Archives de catégorie : DOSSIERS

Grossesse et alimentation

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Pendant la grossesse, une bonne hygiène de vie joue un rôle important dans le développement du fœtus. L’alimentation constitue donc comme vous vous en doutez un point clé.

Beaucoup de femmes s’interrogent sur la prise de poids pendant la grossesse.

Cette prise de poids dépend tout d’abord de la corpulence initiale de la femme et peut donc varier en fonction de son IMC de départ. La prise de poids minimale devrait être de 7/8kg et, dans l’idéal, elle ne devrait pas excéder les 13/14kg

Cette prise de poids n’est pas linéaire. En effet, au cours du 1er trimestre, elle est souvent quasi nulle (+600/700g).  Lors du 2ème trimestre, elle est de l’ordre de 4kg et au cours du 3ème trimestre, elle est d’environ 11kg.

Une prise de poids optimale permet d’assurer une grossesse sans complications (mal de dos, problèmes d’articulations, fatigue, bon sommeil, limite les œdèmes…).

Elle permet un accouchement plus facile, diminue le risque de césarienne.

Pendant la grossesse, les besoins énergétiques ne sont pas fortement augmentés. Au cours des 1ers et 2ème trimestres, il s’agit de 150kcal supplémentaires (1 fruit et 1 yaourt par exemple).  Au cours du 3ème trimestre, de 250kcal (1/6 baguette + 1 noisette de beurre+ 1 tranche de jambon).

Par contre, les besoins nutritionnels sont différents (manger pour deux ne signifie pas manger deux fois plus mais deux fois mieux).

  • Les besoins en calcium sont accrus (de l’ordre de 1g par jour). Ce calcium est indispensable à la formation des os et des dents. Privilégiez donc les produits laitiers au lait demi-écrémé et les fruits et les légumes.
  • Les besoins en vitamine D sont également augmentés. Cette vitamine permet d’assimiler le calcium. On en trouve dans les poissons gras, les œufs et les produits laitiers non écrémés. Mais elle est surtout fabriquée par la peau sous l’influence du rayonnement. Comme cette production est souvent insuffisante, cette vitamine est souvent prescrite par le médecin.
  • Les besoins en fer et en folates sont accrus. Le fer de la viande et du poisson est bien assimilé. On trouve les folates dans les salades vertes ; mâche, cresson et endives ; les fruits ; les fromages fermentés et persillés ; les céréales complètes.

Pendant la grossesse, il est primordial de se préserver de la listériose et de la toxoplasmose.

Sans bouleverser votre alimentation, évitez certains produits permet de réduire les risques d’infections peu fréquentes – la listériose et la toxoplasmose – d’ordinaire sans gravité mais qui peuvent, lorsque vous êtes enceinte, avoir des conséquences graves sur votre enfant.

Il est donc important d’ « oublier » certains aliments pendant 9 mois.

La bactérie Listeria, très répandue dans l’environnement, peut se retrouver dans les aliments d’origine végétale ou animale, même s’ils ont été réfrigérés.

Pendant votre grossesse, il est donc recommandé d’éviter :

— Les fromages à pâte molle à croûte fleurie (type camembert, brie) et à croûte lavée (type munster, pont l’évêque), surtout s’ils sont au lait cru ; les fromages râpés industriels ;

Enlevez la croûte de tous les fromages ;

— Certains produits de charcuterie, notamment rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée ;

— La viande crue ou peu cuite, les coquillages crus, le poisson cru (sushi, surimi, tarama), les poissons fumés (saumon, truite).

D’autres précautions :

La toxoplasmose est due à un parasite présent dans la terre, et donc sur les végétaux ou dans la viande.

On peut être contaminé si l’on consomme des aliments mal lavés ou peu cuits.

Au début de votre grossesse, une prise de sang vous indique si vous avez déjà eu la toxoplasmose.

Si c’est le cas, vous êtes immunisée. Si ce n’est pas le cas, vous n’êtes pas protégée et des prises de sang régulières vous seront prescrites pour vérifier que vous n’êtes pas infectée.

Si vous n’êtes pas protégée de la toxoplasmose :

— Ne mangez pas de viande crue ou de la viande peu cuite ;

— Evitez les viandes fumées ou marinées (gibier) sauf si elles sont bien cuites ;

—Lavez très soigneusement les légumes, fruits et herbes aromatiques, afin de leur ôter tout résidu de terre. N’en mangez pas si vous ne savez pas comment ils ont été lavés.

