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L’infertilité et le cancer de la prostate seraient liés

L'infertilité et le cancer de la prostate seraient liés

Le 26 septembre 2019

Selon une étude suédoise, les hommes ayant recours à des techniques d’assistance médicale à la procréation ont un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate à un âge avancé.

Des causes communes

Des chercheurs ont étudié le lien entre fertilité et développement du cancer de la prostate. Ces deux problèmes de santé sont associés aux hormones sexuelles masculines. Les scientifiques ont identifié les participants devenus pères entre 1994 et 2014 qui ont eu un cancer les vingt années suivant la naissance de leur enfant.

Les résultats publiés dans le British Medical Journal (BMJ) montrent que les hommes ayant fait appel à des techniques d’assistance médicale à la procréation, avaient un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate en comparaison à ceux qui étaient devenus parent naturellement.

Des problèmes liés aux hormones sexuelles

Parmi les hommes devenus père par fécondation in vitro, ICSI (injection d’un seul spermatozoïde dans l’ovocyte) et non assistés, 77 (0,37%), 63 (0,42%) et 3244 (0,28%), respectivement, ont été diagnostiqués comme ayant un cancer de la prostate.

Les auteurs ont noté que les hommes ayant utilisé l’ICSI sont les plus à risque. Cette technique est d’ailleurs associée à un risque de cancer précoce. Le mécanisme qui relie l’infertilité et le cancer de la prostate n’a pas encore été identifié. L’étude précise qu’un dépistage précoce est nécessaire. Toutefois, deux spécialistes d’endocrinologie à l’Imperial College de Londres ont souligné que, pour le moment, le dépistage n’a pas prouvé une amélioration du taux de survie.

Stéphanie Haerts

À lire aussi : La prévention du cancer de la prostate  

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L’oignon et l’ail pourraient protéger contre le cancer du sein

L'oignon et l'ail pourraient protéger contre le cancer du sein

Le 27 septembre 2019

Une nouvelle recherche a analysé la relation entre la consommation d’oignons et d’ail chez les femmes à Porto Rico et suggère qu’ils peuvent réduire considérablement le risque de cancer du sein.

Une diminution du risque de cancer

Les oignons et l’ail font partie de l’espèce allium, avec les poireaux, la ciboulette et des centaines d’autres espèces. Ils sont utilisés depuis des centaines d’années pour divers problèmes de santé. Des chercheurs américains ont étudié la relation entre la consommation d’ail et d’oignons dans une sauce portoricaine et le cancer du sein.

Plusieurs études avaient déjà montré que la consommation d’ail et d’oignon pouvait réduire le risque de cancer colorectal, gastrique et de la prostate. Toutefois, les chercheurs de l’Université de Buffalo ont examiné une population de femmes à Porto Rico. Plusieurs raisons les ont amenés à choisir cette population. Premièrement, la ville de Porto Rico enregistre un taux de cancer du sein plus faible qu’aux États-Unis, ce qui en fait une population importante à étudier. Deuxièmement, un condiment appelé « sofrito », composé principalement d’ail et d’oignons, est une sauce portoricaine traditionnelle, largement consommée sur l’ensemble de l’île des Caraïbes.

La sauce sofrito associée à une réduction de 67% du risque de cancer du sein

Les chercheurs, qui ont publié les résultats de leurs découvertes dans la revue Nutrition and Cancer, ont utilisé les registres des hôpitaux et des cliniques pour identifier 314 femmes âgées de 30 à 79 ans atteintes d’un cancer du sein entre 2008 et 2014. Les chercheurs ont également inclus 346 participantes témoins choisies en fonction de l’âge et du lieu de résidence. Les participantes témoins n’avaient pas d’antécédents de cancer, mis à part un cancer de la peau sans mélanome. Les chercheurs ont utilisé un questionnaire pour connaître les habitudes alimentaires et la consommation totale d’oignons et d’ail, y compris la consommation de sofrito. L’équipe a tenu compte de facteurs tels que l’âge, les antécédents familiaux, l’éducation, l’indice de masse corporelle, le tabagisme, etc.

