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Quand les prothèses dentaires font mal au portefeuille !

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Couronnes, bridges et autres prothèses dentaires sont toujours aussi mal remboursés ! Mais ce n’est pas le seul constat fait par la célèbre association de consommateurs “60 millions de consommateurs”.

Pour y avoir plus clair, elle a mené une vaste enquête auprès de milliers de praticiens répartis sur tout le territoire national. Objectif : mesurer l’importance de la facture et identifier ainsi les prix les plus fréquemment pratiqués.

Pour cela,  la célèbre association de défense des consommateurs dit avoir “passé à la moulinette les données tarifaires mises en ligne par l’Assurance maladie pour les principaux soins prothétiques”. Et c’est ainsi qu’elle en est arrivée à analyser les tarifs de plus de 5 000 dentistes !

Et le constat est tout de même assez surprenant : des écarts conséquents existent d’une ville à l’autre, et parfois même d’un praticien à l’autre.

Si nous n’entrerons pas dans les détails de cette enquête – découvrez-là dans son intégralité dans le dernier numéro de “60 millions de consommateurs” – notez que les prothèses dentaires affichent des tarifs généralement peu élevés sur la façade atlantique, et notamment dans le Grand Ouest.

A contrario ils sont plus élevés en région parisienne, à Strasbourg, Lyon, ou bien encore dans certaines grandes villes du pourtour méditerranéen comme Aix-en-Provence.

Histoire d’être plus concret voici un exemple précis : pour la pose d’une couronne céramo-métallique, mieux vaut résider  à Nîmes, ville dans laquelle elle sera facturée 519 €. Sur Paris, ce n’est pas la même histoire puisque le tarif atteint 704 €.

Mais ne croyez pas que ces disparités tarifaires ne soient que régionales. Dans une même ville, les tarifs peuvent aller de 450 à 701 euros pour exactement la même prestation.

Dans tous les cas, et un fois que l’Assurance Maladie et les mutuelles sont passées par là, il n’est malheureusement pas rare que plusieurs centaines d’euros à la charge du patient….

Alors en attendant que la promesse de campagne d’Emmanuel Macron ne devienne une réalité (un « reste à charge zéro » notamment pour les soins dentaires), il est plus que jamais indispensable de faire marcher la concurrence !

Renseignez-vous sur les tarifs pratiqués par les dentistes mais aussi sur les remboursements dont vous pouvez bénéficier de la part de votre mutuelle et/ou complémentaire santé. Et si nécessaire, n’hésitez pas à en changer !

News Santé

Pour un accouchement moins médicalisé : nouvelles recommandations de la HAS (France)

« La prise en charge des accouchements se caractérise souvent par une forte médicalisation au détriment parfois des préférences des femmes et du couple », constate la Haute autorité française de santé (HAS).

Elle publie pour la première fois « des recommandations pour aider les professionnels de la naissance à ajuster leurs interventions compte tenu des attentes des femmes dont l’accouchement présente un risque faible ».

« Les femmes enceintes souhaitent de plus en plus bénéficier d’une prise en charge plus respectueuse de la physiologie de la naissance. »

« Le développement d’unités dites “physiologiques” au sein des services de maternité et l’expérimentation en cours de maisons de naissance répondent, en partie, à cette demande. Pour aller plus loin, la HAS publie des recommandations pour l’ensemble des services de maternité. »

« On parle d’accouchement normal quand celui-ci débute de façon spontanée et ne s’accompagne que de faibles risques identifiés au début du travail. La prise en charge et les modalités mises en place par l’équipe de la maternité sont adaptées pour respecter le rythme et la physiologie du travail et de l’accouchement. Pour les femmes ayant fait le choix d’accoucher en unité physiologique ou en maison de naissance, la HAS a précisé les interventions qui peuvent être incluses ou non dans leur prise en charge.

