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Lutte contre l’alcoolisme: la Russie va augmenter le prix de la vodka

Pour lutter contre l’alcoolisme qui la ronge, la Russie va augmenter le prix de la vodka, rapporte The Moscow Times. Entre janvier et août, la boisson verra son prix grimper de 30%. Par exemple, la bouteille d’un demi-litre la moins chère du marché passera de 170 roubles à 200 roubles (3,75 euros à 4,40 euros) au 1er janvier, puis à 220 roubles, soit 4,80 euros, au mois d’août.

L’âge minimum légal pour acheter un alcool fort pourrait lui aussi être relevé et passer de 18 ans à 21 ans.

Si la consommation d’alcool des Russes a baissé depuis vingt ans, comme le rapportait Forbes en octobre 2013, elle n’en est pas moins toujours dramatique. Dans ce pays de 143 millions d’habitants, 30% des décès sont directement liés à l’alcool (et les accidents de la route ne sont pas comptabilisés). L’espérance de vie des hommes en Russie, 59 ans, n’atteint même pas l’âge de la retraite, fixé à 60 ans.

La hausse des prix des alcools forts, déjà expérimentée en 2010 en même temps que l’interdiction de la publicité, pourrait effectivement en faire baisser la consommation. Cependant, comme s’en inquiète Vadim Drobiz, vice-président de l’union nationale des producteurs et distributeurs d’alcool auprès de WebManagerCenter.com, elle pourrait aussi mécaniquement augmenter la consommation de vodka «maison» et autres tord-boyaux frelatés, qui tuent plus de 40.000 Russes chaque année.

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Le dernier procès du sang contaminé

Le 23 septembre 2013, le Dr Laure-Jeanne Marie n’est pas venue devant le tribunal correctionnel de Paris. Le Dr Marie vient d’avoir 92 ans.

Elle vit dans une maison de retraite médicalisée. Elle était représentée par Me Benoît Chabert, avocat au barreau de Paris.

Le Dr Marie était poursuivie pour des faits datant d‘octobre 1985. Cette année-là, elle était responsable du service transfusionnel de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris. Elle y exerçait depuis 1968 et devait le quitter l’année suivante pour partir à la retraite.

En France, le dépistage systématique de l’infection par le virus du sida chez les donneurs de sang était en vigueur depuis le 1er août 1985. A l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), on venait de découvrir que l’un des donneurs était séropositif.

Il s’agissait d’un donneur régulier de cet établissement, salarié de la RATP. Deux ans auparavant, le 3 juin 1983, il avait, une nouvelle fois, donné son sang.

Une fraction de ce sang avait été transfusé cinq jours plus tard à un nouveau-né qui venait d’être hospitalisé en urgence dans le même établissement parisien. Sa mère était morte le même jour, dans les heures suivant la naissance, d’un arrêt cardiaque, à la clinique Spontini dans le XVIe arrondissement de la capitale.

L’état de santé du nouveau-né nécessitait une transfusion. Une fois pratiquée, son état s‘améliora.

Par la suite, le père ne fut jamais contacté par les responsables médicaux ou administratifs de l’hôpital Saint-Vincent de Paul. En 2000, un sida avéré (compliqué de maladies infectieuses opportunistes) fut diagnostiqué chez son fils, alors âgé de 17 ans.

Il fut longuement hospitalisé à l’hôpital Necker-Enfants Malades. En 2001, agissant en qualité d’administrateur légal de son fils encore mineur, le père portait plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction, des chefs de mise en danger délibérée d’autrui et blessures involontaires contre X. Il estimait notamment que son fils n’avait pu, de 1985 à 2000, bénéficier des soins adaptés à son état.

Ni le parquet, ni le juge d’instruction saisi n’estimèrent alors que les faits de mise en danger d’autrui étaient caractérisés. Il en allait de même selon eux des faits de non-assistance à personne en danger. Pour autant, douze ans après la plainte de la partie civile, le Dr Marie était renvoyée devant le tribunal pour blessures involontaires avec incapacité totale de travail (ITT) de quatre ans, faits prévus et réprimés par les art. 121-3 ; 222-19 ; 222-44 et 222-46 du Code pénal.

Retour aux années 1980

Concrètement, elle avait été mise en examen pour avoir omis de faire parvenir en 1985 au Pr Badoual ou au Pr Arthuis (alors chefs des services A et B de pédiatrie B de l’hôpital St-Vincent-de-Paul) la liste des enfants receveurs des produits sanguins issus du donneur retrouvé positif au VIH le 29 octobre 1985.

Lire le jugement rendu le 12 novembre 2013 par la 31e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, c’est reprendre le fil et le contexte des évènements de l’époque.

Peu après son identification dans les milieux homosexuels américains, la nouvelle maladie transmissible par voie sanguine et sexuelle était apparue en France durant l’été 1981. Son origine virale fut découverte en 1983 par l’équipe du Pr Luc Montagnier à l’Institut Pasteur de Paris. Il fallut encore près de deux ans (et durant le premier semestre 1985) quelques atermoiements pour que le dépistage sanguin commence à être mis en oeuvre.

On ne commença seulement que quelques années plus tard à prendre la mesure des erreurs majeures commises lors de la sélection des personnes acceptant de participer bénévolement aux collectes de sang. Ce fut là l’un des chapitres des affaires dites «du sang contaminé».

