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Pesticides : les trois quarts des miels dans le monde sont contaminés

Pesticides : les trois quarts des miels dans le monde sont contaminés

Le 6 octobre 2017.

Selon une étude publiée dans la revue Science, les insecticides néonicotinoïdes ont contaminé 75 % du miel à travers le monde. L’omniprésence de ces pesticides toxiques pour les abeilles inquiète.

Des insecticides qui menacent la survie des abeilles

Les abeilles sont en train disparaître. En cause : l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes dans les cultures céréalières, notamment dans les champs de colza et de maïs. Ces agents chimiques entraînent la paralysie et la mort des abeilles. Mais ils ne sont pas uniquement mauvais pour les abeilles, puisque selon une étude publiée dans la revue Science, 75 % de la production de miel à travers le monde seraient infectés.

Cette étude, menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Neufchâtel, en Suisse, met en lumière l’étendue du problème. Pour en arriver à une telle conclusion, ils ont analysé près de 200 échantillons de miel provenant de différents endroits dans le monde, entre 2015 et 2016. Ils ont ainsi pu observer que 30 % de ces échantillons contenaient un insecticide, 45 % en contenaient entre deux et quatre et 10 % en contenaient quatre.

Les miels plus contaminés en Amérique du Nord

Les chercheurs recherchaient cinq insecticides néonicotinoïdes en particulier. Ceux qui sont les plus toxiques pour les abeilles. « Ces découvertes sont alarmantes », a commenté Chris Connolly, un professeur en neurobiologie à l’université de Dundee, en Écosse, dans un article qui accompagnait l’étude. « Les niveaux relevés sont suffisants pour affecter les fonctions cérébrales des abeilles », a-t-il ajouté.

Mais toutes les régions du monde ne sont pas touchées de la même manière. Selon ces travaux, les miels les plus contaminés se trouvaient en Amérique du Nord (89 % des miels), en Asie (80 %) et en Europe (79 %). C’est en Amérique du Sud que les miels étaient les plus sains (57 % de miels contaminés tout de même). En 2016 déjà, les Nations unies expliquaient que 40 % des abeilles et des papillons risquaient de disparaître à cause de ces insecticides. 

Marine Rondot

À lire aussi : Les pesticides dans l’alimentation

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La majorité des nouveaux anticancéreux autorisée sans preuve d’efficacité supérieure aux anciens ou à un placebo

Plus de la moitié (57 %) des médicaments anticancéreux autorisés par l’Agence européenne des médicaments (EMA) entre 2009 et 2013 ont été mis sur le marché sans évidence claire qu’ils améliorent la qualité de la vie ou prolongent la vie, selon une étude publiée dans le British Medical Journal.

Courtney Davis du King’s College London et Huseyin Naci de la London School of Economics and Political Science ont, avec leurs collègues, analysé les études concernant tous les nouveaux anticancéreux entrés sur le marché durant cette période.

La plupart des anticancéreux sont approuvés sur la base de mesures, non pas de la survie ou de la qualité de vie, mais d’indicateurs potentiels de celles-ci qui ne sont pas des prédicteurs solides, expliquent les chercheurs.

De 2009 à 2013, l’EMA a approuvé 48 médicaments contre le cancer pour 68 indications. De ce nombre, 8 indications (12 %) ont été approuvées sur la base d’études sans groupe de comparaison.

Au moment de l’autorisation de mise sur le marché :

  • les études montraient une prolongation de la survie pour 24 des 68 indications (1 sur 3, 35 %) ; la médiane était de 2,7 mois (variant de 1,0 à 5,8 mois) ;

  • il y a eu une amélioration de la qualité de vie pour 7 des 68 indications (1 sur 10, 10 %).

Dans la période post-marketing :

  • Même après un suivi médian de 5,4 ans (variant de 3,3 ans à 8,1 ans), la moitié des médicaments (49 %) ne présentaient toujours aucun avantage sur le plan de la qualité de vie ou de la survie et parmi les 23 présentaient un avantage, celui-ci était jugé insignifiant sur le plan clinique (ne faisant pas une réelle différence pour les patients) dans environ la moitié (48 %) des cas.