De manière générale, tant que les risques obstétricaux – réévalués en continu – restent faibles, la HAS recommande de limiter les interventions techniques et médicamenteuses au minimum nécessaire dans le respect du choix des femmes : surveillance continue du rythme cardiaque, prise en charge de la douleur par des interventions non médicamenteuses ou par une analgésie loco-régionale (analgésie péridurale, rachianalgésie, péri-rachi combinée).

Il est à noter que certaines interventions, nécessaires à la sécurité de la mère ou de l’enfant, ne permettent plus de considérer l’accouchement comme normal : le déclenchement du travail, une intervention instrumentale (à l’aide de forceps, ventouse…) ou encore une césarienne. »

« Chaque stade du travail est concerné, par exemple : ne pas multiplier les touchers vaginaux, soutenir la femme dans son choix non médicamenteux de prise en charge de la douleur ou la laisser pousser de la manière qui lui semble la plus efficace, etc. »

« La HAS rappelle des recommandations qui valent pour tout type d’accouchement. Ainsi, il est recommandé de ne pas recourir à l’expression abdominale pendant le travail ou l’expulsion. En effet, le vécu traumatique des femmes et de leur entourage et l’existence de complications, rares mais graves, justifient l’abandon de cette technique. Par contre, il est recommandé d’administrer systématiquement de l’oxytocine au moment de l’expulsion afin de prévenir les hémorragies du post-partum. La HAS préconise également de ne pas réaliser d’épisiotomie systématique y compris chez la femme qui accouche pour la première fois : ce recours doit se fonder sur l’expertise clinique de l’accoucheur. »

Plus d’information sur le site de la HAS : Mieux accompagner les femmes lors d’un accouchement

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

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Hausse des cas graves d’intoxications à la cocaïne et au crack : quelles complications ? (ANSM, France)

Une étude du réseau national d’addictovigilance de l’Agence française du médicament (ANSM) indique une augmentation des signalements et de la gravité des intoxications liées à la cocaïne et au crack.

Entre 2010 et 2017, 1 486 notifications de cas d’intoxications liées à l’usage de cocaïne ont été rapportées. Durant ces années, elles ont été multipliées par 6, passant de 68 en 2010 à 416 en 2016.

L’augmentation a été plus marquée entre 2015 et 2016 et semble se maintenir en 2017.

« Dans les intoxications rapportées, la cocaïne poudre (chlorhydrate) est la substance consommée principalement, devant le “crack” ou “free base” (cocaïne base) et dans une moindre mesure l’association des deux.

La forme “crack”, qui possède un potentiel addictif plus important que la cocaïne poudre et dont le mode de consommation par inhalation expose à un risque de complications plus graves, voit sa part de consommation augmentée par rapport à la cocaïne poudre (33 % en 2017 contre 20 à 25 % entre 2013 et 2016). »

Pour ce qui est des cas graves (complications, hospitalisations et décès), ils ont été multipliés par 8, passant de 47 en 2010 à 375 en 2016. Selon l’étude DRAMES, une augmentation du nombre de décès directement en lien avec l’usage de cocaïne a été observée à partir de 2014 (25 cas en 2010 et 44 cas en 2015).

Une analyse de la base nationale du PMSI2 de 2008 à 2014 a montré de son côté un doublement du nombre d’hospitalisations liées à la cocaïne, passant de2 560 en 2008 à 5 316 en 2016.

Les complications les plus fréquentes sont :

  • des complications psychiatriques (487 35 %)

    • Agitation (135)
    • Trouble anxieux (67)
    • Troubles délirants (65)
    • Troubles compulsifs (52)
    • Troubles du comportement (49)
    • Agressivité (32)
    • Hallucinations (25)
    • Troubles dépressifs (24)
    • Tentative de suicide (20)
    • Idées suicidaires (18)
  • des complications cardio-vasculaires (409, 30 %)

    • Trouble du rythme/de la conduction (192)
    • Douleur thoracique (104)
    • AVC (25)
    • Palpitations (22)
    • Dysfonction ventriculaire (18)
    • IDM (19)
    • Ischémie (7)
    • Vascularite (7)
    • Thrombose (6)
    • HTA (4)
    • Cardiomyopathie (3)
    • Défaillance hémodynamique (1)
    • Dissection carotidienne (1)
  • des complications neurologiques (382, 27 %)

