Archives de catégorie : ACTUALITES

Pollens de graminées – Alerte rouge !

Crédit photo : © gezondheidsnet.nl / Flick

Pour les allergiques aux pollens de graminées, les prochains jours pourraient virer au cauchemar ! Et selon le dernier bulletin hebdomadaire du Réseau national de surveillance aérobiologique,  c’est le temps qui est en cause.

Soleil et pluie ne font pas que favoriser la végétation ! Ce temps assez instable assez instable profite aussi aux graminée. Si le temps pluvieux permettra de mieux respirer, à chaque période calme ou ensoleillée, ces pollens seront vite responsables d’un risque allergique moyen à élevé en Méditerranée et élevé à très élevé sur le reste du territoire.

A quelques exceptions près, la France est même en alerte rouge !  Au programme de nombreuses manifestations oculaires et respiratoires importantes : yeux rouges et larmoyants, nez qui coule, éternuements, gênes respiratoires ….

Notez que vous avez la possibilité de consulter les prévisions à 3 jours de la pollinisation des pollens de graminées en France. Il vous suffit de cliquer ici

Pour le reste sachez les pollens d’olivier seront responsables d’un risque allergique moyen sur le pourtour méditerranéen et très faible à faible au Sud d’une ligne allant de Limoges à Chalon sur Saône.

Quant aux pollens de chêne, ils finissent actuellement leur saison par la côte méditerranéenne, avec un risque moyen en bordure de côte et très faible à faible sur le reste du territoire.

Les pollens de plantain et d’oseille seront présents sur l’ensemble de la France avec un risque allergique très faible à localement faible. Les urticacées seront responsables d’un risque pouvant atteindre un niveau faible sur la France, mais localement élevé sur la Méditerranée.

Enfin notez que les pollens de tilleul seront à surveiller pour ceux qui y sont allergiques.

Dans tous les cas, il est recommandé aux allergiques de suivre scrupuleusement leur traitement.

Suivez vos symptômes d’allergies en remplissant le questionnaire journalier sur www.pollendiary.com

Source : Bulletin Allergo Pollinique – Réseau National de Surveillance


News Santé

Le Myolastan et ses génériques bientôt retirés du marché

logo ANSM (DR)

logo ANSM (DR)

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en accord avec les autorités européennes, vient d’annoncer le retrait prochain des médicaments à base de tétrazépam, substance indiquée dans le traitement des contractures douloureuses en rhumatologie.

Cette décision, prise en accord avec les autorités européennes, entrera en vigueur dès les 8 juillet prochain dans tous les Etats Membres de l’Union européenne. En cause ? Des risques de réactions cutanées rares mais très graves et parfois mortelles.

Dans un point d’information, l’ANSM précise que le rapport bénéfice/risque du tétrazépam est désormais considéré comme défavorable et que cette suspension sera accompagnée le même jour d’un rappel de toutes les boîtes disponibles sur le marché.

Le tétrazépam (Myolastan et génériques) appartient à la famille des benzodiazépines. Commercialisés depuis 1969, les médicaments contenant du tétrazépam sont indiqués en France dans le traitement des contractures douloureuses en rhumatologie, en association aux traitements spécifiques. Réservées à l’adulte, ces spécialités sont soumises à une prescription médicale.

Après qu’une fréquence élevée d’effets indésirables cutanés ait été constatée pour le tétrazépam, des effets rares mais très graves, l’ANSM a saisi le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à la fin du mois de décembre 2012. Une procédure d’urgence a alors été initiée pour statuer sur le niveau de risque des spécialités contenant du tétrazépam autorisées en Europe.

Après analyse de ces effets, le PRAC a recommandé la suspension des AMM des produits contenant du tétrazépam.

Parmi les effets observés des syndromes de Stevens-Johnson, de Lyell  ou d’hypersensibilité médicamenteuse.

Ces réactions cutanées pouvant menacer le pronostic vital et survenir à n’importe quel moment au cours du traitement , même aux doses recommandées,  cette suspension a été approuvée  d’autant que les donnés ont aussi montré une efficacité limitée du tétrazépam.

Les professionnels de santé sont bien sûr invités à ne plus prescrire de traitement par tétrazépam, à informer les patients concernés et à envisager avec eux une alternative thérapeutique appropriée.


News Santé

Les testicules seraient dotés de récepteurs gustatifs

Si on peut toucher avec les yeux et regarder avec les mains, il était inévitable que l’on puisse un beau jour goûter avec autre chose que la bouche. Comme avec les testicules, par exemple.

