvoir se référer à des déclarations exprimées très en amont, avant que la situation cognitive du patient ne se soit détériorée, le mettant dans l’impossibilité de réitérer valablement sa volonté.»

Si les déclarations anticipées indiquent la volonté de la personne au moment de leur rédaction, elles ne préjugent pas de l’évolution de cette volonté au cours de l’évolution de la maladie –évolution régulièrement constatée chez les personnes restant capables de l’exprimer.

«Or, souligne le CCNE, plus la personne malade se rapproche de la fin de sa vie, plus on observe qu’elle est susceptible de changer d’avis et de réviser ses directives anticipées. En tout état de cause, le caractère révocable des directives anticipées est admis par tous.»

Autre question pratique: comment faire pour que ces directives soient aisément accessibles, en temps utile, pour le médecin? Pourquoi ne pas avoir prévu le lieu et les modalités de leur conservation? Doit-on les confier à son médecin traitant? A la «personne de confiance»? Les intégrer à un (toujours fantomatique) «dossier médical personnel informatisé»? Les enregistrer dans un registre national informatisé comme le sont les oppositions au don d’organe? Le législateur n’est pas allé jusqu’à s’intéresser à ces questions pratiques. Et personne à sa suite ne semble s’être intéressé à ce sujet.

L’autre grande question connexe, à la fois pratique et juridique, est celle de savoir si la «déclaration anticipée de volonté» doit être juridiquement contraignante au moment où se pose la question d’un risque d’obstination déraisonnable.

Dans certains pays, les directives anticipées s’imposent au médecin et font porter la responsabilité de la décision sur la personne malade; elles n’y sont pas nécessairement plus répandues pour autant. Dans d’autres pays (comme en France), ces directives n’ont pas de force obligatoire pour le médecin. Dès lors, elles ne sont considérées que comme une indication des souhaits de la personne au moment de leur rédaction. Le médecin conserve ainsi un pouvoir d’appréciation au regard de la situation concrète et de l’éventuelle évolution des connaissances médicales au moment où la décision doit être prise. C’est le médecin qui porte la responsabilité de la décision.

Leonetti demande une évolution de sa loi

La France pourrait, là aussi, bientôt s’inspirer de l’Allemagne. Dans ce pays, la loi permet au patient (pour le cas où il ne serait pas en mesure de l’exprimer) de prévoir par écrit les traitements qu’il autorise et ceux qu’il refuse à un moment où aucun traitement ou intervention n’est envisagé. Sur le fondement de cet écrit, un assistant (ou un mandataire) du malade est chargé de vérifier, lorsque celui-ci n’est plus en état d’exprimer sa volonté, si les dispositions qu’il a prises correspondent à ses conditions actuelles de vie et de traitement.

Le moment venu, si la disposition que le malade a prise ne correspond pas à ses conditions de vie et de traitement, c’est à l’assistant de décider. Ainsi, lorsque les souhaits manifestés sont par trop éloignés des circonstances réellement vécues par la personne malade, les directives anticipées perdent leur caractère contraignant. On passe à une autre étape: c’est l’analyse de la volonté présumée de la personne qui prend le relais. La loi allemande dispose aussi que les souhaits du patient doivent être recherchés à partir de données concrètes telles que les déclarations écrites ou orales qu’il a pu faire ou ses convictions éthiques ou religieuses.

Interrogé sur l’affaire Vincent Lambert, le Dr Jean Leonetti a reconnu que la loi qui porte son nom gagnerait à être améliorée en s’inspirant du modèle allemand. Parallèlement à la question du suicide médicalement assisté, la situation française pourrait rapidement évoluer.

Le Comité national d’éthique estime que les pouvoirs publics «doivent engager une nouvelle étape en faveur de cet outil important que peuvent être les directives anticipées». Désormais présidé par Jean-Claude Ameisen, ce même Comité a été chargé par François Hollande de remettre l’ouvrage «fin de vie» sur le métier et de rendre un nouveau rapport avant la fin février.

Jean-Yves Nau

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A votre santé! – Slate.fr

Ce qui se passe quand mes patientes font une fausse-couche alors que leur fœtus est quasi viable

J’ai su que la grossesse de la patiente était terminée en entendant mes collègues en parler au téléphone. A l’étage d’obstétrique, ma tournée des patientes post-partum touchait à sa fin et j’étais en train de terminer la mise à jour de leurs dossiers. A l’autre bout de l’hôpital, on m’attendait en chirurgie.

La patiente avait été admise pour des problèmes mineurs –de légers saignements vaginaux, quelques crampes– à 19 semaines de gestation, mais au matin, les choses avaient empiré. «Le col est ouvert, c’est un avortement inévitable», avait dit ma collègue, usant d’un terme médical et vaguement poétique pour parler d’une grossesse concrètement terminée. La grossesse était pré-viable –moins de 24 semaines, en gros–, et il n’y avait donc aucun moyen de maintenir le fœtus à l’extérieur du corps de la patiente. Ma collègue avait eu les urgences au téléphone et tout le monde s’était mis d’accord pour faire monter la patiente en obstétrique. «On pourra la surveiller, avait-elle dit. Si c’est nécessaire, on pourra s’occuper de la fausse couche.»

Vingt minutes plus tard, je suis toujours dans le bureau des infirmiers à essayer d’en finir avec mes notes quand j’entends beaucoup de bruit dans le couloir. Une femme, sur un brancard, se tord de douleur. L’ambulancier fait tout ce qu’il peut pour l’emmener au plus vite dans une chambre libre. La mère de la patiente hurle sur l’ambulancier, sur les infirmières qui affluent autour du brancard, sur moi. 

