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Un nouveau modèle pour prédire la propagation des épidémies

Lors de l’épidémie de grippe H1N1, partie du Mexique, les autorités sanitaires n’avaient pu que surveiller les cas et émettre des recommandations aux voyageurs pour juguler la propagation de la maladie. Les schémas de prédictions alors utilisés avaient été dépassés par le monde moderne, globalisé et mobile.

Le monde a changé, la façon dont les épidémies se propagent a été littéralement bouleversée. Dirk Brockmann, spécialiste de la physique théorique, a mis au point un nouveau schéma de prédiction radicalement différent de ce qui était jusqu’ici disponible, rapporte Co.Exist. Au lieu de se fonder sur les distances géographiques et autres barrières physiques (montagnes, mers, déserts et cours d’eau), le modèle ne prend plus en compte que les «distances effectives» induites par les nouveaux moyens de communication.

Pour faire simple, explique Upi.com, ce ne sont plus les kilomètres entre les villes qui comptent, mais leurs aéroports. Le transport aérien rapproche les métropoles sans commune mesure, et Paris, New York et Pékin sont désormais plus proches les unes des autres que Lyon de Nantes. Plus le flux de voyageurs est important entre deux villes, plus la «distance effective» entre ces villes est courte. L’idée de cette théorie est venue à Brockmann quand un de ses étudiants lui a expliqué que, quelque soit le moyen de transport qu’il empruntait (et donc l’itinéraire suivi), il mettait le même temps pour aller de chez lui à l’université.

«Voila où est-ce que ça a commencé. Dans ce monde moderne si connecté, les distances conventionnelles ne veulent plus rien dire

Afin de comprendre et démontrer comment les distances effectives peuvent influer sur la façon dont une épidémie (ou un réseau social, une espèce invasive, une mode…) se répand, Brockmann et ses collègues ont étudié trois ans de données de trafic aérien.

Dans un article publié le 12 décembre 2013 sur Science, Brockmann et Dirk Heblings présentent une compilation de ces recherches, qui montre que la propagation erratique et embrouillée d’une maladie est en fait un modèle simple et constant se propageant en vagues concentriques partant des foyers d’infection primaire puis secondaires, et entièrement fondé sur les distances effectives. Les distances géographiques n’ont plus d’importance. La théorie a été prouvée en comparant les résultats obtenus et la diffusion des épidémies de Sras et de grippe H1N1. Les essais ont aussi démontré que la prédiction de l’apparition des premiers cas dans une ville était plus précise qu’annoncé.

Un des énormes avantages de ce nouveau modèle de prévision est qu’on n’a pas besoin de connaître le mode de propagation de l’épidémie pour savoir où elle va frapper d’abord.

«Si vous jetez un caillou dans l’eau, explique Brockmann, vous allez observer des ondes concentriques. Si vous jetez un plus gros caillou dans l’eau, vous aurez toujours ces ondes concentriques. Si vous jetez un caillou dans du miel, ou dans un autre liquide, vous aurez encore ces ondes, qui se propageront moins vite, mais elles seront toujours concentriques.»

Mais cette découverte n’a pas amené que des bonnes nouvelles. Si jadis on pouvait mettre une ville en quarantaine et circonscrire une épidémie à une région bien délimitée, c’est devenu impossible aujourd’hui. Quelles seraient les conséquences s’il fallait isoler une ville telle que Paris du reste du monde?

L’avocat

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Je vais vous parler aujourd’hui d’un fruit merveilleux pour la santé et qui ne mérite pas la mauvaise réputation qu’on lui fait parfois.

L’avocat est le fruit de l’avocatier (Persea americana), un arbre de la famille des Lauraceae, originaire d’Amérique centrale et du Sud. Il a une chair tendre comme du beurre. Ce sont les Espagnols, après la Conquête, qui ont fait connaître l’avocat aux Européens, puis aux Antillais.

Pendant des siècles, ce fruit est resté l’apanage de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie. Au 20ème siècle, les Américains, grâce à des cultures à grande échelle, permirent sa démocratisation.

Aujourd’hui, on trouve des cultures d’avocatiers partout en Amérique du Sud et centrale, en Afrique, en Océanie, aux Etats-Unis, dans l’Europe du sud.