Dans une étude qui vient d’être publiée dans la revue scientifique Proceedings Of The National Academy of Sciences, on découvre en effet -aussi incroyable que cela puisse sembler- que les testicules seraient dotés de récepteurs gustatifs, comme ceux que l’on trouve plus communément sur la langue.

Pour ceux qui s’imaginent déjà en train de déguster un repas gastronomique une assiette entre les jambes, c’est raté. Ces récepteurs -composés de protéine- ont la particularité de ne pas détecter un panel de goûts très large. Ils sont uniquement sensibles au sucré (comme le saccharose) et à l’umami (comme les glutamates).

Des récepteurs liés à la fertilité

Découverte par erreur, la présence de tels récepteurs dans les organes génitaux masculins est pour le moins surprenante mais n’est pas unique. Les chercheurs en ont aussi trouvé dans l’estomac, le pancréas et l’anus.

Alors, on vous arrête tout de suite, évitez d’introduire on ne sait quoi on ne sait où pour essayer de « goûter » à l’aide de ces zones-là. Vous ne voudriez pas endommager ces récepteurs car ils pourraient bien jouer un rôle important au cours de la reproduction.

C’est du moins ce qu’explique l’article publié dans la revue scientifique: lorsque les récepteurs découverts sur les souris ont été inhibés, il leur est devenu impossible de procréer. Pourquoi? Les auteurs de l’étude n’en ont, à l’heure actuelle, aucune idée.

Robert Margolskee, directeur du Monell Chemical Senses Center, estime maintenant devoir « identifier les chemins et mécanismes dans les testicules qu’utilisent ces récepteurs gustatifs afin de comprendre comment leur disparition entraîne une infertilité. »

En attendant que les scientifiques fassent toute la lumière sur cette découverte, vous êtes prié de conserver vos bonnes manières quand vient l’heure du repas. Tout le monde garde son pantalon et personne ne met ses coudes sur la table.

La bactérie P. aeruginosa induit des cassures sur l’ADN

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La bactérie Pseudomonas aeruginosa induit des cassures sur l’ADN des cellules de l’hôte qu’elle infecte et active les voies de réparation des dommages qu’elle a elle-même créés ! Les chercheurs Inserm qui ont découvert ce comportement paradoxal tentent maintenant d’évaluer son degré de virulence pour l’homme.

Pseudomonas aeruginosa casse l’ADN et active les mécanismes de réparation de la cellule hôte ! Ce comportement quasiment schizophrène vient d’être découvert par des chercheurs qui étudient les mécanismes de virulence de cette bactérie.

Très opportuniste, ce germe silencieux chez les personnes bien portantes entraine des infections potentiellement graves chez les personnes immunodéprimées et les patients atteints de mucoviscidose. P. aeruginosa est ainsi associée à de nombreuses infections nosocomiales chez des patients très âgés, les grands brulés, les malades en réanimation ou encore ceux touchés par un cancer.

Activation des protéines associées aux cassures et aux réparations

En étudiant des cellules en culture infectées par P. aeruginosa, les chercheurs ont constaté des modifications importantes sur leur matériel génétique. Non seulement la bactérie casse les doubles brins d’ADN à différents endroits, mais elle active des protéines nécessaires à la réparation de ces dégâts. « Nous observons les mêmes cassures avec P. aeruginosa qu’avec une irradiation des cellules provoquant une dégradation importante de l’ADN. Cela se manifeste entre autre par la phosphorylation d’une protéine associée à ces cassures, appelée H2AX. C’est dire la puissance du mécanisme bactérien ! », explique Claudie Lemercier*, co-auteur des travaux. « Mais cette analyse nous a également permis de constater l’activation de plusieurs autres protéines impliquées dans la réparation de l’ADN, telles que ATM et 53BP1 », ajoute-t-elle.

Quels risques pour le malade ?

Ces mécanismes n’avaient jamais été décrits pour P.aeruginosa mais ne sont pas étrangers au monde bactérien. De précédents travaux ont montré qu’Helicobacter pylori ou encore Escherichia coli étaient capables d’induire de telles cassures. Or ces bactéries induisent respectivement des cancers gastriques et digestifs chez certaines personnes infectées. « A ce stade nous ne connaissons pas les conséquences des cassures et des réparations éventuelles induites par P. aeruginosa. La cellule survit-elle à ce stress ? Est-ce qu’il engendre des dysfonctionnements, la mort cellulaire ou des réparations incorrectes de l’ADN ? Nous devons en évaluer la virulence et vérifier les conséquences pour l’organisme, par exemple le risque cancéreux », précise la chercheuse.