Je ne suis pas censée être son médecin, mais comme je suis là, je le deviens. Je lui parle. Je la mets dans un lit plus confortable et je lui explique ce qu’on lui a déjà dit. Je lui propose de la morphine; je l’avertis que cela pourrait jouer sur sa mémoire, mais elle me remercie et accepte. Dix minutes plus tard, elle accouche d’un petit fœtus cireux, sa translucide proto-peau est recouverte de bleus, puis d’un minuscule placenta. Le fœtus ne manifeste aucun mouvement spontané et n’a pas le moindre pouls.

J’emmaillote le fœtus dans une couverture et je lui mets un bonnet –c’est l’usage. Comme ça, il a l’air plus grand, il ressemble davantage à un bébé né à terme. La chose reste toujours minuscule, les yeux à peine formés ont toujours l’air d’appartenir à un extraterrestre, mais avec la couverture, sa forme est plus familière, elle donne l’impression d’un peu plus de substance. Je mets le petit paquet dans les bras de la patiente. Sa mère, désormais abattue, est au téléphone, les épaules basses, comme recroquevillée sur elle-même. «Elle a perdu le bébé», dit-elle dans un sanglot. «Le bébé… il est parti.»

* * *

Au pays du deuil, il n’y a pas de monnaie. Il n’y a pas d’égalité non plus, et il n’y en aura jamais. Ma tragédie est différente de la vôtre. Même si les événements sont les mêmes, nous sommes des personnes différentes, dans des contextes différents, avec des réactions et des choix différents. Au pays du deuil, il n’y a pas d’échange possible –pas parce que c’est physiquement impossible, mais parce que même si c’était le cas, les tragédies ne seraient pas les mêmes. Ma tragédie est différente de la vôtre.

Est-ce tout particulièrement vrai des fausses-couches survenant au second-trimestre? Elles ont toujours semblé si limites, si surréalistes; une tragédie tellement différente selon la réalité de la personne qui la traverse. La grossesse est assez avancée pour que la femme ait parfois senti des mouvements fœtaux à l’intérieur de son corps. Elle peut même croire que les risques de fausse-couche sont derrière elle –elles surviennent principalement au cours du premier trimestre. La grossesse est aussi suffisamment établie pour que, contrairement aux fausses-couches du premier trimestre, il y ait un organisme identifiable. Parfois, il a même un rythme cardiaque, des mouvements, et il met du temps à nous quitter.

Mais tout cela se déroule avant 24 semaines. Avant même 23 semaines, ou 22 semaines et demie, avant les limites de viabilité toujours fluctuantes fixées par la bioéthique et la science. A ce jour, nous ne pouvons rien faire pour que cette grossesse se poursuive à l’extérieur de l’utérus maternel. A ce stade, il n’a jamais eu la moindre chance.

Au pays du deuil, les chemins sont nombreux, et une fausse-couche au second trimestre fait incontestablement partie des plus horribles. Mais, à mon avis, c’est aussi là que son caractère incontestable trouve sa fin. Comme beaucoup de choses liées à la grossesse, cette chose dépasse la réalité physique, que ce soit en faiblesse ou en puissance. Il s’agit d’un potentiel, d’une réflexion, d’une aspiration, d’un vide.

Ce qui ne veut pas dire que le fœtus n’était pas l’enfant de quelqu’un ou que la patiente n’était pas une mère.

Parfois, l’incontestable, c’est de croire que ces choses sont vraies. Et c’est une vérité absolue.

Parfois, l’incontestable, c’est de croire que ces choses ne sont pas vraies. Et il s’agit, là aussi, d’une vérité absolue.

Pour y avoir passé un long moment, je sais que le pays du deuil ne connaît que les lois de ses habitants.

* * *

Plusieurs années auparavant, j’étais en train de conclure une nuit difficile aux urgences. Mon biper a sonné juste au moment où ma garde allait prendre fin. Une femme de 29 ans, avec un historique de grossesse sans complication, vient d’arriver. Elle en est à 15 semaines et elle a mal. Le médecin chef est inquiet.

Dans la salle d’examen, la patiente me dit qu’elle est enceinte et qu’elle se fait en général suivre en centre-ville. Si elle est dans le quartier, avec son mari, c’est que leur fils de 4 ans est hospitalisé en pédiatrie pour un cancer rarissime du cerveau. Aujourd’hui, il vient d’être opéré, on lui a posé un Port-a-Cath. Rien de bien méchant, mais son fils est toujours pris de panique quand il se réveille d’anesthésie. Alors il faut qu’elle y retourne, quand bien même la douleur, intense, se lit sur son visage. 

Je l’examine. Le col est complètement effacé: elle est sur le point de faire une fausse-couche. Je le lui dis et elle hoche la tête. Elle s’en doutait. Je lui parle de l’âge gestationnel, de la viabilité, lui explique qu’on ne pourra rien faire. Encore une fois, elle hoche la tête. Je lui propose de la morphine, qu’elle refuse. Je lui dis qu’une ou deux poussées seront sans doute suffisantes.

Le fœtus émerge d’entre ses jambes. Il est coiffé, la poche des eaux est encore intacte, et c’est une structure nacrée, translucide, qui tombe sur le bassin en plastique du brancard. Je n’ai encore jamais rien vu de tel à un âge gestationnel aussi avancé. Le globe est complet, parfait. J’aperçois l’ombre du fœtus au pôle sud. La patiente saigne à peine.

Je ne sais pas quoi faire. Percer la membrane? Emmailloter le fœtus comme d’habitude? Est-ce qu’elle veut le voir, passer du temps avec lui, pleurer?

«Docteur, je suis désolée», me dit-elle.

«Il faut… si c’est possible, je dois partir. Je dois redescendre en pédiatrie. A l’heure qu’il est, je peux encore arriver avant qu’il se réveille et panique. Je dois aller rejoindre mon bébé.»