L’infection par le VIH était alors perçue comme une maladie à tout coup mortelle affectant pour l’essentiel les personnes homosexuelles ou toxicomanes. Les premiers essais médicamenteux (à base d’antiviraux ou de ciclosporine) se révélèrent longtemps des échecs. Il fallut attendre le milieu des années 1990 pour que les premières associations de médicament antirétroviraux fassent la preuve de leur efficacité et tranforment radicalement le pronostic vital des personnes contaminées.

La succession des faits révélés par la justice lors du procès visant le Dr Marie ne peut pas être relue sans être replacée dans ce contexte. Ce n’est sans doute qu’avec le recul que l’on peut saisir au plus juste la sous-estimation des risques infectieux alors encourus par les malades (hémophiles ou non) traités avec des produits sanguins que l’on pouvait raisonnablement tenir pour être potentiellement infectieux.

L’enquête judiciaire menée à partir de 2001 est de ce point de vue particulièrement éclairante. Elle retrace au mieux la circulation des informations au sein de la communauté médicale hospitalière parisienne.

On a  ainsi découvert qu’une liste manuscrite anonymisée avait bien été établie par le Dr Marie, mais que cette liste n’a pas été retrouvée sans que son existence soit contestée. Elle mentionnait les onze receveurs des produits sanguins du donneur trouvé VIH positif le 29 octobre 1985.

On en retrouve la trace incomplète sur d’autres documents établis après le départ à la retraite, en 1986, du Dr Marie. Un document ultérieur dactylographié et anonymisé faisait état de cinq receveurs «HIV+» à partir de ce donneur. L’enquête ne retrouva en revanche aucun des documents relatifs au rappel des enfants transfusés avec le sang du donneur en cause –et ce en dépit des communiqués de presse publiés pour sensibiliser aux mieux les personnes pouvant être concernées.

«Les enquêteurs se faisaient communiquer par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et par l’Etablissement Français du Sang un ensemble de documents datant de la période 1992-1995 (loi, décrets, circulaires, notes, compte-rendus de réunions) relatifs à la recherche des malades transfusés entre 1980 et 1985, peut-on lire dans le jugement. Ces recherches, qui portaient d’abord sur les années 1984 et 1985, s’avéraient extrêmement compliquées et donnaient des résultats très décevants compte tenu du temps écoulé, de la mobilité des patients, de l’absence de traçabilité des produits sanguins au début des années 1980 et d’obstacles techniques. Elles semblaient ne pas avoir été poursuivies pour les années antérieures (période 1980 – 1983) par l’AP-HP.»

On aurait certes pu raisonnablement imaginer qu’à compter de l’automne 1985 les médecins directement concernés aient cherché à informer les personnes dont ils pouvaient penser qu’elles avaient été infectées par voie sanguine.

Que disaient les textes?

Au-delà de la dimension déontologique et éthique que disaient, alors, les textes? A l’époque des faits reprochés au Dr Marie, il n’existait qu’une circulaire émanant de la Direction générale de la Santé –circulaire datée du 20 octobre 1985. Une circulaire connue du Dr Marie: neuf jours après sa publication, elle établissait une liste des receveurs éventuellement contaminés par le VIH à partir du don suspect.

La justice observe aujourd’hui que cette circulaire détaillait en priorité la procédure à suivre concernant la confirmation des résultats d’un test positif de dépistage chez les donneurs. Or elle n’abordait pas la conduite que devait tenir les services de transfusion sanguine vis-à-vis des receveurs d’un sang contaminé par le VIH.

«Concernant ces receveurs, le chapitre 4 de cette circulaire  prévoit une enquête biologique par l’établissement de transfusion avec enregistrement sur une fiche transfusionnelle du N° de produit sanguin, souligne ainsi le jugement du 12 novembre. Mais il ne recèle pas de directive claire sur le protocole d’information des receveurs contaminés et ne précise pas quel service doit informer ce receveur. Il ne s’agit alors que de recueillir des informations à des fins épidémiologiques « pour permettre l’évaluation clinique du potentiel contaminant des produits sanguins ».»

Il faut rappeler (c’est une donnée généralement oubliée dans ce type d’affaire) qu’à la fin de l’année 1985 de sérieuses incertitudes demeuraient quant à la signification précise des anticorps dirigés contre le VIH présents dans les produits dérivés du sang. Chez les transfuseurs, l’identification et l’information des donneurs apparaissaient en outre d’autant moins des priorités (le fait est régulièrement mentionné dans les déclarations médicales) qu’aucun traitement n’existait contre cette nouvelle maladie virale.

Il n’en reste pas moins que cet argument n’aurait pas dû être pris en compte, ne serait-ce que du fait du caractère, alors amplement démontré, du caractère transmissible de l’infection. Du fait, aussi, de l’espoir des possibles découvertes de traitements pouvant, le moment venu, bénéficier aux personnes connues pour être infectées. Sans doute faut-il ici compter avec le caractère stigmatisant de cette maladie et, chez les transfuseurs, avec les craintes de poursuites pénales ultérieures.  

Un éclairage rétrospectif peut être apporté, celui du Comité national d’éthique.