A valider chez l’homme

L’équipe va maintenant valider ces résultats in vivo, en vérifiant que ces cassures apparaissent aussi chez l’homme en cas d’infection. Les chercheurs vont en outre poursuivre leurs travaux pour identifier plus précisément les molécules impliquées. L’objectif est de découvrir des cibles thérapeutiques potentielles, permettant de lutter contre la bactérie, si ce mécanisme s’avère effectivement virulent chez l’homme.

Note :
*Unité 1038 Inserm/CEA/Université Joseph Fourier, Unité de Biologie à Grande Echelle, Grenoble

Sources : Inserm France/ Elsen et coll. The opportunistic pathogen Pseudomonas aeruginosa activates the DNA double‑strand break signaling and repair pathway in infected cells. Cell Mol Life Sci, édition en ligne du 13 juin 2013

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Insolite : le premier cas de syndrome d’orgasme du pied

Le cas d’une femme souffrant d’orgasmes du pied gauche a répétition a été constaté au Pays-Bas. Le seul moyen de la soigner est d’injecter un anesthésiant dans le nerf de son pied.

Une néerlandaise de 55 ans, connue sous le pseudonyme de « Mrs A », s’est rendue chez son médecin suite à des symptômes peu ordinaires : le tout premier cas d’orgasme du pied.

Mrs A souffre d’orgasmes à répétition, cinq à six fois par jour, localisés à l’intérieur de son pied gauche et pas provoquées par des pensées intimes. Docteur Marcel D.Waldinger, neuropsychiatre et professeur en psychopharmacologie à l’université d’Utrecht, lui a diagnostiqué le tout premier « syndrome d’orgasme du pied » dont il explique les détails dans une étude publiée le 19 juin dans la revue Journal of Sexual Medicine.

« Ces orgasmes sont très embarrassants et gênent considérablement cette femme », explique-t-il au site spécialisé LiveScience. Les symptômes aurait été causés par une perturbation des messages nerveux, qui feraient interpréter au cerveau une stimulation du pied comme si elle venait du vagin.

D’autres cas trop timides

En effet, un an et demi avant l’apparition des symptômes, Mrs A a passé trois mois en soins intensifs, dont une partie dans le coma, à cause d’une infection grave de son organisme, un Sepsis. Des dommages au niveau de son pied gauche avaient été certifiés lors de sa sortie du coma.

Le seul moyen trouvé par le docteur Waldinger pour soigner sa patiente consiste à injecter un anesthésiant dans le nerf recevant les informations du pied gauche.

Le médecin néerlandais est convaincu que d’autres personnes souffrant de ce syndrome existent, mais n’osent pas se manifester. Pourtant il précise que « ce n’est pas psychologique, c’est un cas neurologique, qu’on peut expliquer et traiter ».

Retrouvez cet article sur Topsanté

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Le tétrazépam (Myolastan) suspendu en France

Le tétrazépam (Myolastan) suspendu en France

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En accord avec les autorités européennes, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé de suspendre les autorisations de mise sur le marché du tétrazépam (Myolastan et ses génériques).

La décision de suspension des AMM du tétrazépam (Myolastan et ses génériques) dans tous les Etats Membres de l’Union européenne (UE) vient d’être communiquée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Cette substance indiquée dans le traitement des contractures douloureuses en rhumatologie présente des risques de réactions cutanées rares mais relativement graves.

L’Agence du médicament précise que cette décision est justifiée par le rapport bénéfice/risque du tétrazépam considéré comme défavorable.