Chavi Eve Karkowsky
Chavi Eve Karkowsky est une spécialiste des grossesses à haut risque, ou médecine foeto-maternelle. Elle exerce à New York.

Traduit par Peggy Sastre


A votre santé! – Slate.fr

Arrêtez de fumer, vous dormirez mieux

Généralement le fumeur dort mal. Une équipe de l’Université de Rochester a découvert pourquoi. Ses résultats sont publiés dans le dernier numéro (janvier 2014) de la revue de la Fédération des sociétés américaines de biologie expérimentale. Il est ici question de l’horloge dite «circadienne» (ou biologique) et d’une molécule aux propriétés antivieillissement. L’horloge biologique en question est constituée d’une forme de câblage neuronal situé dans une région particulière du cerveau (le noyau suprachiasmatique) qui, chez les mammifères, contrôle de multiples rythmes biologiques.

Résister au stress

La protéine concernée est la «sirtuine 1» (ou Sirt1, acronyme de «silent information regulator 1»), une molécule codée par le gène du même nom. C’est une enzyme qui intervient dans différents processus biologiques comme l’inflammation, les mécanismes énergétiques, la résistance au stress, le vieillissement cellulaire et les rythmes biologiques. De nombreuses données laissent penser que son action est protectrice contre différents mécanismes conduisant à la sénescence.

Le travail de l’équipe dirigée par le Pr Irfan Rahman (Département de médecine, division endocrinologie et métabolisme, Centre médical de l’Université de Rochester) a consisté à décrypter les mécanismes par lesquels la fumée du tabac affecte l’expression de certains gènes. Et comment elle perturbe le fonctionnement de l’horloge circadienne, à la fois dans les poumons et le cerveau. 

Souris et fumeurs atteints de broncho-pneumopathies

On découvre à cette occasion que la fumée du tabac perturbe deux gènes clés de notre horloge biologique en induisant une inflammation. En très peu de temps, la fumée a pour conséquence de réduire les niveaux de la protéine «sirtuine1» (Sirt1). Ceci entraîne à son tour une réduction des niveaux d’une autre protéine de l’horloge: la Bmal1 (pour Brain and muscle Arnt-like protein-1). Ce phénomène a été observé à la fois chez la souris de laboratoire et dans les tissus pulmonaires de fumeurs atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Les scientifiques ont exposé des souris génétiquement déficientes en Sirt1 à la fumée de tabac de manière chronique (six mois) ou aiguë (quelques jours). Ils ont alors observé une baisse spectaculaire de leur activité locomotrice. A l’inverse, lorsqu’ils «réactivaient» la protéine anti-vieillissement, l’effet était atténué. D’autres résultats indiquent que la baisse de la protéine BMAL1 régulée par Sirt1 entraîne une perturbation du cycle de l’horloge biologique. Ce phénomène est mis en évidence à la fois chez la souris et chez les fumeurs.

Aider à se sevrer

Faut-il en savoir plus pour conclure? Perturbant (aussi) le fonctionnement de l’horloge circadienne, la consommation de tabac a des effets négatifs sur le sommeil. Des effets biologiques qui, se cumulant à d’autres, peuvent induire des dysfonctionnements cognitifs, des troubles de l’humeur, des tableaux dépressifs et/ou anxieux. Ces éléments s’ajoutent à tous ceux qui ont depuis un demi-siècle amplement démontré la nocivité de l’inhalation de la fumée de tabac sur l’arbre pulmonaire mais aussi sur l’ensemble de l’organisme.

Personne ne conteste plus (pas même les fabricants de cigarettes) que la consommation prolongée de tabac est responsable de la mort prématurée d’un fumeur sur deux. Mort causée par des affections cancéreuses, cardiovasculaires ou pulmonaires. Faire comprendre au fumeur qu’il retrouvera (entre autres bénéfices biologiques et économiques) un sommeil de qualité peut être un argument de plus pour l’aider à se sevrer.

J.-Y.N.

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La gastro-entérite arrive: comment l’éviter?

Elle est là. Ou presque. Le seuil épidémique de la gastro-entérite devrait être atteint la semaine prochaine, selon le réseau Sentinelles: 

«En France métropolitaine, la semaine dernière, l’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimée à 274 cas pour 100.000 habitants (…) (soit 176 000 nouveaux cas), en augmentation par rapport à la semaine précédente et juste en dessous du seuil épidémique (280 cas pour 100.000 habitants).

Un second modèle de détection des épidémies de gastroentérite repose sur les ventes de médicaments (…). La semaine dernière, deux des quatre classes médicamenteuses surveillées avaient atteint leur seuil d’alerte, confirmant l’intensification des cas de gastroentérite en France métropolitaine.

Au niveau régional, les incidences les plus élevées ont été notées en: Bretagne (…), Alsace (…) et Limousin (…).

(…)

Selon le modèle de prévision basé sur les données historiques, le niveau d’activité des diarrhées aiguës devrait continuer d’augmenter et dépasser le seuil épidémique la semaine prochaine.»

A partir de là, que faire pour éviter de tomber malade? (On vous laisse consulter les symptômes de la gastro présentés par la fiche Wikipedia.)

Votre allié principal durant cette période sera le savon liquide. En effet, comme le rappelait l’INPES en 2012, «le lavage des mains est le principal geste de prévention c’est pourtant loin d’être une habitude systématique chez tous». Selon le baromètre Santé 2010 de l’INPES, «40 % des Français déclarent ne pas se laver systématiquement les mains avant de faire la cuisine, 66 % ne le font pas systématiquement après avoir pris les transports en commun».

Or, «le lavage des mains est un des moyens les plus efficaces pour limiter la diffusion des germes. Ce geste simple est à effectuer plusieurs fois dans la journée, encore plus si l’on s’occupe d’enfants et de personnes âgées, qui sont plus vulnérables. Il est impératif de se laver les mains:

  • avant de s’occuper d’un bébé et après l’avoir changé,
  • après s’être occupé d’une personne malade,
  • avant de préparer, servir ou prendre les repas,
  • après être allé aux toilettes,
  • après chaque sortie à l’extérieur.»