Manondiet

A propos de l’auteur : Manon BRODEO

Diététicienne-nutritionniste libérale sur Lille, je me suis progressivement formée aux troubles des conduites alimentaires. Et j’essaie tant que possible d’aider au mieux mes patients à sortir de ces troubles en continuant à suivre régulièrement des formations complémentaires ayant attrait à ces sujets. Je suis contre les régimes et j’aide les personnes qui me consultent à retrouver un comportement alimentaire régulé, gage d’un maintien durable du poids d’équilibre. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter mon site (www.dieteticienne-lille.fr).

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Regimes alimentaires

L’inquiétante vague anti-vaccin américaine

«Depuis la fin des années 1990, un nombre croissant de parents américains s’est convaincue–à l’encontre de toutes les preuves scientifiques– que les risques de l’immunisation dépassaient ses bénéfices», écrit The Week. Une peur qui prend racine dans une étude aujourd’hui discréditée du médecin Andrew Wakefield, selon lequel des cas d’autisme qu’il a étudiés en Grande-Bretagne sont dus au vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

L’exemption pour croyance personnelle, qui permet aux parents qui le souhaitent de ne pas vacciner leur enfant pour des raisons religieuses ou philosophiques, serait utilisée par 5 à 8% d’entre eux dans certains Etats.

En 2012, la coqueluche a touché 50.000 personnes dans le pays, causant la mort de 18 d’entre elles. Une ampleur inédite depuis un demi-siècle pour cette infection respiratoire qui avait été pratiquement annihilée par la vaccination. Selon des statistiques fédérales, 128.000 Américains ont contracté des maladies dues à une absence de vaccination depuis 2007, et 1.336 en sont décédés.

Cette vague inquiète donc les autorités de santé, puisque le choix de ne pas se vacciner, au-delà de la décision personnelle, rend plus vulnérable l’ensemble de la population si un nombre trop important de personnes agit de la sorte.

Ces «anti-vaxxers» se trouvent dans des milieux sociaux et des zones géographiques très diverses: des progressistes urbains souhaitant le retour à la terre, des communautés rurales, regilieuses et conservatrices se méfiant de la science, ou encore des libertariens qui ne font pas confiance au gouvernement.

Comme le notait Le quotidien du médecin en mars 2013, cette tendance à la baisse de la vaccination touche aussi la France. Selon les chiffres d’IMS Health, une entreprise qui fait des études et du conseil dans domaine de la santé, la période 2008-2012 a vu les ventes d’unités de vaccins baisser de 12% toutes catégories confondues, et jusqu’à -40% pour la rougeole.

Là encore, «la surmédiatisation des effets secondaires éventuels liés aux vaccins pourrait faire oublier les risques des maladies en question».

Mais le contexte de l’épidémie H1N1 a aussi joué un rôle dans cette défiance. Comme l’écrivait en 2010 sur Slate Jean-Yves Nau, un rapport du Sénat sur «le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe A (H1N1)» critiquait sévèrement le plan du gouvernement, indiquant que les erreurs d’estimation sur l’ampleur de l’épidémie comme les liens des experts avec l’industrie ont «été l’occasion d’une remise en cause sévère de l’expertise publique dans l’opinion.»

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A votre santé! – Slate.fr

Alzheimer: regardez le très bon discours de Seth Rogen au Sénat américain

Seth Rogen (En cloque mode d’emploi, This is the end…) était mercredi 26 devant le Sénat américain pour parler de la maladie d’Alzheimer. Instigateur d’un fonds (Hilarity for Charity, ou Hilarité pour la Charité en français), l’acteur a été sensibilisé à la maladie quand ses beaux-parents en ont été atteints. Face aux sénateurs, dans un discours émouvant parcouru de quelques blagues, il explique:

«Je suis venu ici aujourd’hui pour plusieurs raisons. D’abord, je suis un très grand fan de House of Cards. J’ai tout regardé d’un coup, il fallait que je vienne ici. Deuxièmement: les gens ont besoin de davantage d’aide face à la maladie d’Alzheimer. J’ai vu personnellement le désastre financier qu’engendre ce genre de maladie. Et si jamais les Américains se désintéressaient des comédies américaines parlant de sexe, je n’aurais plus les moyens d’y faire face. (S’il vous plaît, continuez de regarder ces comédies).»