Présidé par le Pr Jean Bernard, il avait été créé deux ans auparavant par François Mitterrand. Cette institution s’était exprimé le 13 mai 1985.

Le Comité avait été saisi par le Dr Jean-Claude Gluckman (président de l’Association de recherches sur le sida) du «problème éthique posé par la détection sérologique de cette infection sur les donneurs de sang». Dans leur avis n° 6, les «sages» concluaient, après bien des réflexions, qu’il «convenait de mettre le donneur de sang reconnu séro-positif en face de toutes ses responsabilités à la fois personnelles et relationnelles». Mais ils n’abordaient pas la question des receveurs.

Ainsi donc, fin 1985, aucun texte légal ou réglementaire ne précisait qui devait prévenir les receveurs potentiellement contaminés. Cette procédure ne fut réglementée de manière rétroactive que huit années plus tard, dans le décret du 15 mars 1993, en application de l’article 13 de la loi Kouchner du 4 janvier 1993 sur la sécurité en matière de transfusion.

«Les personnes ayant reçu une transfusion de sang ou de produits dérivés du sang entre le 1er janvier 1980 et le 31 décembre 1985 sont invitées à se présenter dans les établissements de santé où a été effectuée la transfusion, ou tous autres établissements mandatés par eux, pour y être informées des risques de contamination par le virus de l’immuno-déficience humaine. Un test de dépistage de l’infection par le virus de l’immuno-déficience humaine leur est proposé à cette occasion.»

Viendra ensuite le décret du 21 mai 2003 sur les nouvelles procédures d’information des receveurs, en application de la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades.

Trente ans plus tard, l’histoire peut ainsi être enfin écrite.

Un nouveau-né a bien été contaminé le 8 juin 1983 dans les heures suivant sa naissance lors d’une transfusion sanguine; transfusion que son état de santé réclamait. La forte probabilité d‘une contamination fut établie en octobre 1985. Ignorant même qu’une transfusion avait été pratiquée, le père de l’enfant, praticien hospitalier, n’en a jamais été informé. La maladie fut diagnostiquée en 2000. Agée de 30 ans la victime est, depuis, sous triphérapie. Elle aurait pu l’être dès 1996 si on avait su qu’elle était infectée.

Le Dr Marie a bien, en 1985 établi une liste des receveurs du sang du donneur régulier et infecté. Cette liste a bien été transmise à l’un de ses chefs de service qu’elle estimait être compétent. Puis, cette liste s’est perdue. Plusieurs des acteurs sont morts. Les archives ont été plusieurs fois déménagées. Dans le XIVe arrondissement de Paris l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul a dû fermer progressivement ses activités. Un moment on songea à y transférer le Palais de Justice.

La justice, précisément, a accompli au mieux le travail qui lui était demandé.  Elle vient de juger: il lui apparaît «difficile de retenir à l’encontre du Dr Marie une faute pénale, et encore moins une faute pénale caractérisée».

En conséquence de quoi le Dr  Laure-Jeanne Potiron épouse Marie a été «relaxée des fins de la poursuite». Ni le Dr Marie, ni le père, ni le fils n’étaient présents au rendu du jugement.

Jean-Yves Nau

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Le Canada autorise la production du «Frankenfish», le saumon OGM

«Les animaux OGM nourriront-ils la planète?», se demandait Terra Eco en juin 2012. Le journal se penchait sur les modifications génétiques d’animaux et sur le cas particulier d’«un saumon qui grossit deux fois plus vite» (qui grandit toute l’année et pas seulement au printemps), suite à un remaniement de son patrimoine génétique. Il est commercialisable plus rapidement, et permet donc de produire à moindre coût. On lisait alors: 

«Ces animaux transgéniques pourraient bien être les premiers à se faire une place dans nos assiettes. Bientôt. Jusqu’à présent, à travers le monde, aucun animal aux gènes bidouillés n’est autorisé à entrer dans la chaîne alimentaire humaine. L’arrivée prochaine sur le marché des animaux OGM à des fins de consommation humaine pourrait, selon certains, résoudre les problèmes d’insuffisance alimentaire.»

Le saumon AquAdvantage® (ou Frankenfish pour ses détracteurs) est censé être élevé dans des parcs, mais les craintes de dissémination sont nombreuses. Jean-Yves Nau expliquait aussi ici en 2011 les tenants et les aboutissants de la production de ce «saumonstre». 

Mais aujourd’hui, le saumon OGM devient de plus en plus réel et proche, puisque le «Frankenfish» a changé de statut au Canada. Terra Eco met ainsi à jour son article ce jeudi: 

«Le saumon génétiquement modifié de la firme américaine AquaBounty Technologies se rapproche des assiettes à grands coups de nageoire. Le gouvernement canadien vient d’autoriser en début de semaine la production à des fins commerciales des œufs de ce « Frankenfish », dans la couveuse de l’entreprise, située sur l’île-du-Prince-Edouard.»

Sciences et Avenir explique que les oeufs seront exportés au Panama pour être engraissés, avant d’être proposés aux marchés. Et précise:

«Cette autorisation d’exportation et de production porte pour l’instant sur 100.000 œufs par an. Ce premier obstacle franchi, Aquabounty devra convaincre les États et les distributeurs d’autoriser l’accès de son produit aux marchés nationaux. Des chaînes de supermarché nord-américaines ont d’ores et déjà assuré qu’elles refuseraient de vendre ces poissons».