    • Perturbation de la conscience (197)
    • Crises et troubles convulsifs (60)
    • Céphalées (50)
    • Anomalies sensorielles (23)
    • Troubles de la mémoire (23)
    • Dysesthésies (16)
    • Troubles neuromusculaires (6)
    • Troubles des mouvements (4)
    • Encéphalopathie (3)

Son également rapportées :

  • des complications infectieuses (165, 12 %)

    • Infections cutanées (98)
    • Pneumopathie (19)
    • Endocardite (21)
    • Septicémie (11)
    • Spondylodicite (5)
    • Arthrite septique (3)
    • Nécrose (3)
    • Fièvre (2)
    • Abcès (1)
    • Infection virale (1)
    • Méningoencéphalite (1)
    • Tuberculose (1)
  • des complications touchant le système respiratoire (110,8 %)

    • Dépression respiratoire (93)
    • Toux (8)
    • Hémoptysie (6)
    • Pleurésie (1)
    • Pneumothorax (1)
    • Asthme (1)
  • des complications ORL (40,3 %)

    • Nécroses nasales (8)
    • Perforation de la cloison nasale (7)
    • Ulcération nasale (7)
    • Brulures, douleurs nasales (5)
    • Epistaxis (5)
    • Sinusites (4)
    • Œdème (4)
  • des complications autres (6 %)

    • Anomalie de la température (23)
    • Inflammatoire (18)
    • Défaillance d’organe (35)
    • « Bodypacking » (transport de sachets de cocaïne après ingestion) (14)

En juin 2017, l’ANSM rappelait aux médecins des services d’urgences et du SAMU, les symptômes d’une intoxication par la cocaïne afin de permettre une prise en charge médicale plus rapide de ces patients.

Psychomédia avec source : ANSM.
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Quel succès chez 600 personnes ayant l’intention de réduire leur consommation d’alcool ?

Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Addiction, ont vérifié à quel point la motivation de réduire la consommation d’alcool se traduit effectivement par une réduction.

Frank de Vocht de l’Université de Bristol et ses collègues ont mené cette étude avec près de 3 000 buveurs à risque dont la consommation était en augmentation ou élevée.

De ce nombre, 20 % rapportaient avoir l’intention de réduire leur consommation. Les principales raisons étaient de perdre du poids, d’améliorer la forme physique, d’économiser de l’argent et d’éviter les problèmes de santé.

Six mois plus tard, l’ensemble des participants avaient, en moyenne, légèrement réduit leur consommation. Ceux qui avaient une motivation initiale étaient trois fois plus susceptibles d’avoir fait une tentative, mais leur réduction n’a pas été plus grande que celle des participants qui ne rapportaient pas d’intention initiale.

« Malheureusement, bien que les gens commencent avec de bonnes intentions, nos résultats suggèrent qu’il faut quelque chose de plus pour que ces intentions fassent une différence », conclut le chercheur.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Bristol, Addiction.
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L’interaction entre produits à base de plantes et médicaments peut causer des effets secondaires graves

L’interaction entre produits à base de plantes et médicaments peut causer des effets secondaires graves, selon une étude publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology.

Charles Awortwe de l’Université de Stellenbosch (Afrique du Sud) et ses collègues ont analysé 49 rapports publiés de cas et deux études observationnelles totalisant 15 cas d’effets indésirables de médicaments dus aux interactions avec des plantes.

La majorité des patients avaient reçu un diagnostic de maladie cardiovasculaire (30,60 %) ou de cancer (22,45 %) ou avaient subi une transplantation rénale (16,32 %). Ils avaient principalement reçu de la warfarine (Coumadine ou Coumadin), des agents alkylants et de la cyclosporine, respectivement.