Seth Rogen explique les enjeux humains et financiers de la maladie et milite pour une meilleure prise en compte de cette condition souvent assortie, dit-il, d’une stigmatisation et d’une honte qui empêchent les gens de se faire porte-parole de cette cause importante. 5,2 millions de personnes sont atteintes d’Alzheimer dans le pays; 35,6 millions de personnes sont diagnostiquées dans le monde.

Aux Etats-Unis, le Sénat pratique des auditions de personnalités diverses dans le cadre de ses travaux, et des célébrités sont parfois invitées à témoigner, ajoutant à la médiatisation des problèmes soulevés. Stephen Colbert avait par exemple été entendu sur le sujet du travail saisonnier illégal dans le sud des Etats-Unis.


A votre santé! – Slate.fr

Comment le jus d’orange est devenu une boisson à l’image saine

Certains jus de fruits sont très sucrés, autant que des sodas. Pourtant, le jus d’orange a une image de boisson «santé», saine, rafraîchissante et  énergétique. The Atlantic se penche sur la question en étudiant l’évolution aux Etats-Unis: comment le jus d’orange est devenu un élément indispensable d’un «petit déjeuner équilibré» ?

En gros, le jus d’orange a joué le rôle d’«élixir de guérison de l’Amérique», «promu par les nutritionnistes, les producteurs de fruits, les commerçants, le gouvernement, tous vantant ses mérites contre le scorbut, l’apathie ou même une maladie rare appelée acidose».

Pendant des années, il était trop cher, ou pas très bon, principalement parce qu’il était vendu en conserve et beaucoup trop bouilli. La plupart des gens mangeaient alors des oranges plutôt que de les boire. Le fruit est devenu synonyme d’une alimentation saine grâce «aux efforts des annonceurs et d’un biochimiste ambitieux, Elmer McCollum», devenu le «nutritionniste officieux de la nation» dans les années 1920 en vantant les mérites des vitamines. Il a notamment alerté sur les risques d’acidose, à contrecarrer avec des agrumes. Les producteurs se sont glissés dans la brèche en reprenant l’argument dans diverses campagnes de pub.

Une fois la folie de l’acidose (finalement assez rare) passée, le marketing s’oriente dans les années 1930 sur les bienfaits de la vitamine C en particulier. En 1948 naît le concentré d’orange congelé. Vous ajoutez de l’eau, vous agitez et c’est prêt… On appelle ça du «fresh-frozen», du frais-congelé, miam.  

Looking back ~ OJ, 1951/ e r j k p r u n c z y k via Flickr CCLicence By

Puis, «dans les années 1950, les chimistes ont développé plus de 400 nouveaux additifs pour aider au traitement et à la conservation des aliments». Ce qui donne lieu à la diffusion de jus d’orange en poudre, spécial gain de temps…

Dans les années 1980, le «prêt à servir» prend le dessus, proposé ensuite en version «sans concentré». Ainsi, «la fraîcheur et la pureté dans un carton remplace les vitamines dans une boîte de conserve». Une pureté parfois relative quand on observe certaines étiquettes.

En tous cas, même si on ne craint plus vraiment l’acidose, un consommateur pense toujours inconsciemment qu’un jus d’orange va lui faire du bien. 

Jus en poudre pour tout le monde

Et en France? Eh bien on a aussi eu notre jus en conserve, notre jus en poudre, le Banga Quick (marketé avec de belles oranges fraîches dans le spot télé de 1979) ou le fameux Tang (que l’on trouve encore dans de nombreux pays). 

Plus tard, on a vanté le pur jus, le frais, le vitaminé, la quête du naturel.

Aujourd’hui, pour le PNNS (Programme national nutrition santé), un jus d’orange peut faire partie des «5 fruits et légumes par jour», sauf s’il n’est pas «pur jus» (et à condition que les autres portions soient de vrais fruits ou légumes non pressés). Car derrière l’image «saine», on peut rencontrer des breuvages de composition bien différentes au rayon des bouteilles orange.