C’est donc un premier pas vers la mise en vente. Aux Etats-Unis, l’avis final pour l’autorisation (ou non) de la mise sur le marché par la FDA (Food and Drug Administration) se fait attendre. Mais Le Monde soulignait en mai qu’il y a «une réelle opposition des consommateurs américains»

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Le secret d’un mariage qui dure: boire autant d’alcool l’un que l’autre

Selon les conclusions d’une étude de grande ampleur menée par l’institut de recherche sur les addictions de l’université de Buffalo, les couples mariés qui ont la même consommation d’alcool ont moins de chances de divorcer que ceux qui consomment des quantités différentes d’alcool.

Les chercheurs ont suivi 634 couples pendant neuf ans après leur demande officielle de mariage et les ont classés en quatre groupes: ceux où personne n’est un gros buveur, ceux où le mari est un gros buveur, ceux où c’est la femme et ceux où les deux conjoints sont des gros buveurs (les chercheurs définissent les «gros buveurs» comme ceux qui boivent 6 verres ou plus à la suite, ou qui boivent jusqu’à l’ivresse).

Résultat: entre 45% et 55% des mariages où l’un des deux conjoints buvait plus que l’autre a fini en divorce après neuf ans, tandis que dans les couples à consommation équivalente, le taux de divorce descendait à 35%.

«Nos résultats indiquent que c’est la différence entre les habitudes de consommation d’alcool des couples et non la consommation elle-même qui entraîne le mécontentement marital, la séparation et le divorce», explique Kenneth Leonard, le directeur de l’institut qui a mené les travaux.

Encore plus surprenant, les chercheurs ont trouvé que le taux de divorce n’était pas plus élevé chez les couples avec deux gros buveurs que chez les couples de deux abstinents.

Cette étude vient confirmer les récents travaux de l’institut norvégien de santé publique, qui avait analysé les données récoltées auprès de 20.000 couples entre 1984 et 1986, et que le chercheur Fartein Ask Torvik résumait ainsi:

«Plus les gens boivent, plus le risque de divorce est fort. De plus, le risque de divorce descend si les époux boivent à peu près les mêmes quantités d’alcool. C’est vrai non seulement chez ceux qui boivent trop mais aussi chez ceux qui ne boivent pas du tout d’alcool.»

Autre résultat commun aux deux enquêtes: le taux de divorce est plus élevé quand c’est la femme qui boit le plus que quand c’est l’homme. Une des hypothèses avancées pour expliquer ce constat, ce serait que les femmes semblent être plus affectées par une forte consommation d’alcool que les hommes, tandis qu’une autre explication serait à chercher dans le fait que la forte consommation d’alcool chez les femmes est moins acceptée socialement que chez les hommes dans nos sociétés.

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L’OMS s’excuse: non, les Grecs ne s’inoculent pas volontairement le VIH

Le 26 novembre, l’Organisation mondiale de la santé a publié un communiqué, se confondant en excuse pour avoir annoncé que des Grecs s’inoculaient eux-mêmes le virus du VIH pour bénéficier des aides sociales. En septembre dernier, l’OMS publiait un rapport dans lequel il était écrit (page 112):

«Le taux de VIH et d’utilisation d’héroïne a augmenté de manière significative, environ la moitié des nouvelles infections au VIH est volontaire, afin de permettre aux personnes de recevoir 700€  d’allocations par mois et d’accélérer leur admission dans des programmes où elles peuvent recevoir des drogues de substitution.»

Jusque-là passée inaperçue, cette déclaration est finalement sortie dans les médias le 26 novembre, conduisant l’agence de l’ONU à préciser qu’aucune preuve «ne permettait à ce jour d’assurer que le phénomène d’auto-inoculation du VIH va au-delà de quelques cas». La déclaration viendrait en fait d’une erreur d’édition dans le rapport et pour laquelle l’OMS a présenté ses études. 

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Pékin lutte contre la pollution en interdisant… 500 barbecues

Il y a quelques semaines, on vous expliquait que la Chine comptait combattre son brouillard de pollution avec un moyen à l’efficacité contestée. Pékin continue sur cette lancée en annonçant la saisie et la destruction de 500 barbecues extérieurs illégaux ce 27 novembre, le résultat d’une campagne de trois mois, rapporte Reuters.

Ces barbecues appartiennent essentiellement à des Ouïghours, des musulmans de l’ouest de la Chine. Ils font griller de la viande dans la rue, souvent aromatisée au cumin. Les Pékinois se sont plaints de l’odeur et de la fumée qui se dégagent des ces installations.

Pourtant note les Echos:

«Si la fumée que dégagent leurs flammes peut être considérée comme une nuisance locale, cette dernière semble toutefois dérisoire au regard des véritables enjeux environnementaux de la capitale chinoise.»

Une position que partagent les défenseurs de l’environnement. Ils estiment que la saisie des barbecues n’était peut-être pas la mesure la plus urgente à mettre en œuvre. L’un d’entre eux confie à AP:

«Cette mesure aidera les résidents locaux, mais pour s’atteler au problème plus important de la qualité de l’air, nous devons avoir des priorités et je pense que l’une de ces priorités devrait être les émissions de véhicule à moteur.»