Pendant des siècles, les conquérants espagnols extrayaient du noyau de l’avocat un liquide laiteux qui devenait rouge une fois exposé à l’air. Ils en tiraient une encre indélébile qui a servi à rédiger de nombreux documents officiels qui sont aujourd’hui conservés dans les archives de la ville de Popayàn, en Colombie.

Aujourd’hui, on tire de la pulpe une huile que l’on utilise dans les massages et en cosmétologie.

On peut consommer ce fruit ou ce légume salé ou sucré mais il ne se cuit pas car il devient alors amer. Sa chair s’oxydant facilement, il est conseillé d’utiliser des ustensiles en acier inoxydable pour le manipuler et si l’on doit attendre avant de le servir, de l’arroser de jus de citron ou de vinaigre.

Dans certains pays comme le Brésil, Java, HawaÏ, on le consomme volontiers sucré, mélangé à d’autres fruits, des crèmes glacées, du rhum…

Nous trouvons les avocats généralement sur le marché, verts. Il est conseillé alors de les faire mûrir enfermés dans du papier brun et gardés à température de la pièce. Une pomme à proximité, accélèrera son mûrissement (en dégageant de l’éthylène).

On peut aussi les congeler une fois pelé, coupé, arrosé de jus de citron.

C’est un des meilleurs aliments qui soient, pour tous !

Il est dommage que bien des personnes évitent de le consommer à cause de sa teneur en matières grasses relativement élevée (20 %) et les 135 calories qu’il fournit en moyenne. Cette matière grasse est principalement de l’acide oléique, acide gras essentiel qui confère à l’huile d’olive son rôle protecteur sur le système cardiovasculaire. Une étude a démontré qu’une consommation régulière d’avocat contribue à faire baisser le « mauvais » cholestérol et a fait augmenter le bon cholestérol de 11 %. L’acide oléique, de plus, agit sur la partie du cerveau qui génère le sentiment de satiété et c’est un plus quand on veut faire attention à son équilibre alimentaire !

L’avocat est un fruit béni des dieux :

–        Il renferme presque toutes les vitamines B (vit. B1, B2, B3, B5, B6, B9)

Il est très riche en folate (vitamine B9), une vitamine qui participe à la fabrication de toutes les cellules du corps y compris les globules rouges, diminue le risque de maladie congénitale chez le nouveau-né. Donc, si vous attendez un enfant ou vous préparez à tomber enceinte, n’hésitez pas, consommez de l’avocat régulièrement ! De plus, la richesse en folate vous protège du risque de problèmes cardiaques ! Si vous fumez, si vous êtes en surpoids, si vous avez des antécédents dans votre famille de problèmes cardiaques, alors la consommation d’avocat pourrait bien vous aider à garder votre cœur en bonne santé

–        Il est une grande source de zinc qui participe aux réactions immunitaires, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies, à la synthèse, dans le pancréas, de l’insuline

–        Il est riche en lutéine, un caroténoïde qui entre dans la composition de la rétine et participe à la prévention de la cataracte et contient aussi de la zéaxanthine, du bêta carotène et de la vitamine E

–        Il contient de la lécithine, élément qui participe à l’organisation cérébrale du geste et à la transmission de l’influx nerveux au niveau du muscle

–        Il est un concentré d’antioxydants, ces composés qui protègent les cellules de notre corps contre les radicaux libres : des tannins (proantocyanidines) qui protègent les globules rouges et les lipides sanguins du stress oxydatif

–        Il est une source importante de vitamine K. Cette vitamine est indispensable à la fabrication de protéines nécessaires à la coagulation sanguine et à la formation des os

–        Les minéraux qu’il contient (potassium, calcium, magnésium, phosphore) lui confèrent des propriétés alcalines

–        Des substances bactéricides qui participent à l’entretien de notre système intestinal

–        Il a un fort taux de glutathion, composé soufré qui permet de par son pouvoir détoxinant, un fonctionnement hépatique optimal

–        Il renferme 6,8 g de fibres solubles et insolubles, ce qui permet un ralentissement de la dégradation des glucides et qui permet un sentiment de satiété plus rapide. Les fibres solubles contribuent à la prévention du cancer du côlon, des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2. Les fibres insolubles elles, ont la capacité de prévenir la constipation en augmentant le volume des selles

–        Il a une teneur record en D-mannoheptulose, molécule qui permet de freiner la croissance et la prolifération des cellules cancéreuses

Cette liste n’est pas même exhaustive, c’est dire !