Le jus fait maison permet de préserver plus de vitamines (et bon, c’est meilleur). Dans un «pur jus» du supermarché, il n’y a, comme son nom l’indique, que des oranges pressées. Le sucre n’est que celui qui est naturellement présent dans le fruit. Comme l’explique Que Choisir, le jus «à base de concentré» est fabriqué à partir d’un jus auquel on enlève un maximum d’eau près du lieu de production des oranges, qui est ensuite transporté en prenant un minimum de place, et reconstitué avec de l’eau près du lieu de consommation. Dans un «nectar», il y a du jus ou de la purée de fruits, de l’eau et du sucre.

100 ml d’un jus d’orange «pur jus» pasteurisé dans le commerce, c’est 10,2 g de sucre, soit à peine moins que le Coca (10,6 g). Evidemment, on ne peut pas se contenter de comparer cette donnée, puisque le jus apporte plus de vitamines (92% des apports journaliers recommandés en vitamine C dans un verre de 200 ml), de minéraux, de fibres (même si le pressage en fait fait disparaître une bonne partie), pas de sucre blanc raffiné… Mais on peut bien constater que l’image «santé» d’un jus d’orange est radicalement différente de celle d’un Coca. C’est aussi le cas des smoothies, des «eaux aromatisées» et autres «boissons aux fruits», souvent très sucrés et bénéficiant aussi d’une image plutôt saine et positive.

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L’homophobie est dangereuse pour la santé… des homophobes

L’homophobie réduit l’espérance de vie des homophobes d’environ deux ans et demi, explique le site américain Pacific Standard. C’est ce que concluent des chercheurs, dont Mark L. Hatzenbuehler, professeur en sciences socio-médicales de l’Université de Columbia, dans une étude publiée dans le American Journal of Public Health.

L’étude ne se concentre pas que sur l’espérance de vie des homophobes mais aussi sur «les attitudes sociales et les taux de mortalité d’un vaste échantillon représentatif d’Américains durant ces deux dernières décennies», souligne le Pacific Standard

Les données utilisées par les chercheurs sur les attitudes homophobes et l’espérance de vie proviennent du General Social Survey. L’étude se base sur 20.226 hétérosexuels américains, âgés entre 18 ans et 89 ans. Pour mesurer le degré d’homophobie chez ces individus, plusieurs questions leur ont été posées:

«Condamnez-vous les relations entre deux personnes de même sexe? Si oui, les condamnez-vous toujours, presque toujours ou seulement parfois? Un homme qui admet son homosexualité peut-il enseigner dans des lycées ou des universités?»

Le Pacific Standard reprend les conclusions de Mark L. Hatzenbuehler:

«Nous avons constaté que les préjugés anti-gays sont associés à un risque élevé de mortalité chez les hétérosexuels, au-delà de multiples facteurs de risques établis.»

Les hétérosexuels qui ont déclaré des niveaux plus élevés de préjugés homophobes avaient donc un risque de mortalité plus élevé que ceux qui ont déclaré des niveaux inférieurs. Pourquoi les homophobes vivraient-ils moins longtemps que les autres? Parce que les homophobes connaissent des niveaux de stress plus élevés, rapporte le Pacific Standard.

«Le stress est associé à un comportement de vie moins sain, comme la suralimentation, le tabagisme et l’alcoolisme. Ces comportements de santé sont donc des mécanismes reliant les préjugés anti-gays à la mortalité.»

Des comportements de vie qui augmentent les risques d’accidents cardiovasculaires, peut-on lire dans le résumé de l’étude.

Les chercheurs n’ont pas pu déterminer si les préjugés anti-gays étaient associés clairement à une baisse de l’espérance de vie, ou si celle-ci était liée à tous les genres de préjugés. Le Pacific Standard précise tout de même que les chercheurs pensent que l’homophobie augmente la mortalité, plus que le racisme.

Une autre étude menée par Mark L. Hatzenbuehler et relayée par le Huffington Post, montre que les personnes homosexuelles ou bisexuelles qui vivent dans un milieu homophobe voient leur espérance de vie réduire de douze ans. 

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Mediator: 400.000 consommateurs réguliers, 55 millions de boîtes… Comment l’assurance maladie pouvait-elle l’ignorer?

Que savait l’assurance maladie du scandale du Mediator? Comment un médicament a-t-il pu être prescrit pendant trente ans en grande partie comme coupe-faim, c’est-à-dire hors autorisation de mise sur le marché («hors AMM») sans que la caisse d’assurance maladie s’en aperçoive?