En effet expliquent les Echos, le faible degré de raffinage de l’essence utilisée par les véhicules chinois serait un des deux facteurs responsables de la pollution de l’air à Pékin. D’autant qu’avec plus de 22 millions habitants en 2010 (un tout petit peu moins que la population entière de l’Australie), le nombre de voitures a explosé dans la capitale chinoise.

Second facteur en cause selon les Echos, les entreprises de sidérurgie situées dans une province avoisinante de Pékin, qui dégagent des fumées, stagnant sur la région dès que le vent cesse. En janvier, le Figaro pointait aussi la consommation de charbon des Chinois, qui aurait doublé en 10 ans selon Greenpeace Chine.

L’hiver dernier, la pollution de l’air à Pékin avait atteint des niveaux record, dépassant à certains endroits la barre des 900 microgrammes de particules 2,5 par mètre cube. Pour situer, le taux recommandé par l’OMS est de 20 à 25 par jour. A cette époque, note Libération, la municipalité n’avait énoncé aucune consigne sanitaire.

Au moins, avec la mesure sur les barbecues, on peut espérer que la Chine s’engage lentement mais sûrement vers une action des pouvoirs publics. Et selon les associations écologistes, ce sont les seuls capables de protéger les populations contre ces nuages de pollution hautement nocifs.

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Affaire Gardasil: les pièces du dossier médico-légal

Une jeune femme de 18 ans vient d’attaquer au pénal la firme Sanofi-Pasteur. Elle estime être la victime du vaccin Gardasil commercialisé depuis sept ans contre le cancer du col de l’utérus. Le vaccin est-il entièrement coupable? Rien n’est certain. Examinons le dossier.

Fortement médiatisée, l’action au pénal que vient d’engager Me Jean-Christophe Coubris, avocat de Marie-Océane Bourguignon, se fonde sur un document de «Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux de la Région Aquitaine». Au total 69 feuillets. Avec une surprise pour commencer. Les responsables de cette Commission présidée par Patrick Mairé précisent:

«Malgré plusieurs rencontres et plusieurs échanges écrits, les deux experts désignés, les Drs Bonali et Rouannet, ne sont pas parvenus à rédiger une discussion médico-légale commune.»

L’examen clinique et l’expertise du dossier de Marie-Océane Bourguignon ont été réalisée dans l’après-midi du 30 octobre 2012 dans le cabinet du Pôle médico-judiciaire du CHU de Bordeaux. Etaient présents les parents de cette jeune fille, son conseil Jean-Christophe Coubris, l’avocat de Fabienne Chatelet, la médecin généraliste traitant ayant pratiqué les deux injections vaccinales, le Dr Jean Leparc, représentant de la multinationale pharmaceutique Sanofi-Pasteur MSD ainsi que deux des avocats de cette firme, Cécile Derycke et Anne-Laure Judlin de Hemptinne.

Marie-Océane Bourguignon (171 cm, 72kg, IMC 25), née le 16 mai 1995, lycéenne, aucun antécédent médical personnel à l’exception d’une adéno-amygdalectomie pratiquée en juin 2000 et d’une «dyslexie, vue ORL» avec audiogramme normal. Difficultés à suivre le rythme scolaire, absentéisme constant, dispensée de sport. Céphalées, douleurs abdominales, vertiges, «moral bas», angines à répétition, mais un périmètre de marche de 1.000 mètres. Pas de déficit ou d’impotence fonctionnelle à ce jour. Examen clinique normal.

Injections de Gardasil les 11 octobre et 13 décembre 2010 «à l’origine de troubles neurologiques selon les plaignants». La jeune fille est alors âgée de 15 ans.

La première injection est suivie de «plusieurs épisodes de fourmillements des extrémités des deux membres supérieurs avec un accès spontané de faiblesse motrice de quelques secondes pendant une quinzaine de jours, puis une disparition progressive». La seconde injection est suivie deux mois plus tard et durant une quinzaine de jours, «d’épisodes de vertiges avec vomissements pendant quelques jours, puis amélioration; paresthésies et faiblesse des extrémités inférieures; faiblesse généralisée; instabilité à la marche; syndrome vertigineux intermittent».

Hospitalisation dans le service de pédiatrie du Centre hospitalier de Dax du 13 au 21 mars 2011. Examen par IRM cérébrale («lésions de la substance blanche»). Traitement par corticoïdes. Déclaration au centre de pharmacovigilance du CHU de Bordeaux. Le 8 avril 2011, ce centre fait état de deux cas similaires alors recensés dans la mémoire de la pharmacovigilance française (deux adolescentes de 14 ans et 15 ans). Il y joint une fiche à compléter et se dit très intéressé d’avoir une copie du compte-rendu d’hospitalisation.

Diagnostics évoqués: «pathologie inflammatoire disséminée de la substance blanche» renvoyant soit à une sclérose en plaques (SEP) du fait de l’immuno-électrophorèse des protéines du LCR (bandes oligoclonales) soit une forme pédiatrique d’encéphalomyélite aiguë disséminée (EAD).

Nouvelle hospitalisations au Centre hospitalier de Dax, puis hospitalisation au CHU de Bordeaux. Et nouveau traitement par corticoïdes et traitements symptomatiques.