C’est le moment de regarder la magnifique animation réalisée par l’INRS pour apprendre à vous laver les mains (c’est comme les dents, en réalité, on ne sait pas bien le faire):

Vous savez maintenant qu’il faut vous munir de savon liquide (et investir dans des serviettes papier jetables). Plutôt que d’utiliser une solution hydro-alcoolique. En effet, si l’ANSM dans un rapport de 2011 réalisé dans le cadre de l’épidémie de H1N1 n’avait pas identifié de «risque sanitaire», elle préconisait «de privilégier les procédures d’hygiène des mains par le lavage à l’eau et au savon dès lors qu’un point d’eau est disponible» (et de réserver l’utilisation des gels au cas d’absence de point d’eau).

Pour éviter la gastro, le site Prevention-santé complète:

  • Evitez de manger des aliments dont la date de péremption est dépassée.
  • Lavez avec soin les fruits et les légumes avant de les consommer.


A votre santé! – Slate.fr

Le citron !

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Il existe une très grande variété de citrons.

Le citron est mentionné déjà au XIIème siècle dans des ouvrages chinois. Il serait venu de l’Est de la région himalayenne.

Les Romains et les Grecs l’utilisaient en leur temps, pour ses vertus médicinales, le cédrat, son ancêtre. Ce sont les arabes qui diffuseront le citron dans tout le bassin méditerranéen. De là naîtront les premières orangeries, serres où seront cultivées peu à peu, toutes sortes d’agrumes.

Ce serait les provençaux qui appelèrent le citron lime.

Nous devons probablement à Christophe Colomb l’introduction du citron dans le Nouveau Monde ;  les Portugais l’exportèrent ensuite au Brésil puis dans toute l’Amérique du Sud et enfin, vers la fin du XVIéme siécle, en Floride.

Les marins britanniques remportèrent plus d’une bataille sur leurs ennemis car eux, consommaient régulièrement des agrumes et étaient donc en bonne santé ! On les appela d’ailleurs des limeys.

La vitamine C, de par son pouvoir impressionnant sur la santé, est le plus merveilleux des nutriments ! Antioxydant majeur, elle participe à la neutralisation des molécules d’oxygène qui contribuent aux maladies cardiovasculaires et au cancer. De plus, lorsque le temps se fait humide ou plus froid, elle abaisse le taux d’histamine, cette substance chimique naturelle qui fait que l’on se retrouve avec des yeux rouges et larmoyants et le nez qui coule.

Un gros citron peut contenir environ 45 mg de vit. C, soit 75 % de la valeur quotidienne recommandée lorsque nous sommes en bonne santé.

La même vitamine C sert aussi à la fabrication du collagène, substance primordiale à une bonne cicatrisation des plaies et à une structure tonique de nos cellules.

Le citron comme tous les agrumes contient aussi des flavonoîdes, composés antioxydants, qui ont la propriété de pouvoir ralentir la prolifération de plusieurs familles de cellules cancéreuses, selon certaines études.

Plusieurs études ont démontré que les flavonoîdes des agrumes avaient des propriétés anti-inflammatoires et qu’un apport régulier de flavonoîdes diminuait considérablement le risque cardiovasculaire car ils accentuent la vasodilatation coronarienne et diminuent la concentration des plaquettes.

Ces mêmes flavonoîdes réduisent l’hypercholestérolémie.

On trouve aussi dans le jus et les pépins des agrumes, des limonoïdes qui possèdent une certaine propriété antioxydante et stimulent l’apoptose (suicide) de certaines cellules cancéreuses.

Ces limonoïdes dont surtout le limonème, sont des substances qui peuvent inhiber certaines modifications cellulaires susceptibles de dégénérer en cancer. Des études ont démontré que le limonéme que l’on trouve dans le zeste du fruit, augmente l’activité des protéines qui participent à l’élimination de l’oestradiol, hormone que notre organisme génère naturellement et qui joue un rôle dans le cancer du sein.

Les agrumes sont aussi riches en fibres solubles comme la pectine. Ce sont elles qui diminuent les risques cardiovasculaires.

Des études ont démontré que la pectine du citron, plus que celle du pamplemousse, de l’orange ou de la tangérine avait la capacité d’inhiber la croissance de certaines tumeurs cancéreuses.

Parmi les bienfaits que nous offrent les citrons, il en est un qui lui a donné une grande valeur : c’est l’amélioration du système immunitaire.

Et en plus de tout ceci, le citron et son jus contiennent  du cuivre. La lime elle, contient en plus du fer.

Prenez donc l’habitude d’utiliser aussi le zeste dans vos desserts ou plats ! Vous pouvez aussi le sécher pour l’intégrer dans votre cuisine tout comme d’autres épices.

Maintenant, nous pouvons aussi utiliser les huiles essentielles d’agrumes. Elles sont obtenues par pression ou distillation et peuvent nous être bénéfiques à bien des égards. En ingestion l’huile essentielle de citron, à raison d’une goutte dans une demi cuillère à café de miel après chaque repas, évite les ballonnements et nous aide à surmonter les « coups de froid » ;  elle aide aussi à la décongestion d’un foie surchargé. On peut l’utiliser aussi en massages pour les personnes connaissant des problèmes de cellulite, de circulation lymphatique. Elle peut alors être mélangée à d’autres huiles essentielles pour obtenir un résultat maximum.

La parfumerie et la chimie les ont toujours utilisées pour leurs propriétés fongicides et germicides.

La peau des citrons doit être lisse et brillante. Seul, le combava a une peau bosselée. On l’appelle aussi lime keffir et ses feuilles sont elles aussi, consommées dans la cuisine orientale.