  • Sur 44 indications pour lesquelles il n’y avait aucune preuve d’un gain de survie ou de qualité de vie au moment de l’autorisation de mise sur le marché, au cours de la période post-commercialisation, il y a eu des preuves de prolongation de la vie pour seulement 3 indications (7 %) et un bénéfice sur la qualité de vie pour 5 (11 %).

Peu d’informations sont disponibles pour guider les patients et leurs cliniciens traitants en ce qui concerne l’efficacité des médicaments, soulignent les chercheurs. « Lorsque des médicaments coûteux dont les bénéfices cliniques ne sont pas clairement démontrés sont approuvés et remboursés par les systèmes de santé publics, les patients peuvent en souffrir et les fonds publics gaspillés ».

« Ce faible niveau d’exigence pour les autorisations de mise sur le marché signifie qu’un nombre important de médicaments anticancéreux, disponibles sur le marché européen et souvent présentés comme des “thérapies innovantes”, peuvent ne pas présenter d’avantage réel démontrable par rapport aux options thérapeutiques existantes ou au placebo. Cela peut mener à de faux espoirs et à l’exposition à une toxicité inutile pour certains patients, en plus d’être un gaspillage important de ressources et de fonds importants », souligne le communiqué.

Les chercheurs appellent l’EMA à hausser la barre des preuves requises pour l’autorisation de mise sur le marché de nouveaux médicaments.

Pour plus d’informations sur les nouveaux traitements du cancer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : King’s College London, BMJ
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Greffe de l’utérus : de plus en plus de succès à travers le monde

Greffe de l’utérus : de plus en plus de succès à travers le monde

Le 5 octobre 2017.

38 greffes utérines ont déjà été réalisées dans le monde depuis 2014. Au total, 8 enfants sont nés à la suite d’une transplantation utérine. La médecine progresse pour le bonheur des femmes qui souffrent d’infertilité d’origine utérine.

La transplantation d’utérus a permis 8 naissances

Après un cancer ou une grossesse qui s’est mal déroulée, une femme peut perdre son utérus. Mais depuis 2014, ces femmes peuvent bénéficier d’une transplantation d’utérus. Or selon l’Académie suédoise Sahlgrenska, ces 3 dernières années, 8 bébés sont nés après une greffe de l’utérus. Parmi les 38 femmes greffées, une patiente a même donné naissance à deux enfants. Une prouesse qu’elle n’aurait pas pu imaginer quelques années plus tôt.

Selon la Société internationale de greffe utérine (ISUTx), qui a organisé son premier congrès mi-septembre, en Europe, la transplantation d’utérus pourrait répondre aux besoins de près de 200 000 femmes. « Les résultats présentés lors du congrès vont bien au-delà de nos espérances initiales », s’est félicité le Pr Tristan Gauthier, du CHU de Limoges, qui s’est spécialisé très tôt sur le sujet, dans les colonnes du Figaro.

Des résultats très prometteurs selon les chercheurs

« Les résultats sont extraordinaires », a-t-il ajouté. « Quand nous nous sommes lancés dans l’aventure en 2010, les gens nous prenaient pour des fous. Mais depuis peu, le discours a changé ». Et plus on communiquera sur le nombre de naissances qui ont été permises à la suite de greffes de l’utérus, plus les femmes qui souffrent d’infertilité d’origine utérine se tourneront vers cette solution pour tomber enceintes.

La médecine doit encore faire des progrès. Actuellement, une greffe sur quatre échoue et doit être explantée à cause d’une infection ou d’une thrombose, un caillot qui se forme dans un vaisseau sanguin. La Société internationale de greffe utérine a par ailleurs ajouté que l’on peut parler de réussite quand la femme a de nouveau ses règles. En France, il a fallu attendre 2015 pour que l’Agence du médicament autorise une équipe de Limoges à lancer un essai clinique.

Marine Rondot

À lire aussi : La greffe : comment on remplace un organe ?