Ce sont, en résumé, les questions par le mouvement «Initiative Transparence Santé»[1] (ITS).

Une étape cruciale avait déjà été franchie fin décembre avec une décision de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Cette dernière s’était déclarée favorable à ce qu’ITS puisse avoir connaissance des documents qu’elle réclamait, sans succès jusqu’alors, à Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). ITS souhaitait prendre connaissance de l’ensemble de pièces chiffrées relatives à la prescription et à la commercialisation du coupe-faim des Laboratoires Servier.  

Il s’agissait de toutes les informations relatives à la consommation entre 1999 et 2009 du Mediator en France. Ces deux dates correspondaient à deux moments-clefs. L’année 1999 vit la création de la base nationale informatisée des informations inter-régimes de l’assurance maladie (SNIIRAM). 2009 correspond à l’arrêt de la commercialisation de ce médicament.

Le feu vert de la Cada devait permettre à ITS de disposer de tous les éléments qui lui permettraient de connaître le nombre d’assurés sociaux ayant réellement consommé du Mediator durant cette période de dix ans mais aussi la durée moyenne des traitements, les taux de prescriptions médicales effectuées en dehors des autorisations de mise sur le marché, le nombre des boîtes remboursées et celles qui ne l’étaient pas.  

Il s’agissait aussi d’identifier les principales catégories de médecins initiateurs de ce traitement médicamenteux, le nombre total des praticiens et celui des plus gros prescripteurs. Et, enfin, de préciser le montant des sommes remboursées aux patients consommateurs.

C’était en d’autres termes la possibilité de compléter la lecture partielle effectuée par l’Igas à la demande de Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé. Fin décembre, Slate.fr avait rapporté les obstacles que l’assurance-maladie avait opposés à cette demande –ainsi que la décision de la Cada qui ouvrait en France la voie aux entreprises d’Open Data dans le champ du médicament.

400.000 consommateurs réguliers

Le postulat d’ITS était que l’assurance maladie ne pouvait pas ne pas savoir, au vu des montants de remboursements, que le Mediator était largement prescrit hors de ses indications (et donc indûment pris en charge par la collectivité. C’est (en partie) chose faite avec la lettre datée du 31 janvier adressée par le directeur général de la Cnam à ITS.

On y apprend que 400.000 personnes étaient des consommateurs réguliers de Mediator, que 55 millions de boîtes ont été prescrites et commercialisées pour un montant total, pris en charge par la collectivité, de plus de 210 millions d’euros, entre 2000 et 2009.

Mais la Cnam ne répond pas précisément à la question des prescriptions médicales effectuées en dehors de l’autorisation de mise sur le marché («hors AMM»). Elle fait valoir que le libellé de l’AMM a varié au cours du temps, parfois de façon importante. C’était la stratégie adoptée par les Laboratoires Servier pour rester coûte que coûte sur le marché.

Pour ITS, les choses sont désormais claires:

«En 2008 à l’échelle nationale, le médicament de Servier était prescrit dans environ 80% des cas hors de ses indications officielles. Soit la Cnam avait connaissance de ce mésusage et n’a rien fait, ce qui nous semble hautement critiquable. Soit elle ne le savait pas mais aurait facilement pu le découvrir. La réponse que notre collectif est parvenu à obtenir (avec difficulté) en atteste.»

De 1989 à avril 2007, le Mediator était indiqué comme «adjuvant du régime adapté chez les hypertriglycéridémies et adjuvant du régime adapté chez les diabétiques avec surcharge pondérale». Puis d’avril 2007 à novembre 2009, l’AMM fut réduite à l’extrême.

En théorie, le Mediator ne pouvait plus être prescrit que comme «adjuvant du régime adapté chez les diabétiques avec surcharge pondérale». Soit, en d’autres termes chez des personnes connues par l’assurance maladie pour être diabétiques.  

En réponse aux questions précises d’ITS, l’assurance maladie répond ne pas avoir les moyens de savoir quelle était la proportion des consommations hors AMM avant 2007. Elle fait valoir que l’hypertriglycéridémie qui constituait alors une indication majeure du Mediator «repose sur un dosage biologique» et qu’il n’existe pas de «traitement spécifique». «Pour appréhender le respect de l’AMM, il eût été nécessaire de disposer d’une analyse détaillée de la situation médicale nécessitant l’accès au dossier médical du patient», fait valoir le directeur général de la Cnam.