Ils peuvent se conserver deux semaines à température ambiante. Les garder dans un récipient d’eau au réfrigérateur permettra de les conserver plus longtemps encore.

On peut les confire, on peut déshydrater leurs écorces ou encore conserver les jus dans des bacs à glaçons. Une vinaigrette avec huile d’olive et citron, quoi de mieux pour avoir un repas sain et digeste !

Eviter de consommer des agrumes en même temps que des antiacides. Eviter aussi leur consommation si l’on souffre de reflux gastro-oesophagien, de hernie hiatale.

Enfin, sachez que si vous manipulez beaucoup de citrons et limettes, il vous faudra vous laver soigneusement les mains afin d’éliminer les huiles de ces fruits et utiliser un écran solaire d’indice élevé avant d’aller en plein air, ceci à cause des fucoumarines, substances qui sensibilisent la peau aux coups de soleil.

clo13

A propos de l’auteur : Claudine Soulat

Je suis naturopathe et en tant que telle, je considère l’alimentation, la gestion du stress, l’hydrothérapie et l’exercice physique comme des fondamentaux. J’aide la personne en difficulté à comprendre son état,à chercher l’origine de ses maux (la compréhension de son mal-être est déjà un grand pas vers la guérison) ; je lui conseille des règles d’hygiène vitale pour acquérir ou optimiser la force vitale qui est en chacun de nous et qui permet à l’auto-guérison de faire son oeuvre. En complément, je pratique le massage ayurvédique, la réflexologie thaïe, la lympho-énergie (relance lymphatique) et le reiki pour l’énergie.

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Regimes alimentaires

Vous dormez davantage que vous ne le dites

Vous surestimez souvent le temps passé à travailler. Et c’est le contraire pour le temps de sommeil, nous explique un article de Catherine Rampell, du New York Times. La journaliste a comparé un sondage de l’institut Gallup, qui montre que l’Américain moyen dort 6,8 heures par nuit, et des statistiques du Bureau du Travail de l’American Time Use Survey, selon lequel le temps moyen passé à dormir est de 8,7 heures.

Le premier s’est contenté de poser la question; le second a suivi ses sujets jour par jour.

Deux différences méthodologiques (étude de 2012, sondage de 2013, et population à partir de 15 ans dans l’étude, à partir de 18 ans dans le sondage) ne suffisent pas à expliquer ce décalage. Dont le motif pourrait être une surestimation du temps effectif de sommeil (dans l’étude, les personnes compteraient les heures passées à compter les moutons), mais également une sous-estimation du repos nécessaire: dans une société ultra-travailleuse, moins on dort, plus on est productif.

Qui n’a jamais rêvé, comme Napoléon, de dormir 4h par nuit, ou comme 3% de l’humanité, de disposer de ce gêne qui permet de récupérer parfaitement en six heures? En tout cas, si vous mentez  à propos de votre temps de sommeil, n’hésitez pas à faire une sieste: comme l’avait expliqué Slate.fr, c’est à la fois excellent dans des situations de stress, et recommandé pour une meilleure espérance de vie. Et si vous vous demandez ce qu’est une «vraie» sieste, voici quelques conseils.

C’est une phase de sommeil qui dure entre 10 et 30 minutes, idéalement entre 13 heures et 16 heures. Un sommeil plus long développe l’«inertie du sommeil» qui se traduit par une sensation de malaise et d’ivresse qui met du temps à disparaître. Sara Mednick, spécialiste du sommeil de l’Université de Californie et auteure du livre Take a Nap! Change your life (Faites une sieste! Changez votre vie) estime qu’une sieste de 10 à 20 minutes redonne de la vivacité intellectuelle et de l’énergie mais qu’une sieste de 30 minutes pose des problèmes et il prend parfois du temps à «émerger». Des études publiées par le Journal of Sleep (Journal du sommeil), montrent aussi que des siestes très courtes de six minutes, ont des effets bénéfiques sur la mémoire.

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Non, Hannibal Lecter n’est pas le meilleur psychopathe de cinéma

On se fait sûrement une mauvaise idée des psychopathes, raconte Quartz dans un article au titre évocateur: «Hannibal Lecter n’est pas un psychopathe, mais vous peut-être». Parce que les images véhiculées dans les films ne sont pas toujours fidèles à la réalité. Une équipe de dix psychiatres, dont Samuel Leistedt et Paul Linkowski, et de critiques de cinéma ont analysé 126 films, qui dressent des portraits de 105 hommes et 21 femmes «psychopathes». Une analyse qui a permis de dresser un historique de la manière dont sont perçus les psychopathes à travers le temps, précise Science News.

Les résultats de cette étude permettront de «développer des outils pour enseigner la psychiatrie aux étudiants», signale Samuel Leistedt.

«Apprendre à diagnostiquer un psychopathe n’est pas facile, non seulement les définitions et les traits de caractère des psychopathes sont contestés, mais les étudiants ont des chances très limitées d’interviewer des psychopathes.»

Science News donne quelques exemples de films où l’on retrouve des personnalités psychopathes proches de la réalité et d’autres plus éloignées.

Javier Bardem dans No Country for Old Men, Paramount Pictures France

No Country for Old Men des frères Coen est un des films qui colle le mieux à la réalité avec le personnage d’Anton Chigurh, un tueur à gage armé d’un fusil à pompé équipé d’un compresseur d’air, campé par Javier Bardem. Pour Samuel Leistedt, qui a déjà rencontré des tueurs à gage, c’est le profil parfait du psychopathe: «Ils étaient comme ça: froids, intelligents, déculpabilisés, pas anxiété, ni dépressifs

Etonnamment, Hannibal Lecter, personnage principal du Silence des Agneaux, incarné par ANthony Hopkins, est loin d’avoir un profil proche des vrais psychopathes. Son intelligence supérieure, son ingéniosité et ses goûts sophistiqués (il boit du chianti avec du foie et des fèves au beurre) ne sont pas des caractéristiques du comportement psychopathe.