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Cancer du sein : en France, le dépistage n’a pas réduit le nombre de mastectomies

En France, le dépistage organisé du cancer du sein n’a pas réduit le nombre de mastectomies, selon une analyse réalisée par la Dre Cécile Bourdu et quatre coauteurs membres du collectif de médecins Cancer Rose qui paraîtra dans la revue Médecine en octobre.

Entre 2000 et 2016, le nombre des ablations du sein est passé de 17 500 à 20 000.

En 2000, la découverte de 10 cancers du sein amenait à 4 mastectomies totales, avant que le dépistage ne soit généralisé. Même constat pour l’année 2012.

Cécile Bour et ses collègues ont analysé la base de données des hôpitaux et cliniques (PMSI) et constaté que le dépistage organisé « n’a pas fait baisser le nombre d’interventions les plus mutilantes ».

Pour Vincent Robert, l’un des coauteurs de l’étude, avec le dépistage, « un petit nombre de femmes y gagne, un autre y perd. La meilleure solution, c’est de les informer et de leur laisser le choix ».

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Cancer Rose, Europe 1
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Une nouvelle application pour vérifier l’état de santé du cœur

Une nouvelle application pour vérifier l’état de santé du cœur

Le 4 octobre 2017.

Une équipe de chercheurs de l’Institut de technologies de Californie, aux États-Unis, a mis au point une application mobile capable de savoir si votre cœur se porte bien ou pas en l’espace de 2 minutes.

Un diagnostic en 2 minutes

Vous avez mal au cœur et vous voulez savoir si ces douleurs sont inquiétantes ? Très prochainement il vous suffira de consulter votre smartphone pour savoir si votre cœur se porte bien ou pas. C’est en tout cas ce qu’avancent des chercheurs américains dans une étude publiée dans la revue News Medical Life Sciences. Selon ces travaux, une simple application serait utile pour savoir si nous avons une bonne santé cardiaque.

Actuellement, pour savoir si vous souffrez d’un problème cardiaque, vous devez faire une IRM ou une échocardiographie. Cela coûte cher et prend du temps (30 minutes environ). L’application mobile donne son diagnostic en 2 minutes. Les auteurs de cette étude ont testé leur outil sur 72 personnes âgées de 20 à 92 ans et elle a montré son efficacité. Ce qui pourrait déboucher sur une commercialisation dans les prochains mois.

Une commercialisation prochaine de cette application

La marge d’erreur observée lors de ces essais se trouvait autour de 19 %. Or, lorsqu’un patient passe une échocardiographie classique, la marge d’erreur se trouve autour de 20 %. Pour faire fonctionner cette application, il suffit de mettre son smartphone près du cou. En observant l’activité de l’artère carotide, grâce à la caméra du téléphone, l’application est capable de savoir si le cœur est en bonne santé.

Concrètement, l’application contrôle le pourcentage d’éjection du sang contenu dans une cavité cardiaque lors d’un battement, cela s’appelle la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEV). Cela paraît incroyable mais c’est pourtant cette simple observation qui rend le diagnostic possible. On imagine les progrès médicaux qu’une telle application permettrait. Une start up, baptisée Avicena, a d’ores et déjà été créée pour commercialiser l’outil. 

Marine Rondot

À lire aussi Santé : les meilleures applications mobiles

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AVC : quels facteurs de risques entre 18 et 55 ans ?

AVC : quels facteurs de risques entre 18 et 55 ans ?

Geralt/Pixabay

L’AVC ou accident vasculaire cérébral est la 3ème cause de décès en France, il est la 1ème cause de handicap acquis chez l’adulte. Aujourd’hui des scientifiques ont voulu savoir quelles en étaient les principales causes chez les plus jeunes

Ainsi, et selon une étude allemande dont s’est fait l’écho le site PassionSante.be, l’hypertension artérielle et la sédentarité sont les principaux facteurs de risques d’un AVC chez le jeune adulte (18-55 ans, ndrl).  Comme chez leurs aînés…

Avant d’en arriver à cette conclusion, une équipe allemande a comparé le profil de 2000 patients âgés de 18 à 55 ans et ayant été victime d’un AVC (ischémique ou hémorragique) avec celui de 8500 personnes sans antécédent neurologique vasculaire.