La discussion médico-légale porte pour l’essentiel sur le diagnostic pouvant correspondre aux troubles présentés et sur la nature des liens pouvant ou non exister entre ces troubles et les deux injections vaccinales. C’est à ce niveau que les deux experts divergent.

 Pièce n°1:  «Une sclérose en plaques»

«Version» du Dr Larbi Benali, «expert judiciaire –Cour d’appel de Bordeaux, médecine légale Thanatologie et du Vivant. Dommages Corporel et Traumatologie Séquellaire. Anthropologie d’identification».

L’expert ne sort pas de l’alternative SEP/EAD.

«Au final, nous retiendrons que Marie-Océane Bourguignon a développé à partir d’une affection démyélinisante aiguë post-vaccinale une SEP qui apparaît comme une pathologie secondaire formée sur un substrat physiopathologique auto-immun vaccinatoire.»

L’expert fait aussi état des antécédents familiaux indiquant une vulnérabilité génétique avec une prédisposition immunitaire. Il cite des cas de diabète insulino-dépendant (de type 1) chez un grand-père, le père et un frère; un purpura rhumatoïde chez une cousine ainsi qu’une autre pathologie dysimmunitaire chez une cousine; une néoplasie digestive chez le père.

Conclusion:

«A ce jour, le diagnostic actuel le plus fort est celui de SEP dans les suites d’une affection démyélinisante aiguë post-vaccinale survenue possiblement sur un état antérieur latent dysimmunitaire rattachable à une prédisposition.» 

La démyélinisation est, comme l’explique sa fiche Wikipédia, la disparition ou la destruction de la gaine de myéline qui entoure et protège les fibres nerveuses. Elle entraîne notamment un ralentissement de la conduction des signaux nerveux, et se traduit par des affections au niveau des sensations, et provoque des troubles moteurs ou psychiques.

Dans ces conclusions médico-légales, l’expert dit encore que Marie-Océane «aurait très bien pu ne jamais décompenser cet état antérieur latent», mais aussi «qu’elle aurait pu décompenser le même type de désordre neurologique avec un autre type de vaccin que le Gardasil» et qu’elle «aurait pu décompenser sur ce mode de syndrome démyélinisant en étant exposé à d’autres stimuli».

Pièce n°2: «Décompensation immunitaire d’un état antérieur»

«Version» du Dr François Rouanet, «commis expert en spécialité neurologique, praticien hospitalier. CHU de Bordeaux».

Ce médecin diverge quant à la discussion sur la distinction entre SEP et EAD:

«La distinction de ces deux entités cliniques est un élément important de la discussion et notamment pour évaluer le rôle éventuel de la vaccination dans la genèse de la pathologie de Marie-Océane Bourguignon.»

Or selon lui:

«Il n’est pas possible de définir avec certitude s’il s’agit d’une SEP ou d’une EAD.»

Comme son confrère expert, il estime qu’il existe chez cette jeune femme «des antécédents familiaux indiquant une vulnérabilité génétique avec une prédisposition immunitaire».

Le Dr Rouanet revient sur les acquis et les incertitudes des campagnes de vaccination contre l’hépatite virale de type B et l’hypothèse récurrente quant à leurs hypothétiques conséquences démyélinisantes. Et il rappelle que l’on ne dispose pas ici (en dépit de nombreuses études scientifiques) d’un niveau de preuves suffisantes.

Au final, il estime qu’il n’existe «aucun élément scientifique en faveur de l’incrimination de Gardasil en lui-même comme facteur causal pour des pathologies inflammatoires démyélinisantes du système nerveux central».  En revanche, «la vaccination comme stimulateur de l’immunité a pu jouer un rôle dans le déclenchement d’une cascade dysimmunitaire et inflammatoire ayant pour substrat le système nerveux central, sur un état antérieur latent pouvant s’assimiler à une prédisposition pour ce type de pathologie».

Pour le Dr Rouanet, il n’est pas possible, «à partir des données de la littérature», de dire si en l’absence de vaccination Marie-Océane Bourguignon aurait ou non souffert d’une maladie inflammatoire du système nerveux central. C’est pourquoi il conclut à une «imputabilité médico-légale partielle».

Pièce n°3: «L’offre d’indemnisation faite à Sanofi-Pasteur MSD»

La «Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales de la région Aquitaine» a pris connaissance des conclusions divergentes des deux experts qu’elle avait commis. Le Dr Rouanet penche pour l’incertitude diagnostique quand le Dr Benali conclut à une forme pédiatrique d’EAD. Mais les deux concluent «de façon formelle» que les troubles neurologiques ont pour origine une «décompensation immunitaire d’un état antérieur secondaire à un processus vaccinatoire (…)». Et les deux experts ne peuvent «établir l’imputabilité directe du Gardasil».

La Commission observe qu’aujourd’hui Marie-Océane Bourguignon «ne présente pas de déficit neurologique ni d’impotence fonctionnelle» mais que «son périmètre de marche est limité à un kilomètre», qu’elle «prend des antalgiques mineurs pour des céphalées et des douleurs abdominales» et qu’elle «fait état de difficultés de concentration et de vertiges». La même Commission refuse de se prononcer sur le caractère défectueux ou non du vaccin en cause.