Les études comportementales des psychopathes restent encore floues, signale Quartz, puisque les experts n’arrivent pas à s’accorder sur leur bagage génétique.

Certaines études ont montré que le dysfonctionnement de certaines régions du cerveau pourraient être responsables de la psychopathie, telles que les amygdales (zone associée aux émotions, à la peur et à l’agression) et le cortex orbitofrontal relié aux prises de décisions.   

Des psychiatres s’efforcent tout de même de répondre à la question «Qu’est-ce qu’un psychopathe?» C’est le cas de William Hirstein qui a dressé la liste de leurs traits de caractère, publiée sur Psychology Today: émotions superficielles, insensibilité, arrogance, égoïsme, violence, incapacité à organiser son futur, etc.

Le film Le Loup de Wall Street pourrait bien faire l’objet d’une analyse psychatrique pour comprendre une nouvelle tendance de «psychopathes brillants», rajoute Science News. Slate a d’ailleurs déjà évoqué plusieurs fois des liens entre Wall Street et les psychopathes.

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J’ai eu l’enfance la plus bio qu’on puisse imaginer, sans vaccins. Et j’ai été malade tout le temps.

Je suis l’enfant d’une ayatollah du bio des années 1970. Je n’ai pas été vaccinée. Mon éducation a été gouvernée par des préceptes d’une draconienne salubrité: pas de sucre jusqu’à l’âge d’un an, lait maternel au-delà de la première année, légumes bio cultivés à la maison, lait cru, pas de GMS, pas d’additifs, pas d’aspartame. Ma mère avait recours à l’homéopathie, à l’aromathérapie, à l’ostéopathie; nous ingérions quotidiennement des suppléments de vitamine C et d’échinacea ainsi que de l’huile de foie de morue.

J’ai beaucoup vécu au grand air; j’ai grandi près d’une ferme dans le Lake District, en Angleterre. Je me déplaçais à pied, faisais du sport et de la danse deux fois par semaine, et buvais beaucoup d’eau. Les boissons gazeuses m’étaient interdites, même mon jus de fruit frais était coupé avec de l’eau pour protéger mes dents et j’aurais tout donné pour avoir, de temps en temps, comme les autres enfants, un morceau de pain blanc du magasin et des biscuits dans ma boîte à déjeuner plutôt que des fruits.

Nous mangions de la viande (locale et bio) peut-être une ou deux fois par semaine et mon père et ma mère cuisinaient tout eux-mêmes –je n’ai à ce jour encore jamais goûté de crispy pancake Findus, et les frites au four étaient réservées aux soirs où Papa et Maman avaient des invités et que nous avions droit à une «gâterie».

L’apparente salubrité de mon style de vie ne m’a pas empêchée de contracter la rougeole, les oreillons, la rubéole, un type de méningite virale, la scarlatine, la coqueluche, une angine par an et la varicelle. Lorsque j’avais une vingtaine d’années, on m’a trouvé des lésions précancéreuses dues au papillomavirus et avant qu’elles ne soient retirées, j’ai passé six mois de ma vie à me demander comment j’allais annoncer à mes enfants de moins de 7 ans que Maman allait peut-être avoir un cancer.

Par conséquent, les craintes des militants anti-vaccins qui clament que nous nous faisons «stériliser l’immunité naturelle» ne marchent pas avec moi. Comment, malgré mon enfance idyllique et mon alimentation incroyablement saine, ai-je pu tomber sans arrêt et si atrocement malade?

J’ai avalé tellement d’antibiotiques…

Ma mère aurait fichu la honte à la plupart de mes amis écolos d’aujourd’hui. Elle ne buvait pas, ne fumait pas, ne se droguait pas, et il n’était pas question de regarder ce que nous voulions à la télévision, de porter des chaussures en plastique ni rien de ce genre. Elle vivait une santé alternative. Et vous savez quoi? Je suis heureuse qu’elle nous ait imposé une si bonne alimentation. Je suis ravie qu’elle se soit souciée de nous à ce point.

Mais cela ne m’a pas empêchée de contracter des maladies infantiles.

Mes deux enfants vaccinés, en revanche, sont rarement malades et ont dû prendre des antibiotiques au maximum deux fois dans leur vie. Pas comme leur mère. J’ai eu tellement de maladies nécessitant un traitement aux antibiotiques que j’ai développé une résistance, ce qui m’a conduit à 21 ans à être hospitalisée pour une amygdalite purulente résistante à la pénicilline –vous savez, cette maladie de jadis qui aurait causé la mort de la reine Elisabeth I et qui a été quasiment éradiquée grâce aux antibiotiques.

Mes enfants n’ont contracté d’autre maladie infantile que la varicelle, qu’ils ont tous les deux eue alors que je les allaitais encore. Eux aussi ont bénéficié d’une alimentation saine, avec des légumes bio cultivés à la maison, etc. Je n’ai pas été aussi stricte que ma mère, mais ils sont tous les deux en meilleure santé que je l’ai jamais été.

J’en suis venue à m’interroger sur les allégations selon lesquelles les complications des maladies infantiles sont extrêmement rares et les «dégâts» causés par les vaccins monnaie courante. Si c’est vrai, j’ai du mal à comprendre pourquoi je connais une foule de gens qui ont souffert de complications à la suite de maladies infantiles évitables et personne qui ait pâti de complications à la suite de vaccins. J’ai des amis que la rougeole a rendus sourds. Un de mes amis est malvoyant parce qu’il a contracté la rubéole dans le ventre de sa mère. Mon ex a eu une pneumonie varicelleuse. Le frère d’une de mes connaissances est mort à la suite d’une méningite.