Les patients qui prenaient de la warfarine et/ou des statines (médicaments anti-cholestérol) pour traiter les affections cardiovasculaires ont rapporté des interactions significatives après avoir pris des produits à base de plantes médicinales comme la sauge, les graines de lin, le millepertuis, la canneberge, le jus de goji, le thé vert et la camomille.

Ni le communiqué ni le résumé de l’étude ne fournissent plus de détails.

Pour plus d’informations sur les interactions entre les médicaments et les aliments ou compléments, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Wiley, British Journal of Clinical Pharmacology.
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Effets de la curcumine sur la mémoire et l’humeur : des résultats positifs (contre placebo)

La consommation quotidienne d’une certaine forme de curcumine, un composé du curcuma, améliore la mémoire et l’humeur chez les personnes présentant une perte de mémoire légère liée à l’âge, selon une étude de l’Université de Californie à Los Angeles publiée dans l’American Journal of Geriatric Psychiatry (AJGP).

L’étude a examiné les effets d’un supplément de curcumine facilement absorbable sur la mémoire ainsi que son impact sur les plaques et enchevêtrements de protéines dans le cerveau (caractéristiques de l’Alzheimer se développant plusieurs années avant l’apparition des symptômes).

Les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes de la curcumine ont déjà été montrées dans des études en laboratoire, indiquent les chercheurs. Il a également été suggéré que sa consommation serait une raison possible pour laquelle les personnes âgées en Inde ont une prévalence plus faible de la maladie d’Alzheimer et une meilleure performance cognitive.

« La façon exacte dont la curcumine exerce ses effets n’est pas certaine, mais elle peut être attribuable à sa capacité de réduire l’inflammation cérébrale, qui a été liée à la maladie d’Alzheimer et à la dépression majeure », explique le Dr Gary Small, premier auteur de l’étude.

L’étude randomisée en double aveugle a été menée avec 40 personnes âgées de 50 à 90 ans qui avaient des troubles de mémoire légers. Elles étaient assignées au hasard à recevoir un placebo ou 90 mg de curcumine deux fois par jour pendant 18 mois.

Leurs fonctions cognitives ont été évaluées tous les six mois. Les taux de curcumine dans le sang étaient mesurés au début de l’étude et après 18 mois. Trente des volontaires ont subi une tomographie par émission de positons (imagerie cérébrale) pour déterminer les niveaux de protéines amyloïdes et tau dans leur cerveau au début de l’étude et après 18 mois.

Les participants qui ont pris la curcumine ont connu des améliorations significatives de leurs capacités de mémoire et d’attention, ce qui n’était pas le cas de ceux qui ont pris le placebo. Dans les tests de mémoire, ceux qui prenaient de la curcumine se sont améliorés de 28 % au cours des 18 mois. Ils ont également connu une légère amélioration de l’humeur et les images cérébrales montraient moins d’amyloïdes et de tau dans l’amygdale et l’hypothalamus que chez ceux prenant le placebo.

L’amygdale et l’hypothalamus sont des régions du cerveau qui contrôlent plusieurs fonctions de la mémoire et des émotions.

Les chercheurs prévoient mener une étude auprès d’un plus grand nombre de personnes. Cette étude inclura des personnes atteintes de dépression légère afin de pouvoir déterminer si la curcumine a également des effets antidépresseurs.

Un échantillon plus important permettrait également d’analyser si les effets de la curcumine sur la mémoire varient selon le risque génétique de la maladie d’Alzheimer, l’âge ou la sévérité des problèmes cognitifs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Université de Californie à Los Angeles.
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L’utilisation de l’hypnose se généralise aux Hôpitaux universitaires de Genève

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont lancé en 2017 un vaste programme de formation à l’hypnose clinique, destiné aux médecins et au personnel soignant. Les premiers professionnels formés recevront leur certification le 27 janvier prochain.

Dès son lancement, le programme a enregistré plus de 2000 inscriptions, précise la Pre Claire-Anne Siegrist au magazine Pulsations publié par les HUG.