Elle observe aussi que l’information sur la possibilité d’un tel risque «n’a pas été portée à la connaissance de la patiente»: la notice du vaccin est vierge de toute information sur un possible risque d’inflammation du système nerveux central. Or ce risque, quoique exceptionnel, existait en 2010. Et ce risque s’est réalisé. La responsabilité du fabricant est donc engagée sur le fondement des articles 1386-1 et 1386-4 du code civil. Aucune faute ne peut être retenue contre le Dr Fabienne Chatelet qui a pratiqué les deux injections.

L’état antérieur (le «terrain génétique» de Marie-Océane Bourguignon) est tenu pour être à l’origine de 50% du dommage subi, les 50 % restants étant du fait du fabricant. 

Conclusions: la Commission estime qu’«il appartient à Sanofi-Pasteur MSD de l’indemniser du dommage qu’elle a subi et qu’elle impute aux deux injections de Gardasil». La société Marsch SA, assureur de Sanofi-Pasteur, doit adresser dans les quatre mois une offre d’indemnisation à hauteur de 50% du préjudice.

C’est sur cette base que la justice pénale vient d’être saisie. La médiatisation de l’affaire fait que de nouvelles plaintes sont annoncées correspondant à de nouvelles maladies rares. Egalement visée par l’action au pénal de Me Coubris, le Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

En France, depuis sa mise sur le marché, plus de 5 millions de doses du vaccin Gardasil ont été utilisées. Sur cette période, 435 cas d’effets indésirables graves dont 135 de maladies auto-immunes incluant 15 cas de SEP ont été rapportés au réseau national des CRPV (centres régionaux de pharmacovigilance) et à Sanofi-Pasteur MSD. 

Pour autant, l’ANSM explique que les données de la littérature internationale et française ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes ni plus particulièrement de SEP après une vaccination par Gardasil.

Jean-Yves Nau

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A votre santé! – Slate.fr

Savons-nous toute la vérité sur les édulcorants ?

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Certains sont-ils plus dangereux que d’autres ?

Si je vous dis : aspartame, agave, stévia, savez-vous faire la différence ?

En France et dans le monde nous consommons trop de sucres !

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande la consommation maximale de 50g de sucres/jour.

Le sucre est présent dans l’alimentation industrielle, qu’il soit visible ou caché !

Stévia et sirop d’agave sont des sucres naturels donc il n’y a pas de danger à en consommer.

Par contre les édulcorants qui sont sans calories ne permettent pas de contrôler le poids. Ce n’est pas parce que l’on consomme des produits édulcorés que l’on ne grossit pas !

7 études ont montré l’association entre une forte consommation d’édulcorants avec prise de poids, obésité, syndrome métabolique (pré-diabète) et diabète.

Une étude française récente réalisée sur 66 000 femmes suivis pendant plus de 10 ans a permis de montrer qu’il y avait plus de cas de diabète chez les femmes qui consomment au moins 1 canette par jour de boisson sucrée mais aussi chez celles qui consomment 2 canettes édulcorées soit 600ml/jour.

Le cerveau n’est pas illusionné par les édulcorants.

Voilà peut-être une étude qui va dans le sens des députés français qui souhaitent taxer les édulcorants.

Conclusion des chercheurs: il ne faut pas croire que les édulcorants, appréciés pour leur pauvreté calorique, bernent le cerveau.

La sensation de récompense est attribuée aux sucres, et seulement à eux. Et elle manque lorsque l’on consomme des édulcorants artificiels. Ce qui peut entraîner un comportement de surconsommation de sucre en réaction. Donc l’inverse de l’objectif espéré au départ. Ce qui expliquerait aussi que l’épidémie d’obésité se soit poursuivie après l’introduction des boissons light sur le marché.

Le plaisir que l’on tire de la consommation des boissons sucrées est lié pour une grande part à l’énergie qu’elles apportent. Les édulcorants, n’apportent pas cette énergie, n’apportent pas le plaisir qui va avec et ne leurrent pas le cerveau. Donc les personnes qui consomment des boissons light ressentent souvent un besoin de sucre ou d’énergie.

Pour le cerveau, le goût sucré c’est des calories que ce soit du vrai ou du faux sucre !

Donc mieux vaut alléger sa consommation de à 10 morceaux de sucre/jour (en comptant les sucres cachés) afin de conserver du plaisir ou doser sa consommation d’édulcorants à 40 mg/kg de poids/jour !

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A propos de l’auteur : Marie-Christine Robert

Diététicienne-nutritionniste depuis 1995, j’ai toujours été fascinée par le lien entre l’alimentation et la santé. Pour moi, de l’équilibre de la nourriture dépend l’équilibre du corps et de la tête. Si ces quelques lignes attisent votre attention, retrouvez-moi sur mon site www.dieteticien-27.com. Au plaisir Marie-Christine ROBERT

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Regimes alimentaires

Il faut cesser de serrer les mains, cela transmet trop de bactéries

Au moment où les antibiotiques sont de moins en moins efficaces et font craindre un retour des épidémies infectieuses du passé, la première des choses à faire serait peut-être de cesser de nous serrer les mains. Le site The Atlantic, qui s’appuie sur une étude très sérieuse du Journal Of Hospital Infection, recommande de se saluer dorénavant en se touchant les poings. Cela sauverait des vies.