Les scientifiques ont découvert une association entre la consommation modérée et élevée d’oignons et d’ail et les cas de cancer du sein. Ils ont noté que chez les femmes portoricaines, la consommation combinée d’oignons et d’ail, ainsi que de sofrito, étant en lien avec la diminution du risque de cancer du sein. Plus précisément, les auteurs écrivent que « la consommation de sofrito, lorsqu’elle a été examinée seule, était inversement associée au cancer du sein; chez les personnes consommant du sofrito plus d’une fois par jour, le risque avait diminué de 67%, par rapport aux personnes qui n’en consommaient jamais ». Bien que l’étude soit observationnelle et ne puisse expliquer les mécanismes à la base des résultats, les chercheurs soupçonnent que les flavonols et les composés organosulfurés en abondance dans les oignons et l’ail soient responsables des effets anticancéreux.

Stéphanie Haerts

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Les chirurgies de l’obésité seront mieux encadrées en France

Les chirurgies bariatriques seront mieux encadrées et sécurisées, a annoncé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le 8 octobre.

Ces chirurgies ont triplé en 10 ans, passant de 20 000 à plus 60 000, ce qui fait de la France un des pays européens où cette pratique est la plus fréquente, indique le communiqué du ministère de la Santé.

Le communiqué précise :

« Des complications peuvent survenir pour près d’un patient sur quatre pour certains types d’opérations : complications digestives, risques liés à la perte de la masse musculaire mais aussi comorbidités telles que des carences nutritionnelles ou des difficultés psychologiques. »

« Dès 2020, la pratique de la chirurgie bariatrique serait soumise à une autorisation des centres pouvant la pratiquer sur la base de seuils d’activité et d’engagement à respecter des critères d’une prise en charge de qualité, notamment en termes de suivi des patients. »

« Entre 200 et 300 établissements, sur 500 aujourd’hui, pourraient se la voir refuser », rapporte Le Figaro.

« Dès 2020 également, chaque patient devra bénéficier d’une évaluation de son dossier dans le cadre d’une réunion de concertation pluridisciplinaire afin que lui soit proposé le traitement le plus pertinent compte tenu de son dossier médical. »

« Pour assurer l’organisation de ces parcours gradués entre la ville et l’hôpital, la ministre en confie le pilotage aux 37 centres spécialisés de l’obésité (CSO). Leurs missions seront renforcées pour assurer dans tous les territoires : la structuration des parcours, la diffusion des bonnes pratiques dès le repérage, l’appui pour la gestion des cas complexes et la tenue des réunions de concertation pluridisciplinaire entre la ville et l’hôpital. »

Pour plus d’informations sur la chirurgie bariatrique, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Ministère de la Santé, Le Figaro.
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Arrêtez de boire du thé en sachet, il contient beaucoup de plastique

Arrêtez de boire du thé en sachet, il contient beaucoup de plastique

Vendredi 27 septembre 2019

Selon une étude publiée le 25 septembre dans la revue ACS Environmental Science & Technology, une tasse de thé préparée avec un sachet, contiendrait des milliards de microplastiques. Explications.

Des milliards de microplastiques dans votre tasse de thé

Les amateurs de thé achètent leur thé en vrac, le mettent à infuser dans de l’eau à 95 degrés et le boivent sans sucre ni lait. Et ils ont bien raison de ne pas utiliser de sachet ! Selon une étude publiée le 25 septembre dans la revue ACS Environmental Science & Technology et réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université McGill (Canada), les sachets contiendraient une importante quantité de microplastiques.

On savait déjà que l’eau en bouteille et le sel de table contenaient des microparticules de plastique, désormais il faut ajouter le thé à la liste. Mais pas n’importe quel thé, il s’agit ici de celui qui est conservé dans des sachets. D’après les chercheurs qui en ont analysé plusieurs, provenant de différentes marques, une tasse de thé préparée à partir d’un sachet, libèrerait 11,6 milliards de microplastiques et 3,1 milliards de particules nanoplastiques.

Un problème lié aux sachets

Une tasse de thé contiendrait donc 13 à 16 microgrammes de plastique, soit beaucoup plus que certains aliments. Le sel, par exemple, contiendrait 0,005 microgrammes de plastique par gramme. Cette quantité importante de microplastique s’explique par l’utilisation de plastique dans la fabrication du sachet, notamment pour le sceller.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rien ne prouve à ce jour que l’ingestion de microplastiques présente un risque pour l’homme. Néanmoins, l’équipe canadienne a réalisé des tests sur des puces d’eau. Résultat : les microparticules de plastique ont des effets comportementaux et des malformations développementales sur les puces. À choisir, mieux vaut donc acheter du thé en vrac ou dans un sachet en tissu…

Perrine Deurot-Bien

À lire aussi : Un humain ingère jusqu’à 5 grammes de plastique par semaine

 

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Pesticides à domicile (biocides, antiparasitaires, répulsifs…) : une utilisation généralisée et imprudente

L’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) a publié, le 7 octobre, les résultats d’une étude portant sur les usages des pesticides à domicile.