Evidemment, on ne peut baser ses décisions sur des preuves anecdotiques. Mais quand les faits et les arguments scientifiques preuves à l’appui ne suffisent pas à influencer quelqu’un, c’est le dernier recours. Après tout, les anecdotes sont l’argument de prédilection des anti-vaccins: «C’est mon expérience personnelle», disent-ils. Eh bien mon expérience personnelle m’incite à nous vacciner, mes enfants et moi-même. Je me suis récemment fait immuniser contre la grippe et j’ai fait le rappel de la coqueluche pour protéger mon fils in utero. Mon immunité naturelle –j’ai eu la coqueluche à 5 ans– n’aurait pas suffi à le protéger après sa naissance.

Vous pensez que votre enfant peut résister aux maladies mais pas au vaccin?

Je comprends jusqu’à un certain point la façon de penser des parents opposés aux vaccins. Dans les années 1990, jeune mère de 19 ans effrayée par le monde dans lequel je mettais mes enfants, j’ai étudié l’homéopathie, la phytothérapie et l’aromathérapie; je croyais aux anges, à la sorcellerie, aux voyants, aux cercles de culture, aux extraterrestres de Nazca, à de gigantesques marins roux qui auraient communiqué leurs connaissances aux Aztèques, aux Incas et aux Egyptiens, et je pensais que le Saint-Esprit m’avait accordé un genre de pouvoir de guérison. Je me faisais lire l’aura au prix du caviar et je filtrais le fluor de mon eau. Je choisissais de vivre des épisodes d’une vie antérieure plutôt que de prendre des antidépresseurs. Je suivais les conseils quotidiens des cartes de tarot. Je faisais pousser mes légumes et je fabriquais mes propres remèdes à base de plantes.

J’étais tellement atteinte que je me suis littéralement écroulée. Il m’a fallu reprendre le contrôle de ces pensées paranoïaques et des craintes que m’inspirait le monde qui m’entourait et devenir capable de pensée critique objective pour aller mieux. C’est quand j’ai arrêté de sucer de petites boules de sucre à tout bout de champ et que j’ai commencé à voir des professionnels de la médecine que je me suis mise à m’épanouir physiquement et mentalement.

Si vous estimez que le système immunitaire de votre enfant est assez costaud pour se battre contre des maladies que les vaccins pourraient éviter, alors il l’est assez pour se défendre contre les minuscules doses d’agents pathogènes inactivés ou atténués présents dans les vaccins.

Mais tout le monde autour de vous n’a pas cette force, tout le monde n’a pas le choix, tout le monde ne peut pas se défendre contre ces maladies, et tout le monde ne peut pas être vacciné. Si vous avez un enfant en bonne santé, alors il pourra supporter la vaccination et protéger les enfants en mauvaise santé qui, eux, ne la supporteraient pas.

J’aimerais demander aux anti-vaccination de traiter leurs enfants avec compassion et de faire preuve d’un sens des responsabilités envers leur entourage. J’aimerais leur demander de ne pas éduquer leurs enfants pour qu’ils ne pensent qu’à eux-mêmes et se méfient du monde et des gens qui les entourent (et qu’ils leur apprennent à aimer les gens atteints de troubles du spectre autistique ou de tout autre handicap soi-disant associé aux vaccins –et à ne pas les étiqueter comme tarés).

Ces maladies ne sont pas des parties de plaisir

Mais surtout, je veux que les anti-vaccins comprennent qu’exposer sciemment son enfant à la maladie est cruel. Même sans complications, ces maladies ne sont pas précisément une partie de plaisir. Je ne sais pas pour vous, mais moi ça ne m’amuse pas de voir des enfants souffrir, serait-ce d’un rhume ou d’une égratignure au genou. Si vous n’avez jamais eu ces maladies, vous ne pouvez pas savoir à quel point elles sont horribles. Moi je le sais.

Douleurs, inconfort, difficultés à respirer, à manger ou à avaler, fièvre et cauchemars, démangeaisons sur tout le corps au point que le contact des draps devient insupportable, une telle perte de poids qu’il n’est plus possible de marcher droit, une diarrhée qui vous laisse prostrée sur le sol de la salle de bains, les jours de congé sans solde pris par les parents, la quarantaine, pas d’école, pas de fêtes, l’inquiétude, les nuits sans sommeil, la sueur, les larmes, le sang, les visites aux urgences à minuit, tout ce temps passé, seule, dans la salle d’attente du médecin où personne ne veut s’asseoir à côté de vous parce que les gens sont effrayés, à juste titre, par les boutons constellant votre visage.

Ceux d’entre vous qui ont échappé aux maladies infantiles sans être vaccinés ont eu de la chance. Mais vous n’y seriez pas parvenus sans nous, les pro-vaccins. Lorsque le taux de vaccination commencera à baisser, le déclin de l’immunité de groupe rendra vos enfants vulnérables. Plus vous ferez de convertis, et moins cette chance se présentera.

Amy Parker

Amy Parker est la mère de deux adolescents et d’un nouveau-né. Elle enseigne la musique et les arts en Angleterre, sur la côte du district de Fylde.

Traduit par Bérangère Viennot

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Vous vous souvenez de la vrai-fausse pilule Diane® 35? Elle est de retour en France

Personne n’avait vraiment compris l’acharnement des autorités sanitaires françaises contre Diane® 35. C’était il y a un an, en pleine affaire des pilules de 3e et 4e génération. Diane® 35 est commercialisée dans le monde depuis un quart de siècle. C’est une spécialité aux effets contraceptifs mais c’est, officiellement, un médicament (efficace) contre les lésions cutanées de l’acné. Cette double valence expliquait pour partie son succès commercial. Elle pouvait être prescrite chez les jeunes filles comme anti-acnéique tout en assurant une garantie contraceptive.