L’objectif est de former 10 % du personnel médicosoignant des services de soins d’ici à 2020.

La Pre Siegrist a co-initié ce projet avec la Adriana Wolff, hypnothérapeute et médecin adjointe au service d’anesthésiologie après avoir expérimenté les bienfaits de cette technique dans la gestion de douleurs neuropathiques.

Le programme comprend deux niveaux d’enseignement : la communication thérapeutique et l’hypnose clinique hospitalière.

L’hypnose clinique hospitalière permet d’atteindre un état de conscience modifié dans lequel des changements positifs des perceptions du patient sont possibles grâce aux suggestions du thérapeute.

L’hypnothérapie a fait ses preuves dans de nombreux domaines : douleurs et angoisse, mais aussi nausées, vomissements, phobies (piqûre, anesthésie, claustrophobie), acouphènes, dépression, insomnies… « Mobiliser les ressources internes des patients permet souvent de réduire les doses de médicaments », souligne la Dre Wolff.

Une liste d’une trentaine d’indications reconnues dans les soins a été établie par les HUG.

Comment se déroule une séance d’hypnose ?

« C’est assez simple. Le thérapeute détermine un objectif avec le patient : diminution de la douleur, de l’anxiété, etc. Puis il induit, par la parole, cet état de dissociation particulier à l’hypnose où l’attention est focalisée ailleurs que sur l’environnement immédiat. Quand le patient a atteint le bon niveau de conscience, le soignant le guide pour l’aider à modifier son approche du problème », explique l’hypnothérapeute.

Qu’en est-il de la communication thérapeutique ?

« Une hospitalisation – du fait de la maladie, de la peur, de la souffrance – entraîne une forte vulnérabilité émotionnelle. Cet état est proche de celui de dissociation induit par l’hypnose. Il rend les gens extrêmement réceptifs et sensibles. Un mot inapproprié peut les blesser. Porter une attention particulière au langage amène une aide supplémentaire dans les relations entre soignants et soignés. Par exemple, si on dit : “Je vais piquer. Mais cela ne fera pas mal.” Le patient entend “piquer” et “mal”. Ces mots créent un contexte inconfortable et augmentent l’anxiété et la douleur. Il vaut mieux évoquer les bénéfices de la perfusion, puis avertir par un “Nous sommes prêts”. La communication thérapeutique, c’est simple. Mais il faut l’apprendre. »

Pour plus d’informations sur l’hypnose médicale, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Hôpitaux universitaires de Genève, Pulsations.
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Un test sanguin détecte 8 types de cancers avant l’apparition des symptômes

Des chercheurs de l’Université Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis) ont mis au point un test sanguin qui dépiste huit types de cancer courants et détermine le tissu de l’organisme qui est affecté. Ces 8 types de cancers sont responsables de 60 % des décès par cancer aux États-Unis.

Le test, appelé CancerSEEK, analyse 8 protéines liées au cancer et 16 mutations génétiques à partir de l’ADN circulant dans le sang.

Nickolas Papadopoulos et Joshua Cohen ont, avec leurs collègues, évalué le test avec 1005 personnes ayant des diagnostics des cancers de stades 1 à 3 (sans métastases) des ovaires, du foie, de l’estomac, du pancréas, de l’œsophage, du côlon-rectum, du poumon ou du sein.

La sensibilité globale du test (la capacité de trouver le cancer) était de 70 % et variait de 98 % pour le cancer de l’ovaire à 33 % pour le cancer du sein. Pour les cancers des ovaires, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’œsophage, la sensibilité variait de 69 à 98 %.

La spécificité du test était de plus de 99 %, c’est-à-dire qu’il produit très peu de faux positifs. Utilisé avec 812 personnes en santé, il n’a produit que 7 résultats positifs erronés.

Les chercheurs ont notamment eu recours à l’apprentissage machine (intelligence artificielle) pour la détermination de la location des tumeurs. Celle-ci était identifiée dans 83 % des cas.