L’étude décrit une « utilisation massive et dangereuse », résume l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.

« On s’inquiète beaucoup plus des pesticides agricoles que des pesticides domestiques », souligne l’association, « alors que ce sont surtout ces derniers qui contaminent nos logements au quotidien, et qu’il s’agit des mêmes molécules, dont certaines sont même interdites en usage agricole ».

« Mais si de nombreux consommateurs sont si peu méfiants », estime l’association, « c’est que les produits perdent leur appellation de phytosanitaire dès qu’ils sont destinés au grand public. On parle de biocide pour l’entretien de la maison, d’antiparasitaire ou de médicament vétérinaire pour le chien ou le chat. Les intitulés ont de quoi faire perdre la notion de dangerosité de ce qu’on utilise à la maison. »

Les pesticides, précise l’Anses, « regroupent différents types de produits utilisés pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles : champignons, insectes, acariens, rongeurs, mauvaises herbes… etc. »

L’étude « prend en compte les produits disponibles à la vente pour les particuliers : ceux utilisés pour protéger les plantes d’intérieur et d’extérieur, des produits biocides utilisés à la maison pour lutter contre les insectes, les rongeurs ou les parasites et moisissures du bois, et des médicaments antiparasitaires humains et vétérinaires contre les poux, les puces, les tiques, etc. »

Elle a été réalisée en France métropolitaine en 2014 auprès de 1507 ménages constituant un échantillon représentatif de la population.

Il ressort de l’étude « que l’utilisation des pesticides à domicile est généralisée : 75 % des ménages ont utilisé au moins un produit pesticide dans les 12 mois précédant la date de l’enquête ».

« Les produits les plus utilisés sont les insecticides : 84 % des ménages ayant utilisé des pesticides ont employé des insecticides dans l’année. Ce sont principalement des biocides utilisés contre les insectes volants (40 % des ménages) et les insectes rampants (28 %), et des médicaments vétérinaires pour lutter contre les parasites des animaux de compagnie (61 % des ménages ayant un animal domestique). La moitié des utilisateurs d’insecticides en utilisent au moins 3 fois par an.

Viennent ensuite les herbicides et les produits contre les maladies des plantes d’extérieur, utilisés respectivement par 22 % et 20 % des foyers ayant un espace extérieur : jardin, terrasse, balcon. Les herbicides sont utilisés au moins 2 fois par an par la moitié des utilisateurs, tout comme les fongicides.

Enfin, les répulsifs cutanés humains, tels que les répulsifs contre les moustiques, utilisés par 12 % des utilisateurs à une fréquence importante : au moins 6 utilisations par an pour la moitié des ménages et plus de 25 fois par an pour un quart des ménages. »

Les précautions d’emploi des pesticides à la maison ne sont clairement pas assez connues et donc pas assez suivies.

« Par exemple, environ un tiers des ménages ne lit jamais les indications des emballages des antiacariens et anti-rongeurs et un quart d’entre eux ne les lit jamais pour les produits contre les insectes volants et rampants.

D’autre part, si les précautions d’emploi sont suivies par la majorité des ménages lorsqu’ils utilisent des produits pour traiter les plantes d’extérieur (70 %) ou des produits anti-poux (68 %), ils ne sont que 29 % à les respecter lors de l’utilisation de répulsifs, et 36 % pour les produits contre les insectes volants. »

L’Anses souligne donc la nécessité de mieux informer le grand public sur les conditions d’utilisation des pesticides à domicile.

« Il est indispensable de lire les recommandations figurant sur les emballages ou les notices et de les suivre attentivement, en veillant par exemple si c’est indiqué au port de gants ou à l’aération de la pièce où le produit a été utilisé. »

Par ailleurs, « les utilisateurs ne savent pas suffisamment comment se débarrasser des produits. A titre d’exemple, 60 % des ménages jettent leurs produits inutilisés à la poubelle et seulement 31 % les déposent à la déchetterie ». L’Agence rappelle « qu’il est recommandé de ne pas les jeter à la poubelle ni les vider dans l’évier mais de les déposer à la déchetterie ou à l’endroit prévu par la mairie, la communauté de communes ou d’agglomération ».