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SIDA : La co-infection par le virus de l’hépatite C

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Les données de l’enquête ANRS-Vespa2 menée en France en 2011 auprès de 3 022 patients séropositifs recrutés dans 73 services hospitaliers répartis sur le territoire métropolitain mettent en évidence les risques liés à la co-infection par le virus de l’hépatite C chez les personnes infectées par le VIH. L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) demeure un problème majeur de santé publique et pose des difficultés de prise en charge combinée de ces deux infections. L’enquête Vespa2 (VIH : Enquête sur les personnes atteintes) permet d’estimer la prévalence de l’infection par le VHC chez les PVVIH suivies à l’hôpital en France en 2011 et de mieux caractériser la population des personnes co-infectées. Les résultats montrent qu’en 2011, 16,4% des PVVIH sont co-infectées par le VHC, dont près des deux tiers a une infection à VHC chronique. Parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), la prévalence de la co-infection est de 6,4%. Elle est associée à des pratiques sexuelles particulièrement à risque car pouvant occasionner des lésions avec présence de sang (fist fucking). Parmi les PVVIH co-infectées, 58,2% ont déjà reçu un traitement pour le VHC, et les usagers (actuels ou passés) de drogue par injection demeurent une population sous-traitée. L’arrivée de nouveaux traitements anti-VHC offrira un accès élargi et une efficacité supérieure par rapport aux traitements antérieurs. Les HSH doivent désormais faire partie des populations cibles de la prévention du VHC, avec des outils de « réduction des risques » qui restent à mettre en place.

L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) pose actuellement des problèmes majeurs de santé publique et de prise en charge combinée de ces deux infections. En effet, la prévalence de l’hépatite C ne diminue que faiblement dans certains groupes à risque. Même si la diffusion massive des outils de réduction des risques a permis de réduire l’incidence de l’infection à VHC chez les usagers de drogues par injection, de nouvelles populations apparaissent comme étant des groupes vulnérables, car à risque majoré de contamination et de transmission du VHC. C’est le cas des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) avec des pratiques sexuelles spécifiques et des consommateurs de stimulants. Cependant, la prévalence de ces populations vulnérables chez les PVVIH reste méconnue. Par ailleurs, la co-infection VIH-VHC soulève des difficultés spécifiques pour la prise en charge de ces deux infections. Ces difficultés sont dues à de nombreux facteurs comme l’hépatotoxicité potentielle de certains médicaments antirétroviraux, l’évolution plus rapide de la maladie hépatique due, entre autres, à la fréquence du syndrome métabolique et de l’insulinorésistance, la plus faible efficacité et la toxicité des traitements anti-VHC classiques ou les possibles interactions avec les nouvelles trithérapies anti-VHC. Enfin, des problèmes d’accès au traitement anti-VHC, liés à la crainte d’une observance plus faible, persistent chez les personnes co-infectées, en particulier les plus vulnérables.

Les dernières données nationales issues d’une enquête de l’Institut de veille sanitaire (InVS) montrent qu’en 2004, 24,3% des PVVIH étaient co-infectées par le VHC. Dans la première vague de l’enquête ANRS-Vespa (VIH : Enquête sur les personnes atteintes) conduite en 2003 sur 2 932 PVVIH suivies à l’hôpital, la proportion de PVVIH avec une date de diagnostic VHC confirmée était de 22% . L’enquête Vespa2 permet aujourd’hui d’obtenir une estimation de la prévalence des patients co-infectés par le VHC chez les PVVIH suivies à l’hôpital en France en 2011 et de mieux caractériser la population des personnes co-infectées par le VIH et le VHC.

Les données collectées permettent en particulier de comparer les caractéristiques des personnes co-infectées ayant reçu un traitement pour le VHC et de celles qui n’en ont jamais reçu. Ces informations devraient ouvrir des pistes permettant de mieux orienter la prise en charge du VHC au vu des enjeux actuels, parmi lesquels notamment l’arrivée de nouveaux traitements anti-VHC.

Enfin, les données de l’enquête Vespa2 permettent de vérifier la prévalence de la contamination VIH-VHC chez les HSH. De plus, la comparaison des comportements sexuels entre HSH co-infectés et non co-infectés permet d’identifier l’émergence de nouvelles pratiques à risque.

Concernant l’hépatite C, les informations suivantes ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire rempli par le médecin : infection par le VHC (oui/non) ; si oui : année de diagnostic, hépatite C chronique (oui/non), traitement (non renseigné dans le dossier médical, traitement en cours ou terminé depuis moins de six mois, traitement terminé depuis plus de 6 mois, aucun traitement). Pour les personnes dont le traitement était terminé depuis plus de six mois, la réponse virologique au traitement (succès/échec) devait également être renseignée. Nous avons considéré qu’une personne était co-infectée par le VHC si le médecin hospitalier en charge de son suivi déclarait que son patient avait présenté une infection par le VHC (guérie ou non) ou si des traitements pour le VHC figuraient dans la liste des prescriptions. De plus, nous avons considéré qu’une personne présentait une hépatite C chronique si le médecin déclarait que son patient avait une hépatite C chronique ou s’il signalait la prise actuelle ou l’exposition à des traitements pour le VHC dans les six derniers mois.