Un travail avait toutefois été réalisé en 1997, par l’Union régionale des caisses d’Assurance maladie de Bourgogne, de Bourgogne. Il concluait qu’«un tiers des prescriptions étaient hors du champ des indications thérapeutiques prévue par l’AMM». La Cnam fut alertée. Personne ne donna suite à cette observation majeure, ni en Bourgogne ni à Paris.

Autre observation d’ITS: la très forte variabilité du nombre de personnes ayant consommé du Mediator dans chaque département sur les douze derniers mois ayant précédé l’arrêt de sa commercialisation. C’est ainsi que les quatre départements les moins consommateurs (la Mayenne, l’Ille-et-Vilaine, le Maine-et-Loire et l’Indre-et-Loire) affichent un taux de prescription pour mille habitants compris entre 1,14 et 1,58. Or ce taux varie de 12,4 à 14,3 dans les quatre départements en France métropolitaine où le Mediator a été le plus prescrit (Corse-du-Sud, Var, Alpes-Maritimes et Bouches-du-Rhône).

Rien, pour l’heure, ne permet encore de comprendre pourquoi a pu exister de telles disparités. Le directeur général de la Cnam se refuse encore à transmettre certaines données (par caisses d’assurance maladie). Il souhaite savoir si les informations judiciaires ouvertes auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris font ou non obstacle à la transmission de ces données.

Pourquoi le travail de la justice s’opposerait-il à celui de ceux qui entendent faire la lumière sur cette affaire sanitaire sans précédent?

Jean-Yves Nau

[1] L’«Initiative Transparence Santé» (ITS) est un mouvement réunissant de nombreux acteurs du monde de la santé (associations de malades et de consommateurs, chercheurs en santé publique, assureurs, entrepreneurs etc.) qui réclament une «libération des données» relatives aux différents domaines de la santé. Retourner à l’article

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En France, on a 37 fois plus de risque de mourir d’un cancer que d’un accident de la route

Dans une étude relayée par le site The Atlantic et réalisée par deux chercheurs du Transportation Research Institute de l’université du Michigan, Michael Sivak et Brandon Schoettle, ont répertorié le nombre d’accidents de la route dans 193 pays, et ont comparé les chiffres avec les causes principales de décès dans le monde: le cancer, les maladies cardio-vasculaires et celles cérébrovasculaires. Pour réaliser cette comparaison, les chercheurs se sont appuyés sur des données de l’Organisation mondiale de la santé datant de 2008.

Chaque année dans le monde, le nombre de personnes tuées dans des accidents de la route s’élève à 1,24 million.

Les chiffres sont encore trop importants mais les victimes d’accidents de la route restent, du moins pour la France, moins nombreuses que celles du cancer et des maladies cardio-vasculaires et cérébrovasculaires: pour 100.000 personnes, 259 meurent du cancer, quand 7 sont victimes d’accidents de la route.

A l’échelle mondiale, les données récoltées par les chercheurs indiquent que pour 100.000 habitants, le nombre de victimes de la route s’élève à 18, le nombre de victimes du cancer à 113, le nombre d’accidents cardio-vasculaires à 108, et les accidents vasculaires cérébraux à 91. 

Cette constatation n’est pas identique pour tous les pays puisqu’aux Emirats arabes unis, le nombre de victimes de la route s’élève à 25 pour 100.000 habitants alors que les Emirats comptent 19 victimes du cancer. Simplement parce que le nombre de décès (toutes causes confondues) est un des plus bas au monde.

Dans le monde, le nombre de victimes de la route représente 15,9% du nombre des victimes du cancer. En Namibie, pays qui comptabilise le plus grand nombre d’accidents de la route, ce taux est de 153%, en France 2,6%, et aux Maldives qui compte 2 morts pour 100.000 habitants, le taux est de 1,7%. 

Voici la carte des taux d’accidents de la route mortels par nombre d’habitants, avec en rouge, les taux les plus élevés.

Cliquez sur l’image pour la voir en plus grand

The Atlantic en conclut que ces données sont un indicateur de notre mode de vie. Dans les pays en développement, où le revenu par habitant est faible, les accidents de la route sont élevés, plus que les cancers et les maladies cardiaques. 