« On peut regretter que l’étude de l’Anses sorte 5 ans après sa réalisation », mentionne UFC-Que Choisir, « puisqu’entretemps, la vente de pesticides pour le jardin a été interdite. Les ménages de l’enquête les plus accros aux pesticides domestiques étaient en effet ceux qui possédaient un jardin. Mais ses enseignements valent encore pour les propriétaires d’animaux de compagnie et tous les ménages qui utilisent des biocides dans leur logement. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Anses, UFC-Que Choisir.
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Médicaments opioïdes : une addiction dangereuse

Médicaments opioïdes : une addiction dangereuse

Le 30 septembre 2019

Encore trop méconnue, l’addiction aux médicaments opioïdes est devenue un véritable problème de santé publique en France. Chaque année, 12 millions de Français consomment des antidouleurs pour faire face aux douleurs chroniques. Dans le même temps, le nombre d’intoxications et de décès est également en forte hausse.

De plus en plus d’intoxications

Alors que les États-Unis sont confrontés à une crise sanitaire face aux médicaments antidouleurs, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) enregistre quatre décès par semaine dus à une overdose d’opioïdes en France. En France, les hospitalisations en lien avec la consommation d’antidouleurs a bondi de 146% en quinze ans.

Pour prévenir les excès, la réglementation interdit depuis juillet 2017, les opioïdes dits « faibles » tels que la codéine ou le Tramadol qui doivent désormais être prescrits sur ordonnance. Les opioïdes forts comme la morphine sont délivrés sur ordonnance sécurisée. Toutefois, leur consommation a augmenté de 120% ces trois dernières années.

Des associations de médicaments dangereuses

Les opioïdes peuvent causer des nausées, une sécheresse de la bouche et de la somnolence. Un surdosage peut se manifester par des troubles de l’attention, des contractions musculaires et des difficultés à respirer, principales responsables de décès en cas de surdosage. Pour éviter l’overdose, il est capital de ne pas prendre d’autres médicaments qui ont les mêmes effets tels que les benzodiazépines comme le Valium®, le paracétamol à fortes doses ou les anxiolytiques. 

C’est ce qui a provoqué le décès de Joseph, un adolescent de 18 ans mort le 29 décembre 2016. Le jeune homme a été victime d’une overdose d’opiacés en avalant des cachets antidouleurs et des anxiolytiques. Face à ces surdoses, il est nécessaire d’informer au mieux les patients et de rester vigilant afin d’éviter les addictions. L’ANSM a mis en place une surveillance de ces médicaments par le biais de son réseau d’addictovigilance. Pour prévenir la crise sanitaire, un antidote, la naloxone, peut également être injectée en cas de surdose pour arrêter l’action des opioïdes.

Stéphanie Haerts

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L’optimisme réduit le risque de crise cardiaque ou d’AVC

L’optimisme réduit le risque de crise cardiaque ou d’AVC

Une étude américaine confirme les bienfaits de l’optimisme sur la santé. Ce trait de caractère réduirait en effet le risque de décès prématuré, de crise cardiaque et d’AVC.

L’optimisme réduit d’un tiers le risque de crise cardiaque ou d’AVC

Avoir un caractère optimiste est non seulement bénéfique pour votre entourage qui profite d’une personne agréable à vivre au quotidien, mais aussi pour votre santé. Selon une étude publiée dans la revue médicale JAMA Network Open, les personnes qui présentent ce profil ont un tiers de risque en moins de faire une crise cardiaque ou un AVC.

Mais les bienfaits sur la santé d’un caractère optimiste ne s’arrêtent pas là. L’étude affirme en effet que les personnes optimistes sont moins susceptibles (à 14%) de mourir prématurément, quelle qu’en soit la cause, y compris les maladies cardiovasculaires, le cancer, la démence et le diabète.

Pour être en bonne santé, adoptez la « positive attitude »

Pour tirer ces conclusions, une équipe de chercheurs américaine a fait appel à 230.000 participants venant des États-Unis, d’Europe, d’Israël et d’Australie et les a suivis sur une période de 14 ans. Les résultats ont aussi permis au professeur Alan Rozanski, principal auteur de l’étude et cardiologue à New York, de souligner que la promotion de l’optimisme et la réduction du pessimisme « peuvent être importantes pour la santé préventive ».