Je ne pourrai que recommander aux sportifs d’incorporer ce fruit dans leur alimentation. Il permet tous les efforts et après l’effort, sa teneur importante en minéraux leur permettra de neutraliser les déchets acides produits par l’activité physique.

Que vaut une « portion » d’avocat?
Poids/volume Avocat cru, 100 g, ½ fruit
Calories 161
Protéines 2,0 g
Glucides 8,6 g
Lipides 14,7 g
-saturés 2,1 g
-monoinsaturés 9,9 g
-polyinsaturés 1,8 g
   -oméga-3* 0,1 g
Cholestérol 0 mg
Fibres alimentaires 6,7 g

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.
* EPA, DHA et acide alpha-linolénique

clo13

A propos de l’auteur : Claudine Soulat

Je suis naturopathe et en tant que telle, je considère l’alimentation, la gestion du stress, l’hydrothérapie et l’exercice physique comme des fondamentaux. J’aide la personne en difficulté à comprendre son état,à chercher l’origine de ses maux (la compréhension de son mal-être est déjà un grand pas vers la guérison) ; je lui conseille des règles d’hygiène vitale pour acquérir ou optimiser la force vitale qui est en chacun de nous et qui permet à l’auto-guérison de faire son oeuvre. En complément, je pratique le massage ayurvédique, la réflexologie thaïe, la lympho-énergie (relance lymphatique) et le reiki pour l’énergie.

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Regimes alimentaires

Le bicarbonate de sodium, intérêt et limites.

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Auréolé d’un grand nombre de vertus dans la cuisine (aération des pâtes, nettoyage des plats…) et ingrédient de base de bon nombre de   »recettes de grand-mères », le bicarbonate de sodium/soude(NaHCO3), est aussi utilisé par certains sportifs pour améliorer leurs performances. Sans être un produit dopant, on peut se poser la question du bien-fondé d’une consommation supplémentaire en bicarbonate de sodium. Cette démarche est à la limite de l’alimentation et se rapproche plus d’une supplémentation médicale.

Mais quel intérêt pour le sportif ? et surtout pour quel sportif ?

Le bicarbonate permet de tamponner l’organisme, donc de limiter l’accumulation de déchets acides au niveau du sang et du tissu (lactate et acide lactique, produit durant le métabolisme anaérobie). Il n’a donc aucun intérêt sur les efforts de longue durée (800m, 1000m, marathon…), mais permet d’améliorer la tolérance lactique du muscle durant les efforts de moyenne durée et forte intensité, ou durant les exercices fractionnés (tennis, natation, sport de combat, relais, 400m…)

Son utilisation n’est pourtant pas anodine ! Il ne faut absolument pas en consommer en cas de pathologie cardiaque ou rénale (qui impose une diminution des apports en sodium). Un excès d’apport, ou un apport trop concentré peut engendrer des troubles gastriques et intestinaux (nausées, diarrhées…). Il favorise aussi grandement l’absorption du calcium et sa fixation sur les reins, il faut donc exclure produits laitiers et compléments calciques avant et après l’absorption de bicarbonate

Dosage : 0.2g à 0.3g par Kg de masse corporelle

Dilution : au minimum dans 1 litre d’eau, l’utilisation de sirop édulcoré ou de jus de fruit permet une meilleur palatabilité (saveur, gout odeur)

Prise : 2h avant l’effort, prendre au moins 45min pour consommer la boisson. Ne surtout pas consommer de produits laitiers et/ou suppléments calciques, 2h avant et 4h après l’ingestion de bicarbonate. Surtout continuer à bien s’hydrater pendant et après l’effort le bicarbonate n’en dispense pas.

Ce type de   »boisson » est intéressante pour préparer une compétition, ou un entrainement particulièrement intense. Cependant aucune étude n’existe sur l’impact, que cela peut avoir sur notre santé, d’une consommation fréquente et répétée de bicarbonate. Il est donc préférable d’en consommer de façon ponctuelle.