En 2013, en France, 3.250 personnes sont mortes sur les routes, contre 3.653 en 2012. Selon le site Association prévention routière, «il s’agit de la plus forte baisse de la mortalité constatée depuis 2006.» Même si l’objectif en 2012 était de faire baisser le nombre de tués à 3.000, expliquait Gilles Bridier sur Slate.

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Arrêtons de stigmatiser les fumeurs!

Face aux politiques anti-tabac, menées aux Etats-Unis ou en Europe, de moins en moins de résistance se fait sentir. Une marque, selon le site New Republic, d’une plus grande sensibilité et d’une plus grande compréhension des enjeux de santé autour, mais aussi «un signe de la stigmatisation qui entoure désormais le tabac et les gens qui en consomment encore».

«Les politiques anti-tabac ont joué un grand rôle dans la réduction drastique du taux de fumeurs» concède le site qui précise que ce taux est passée de 56% des adultes américains en 1965 à 18% aujourd’hui. En France dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers est passée de 57% dans les années 60 à 32% aujourd’hui (et de 10 à 26% pour les femmes, mais c’est une autre histoire).

Mais ces politiques ont aussi «stigmatisé les fumeurs, les forçant à se rassembler à l’extérieur des bâtiments publics, des bars, désormais des parcs. La stigmatisation peut être utile quand elle dissuade les gens de fumer, mais elle peut aussi avoir de vicieux effets collatéraux—comme inciter les fumeurs à cacher leurs habitudes à leur médecin, placer un poids supplémentaire sur une population déjà vulnérable, et rendre les diagnostiques de maladies liées au tabac embarrassants (en plus d’être une menace pour leur vie)».

New Republic rappelle une chose importante: dans d’autres maladies, les responsables de la santé publique se sont battus pour diminuer la stigmatisation attachée à certains comportements, qu’il s’agisse du Sida ou de la dépression.

«La stigmatisation représentait un poids très important, psychologique et social, pesant sur les personnes atteintes du Sida, ou séropositives et elle a alimenté la diffusion de l’épidémie» selon deux chercheurs, Jennifer Stuber et Ronald Bayer dans un article de 2006 publié dans l’American Journal of Public Health, cité par new Republic.

Au vu de ces considérations, la médiatisation d’études comme celle récemment publiée par le British Medical Journal semble devoir être positive. Elle met en valeur non pas le mal qu’il y a à fumer mais le bien qu’il y a à arrêter: cela dope le bien-être mental selon elle. L’effet d’un arrêt pourrait être «équivalent ou supérieur à celui d’antidépresseurs utilisés dans le traitement de l’anxiété ou des troubles de l’humeur».

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Le poisson et les produits de la mer

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En moyenne, les Français ne consomment pas suffisamment de poisson ou de produits de la mer aux vues des recommandations du PNNS (Plan National Nutrition Santé) et cela pour différentes raisons : coût trop élevé, élevage intensif, risque de pollution de la chair…etc. ou tout simplement car ce n’est pas réellement dans nos habitudes.

Voici un article qui vous présentera les bienfaits diététiques de ces aliments et peut-être vous réconciliera-t-il avec eux.

Les différents aliments

Les poissons maigres : cabillaud, colin, sébaste, églefin, limande, merlan, sole…etc.

Les poissons mi-gras : espadon, hareng, maquereau, thon, truite.

Les poissons gras : anguille, sardine, saumon.

Les mollusques et les crustacés : Les mollusques correspondent notamment à tous les coquillages tels que les moules, huitres, saint jacques, poulpes…etc. et les crustacés aux crevettes, écrevisses, langoustes…etc

Les teneurs nutritionnelles

Les poissons

Les poissons sont d’excellentes sources de protéines de très bonne valeur biologique (c’est-à-dire qu’une majeure partie des protéines de l’aliment est assimilée par l’organisme et non perdue au cours de la digestion).

Les poissons contiennent en moyenne 15 à 24 % de protéines.

La teneur en lipides des poissons est variable :

–       poissons maigres : 0,5 à 2% de matière grasse.

–       poissons mi-gras : 2 à 10% de matière grasse.

–       poissons gras : 10 à 20% de matière grasse.