Voici donc une bonne raison de voir la vie du bon côté et d’arrêter de broyer du noir. À quand les campagnes de prévention où, en plus de conseiller de faire de l’exercice et d’adopter une alimentation saine, elles encourageront à avoir la « positive attitude » ?

Perrine Deurot-Bien

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Fibromyalgie : l’hypothèse d’un déséquilibre de certains neurotransmetteurs

Des études ont montré que la fibromyalgie est liée à un déséquilibre entre la neurotransmission excitatrice (qui déclenche une activité neuronale) et inhibitrice (qui inhibe l’activité).

La spectroscopie par résonance magnétique (SRM) a montré des niveaux accrus du neurotransmetteur glutamate (excitateur) dans le cortex cingulaire insulaire et postérieur ainsi que des niveaux insulaires réduits du neurotransmetteur GABA (1) (inhibiteur).

Ces deux changements ont été associés à une sensibilité accrue à la douleur. (Fibromyalgie : un déséquilibre cérébral causerait une neuropathie des petites fibres)

Cependant, il n’est pas clair si la neurotransmission excitatrice et/ou inhibitrice est altérée dans l’ensemble du cerveau.

Afin de répondre à cette question, Florence Pomares de l’Université McGill (Québec, Canada) et ses collègues (2) ont mené une étude, dont les résultats sont publiés dans la revue Pain, visant à quantifier la concentration des récepteurs GABAA dans l’ensemble du cerveau.

Ils ont mené cette étude avec 51 femmes ménopausées, dont 26 étaient atteintes de fibromyalgie. Les participantes ont subi des évaluations de la sensibilité à la douleur, de l’attention et de la mémoire, du statut psychologique et du fonctionnement. Elles ont notamment rempli l’Inventaire de dépression de Beck et le Questionnaire d’impact de la fibromyalgie. Elles ont également passé une tomographie par émission de positrons (imagerie cérébrale) utilisant un traceur pour les récepteurs GABAA.

Les participantes atteintes de fibromyalgie présentaient une sensibilité accrue à la douleur, une mémoire immédiate altérée et une concentration accrue des récepteurs corticaux GABAA dans les réseaux du mode de l’attention et du mode par défaut.

Dans les deux groupes (fibromyalgie et témoin), la concentration des récepteurs GABAA était liée aux scores fonctionnels et à la douleur actuelle.

Les changements de concentration étaient généralisés et n’étaient pas limités aux régions de traitement de la douleur. Ces résultats suggèrent que le système GABAergique est altéré, indiquant potentiellement un déséquilibre entre la neurotransmission excitatrice et inhibitrice.

Comme le GABA est le neurotransmetteur le plus abondant dans le cerveau et participe à une myriade de fonctions cérébrales, une régulation haussant les récepteurs GABAA dans plusieurs régions du cerveau pourrait avoir des conséquences importantes. Plusieurs mécanismes pourraient expliquer cette augmentation. Toutes les explications ont en commun une diminution de la concentration des neurotransmetteurs GABA (1), laquelle entraînerait une augmentation compensatoire de la concentration des récepteurs.

« Nous montrons que la concentration corticale des récepteurs GABAA est régulée à la hausse dans la fibromyalgie et associée au niveau de douleur et au fonctionnement », résument les chercheurs. « Cette régulation à la hausse se produit dans un vaste réseau de régions du cerveau et ne se limite pas aux régions typiques du traitement de la douleur. Ces résultats s’ajoutent aux données en faveur de l’hypothèse d’un déséquilibre entre la neurotransmission excitatrice et inhibitrice, qui semble s’appliquer à différentes affections de douleur chronique. »

Les études futures devraient tester les niveaux des neurotransmetteurs glutamate et GABA ainsi que l’expression des récepteurs chez les mêmes patients, idéalement dans des études longitudinales, afin d’étudier plus avant l’hypothèse du déséquilibre, concluent les chercheurs.

Pour plus d’informations sur la fibromyalgie et sur les hypothèses de causes (pathogénie) de la fibromyalgie, voyez les liens plus bas.