Des analyses descriptives ont permis d’estimer la prévalence de la co-infection par le VHC chez les PVVIH enquêtées. De plus, des analyses comparatives univariées (test exact de Fisher pour les variables catégorielles, test T d’égalité des moyennes pour les variables continues) ont permis de caractériser les PVVIH co-infectées en regard des autres PVVIH enquêtées. À cette fin, nous avons comparé les caractéristiques suivantes entre ces deux populations: âge ; genre ; niveau d’études (inférieur versus supérieur au baccalauréat) ; statut d’emploi ; perception de la situation financière (en difficulté versus pas de difficultés) ; perception des conditions de logement (logement stable versus logement instable) ; groupe socio-épidémiologique ; consommations de cannabis, de tabac et d’alcool ; qualité de vie physique et mentale (scores agrégés PCS et MCS de l’échelle MOS SF-12) ; diagnostic de dépression (CIDI short-form); caractéristiques liées au VIH (délai depuis le diagnostic, charge virale et taux de CD4 au dernier bilan), traitement pour le VIH au moment de l’enquête. Les groupes socio-épidémiologiques sont définis dans le focus « Méthodologie générale de l’enquête ANRS – Vespa2 ». Les principaux sont les HSH (n=1 337), les personnes ayant déjà consommé des drogues par injection ou les usagers de drogues par injection (UDI) (n=323), les migrants nés en Afrique subsaharienne (n=601) et les autres PVVIH (n=761). Ce dernier groupe est composé d’hétérosexuels et de migrants originaires de pays hors Afrique subsaharienne. Parmi les HSH, on trouve des personnes ayant déjà consommé des drogues par injection (désignés dans la suite du texte par le sigle de « HSH UDI », n=80).

Des analyses comparatives univariées ont aussi été effectuées entre les PVVIH co-infectées recevant des traitements pour le VHC ou ayant déjà été exposées à ce type de traitements par le passé et les PVVIH co-infectées qui n’ont jamais été exposées à ces traitements.

Enfin, nous avons comparé les comportements sexuels, et en particulier les pratiques sexuelles à risque, entre les HSH co-infectés et les autres HSH enquêtés.

Les résultats présentés sont pondérés et redressés, ce qui permet de disposer d’estimations extrapolables à l’ensemble de la population des PVVIH diagnostiquées depuis au moins six mois et suivies à l’hôpital en France en 2011.

Prévalence de la co-infection par le VHC chez les PVVIH suivies à l’hôpital en France

L’information sur la co-infection par le VHC est disponible pour 3 004 des 3 022 participants à l’enquête (18 données manquantes). Au total, 16,4% de ces PVVIH sont co-infectées par le VHC, dont près des deux tiers présentent une infection chronique par le VHC (taux de prévalence de l’infection chronique : 10,2%). Le groupe socio-épidémiologique des UDI est le groupe le plus à risque de co-infection par le VHC (87,2% des UDI sont co-infectés) comparé au groupe des HSH (6,3% des HSH sont co-infectés) et au groupe des migrants nés en Afrique subsaharienne (4,5% de co-infectés). Chez les HSH UDI, le taux de prévalence de la co-infection par le VHC est de 54,1%.
Caractéristiques des PVVIH co-infectées par le VHC

Plusieurs variables sociodémographiques sont associées à la co-infection VIH-VHC. Comparées aux autres PVVIH, les PVVIH co-infectées ont davantage tendance à avoir un niveau scolaire inférieur au baccalauréat, à être sans emploi, à avoir des difficultés financières. Concernant les variables de consommation, les PVVIH co-infectées sont plus à risque de consommer du cannabis et du tabac que les autres PVVIH. On n’observe toutefois pas de différence significative concernant la consommation régulière d’alcool et la pratique du binge drinking (consommation de plus de six verres d’alcool lors d’une seule occasion) au cours du dernier mois. Les PVVIH co-infectées ont plus tendance à avoir eu un épisode dépressif majeur au cours des 12 derniers mois que les autres PVVIH et présentent une moins bonne qualité de vie physique et mentale. Enfin, même si leur diagnostic VIH est plus ancien, elles ne sont pas significativement différentes des autres PVVIH en termes de succès immunovirologique VIH. Elles sont aussi plus souvent traitées pour le VIH que les autres PVVIH.