Les poissons mi-gras et gras contiennent des graisses très intéressantes sous la forme d’acides gras polyinsaturés notamment les omégas 3 qui représentent une protection contre les risques cardio-vasculaires.

De plus ce type de poisson contient des vitamines liposolubles : vitamine A, D, E.

La vitamine D joue un rôle essentiel dans le développement et la minéralisation du squelette et les vitamines A et E ont notamment un rôle d’antioxydant.

Tous les poissons sont des sources de phosphore, d’iode (important pour le fonctionnement de la glande thyroïde), potassium, chlore et sodium.

Enfin les poissons contiennent un grand nombre de vitamines du groupe B : vitamine B1, B2, B6, B12.

Les mollusques et crustacés

Ils sont moins riches en protéines que les poissons, avec une teneur entre 8 et 15% de protéines :

–       huitres : 8%

–       moules : 11%

–       coquilles saint jacques : 14%

–       calamars : 15%

–       crustacés en général : 12-13%

Ce sont des aliments pauvres en lipides, en moyenne 1,5 % de matière grasse pour les crustacés et 3% pour les mollusques.

Les mollusques et crustacés sont des sources de fer, iode, sélénium, zinc et vitamine B12.

Fréquence de consommation

Il est conseillé de consommer du poisson 2 à 3 fois par semaine dont 1 à 2 fois des poissons gras.

Il n’y a pas de fréquence recommandée pour la consommation de crustacés et mollusques.

Conclusion

Les poissons et les produits de la mer sont des aliments sources de protéines de bonne qualité nutritionnelle, à faibles teneurs en lipides mais en lipides de bonne qualité.

Ils présentent une richesse nutritionnelle importante notamment en minéraux et vitamines.

C’est une famille d’aliment variée pouvant apporter différentes saveurs qu’ils soient crus, cuits, fumés, pochés, panés…etc.

Le poisson et les produits de la mer sont des aliments à prévoir chaque semaine dans vos repas afin d’avoir une alimentation variée tant visuellement, gustativement que nutritionnellement.


Regimes alimentaires

Seconde Guerre mondiale: quand les Etats-Unis affamaient des Américains, pour la science

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des chercheurs américains ont affamé pendant six mois des compatriotes volontaires au cours d’une étrange expérience pour déterminer la meilleure manière de soigner les victimes de famine en Europe, rapporte le magazine du site BBC News.

Pendant la guerre, les objecteurs de conscience, ces hommes refusant de partir au combat pour des raisons religieuses ou philosophiques, se voyaient proposer d’autres moyens de servir leur pays. L’université du Minnesota a ainsi lancé une campagne de recrutement de volontaires pour une expérience médicale autour de la faim.

Plusieurs centaines de jeunes hommes s’inscrivirent, et 36 furent sélectionnés et commencèrent l’expérience en novembre 1944. Après un régime normal de trois mois, les chercheurs commencèrent le rationnement sévère, avec une limite de 1.800 calories par jour, et pas de viande, comme la plupart des populations affamées en Europe, pour leur faire perdre 25% de leur poids.

«Le régime était dur: pendant les six mois où ils ont été affamés, les hommes devaient marcher ou courir 36 kilomètres chaque semaine, dépensant quotidiennement 1.000 calories en plus qu’il n’en consommaient», écrit la BBC, qui décrit les conséquences physiques et psychologiques de l’expérience sur les volontaires. Les photos de ces derniers, avec la peau sur les os et l’air exténués, rappellent tristement les images de la libération des camps de concentration nazis.

Le site io9, qui consacre aussi un article à l’expérience, écrit:

«D’abord, les participants se plaignaient simplement de faim, d’une incapacité à se concentrer et d’un mauvais jugement. […] Plusieurs membres furent hospitalisés pour des problèmes psychiatriques. Certains se mutilèrent.»

Encore aujourd’hui, l’expérience reste une référence pour les chercheurs étudiant la nutrition et les maladies nutritives, rapporte la BBC. Recontactés des années plus tard, beaucoup des participants ont affirmé que l’expérience était la chose la plus dure qu’ils aient jamais fait, mais étaient heureux de l’avoir fait et recommenceraient si on leur donnait le choix.

«Qui ici se porterait volontaire ne serait-ce qu’une fois?» conclut io9. 

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