(1) Les médicaments somnifères et anxiolytiques de la classe des benzodiazépines tels que le Xanax agissent sur le neurotransmetteur inhibiteur GABA afin de calmer l’activité du cerveau.

(2) Florence Pomares, Steve Roy, Thomas Funck, Natasha Feier, Alexander Thiel, Mary-Ann Fitzcharles, Petra Schweinhardt.

Psychomédia avec sources : Pain, Pain (Ovid).
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La ligue contre le cancer dénonce les effets néfastes des bières ultra-fortes

La ligue contre le cancer dénonce les effets néfastes des bières ultra-fortes

Mardi 1er octobre 2019

Réputée pour être une boisson peu alcoolisée, la bière séduit les jeunes. Pourtant, certaines canettes affichent un taux d’alccol très élevé. Un « attentat à la santé des jeunes » selon le président de la ligue contre le cancer.

La bière, une boisson qui peut être fortement alcoolisée

Axel Kahn, le nouveau président de la ligue contre le cancer tire la sonnette d’alarme. Selon ce généticien, les bières fortement alcoolisées sont « un attentat à la santé des jeunes ». Alors que la plupart sont à 4-5 voire 6-7 % d’alcool, on voit émerger des gammes à 14%, et même à 16 ou presque 17% ! » s’alarme le professeur.

C’est pourquoi, dans un article publié le 30 septembre dans Le Parisien, il demande que la réglementation soit durcie. En effet, ces fameuses bières sont bien plus alcoolisées qu’elles n’en ont l’air. En boire 50 cl reviendrait, selon le journal, à boire l’équivalent d’une bouteille de vin presque entière.

Légiférer pour protéger la santé des jeunes

Problème, ces bières fortement alcoolisées sont vendues en canettes à un prix modique et sont par conséquent particulièrement appréciées des jeunes et « du peuple de la rue » explique Axel Kahn. Pour endiguer le phénomène, le président de la ligue contre le cancer demande « aux autorités d’étudier la question et de légiférer ».

Il propose deux solutions. La première consiste à enlever la mention « bière » aux boissons qui n’en sont pas vraiment en réalité (en raison d’ajout de sucres et de levures). La seconde proposition quant à elle consiste à augmenter la taxe en fonction du taux d’alcool, ce qui, mécaniquement, augmenterait le prix de ces bières. Reste à savoir comment les autorités sanitaires vont réagir.

Perrine Deurot-Bien

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Troubles psychotiques persistants : éviter d’associer plusieurs neuroleptiques (Prescrire)

Une association de neuroleptiques (antipsychotiques) oraux « additionne les effets indésirables, sans bénéfice démontré », estime la revue Prescrire dans son numéro d’octobre.

« Chez les patients adultes atteints de troubles psychotiques liés à une affection psychiatrique telle qu’une schizophrénie, il n’est pas démontré qu’un neuroleptique oral en particulier soit plus efficace qu’un autre. »

« En monothérapie, le choix entre les neuroleptiques est surtout orienté par leur profil d’effets indésirables, en tenant compte des effets constatés sur l’amélioration des manifestations cliniques et des effets indésirables survenus lors d’un éventuel traitement antérieur. »

« Quand des symptômes gênants persistent après une monothérapie bien conduite, une association de deux neuroleptiques oraux est parfois envisagée.

Dans deux essais randomisés chez au total 170 adultes atteints de schizophrénie et de troubles apparentés, des associations de neuroleptiques dits de première génération ont amélioré les manifestations cliniques par rapport à une monothérapie.

Dans quinze autres essais, aucun bénéfice n’a été démontré par rapport à une monothérapie pour les associations de neuroleptiques dits de deuxième génération.

Les associations de neuroleptiques exposent à une addition d’effets indésirables graves, notamment atropiniques, cardiaques, extrapyramidaux, sédatifs, métaboliques, des syndromes malins des neuroleptiques, des rhabdomyolyses (dégradation musculaire, NDLR) et à des interactions médicamenteuses. En l’absence d’efficacité solidement établie, il est prudent d’éviter d’associer des neuroleptiques. »

« Quand une association de neuroleptiques semble justifiée, mieux vaut rechercher des posologies minimales, prendre en compte les interactions médicamenteuses prévisibles, et surveiller la survenue d’effets indésirables, en particulier cardiaques. »

Pour plus d’informations sur le traitement de la schizophrénie et des troubles psychotiques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire, Prescrire.
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