En collaboration avec Johns Hopkins, le Geisinger Health System en Pennsylvanie a déjà commencé à utiliser CancerSEEK sur des échantillons de sang prélevés chez des femmes volontaires âgées de 65 à 75 ans qui n’ont jamais eu de cancer. L’étude de 50 millions de dollars, d’une durée de cinq ans, portera sur jusqu’à 50 000 femmes.

« Pour celles obtenant deux fois des résultats positifs, la prochaine étape sera l’imagerie afin de repérer la tumeur. Mais cela soulèvera les mêmes questions que d’autres tests de dépistage », souligne un article éditorial de la revue Science. « Est-ce que le test détectera de petites tumeurs qui ne se développeraient jamais assez pour causer des problèmes, mais qui seront traitées de toute façon, entraînant une anxiété, des coûts et des risques inutiles ? Papadopoulos pense que le problème est gérable parce qu’une équipe d’experts évaluera chaque cas. “Ce n’est pas une problématique de surdiagnostic, mais de surtraitement », dit-il.

Les chercheurs prévoient que le test coûtera éventuellement moins de 500 $ .

Plusieurs autres équipes travaillent sur le développement de tests sanguins (qualifiés de « biopsies liquides ») pour le dépistage de différents cancers, dont une équipe française, et la société Grail notamment financée par le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, et le fondateur d’Amazon, Jeffrey P. Bezos.

Psychomédia avec sources : Johns Hopkins Medicine, Science.
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Fibromyalgie : quelle évolution 25 ans après le diagnostic ?

Une étude finlandaise, publiée dans la revue Clinical Rheumatology, a évalué l’évolution de la fibromyalgie chez 28 femmes ayant reçu le diagnostic 26 ans plus tôt.

Risto Isomeri de l’Université de Helsinki et ses collègues (1) ont fait parvenir un questionnaire à 38 personnes qui, en 1986, ont reçu un diagnostic de fibromyalgie selon les critères de Yunus basés sur 18 points sensibles à la pression.

Parmi celles-ci, 28 (74 %) ont répondu. Trois (11 %) étaient guéries de la fibromyalgie. Chez les autres, tous les symptômes, sauf les douleurs, étaient légèrement aggravés. L’insomnie était particulièrement augmentée (65 % contre 27 % lors du diagnostic). Mais, dans l’ensemble, le score total des symptômes n’a pas changé de façon significative (11,1 par rapport à 10,8 lors du diagnostic).

Malgré le vieillissement et la fibromyalgie, le niveau de capacité fonctionnelle évalué par le Stanford Health Assessment Questionnaire (HAQ) est demeuré au même niveau.

Six participantes (22 %) ont déclaré avoir eu une ou plusieurs périodes d’au moins un an sans symptômes.

Les symptômes de la fibromyalgie ont persisté chez la plupart des patientes pendant deux décennies et demie sans détérioration significative de la capacité fonctionnelle rapportée, concluent les chercheurs. Environ un quart ont connu de longues périodes sans symptômes durant leur maladie.

Pour plus d’informations sur la fibromyalgie, voyez les liens plus bas.

(1) Marja Mikkelsson, Markku Partinen, Markku J. Kauppi.

Psychomédia avec source : Clinical Rheumatology.
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Attention à la prise soutenue d’ibuprofène chez l’homme

Une étude récente menée par des chercheurs de l’Inserm au sein de l’Irset[1] montre que la prise soutenue d’ibuprofène induit chez de jeunes hommes sportifs un déséquilibre hormonal habituellement rencontré chez l’homme âgé et appelé « hypogonadisme compensé ». Cette situation résulte des effets négatifs de l’ibuprofène sur la production de testostérone, et sur la production de deux autres hormones testiculaires. Ces résultats sont publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