I-diet

A propos de l’auteur : Ivan Navarro Lobjeois

Je suis partisan d’une approche comportemental de l’alimentation, savoir ce que je mange et surtout pourquoi je le mange, ré-éduquer ne jamais imposer un comportement alimentaire.

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Regimes alimentaires

L’hypertrophie bénigne de la prostate, c’est vraiment bénin

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est une affection dont le diagnostic ne pose aucun problème particulier. Selon la Haute autorité de la Santé, «l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est un état de la nature plus qu’une pathologie. Elle se définit anatomiquement par une augmentation de la taille de la prostate non due à un cancer, et histologiquement par une hyperplasie de la zone transitionnelle de la prostate» généralement observée qhez l’homme de plus de 50 ans.

Sa principale conséquence clinique consiste en une gêne à la vidange vésicale. Les symptômes (on parle ici de «troubles urinaires du bas appareil») retentissent de façon variable sur la qualité de vie. Ce sont ces inconvénients qui motivent généralement la demande de traitement. 

Selon la Haute Autorité de Santé, la proportion des hommes souffrant de cette «pathologie très fréquente» et présentant de tels troubles (moyens ou sévères) est respectivement estimée à:

  • 8% pour les hommes de 60 ans-69 ans
  • 15% pour les hommes de 70 ans-79 ans
  • 27% pour les hommes de 80 ans-89 ans

Les complications potentielles de l’HBP sont la rétention aiguë d’urine, la rétention chronique avec mictions par regorgement, l’apparition de calculs vésicaux, de diverticules vésicaux ou d’une insuffisance rénale.

Au départ, le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate est médicamenteux: alpha-bloquants, médicaments inhibiteurs de la 5-alpha-réductase (ou médicaments «érectiles» comme le Cialis) et phytothérapie. Parmi les effets secondaires, on peut observer des vertiges et des hypotensions orthostatiques (la fameuse «chute de tension» quand on se lève trop brusquement).  

Le traitement chirurgical est proposé en cas d’efficacité jugée insuffisante par le patient du traitement par médicaments. La «résection endoscopique de prostate» demeure l’intervention de référence et la procédure la plus pratiquée en France. C’est une intervention parfaitement codifiée dont les effets secondaires sont le plus souvent bien supportés.


A votre santé! – Slate.fr

Futures mères, pensez à votre enfant: ne vous reposez pas totalement

Vous êtes enceinte? Vingt minutes d’exercice modéré. Et ce trois fois par semaine. Voilà qui permettra d’«améliorer le développement du cerveau du fœtus».

Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs de l’université de Montréal et du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. Ils ont présenté le fruit de leur travail dans le cadre du colloque Neuroscience 2013 organisé à San Diego.

«Nos recherches indiquent que l’exercice pendant la grossesse améliore le développement du cerveau du fœtus», explique le professeur Dave Ellemberg, qui a dirigé l’étude également conduite par le Pr Daniel Curnier et Elise Labonté-LeMoyne.

Des recherches sur des animaux avaient déjà donné des résultats analogues, mais c’est selon eux le premier essai clinique aléatoire réalisé avec des humains. Le but? Mesurer objectivement l’effet direct de l’exercice pendant la grossesse sur le développement cérébral du fœtus.

«Nous espérons que ces résultats orienteront les interventions de santé publique et la recherche sur la plasticité du cerveau, précisent les chercheurs. Nous avons bon espoir que cette découverte incitera les femmes à changer leurs habitudes, puisque le simple fait de faire de l’exercice pendant la grossesse pourrait changer l’avenir de leur enfant.»

Non à la sédentarité

Les femmes enceintes changeront-elles «leurs habitudes»? Il n’y a pas si longtemps, la grande majorité des gynécologues-obstétriciens conseillaient aux femmes attendant un enfant de tout mettre en œuvre pour se ménager et se reposer le plus possible pendant leur grossesse.

Puis on a commencé à comprendre que l’inactivité pouvait souvent être une source de préoccupation pour la santé, un état générateur d’inquiétudes.

«La sédentarité accroît le risque de complications pendant la grossesse, et le fait d’être active peut favoriser le rétablissement après l’accouchement, rendre la grossesse plus confortable et réduire le risque d’obésité chez l’enfant, résume le Pr Curnier. Comme on sait que l’exercice est bon pour le cerveau adulte, nous avons émis l’hypothèse que le niveau d’activité de la mère pourrait également avoir un effet bénéfique sur le cerveau de l’enfant à naître.»