Prise en charge de l’infection par le VHC chez les PVVIH

Parmi les PVVIH co-infectées pour lesquelles on dispose de données sur les traitements pour le VHC (28 données manquantes), 45,3% ont déjà reçu ce type de traitements au cours de leur vie, et 12,9% sont traitées au moment de l’enquête ou ont terminé leur traitement pour le VHC depuis moins de six mois.

On n’observe pas de différences significatives entre ces deux populations concernant les caractéristiques sociodémographiques, les habitudes de consommation de cannabis, tabac et alcool, les niveaux de qualité de vie et le diagnostic de dépression. En revanche, le groupe socio-épidémiologique est significativement associé à l’accès aux traitements pour le VHC chez les co-infectés. En particulier, les UDI ont été moins souvent traités pour le VHC.

Co-infection VIH-VHC chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH)

On observe d’une part que les HSH co-infectés déclarent un plus grand nombre de partenaires sexuels au cours de la dernière année que les autres HSH. D’autre part, concernant les pratiques à risque de transmission du VHC, les résultats montrent une fréquence significativement plus élevée de non utilisation du préservatif avec les partenaires sexuels sérodiscordants (principal ou occasionnels) ainsi que de pratiques hard comme le fist fucking chez les co-infectés.

Les résultats de l’enquête Vespa2 mettent en évidence une diminution marquée de la prévalence de l’infection VHC chez les PVVIH ; l’estimation de cette prévalence est passée de 22% en 2003 dans l’enquête Vespa à 16,4% en 2011 dans l’enquête Vespa2. Cette diminution est d’autant plus significative qu’en 2003 une définition moins sensible était utilisée, susceptible de sous-estimer la prévalence du VHC par rapport à la définition utilisée en 2011.

Comme dans les études ayant précédé Vespa2, la population co-infectée VIH-VHC est surtout représentée par le groupe des UDI VIH+. En effet, l’un des facteurs de risque de transmission du VHC le plus important reste l’usage de drogue par injection. Cependant, alors que les UDI représentaient dans la première enquête Vespa près de 17% de la population des PVVIH, moins de 10% des PVVIH de Vespa2 se sont contaminés lors d’un usage de drogues par injection. Cette diminution s’explique en partie par l’efficacité de la politique de réduction des risques, basée sur les programmes d’échange de seringues, l’accès aux traitements de substitution aux opiacés et l’accès aux traitements antirétroviraux chez les usagers de drogue, qui a permis de diminuer considérablement l’incidence du VIH dans la population des UDI. Elle est probablement aussi liée au fait que les UDI, qui sont majoritairement co-infectés, ont une espérance de vie moindre que les autres PVVIH. Le résultat montrant que les personnes VHC+ ont une date de diagnostic du VIH plus ancienne que les autres PVVIH confirme aussi que cette population est une population de « survivants », avec de rares cas de contaminations récentes par le VIH.

L’analyse des facteurs associés à la co-infection VIH-VHC confirme le profil de ces individus majoritairement anciens ou actuels usagers de drogue, caractérisés par une situation sociale précaire et susceptibles d’avoir eu un épisode dépressif majeur au cours des 12 derniers mois. Tous ces résultats corroborent les données déjà connues concernant les personnes co-infectées par le VIH et le VHC et montrent que la présence du VHC doit susciter une attention particulière, non seulement du fait de son impact sur la prise en charge du VIH, mais aussi car elle s’accompagne d’une certaine vulnérabilité psychosociale à prendre en compte pour optimiser les soins. En revanche, les données de Vespa2 montrent que les patients co-infectés VIH-VHC ne présentent pas de différence significative en termes de succès virologique VIH comparés aux autres PVVIH. Cette information est cruciale et doit inciter à favoriser l’accès au traitement VHC pour les patients qui en ont besoin.

Alors que les consommateurs de stimulants infectés par le VHC sont peu nombreux dans Vespa2 (données non décrites), la population des HSH infectés par le VHC est bien représentée dans les données de l’enquête. Ceci peut être dû au fait que la séquence de contamination par les deux virus est le plus souvent différente chez les HSH par rapport aux UDI, avec des HSH d’abord infectés par le VIH et ensuite par le VHC.