L’origine du contact entre les poings, devenu populaire aujourd’hui parmi les jeunes, n’est pas claire. Certains évoquent des habitudes de sportifs pour éviter de se faire endommager les phalanges dans des poignées de mains trop viriles, d’autres y voient plutôt une pratique de gangs et de bandes pour affirmer leur solidarité et la force de leurs poings.

80% des personnes ont encore des bactéries dangereuses après s’être lavées les mains

Peu importe, se serrer la main appartiendrait à une époque révolue, quand il fallait vérifier que la main de la personne rencontrée ne tenait pas un poignard ou une épée. C’est en tout cas devenu dangereux pour notre santé et une équipe de recherche médicale de West Virginia University l’affirme dans The Journal of Hospital Infection. Elle écrit que «jusqu’à 80% des individus conservent, après s’être lavés les mains, sur leurs doigts et dans la paume des bactéries susceptibles de transmettre des maladies».

L’équipe de chercheurs dirigée par Tom McClellan a mesuré que se serrer la main expose 3 fois plus de surface de peau que le contact des poings et dure près de trois fois plus longtemps. «Nous en déduisons que se toucher les poings est dans un hôpital une alternative efficace au fait de se serrer les mains. Cela peut conduire à une diminution de la transmission des bactéries et améliorer la santé et la sécurité des patients et du personnel».

Dans la même logique, les poignées de portes ont jusqu’à cinq fois plus de bactéries que les portes que l’on pousse. C’est pour cela que les poignées de portes disparaissent des hôpitaux.

Pour en revenir au contact des mains, passer au salut via les poings fermés est à recommander aussi en-dehors des hôpitaux. Mais cela s’annonce assez compliqué sur le plan social. Refuser de serrer une main est un manque de respect et de politesse. Mais nous n’aurons bientôt peut-être plus vraiment le choix.

Il y a seulement quelques jours, à l’occasion de la Journée européenne de la sensibilisation aux antibiotiques, des chercheurs britanniques ont fait part de leurs grandes craintes dans un éditorial publié dans The Lancet Infectious Diseases. L’apparition de bactéries multirésistantes pourrait conduire à l’annihilation de nombreux progrès médicaux réalisés depuis un siècle. Et ces bactéries se trouvent parfois aux creux de nos mains.

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Le sommeil, plus actif que le Prozac pour lutter contre la dépression?

Alors que la dépression concerne plus de 350 millions de personnes dans le monde selon les données de l’OMS, les recherches d’un laboratoire américain sur ce trouble mental pourraient bien aboutir au traitement, «le plus efficace depuis l’introduction du Prozac en 1987», rapporte le New York Times. Et ça passe par le traitement de l’insomnie.

Les personnes dépressives sont en général sujettes à l’insomnie. En 2012, le Figaro Santé notait, qu’entre insomnie et dépression, «plus qu’un lien de cause à effet, il s’agirait d’une association, d’une comorbidité».

Par exemple aux Etats-Unis, la dépression touche 18 millions de personnes chaque année, et plus de la moitié d’entre elles ont des insomnies, rapporte le NYT. En France, près de 9 millions de personnes ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie, selon des chiffres de l’INPES de 2005. On ne sait pas combien d’entre eux sont insomniaques. En revanche, de manière plus générale, selon le Figaro, un Français sur cinq souffre d’insomnie chronique, dont 9% d’insomnie sévère.

L’idée est simple:

«Soigner des personnes dépressives de leur insomnie pourrait doubler leur chance de guérir complètement.»

Le Dr Colleen E.Carney, l’auteure du rapport présentant les premiers résultats d’une série de quatre études, explique sur son blog:

«Améliorer le sommeil chez les personnes atteintes de dépression produit de bien meilleurs taux de guérison de la dépression que notre approche actuelle de la dépression qui consiste à ne traiter que la dépression, nos résultats pourraient donc améliorer concrètement le traitement de la dépression.»

La thérapie utilisée par Carney s’appelle la Cognitive behavioral therapy for insomnia (thérapie cognitive et comportementale pour l’insomnie). Elle consiste à apprendre aux patients à respecter un horaire fixe de lever, à sortir de leur lit pendant les périodes d’éveil, éviter des activités comme manger, lire ou regarder la télévision dans son lit, et éliminer les siestes pendant la journée.

Et les premiers résultats sont probants:

«87% des patients qui ont résolu leur insomnie en quatre sessions de “talk therapy”, à raison de deux par semaine, ont aussi vu les symptômes de la dépression disparaître après 8 semaines de traitement, que ce soit avec des antidépresseurs ou un placebo, soit à peu près deux fois la proportion de ceux qui n’ont pas réussi à venir à bout de leur insomnie.»  

Pour l’instant pourtant ces conclusions sont à relativiser, puisque l’enquête du Dr Carney n’a été menée que sur 66 patients. Il va donc falloir attendre les résultats des autres équipes de scientifiques (Stanford, Duke et l’université de Pittsburgh) pour avoir une idée plus précise de l’efficacité réelle du dispositif.

Pour patienter, il y a toujours les pâtisseries qui semblent être assez efficaces. 

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