Comment vérifier la justesse d’une telle hypothèse? Les chercheurs de Montréal ont réparti en deux groupes, de manière aléatoire, des femmes qui commençaient le deuxième trimestre de leur grossesse: un groupe de femmes actives et un autre de femmes sédentaires. Les premières étaient volontaires pour faire au moins vingt minutes d’exercice mobilisant leur fonction cardiovasculaire avec une intensité modérée (l’exercice devait les amener à être légèrement essoufflées). Et ce trois fois par semaine. A l’inverse les femmes du groupe sédentaire ne pratiquaient aucun exercice.

Peu après la naissance (entre huit et douze jours après) les chercheurs ont évalué l’activité électrique du cerveau des nouveau-nés grâce à l’électroencéphalographie. «Nous avons placé 124 électrodes souples sur la tête de chaque bébé, puis avons attendu qu’il s’endorme dans les bras de sa mère. Nous avons ensuite mesuré la mémoire auditive en évaluant la réaction inconsciente du cerveau à des sons répétés ou à des sons nouveaux», explique Elise Labonté-LeMoyne.

Les résultats de l’équipe montrent que le système d’activation cérébrale est plus mature chez les bébés dont la mère a été physiquement active pendant la grossesse. Ceci laisse entendre que les cerveaux de ces bébés se sont développés plus rapidement que ceux des autres.

Grossesses non pathologiques

Cette étude n’est pas finie: les chercheurs la poursuivent pour évaluer les différences qui pourront exister dans un an chez les enfants des deux groupes. Différences dans le développement cognitif, de la motricité et du langage. Ils nous diront alors si les écarts neurologiques observés dans les jours suivant la naissance se maintiennent au fil du temps, s’ils diminuent ou s’ils augmentent. En attendant, ils estiment que leurs résultats doivent être diffusés auprès des femmes enceintes et des professionnels de santé qui les suivent durant leur grossesse.

Sans doute toutes les femmes enceintes ne sont-elles pas concernées au premier chef. L’état de certaines justifie pleinement le repos, voire le repos absolu en position allongée. Pour autant les résultats venus de Montréal viennent nous rappeler que la grossesse ne doit pas être médicalisée à outrance et qu’elle ne saurait être considérée comme un état pathologique.

J.-Y.N.

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A votre santé! – Slate.fr

Le Téléthon dans les impasses de la génétique

L’entretien accordé il y a quelques jours à Libération par Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’opération Téléthon, témoigne de l’embarras croissant des responsables de cette manifestation, une entreprise annuelle et atypique dans le paysage caritatif national.

Un embarras qui tient à la distorsion grandissante entre les espoirs affichés et les sommes recueillies d’une part, et les réalisations thérapeutiques concrètes issues des recherches financées par l’argent de la charité publique de l’autre.

Sur la sellette: la thérapie génique. Ce qui était un eldorado il y a une vingtaine d’années s’est progressivement dissipé dans les sables de la réalité. Si le décryptage des gènes humains continue de faire de considérables progrès, la correction, via les gènes, des pathologies apparaît comme une entreprise d’une extraordinaire complexité. Ce constat commence également à valoir pour les cellules souches, cet autre eldorado en souffrance.

C’est à cette réalité que sont confrontés les responsables du Téléthon. Et c’est à cette impasse qu’ils devront durablement faire face s’ils ne font pas le choix de modifier leur stratégie.

Un pari consubstantiel à la manifestation

Le pari sur la recherche en génétique est consubstantiel de la déclinaison française du Téléthon, qui a vu le jour en 1987 alors que l’on venait de découvrir le gène responsable de la myopathie de Duchenne. Depuis un quart de siècle, elle accompagne, se nourrit et aide pour partie au financement des avancées de la recherche en génétique appliquée, pour l’essentiel dans le domaine des myopathies.

Dans la livraison d’octobre du mensuel spécialisé franco-québécois Médecine/Sciences, le généticien Bertrand Jordan fournit un témoignage précieux, rappelant le pari fait il y a plus de vingt ans avec Bernard Barataud, alors président hyperactif de l’Association française contre les myopathies (AFM). Le Pr Jordan se souvient de «sa gêne devant la manière dont l’AFM faisait de la thérapie génique son principal cheval de bataille».