Par rapport aux HSH mono-infectés, les HSH co-infectés utilisent moins le préservatif avec leur partenaire principal sérodiscordant et avec leurs partenaires occasionnels. Ceci peut constituer un facteur de risque majeur de transmission du VIH et du VHC pendant certaines pratiques sexuelles occasionnant des lésions avec présence de sang (fist fucking).

De plus, il est intéressant de noter que le VHC touche aussi des UDI du groupe des HSH. Les dernières données de la littérature montrent une augmentation des pratiques sexuelles à risque associées à l’usage de drogues avec une augmentation de l’infection à VHC dans cette population.

Même s’il est difficile ici de mettre en évidence des facteurs liés à l’accès au traitement pour le VHC, car nous ne pouvons pas ajuster l’analyse sur les facteurs issus des recommandations de prescription (comme le génotype ou le taux de CD4 avant la mise sous traitement), il est intéressant de noter que les UDI demeurent une population moins souvent traitée pour le VHC. Ceci est potentiellement attribuable à la fréquence élevée des infections à VHC de génotype 1 chez les UDI, ce génotype étant prédicteur d’une moins bonne réponse au traitement combiné du VHC classique, par PEG-interféron et ribavirine. Il est également probable qu’une proportion plus importante de patients UDI n’a pas une infection à VIH suffisamment « stabilisée » pour débuter un traitement anti-VHC (voir l’article de R. Dray-Spira et coll. dans ce même numéro). De plus, les patients VIH+ UDI sont plus souvent concernés par des symptômes dépressifs qui peuvent être un frein à l’initiation d’un traitement anti-VHC, tant du point de vue du prescripteur que de celui du patient.

Limites de l’étude

Cette étude présente plusieurs limites. La première est le mode de recueil des données sur la co-infection par le VHC. En effet, il est probable que certains cas de co-infection ne figurent pas dans les dossiers médicaux. Compte tenu du peu de données manquantes sur la question relative à la co-infection, il s’agirait alors de patients non encore dépistés ou non signalés par les services hospitaliers. Une autre limite est la relative hétérogénéité du groupe « autres PVVIH », composé non seulement de personnes mono-infectées par le VIH, mais aussi potentiellement de personnes co-infectées par d’autres hépatites (VHB notamment). Par ailleurs, le caractère univarié des analyses présentées ne permet pas d’estimer les interactions entre les différents facteurs testés et leurs poids respectifs dans les différences observées entre les populations d’intérêt. Elles répondent cependant à l’objectif descriptif de cet article. Enfin, une autre limite est liée à la nature déclarative des données, qui ne permet pas de disposer d’informations sûres sur les traitements des patients et sur les réponses virologiques pour le VHC.

Conclusions

Cet aperçu de la situation actuelle de la co-infection par le VHC dans la population française des personnes infectées par le VIH devrait permettre de mieux cibler les actions à mener en santé publique pour améliorer la prise en charge du VIH et l’accès aux soins pour le VHC.

L’arrivée de nouvelles options thérapeutiques anti-VHC offre la possibilité d’un accès élargi et d’une efficacité supérieure de la prise en charge de l’infection par le VHC. Cependant, il est nécessaire de prendre en compte les caractéristiques de la population, les difficultés de la prise en charge combinée, les interactions avec d’autres traitements (antidépresseurs, traitements de substitution, etc.), et surtout d’améliorer la relation médecin-patient pour vaincre les réticences qui peuvent persister encore chez certains médecins prescripteurs. En parallèle, les efforts de prévention de l’infection à VHC doivent désormais cibler des populations comme les HSH pour lesquelles les outils de « réduction des risques » sont encore à inventer, et qui concentrent de nouveaux cas d’infections potentiellement évitables.

Roux P, Demoulin B, Sogni P, Carrieri P, Dray-Spira R, Spire B, et al, et le groupe Vespa2. La co-infection par le virus de l’hépatite C chez les personnes infectées par le VIH : données de l’enquête ANRS-Vespa2. Bull Epidémiol Hebd. 2011;(26-27):314-20.

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Une méthode de fécondation in vitro augmente les risques de retard mental

C’est une technique utilisée dans la moitié des fécondations in vitro (FIV). La méthode dite ICSI, qui consiste à une micro-injection directe de spermatozoïde dans l’ovocyte, augmente le risque d’avoir un retard mental chez l’enfant par rapport à la conception naturelle, selon une étude internationale publiée mardi 2 juillet aux Etats-Unis dans le Journal of the American Medical Association (en anglais).