ttention à la prise soutenue d’ibuprofène chez l’homme

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L’ibuprofène, que l’on peut acheter sans ordonnance, est un des médicaments les plus consommés dans la population. Cet antalgique anti-inflammatoire est utilisé notamment dans le cas de maux de tête et de dents, de douleurs chroniques, d’états grippaux, de fièvre, ainsi que dans le cadre de certaines maladies rhumatismales. En outre, de nombreuses études indiquent que l’ibuprofène est utilisé massivement par les athlètes, souvent en automédication ou sous la pression de leur entourage professionnel. Cette nouvelle étude de chercheurs de l’Inserm, qui ont déjà montré les effets délétères potentiels de l’aspirine et du paracétamol sur le testicule adulte humain[2] et de l’ibuprofène sur le développement testiculaire pendant la grossesse[3], avec l’appui des collègues du CHU de Rennes, de David Møberg Kristensen et ses collègues danois, et de chercheurs du LABERCA de Nantes, articule de façon jusqu’alors inédite :

– Un essai clinique impliquant 31 hommes volontaires sportifs âgés de 18 à 35 ans dont la moitié a pris de l’ibuprofène;– Des cultures de fragments de testicules humains exposés à l’ibuprofène et issus de prélèvements liés à des actions thérapeutiques ou au don d’organe;

– Et des cultures d’une lignée immortalisée de cellules humaines.

Les conclusions de l’essai clinique montrent que, lorsque les hommes ont été exposés à l’ibuprofène, les niveaux d’hormone hypophysaire appelée l’hormone lutéinisante (LH) s’élèvent fortement, cette hormone jouant un rôle clé dans le contrôle de la production de testostérone. Cette élévation s’avère résulter d’effets négatifs directs de l’ibuprofène sur l’expression des gènes codant pour plusieurs enzymes responsables de la stéroïdogenèse dont la testostérone est issue.

De plus, grâce aux travaux menés ex vivo et in vitro, des effets directs sur la production de testostérone ont pu être mis en avant. L’ibuprofène s’avère inhiber une hormone produite par les cellules de Sertoli – l’inhibine B – qui est responsable de la régulation de l’hormone folliculo-stimulante (FSH).

En outre, la production d’hormone anti-mullérienne par les cellules de Sertoli est elle aussi inhibée, tant chez les volontaires exposés à l’ibuprofène, que dans les cultures de fragments de testicules humains.

Enfin, la production des prostaglandines testiculaires est bloquée par l’ibuprofène lors des tests menés ex vivo et in vitro.

Au total, cette étude démontre que la prise prolongée à des doses importantes d’ibuprofène (1200 mg/jour pendant 6 semaines) exerce chez les jeunes hommes des effets perturbateurs endocriniens sévères conduisant à un état appelé « hypogonadisme compensé ». Cet état habituellement rencontré chez environ 10% des hommes âgés, est généralement associé à des risques accrus pour la santé reproductive, comme pour la santé en général.

Pour Bernard Jégou, directeur de recherche à l’Inserm et directeur de la recherche de l’école des hautes études en santé publique, qui est le coordinateur de cette étude, ainsi que pour Christèle Desdoits-Lethimonier, ingénieure de recherche de l’université de Rennes 1, qui est co-première auteure, les conclusions de ce travail sont à prendre au sérieux :  » il existe des sous-populations d’hommes qui prennent de façon continue de l’ibuprofène, notamment  des hommes ne souffrant d’aucune maladie chronique comme des athlètes de haut niveau. Si cet état d’hypogonadisme compensé s’installe, le risque pour eux est d’accroître les risques déjà liés à ce médicament, mais aussi d’altérer leur condition physique (muscles et os), d’hypothéquer leur santé reproductive et même psychologique. »

[1]  Irset : Institut de recherche en santé environnement, santé et travail
[2] Albert O, Desdoits-Lethimonier C, Lesne L, Legrand A, Guille F, Bensalah K, Dejucq-Rainsford N, Jegou B (2013) Paracetamol, aspirin and indomethacin display endocrine disrupting properties in the adult human testis in vitro. Hum Reprod 28(7):1890–1898.
[3] http://presse.inserm.fr/attention-a-la-prise-dibuprofene-pendant-la-grossesse/27524/

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