«Comme l’écrivait en 2011 le New York Times, la thérapie génique est « une technique qui a presque systématiquement échoué pendant vingt ans », écrit Bertrand Jordan. Rétrospectivement, il est clair que des impératifs médiatiques et commerciaux ont joué un grand rôle dans cette précipitation néfaste».

Il observe toutefois qu’ici ou là, quelques timides espoirs peuvent être raisonnablement nourris. L’erreur serait  de se servir des quelques essais cliniques encore en cours pour persévérer dans un enthousiasme qui n’est décidément plus de mise.

Affichage volontariste et volontiers scientiste

C’est à cette difficulté fondamentale que sont confrontés les propriétaires de la marque Téléthon et, incidemment, les diffuseurs de la manifestation. Vont-ils persévérer dans cet affichage volontariste et volontiers scientiste? Vont-ils au contraire infléchir leur action vers une aide concrète aux jeunes malades myopathes, voire à d’autres également victimes d’affections génétiques?

Dans son entretien à Libération, Laurence Tiennot-Herment justifie le choix de consacrer une fraction des sommes recueillies au financement des travaux de thérapie génique tout en reconnaissant que la recherche en génétique moléculaire peine à mettre au point des traitements efficaces.

Elle souligne que «les avancées sont continuelles» et annonce que «cette année seront présents sur le plateau du Téléthon des malades qui ont été inclus dans des essais de thérapie génique». Depuis onze ans, soixante enfants ont été inclus dans de tels essais.

Laurence Tiennot-Herment souligne les difficultés et les lenteurs de ces essais et justifie ainsi la construction de l’entité Généthon Bioprod «pour aller le plus vite possible sur la mise sur le marché». Cette entreprise a le statut d’industrie pharmaceutique et son plan stratégique prévoit pour 2017 la production de son premier médicament sur un gène que l’on espère actif dans le traitement d’un déficit immunitaire. Les géants de l’industrie pharmaceutique, eux, ne manifestent plus guère leur intérêt pour ce secteur de développement.

Il ne peut pas ne pas générer des critiques

Au final, dans la tempête économique, le Téléthon reste un monument caritatif tricolore et identitaire, qu’on y voie une manifestation morbide ou, comme le généticien Axel Kahn, «une fête populaire et pas populiste». Mais cette entreprise privée de spectacle diffusée pendant deux jours sur France Télévisons ne peut pas ne pas générer des critiques.

Le temps n’est plus, comme l’avait fait l’homme d’affaires Pierre Bergé en 2009, à s’attaquer violemment à une manifestation qui «parasite la générosité des Français». Il n’est plus, comme l’avaient fait ensuite quelques extrémistes catholiques, à en appeler au boycott de cette manifestation, au motif que des recherches ainsi financées sont menées sur des cellules issues d’embryons humains détruits à cette fin. Mais il est toujours à s’interroger sur la capacité de ses propriétaires à optimiser la gestion des sommes récoltées.

Jean-Yves Nau

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L’ONU demande de cesser de poursuivre les séropositifs en justice

L’ONUSida, le programme des Nations unies qui lutte contre la propagation du virus du sida lance cette semaine une campagne zéro discrimination avec en ligne de mire l’élimination de la stigmatisation, des lois et des pratiques punitives.  

Dans le rapport 2013 de l’ONUSida), on relève que 63 pays disposent d’au moins une juridiction qui autorise à poursuivre en justice les personnes séropositives sous certaines conditions. Dans les cas où le porteur du virus ne prévient pas son partenaire et qu’il lui transmet le virus, il encourt des poursuites criminelles, même si un préservatif a été utilisé. Le New Scientist rappelle qu’aujourd’hui 76 pays criminalisent les relations avec les personnes de même sexe et que dans ces pays un malade sur sept ne bénéficie pas de soins de santé.

Sur Slate.com, Joshua Keating explique que ces lois et ce genre de persécutions vont à l’encontre de la lutte contre la pandémie du virus puisqu’elles engendrent un climat de peur et découragent les séropositifs à chercher un traitement.