Au sein d’un échantillon de 2,5 millions d’enfants nés en Suède entre 1982 et 2007, des chercheurs basés au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ont plus particulièrement étudié 30 959 de ces enfants, nés après une fécondation in vitro. Comparés aux autres enfants, le risque que ces « bébés-éprouvettes » soient mentalement retardés est plus élevé de 18%.

Les chercheurs ont ensuite comparé six méthodes différentes de FIV utilisées en Suède, ainsi que l’utilisation ou non d’embryons congelés. Parmi celles-ci, la méthode dite ICSI, recommandée en particulier dans les cas d’infertilité masculine, s’est révélée être la plus susceptible d’entraîner des problèmes.

Les enfants nés de cette procédure avaient en effet 51% de chances supplémentaires de développer un retard mental, par rapport à ceux nés d’une FIV pratiquée avec une autre procédure. Le risque reste toutefois peu élevé puisqu’il passe de 62 à 93 cas pour 100 000.

Retrouvez cet article sur Francetv info

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Les pilules de 3eme génération augmentent les risques vasculaires

©Piaoger/Flickr

Une nouvelle étude menée par l’Assurance-maladie confirme les risques vasculaires des pilules de 3e génération

Réalisée à la demande des autorités sanitaires françaises, elle avait pour objectif de déterminer, pour les COC de première, deuxième et troisième génération, les risques absolus et relatifs des évènements graves comme l’embolie pulmonaire, l’accident vasculaire cérébral ischémique et l’infarctus du myocarde.

Pour info, cette étude a été menée sur plus de 4 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant eu au moins une pilule combinée (COC) remboursée entre le 1er juillet 2010 et le 31 décembre 2011.

Il en ressort l’existence d’un doublement du risque d’embolie pulmonaire des COC de 3ème génération par rapport à ceux de 2ème génération…

L’étude a ainsi permis de révéler 991 embolies pulmonaires tout en confirmant que l’âge et l’état de santé de la femme (diabète, hypertension, tabagisme…) jouent également un rôle important.

Ainsi les risques d’infarctus sont 80 fois plus élevés chez les plus de 45 ans, les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC), multiplié par 22 entre le groupe des femmes les plus jeunes et celui des plus de 45 ans.

Un résultat qui ne fait que confirmer ceux de récentes études internationales.

Ce travail a également permis de confirmer que les pilules de 2ème génération (les plus faiblement dosés en estrogènes) sont associés à des risques moindres d’embolie pulmonaire et d’infarctus du myocarde.


News Santé

Langage : chassez le culturel il revient au galop

Des chercheurs chinois et américains ont montré de manière expérimentale que les personnes parlant une langue étrangère, même couramment, ont tendance à revenir à des penchants langagiers de leur idiome maternel. Le moindre stimuli évoquant leur culture natale.

Shu Zhang, étudiante chinoise à la Columbia Business School de New York, est en train de donner un exposé oral (en anglais, qu’elle parle couramment) lorsque, posant son regard sur son professeur (également chinois) elle se met à émailler involontairement son discours de mots en mandarin. Intriguée par ce phénomène, elle a récemment collaboré à une étude menée par l’équipe de Michael Morris, psychologue à Columbia et publiée dans la revue PNAS.

Les chercheurs ont demandé à des étudiants chinois séjournant aux États-Unis depuis moins d’un an de converser en anglais, via un écran d’ordinateur, avec un « interlocuteur » (ayant l’accent américain). Cependant, le personnage apparaissant sur l’écran était tantôt de race blanche, tantôt asiatique. L’équipe a alors observé les étudiants et surtout écouté leur conversation.

Il s’est avéré que dans ce derniers cas de figure (avec le personnage virtuel de race asiatique), les participants trouvaient la conversation plus « confortable », mais parlaient moins couramment en anglais, utilisant 11% de moins de mots par minute.

Raconte moi une histoire en anglais

« Il est ironique de constater que plus les bénévoles étaient à l’aise avec leur interlocuteur, moins ils parlaient couramment. C’est une chose à laquelle nous ne nous attendions pas » commente Shu Zhang. Pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une adaptation intentionnelle (à leur vis-à-vis asiatique) les expérimentateurs ont demandé aux mêmes volontaires d’inventer et de raconter une histoire (en anglais) après avoir vu des images évoquant soit la culture chinoise, soit la culture américaine.

Là encore, les participants ont (…)
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