Et puis il y eut un article du Figaro révélant l’existence d’un document interne de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) évoquant quatre décès pouvant en France être imputés depuis 1987 à Diane® 35 ou à ses génériques. Les victimes évoquées avaient 18 ans, 24 ans, 26 ans et 42 ans. Qu’en conclure? Des experts statisticiens de la pharmacovigilance firent valoir que quatre décès en un quart de siècle pour des dizaines de millions de prescriptions était une donnée sans réelle signification.

Qu’importe. Trois jours plus tard, Diane® 35 et ses génériques étaient «suspendus» du marché français. Ils en furent ensuite retirés. Cette mesure avait été voulue par Marisol Touraine, ministre de la Santé. «Cette décision a été prise pour garantir la sécurité des femmes, expliquait-elle alors dans un communiqué. Il convient de rappeler que ce médicament n’a pas été mis sur le marché français comme contraceptif, mais pour soigner l’acné, sachant qu’il existe des alternatives thérapeutiques.» Le médicament de Bayer ou l’un de ses génériques était alors prescrit à environ 300.000 femmes en France. On leur conseilla de revoir leur médecin pour envisager «le mode de contraception le plus adapté ou le traitement contre d’acné qui leur convient».

Sûr de son bon droit, le gouvernement français engagea une procédure européenne pour obtenir une «réévaluation du rapport bénéfice/risque de Diane® 35 et de ses  génériques». Sans succès. La Commission européenne confirme en juillet que le rapport bénéfice/risque de ces spécialités demeure favorable. Dans le monde apparemment feutré de la pharmacie, ce fut perçu comme un camouflet. Seule concession à Paris: les informations concernant les risques cardiovasculaires associés à ces spécialités pharmaceutiques devraient être précisées dans les autorisations de mise sur le marché.

Diane® 35 et ses  génériques[1] seront donc de retour dans les prochains jours en France. Ils seront sont réservés au «traitement de seconde intention de l’acné modérée à sévère dans un contexte d’hyperandrogénie, après échec d’un traitement topique ou d’un traitement antibiotique systémique chez les femmes en âge de procréer».

Ces spécialités ne doivent pas être prescrites en même temps qu’un autre contraceptif hormonal. En d’autres termes, Diane® 35 est un contraceptif qui ne doit pas être utilisé comme tel.

J.-Y.N.

[1] Bayer Santé Diane® 35 microgrammes, comprimé enrobé; Biogaran Minerva®, 35 microgrammes, comprimé enrobé; Mylan Evepar®, 2 mg/0,035 mg, comprimé enrobé; Teva Santé Cyprotérone/Ethinylestradiol TEVA® 2 mg/0,035 mg, comprimé enrobé.


A votre santé! – Slate.fr

Les employés-modèles souffrent d’addiction à Internet hors du temps de travail

La British Psychological Society a publié les résultats d’une recherche qui prouve que les personnes qui se sentent surchargées par leur travail et sous pression, utilisent internet de manière compulsive pendant leur temps libre comme une stratégie d’adaptation.

Cette recherche présentée à la Conférence annuelle à Brighton a été menée par le Docteur Cristina Quinones-Garcia de la Northampton Business School et le professeur Nada Korac-Kakabadse de la Henley Business School. Ils ont demandé à 516 individus de 18 à 65 ans, employés ou non, de répondre à un questionnaire qui évalue leur stabilité émotionnelle, leur charge de travail, leur satisfaction dans la vie et leur utilisation compulsive d’internet.

60% d’entre eux ont répondu utiliser internet de manière compulsive, se connectant par exemple fréquemment à leur boîte mail professionnelle en dehors de leur temps de travail: une habitude directement liée à une surcharge de travail. Un usage d’internet qui pourrait se révéler malsain et contreproductif, rapporte le quotidien néo-zélandais le Timaru Herald, puisque responsable de symptômes mesurables de manque. Des symptômes qui peuvent mener à terme à un isolement, à la dépression et à l’anxiété.

Les chercheurs ont remarqué que les personnes sans emploi passaient également beaucoup de temps en ligne, leur addiction n’étant tout de même pas aussi forte que celle des travailleurs. Selon le site Science Daily, qui rapporte les propos des chercheurs:

«Ces personnes qui utilisent la technologie pour pouvoir travailler en dehors des heures de travail ont tendance à avoir beaucoup de succès dans leur travail, mais ont un risque élevé de développer d’autres problèmes

Le Telegraph s’est concentré sur les dangers de cet usage compulsif d’internet et cite un professeur d’éthique de la Henley School of Business: 

«Ce comportement compulsif arrive quand les travailleurs franchissent une frontière invisible et que leur usage d’internet devient malsain […] Ils passent de plus en plus de temps en ligne, se réveillent trois fois par nuit pour vérifier leurs e-mails, leurs habitudes alimentaires deviennent irrégulières, les relations souffrent et ils deviennent totalement absorbés et se sentent anxieux quand ils sont séparés de l’ordinateur.»

Les chercheurs ont demandé aux employeurs et entreprises de ne pas sous-estimer les risques d’une surcharge de travail, tels que des burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel).

Pour Sara Chatwin psychologue néo-zélandaise, il est important de combattre l’intrusion du travail pendant son temps libre. Les stratégies de ce combat devraient être personnelles mais le site Timaru Herald propose ici quelques solutions: être honnête avec son boss sur le travail en dehors des heures de bureau, installer une réponse automatique après réception de mails qui précise son absence du bureau. L’idée serait aussi d’éviter les conversations sur le travail et les deadlines et d’organiser ses temps libres comme on organise son temps de travail. Le Timaru Herald propose également de créer des environnements et des espaces sans technologie, particulièrement dans la chambre.

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