Certains pays ont commencé à réviser leurs lois, ou à les suspendre leur application comme par exemple le Danemark. En 2011, le royaume a annoncé qu’il suspendait l’application de l’article 252 de son code pénal qui punissait le fait de courir le risque de transmettre le virus du sida.

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Les pères aussi ont leur rôle à jouer pour faire des bébés en bonne santé

«Hommes et femmes contribuent de façon égale à la reproduction.» Voilà ce que l’on peut lire dans un article publié par le journal Gender and Society sur la façon dont le rôle des hommes dans la fabrication des bébés a été culturellement diminué.

C’est une phrase douloureusement évidente, qui pourtant supporte encore la répétition, tant nous sommes obbsédés par la santé et le comportement des femmes avant la conception et pendant la grossesse. Par exemple, l’article le plus partagé du site du New York Times au moment où je tape ces lignes traite de comment l’alimentation des femmes peut affecter le bébé qu’elles portent. Alors qu’on mentionne à peine comment les comportements masculins peuvent affecter la qualité du sperme.

L’étude, intitulée «Plus ou moins plutôt qu’égaux: comment les hommes influent sur l’équation reproductive», constate que depuis 2004 le Centre pour le contrôle des maladies et la prévention (CDC) a recommandé aux personnes des deux sexes qui envisagent d’avoir un enfant de surveiller leur santé de plus près –mais en pratique, cette recommandation est généralement adressée aux seules femmes, qui se voient maintenant conseillées d’envisager leur grossesse sur douze mois. Cela signifie ne plus boire d’alcool et prendre des vitamines prénatales avant même d’avoir conçu.

Une étude encore récente a démontré que le comportement des hommes avant la conception a un impact. D’après le CDC, le tabac et la consommation excessive d’alcool peuvent endommager l’ADN des spermatozoïdes, et on commence à peine à comprendre comment l’âge du père peut affecter sa progéniture. La seule situation où la santé pré-conceptionnelle des hommes est examinée, pointent les auteurs, est en cas de don à une banque de sperme, où la semence masculine est scrutée comme nulle part ailleurs.

Les auteurs de l’étude, Rene Almeling (Yale) et Miranda Waggoner (Princeton), arguent que l’hyper-attention portée au corps des femmes avant et pendant la reproduction a mené à un manque de recherches sur la contribution masculine à la conception. Il devrait y avoir plus de recherches sur le comportement des hommes avant la conception, mais sur un plan plus individuel, les médecins devraient demander à leurs patients masculins s’ils envisagent d’avoir des enfants, de la même façon qu’on le demande aux femmes lors de leur visite annuelle chez le gynécologue. Au niveau des polices d’assurance, Almeling et Waggoner suggère que la loi sur l’assurance maladie puisse rembourser des visites pré-conception aux hommes, comme cela se fait actuellement pour les femmes.

Il y a beaucoup de choses qu’on ignore concernant l’épigénétique deshommes et des femmes et je ne suggère certainement pas qu’on accable les hommes de l’obsession du comportement adéquat qu’on a malheureusement à l’endroit des femmes. Je pense que beaucoup d’hommes peuvent appliquer et même apprécier ce conseil. Après tout, les papas aussi veulent des bébés en bonne santé.

Jessica Grose

Traduit par Alice Bru

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Regardez les maladies du XXe siècle disparaître après l’introduction des vaccins

Si la polio, la rougeole et la diphtérie ont été pratiquement éradiquées des pays développés, c’est grâce à l’introduction de leurs vaccins respectifs. On s’en doutait, mais l’université de Pittsburg, dans une étude publiée le 28 novembre 2013 via le New England Journal of Medicine, a apporté un indice de taille: la visualisation de tous les cas recensés aux Etats-Unis depuis plus d’un siècle.

La base de données sur laquelle est basée cette étude, baptisée «Project Tycho», a été placée en libre accès la même journée, «pour aider à combattre les maladies contagieuses mortelles», selon le communiqué de presse annonçant la nouvelle. Ces travaux ont été résumés le 2 décembre sur le site d’un des National Institutes for Health (NIH), organismes publics de recherche étasuniens qui ont contribué au financement de l’étude.

L’exhaustivité du Project Tycho, qui a numérisé à la main tous les rapports mensuels de maladies à déclaration obligatoire des Etats-Unis depuis 1888, a permis aux chercheurs de visualiser l’évolution de 56 maladies infectieuses différentes au cours du siècle, dont huit épidémies en particulier: variole, poliomyélite, rougeole, rubéole, oreillons, hépatite A, diphtérie et coqueluche, huit infections pour lesquelles un vaccin a été trouvé. Pour chacune d’entre elles, les chercheurs ont produit un diagramme sur lequel a été tracée une ligne rouge marquant l’année d’introduction du vaccin correspondant. Comme l’explique l’article des NIH:

«Pour la plupart des maladies, la ligne est comme une falaise; il y a une chute nette et relativement rapide du taux d’incidence, comme l’illustre le passage de la couleur rouge, “incidence élevée” au noir, “incidence nulle”. Mais pour d’autres, en particulier la rougeole et la diphtérie, la disponibilité du vaccin n’a pas eu d’impact aussi flagrant. Dans leur étude, les chercheurs expliquent que les attitudes ou les mesures publiques vis-à-vis de la vaccination ont pu avoir une influence sur la persistance de la maladie.»

Taux d’incidence hebdomadaire de la diphtérie dans 122 villes des Etats-Unis – cliquez sur l’image pour voir les autres infographies

Pour le docteur Irene Eckstrand des NIH, citée dans l’article, ces analyses «sont un argument très convaincant en faveur de la vaccination pour prévenir et même éradiquer les maladies infectieuses, y compris celles de notre époque». Le communiqué de presse précise à ce sujet:

«“En utilisant cette base de données, nous estimons que plus de 100 millions de cas de maladies infantiles contagieuses graves ont pu être empêchés grâce à l’introduction des vaccins”, déclare l’auteur principal Willem G. van Panhuis (…). “Mais nous pouvons aussi constater la résurgence de certaines de ces maladies durant ces dernières décennies, lorsque les gens oublient à quel point elles sont dangereuses et commencent à refuser les vaccins.”»

Le communiqué rappelle dans la foulée que les Etats-Unis connaissent actuellement une recrudescence de la coqueluche inédite depuis cinquante ans. Le 21 février, Helena Rho racontait sur Slate.com comment la couverture vaccinatoire était entravée dans l’Etat du Vermont par les activistes anti-vaccination.

En France, l’efficacité des vaccins ne fait pas non plus l’unanimité: dans un sondage BVA pour l’Assurance maladie qu’a relayé Francetv info le 14 octobre, une personne interrogée sur cinq considère que le vaccin contre la grippe est plus dangereux que d’attraper la grippe.

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Movember? Une initiative raciste et inefficace!

Messieurs, vous avez porté fièrement la moustache pendant ce mois de novembre? Vous vous êtes battus pour la bonne cause au service de la Movember Foundation Charity? Honte à vous!

Le NewStateman condamne cet événement annuel né en 2003 en Australie. En novembre, les hommes du monde entier se font pousser la moustache pour soutenir la recherche sur les maladies masculines, notamment le cancer de la prostate, récolter des fonds et faire prendre conscience aux hommes de l’importance du sujet.

Pour beaucoup, Movember est un moyen de se montrer sous un nouveau jour tout en soutenant une bonne cause. Par exemple l’équipe de 20minutes.fr:

Movember 2013: Un mois de moustaches en time-lapse par 20Minutes

Pour le Newstateman, en revanche, Movember n’est rien d’autre qu’une occasion de créer des divisions et de ne pas aborder les vrais problèmes de santé. Son argument principal:

«Avec un grand nombre de minorités ethniques masculines, comme par exemple les Kurdes, les Indiens et les Mexicains, pour qui le port de la moustache est un signifiant culturel ou religieux, Movember renforce la différence de l’étranger par le « bien rasé » de la majorité blanche.»

Movember serait donc raciste plutôt que rassembleur et soumet l’idée que la masculinité tourne autour des poils et non autour de l’identité de l’homme. Des poils que certains ne peuvent plus faire pousser après une radiothérapie ou un cancer des testicules, justement. Le Newstateman rapporte, pour finir, que seulement 43% de ceux qui ont participé à l’évènement ont accru leurs connaissances sur les maladies masculines.

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