Ont été examinés les facteurs de risques suivants : hypertension artérielle, excès de cholestérol, diabète, maladie coronarienne, tabagisme, consommation excessive d’alcool, sédentarité ou bien encore obésité.

Et tout comme chez des personnes plus âgées, deux facteurs de risques se sont particulièrement distingués: la sédentarité et l’hypertension artérielle.

Cela ne signifie bien sûr pas que les autres facteurs de risques soient à négliger..

AVC : les facteurs qui augment les risques

L’occasion de refaire un petit point sur les facteurs de risques connus

  • l’hypertension artérielle : c’est le facteur majeur. Vous devez connaître vos chiffres tensionnels ! S’ils sont régulièrement au-dessus de 14/9 cm Hg (ou 140/90 mm Hg), vous devez consulter votre médecin qui pourra débuter un traitement approprié ; dans tous les cas, il faudra réduire vos apports en sel (le sel retient l’eau, c’est bien connu et donc augmente la pression du sang)
  • l’intoxication par le tabac : une consommation de tabac (même une seule cigarette par jour) augmente le risque d’AVC ; arrêter de fumer diminue par deux votre risque d’AVC
  • l’Hypercholestérolémie : elle est souvent familiale. Vous devez donc vous inquiéter et connaître vos chiffres de cholestérol sanguin si quelqu’un dans votre famille est atteint ou traité pour une hypercholestérolémie, ou si plusieurs personnes dans votre famille a eu un infarctus du myocarde. Dans les analyses de cholestérol que le laboratoire vous rend, il y a le cholestérol total, le « bon » cholestérol (appelé HDL) et le « mauvais » cholestérol (appelé LDL). C’est le LDL qui est important de contrôler.
  • le diabète : votre glycémie à jeûn doit être inférieure à 7 mmol/l (1, 26 g/l)
  • certaines maladies cardiaques (arythmie, maladie des valves cardiaques par exemple) qui nécessitent un traitement anrticoagulant toute la vie

News Santé

Homéopathie : vers la fin du remboursement ?

Homéopathie : vers la fin du remboursement ?

Le 3 octobre 2017.

Dans un rapport qu’il vient de publier, le Conseil scientifique des Académies des sciences européennes (Easac) dénonce l’inefficacité de l’homéopathie et demande son non-remboursement.

Une efficacité de l’homéopathie qui n’est pas prouvée

Le débat sur la pertinence de prescrire des traitements homéopathiques vient d’être relancé, après le publication par le Conseil scientifique des Académies des sciences européennes d’un rapport sur le sujet. Un rapport dans lequel les auteurs dénoncent l’inefficacité de ces produits : « En dépit de la popularité de ces produits dans certains pays, les scientifiques se demandent s’ils sont utiles ou nocifs », notent les auteurs.

Et d’ajouter qu’il n’existe « pour aucune maladie, aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l’efficacité des produits homéopathiques ». Ce n’est pas la première fois que ces arguments sont avancés et ce que le rapport dénonce, c’est que malgré le manque de preuves scientifiques sur son efficacité, ces médicaments homéopathiques sont remboursés dans de nombreux pays.

L’homéopathie est-elle dangereuse ?

C’est pour cette raison que les scientifiques réclament la fin du remboursement de ces traitements, « à moins que démonstration n’ait été faite, par des tests rigoureux, qu’ils étaient efficaces et sans danger ». En France, les médicaments homéopathiques sont remboursés à hauteur de 30 %.  Mais pour quelle raison parle-t-on de danger ? Prend-on un risque en achetant de l’homéopathie ?  

« L’homéopathie peut avoir un effet nocif en retardant la consultation d’un médecin ou dissuadant le patient de rechercher les soins médicaux appropriés, qui seront basés sur des preuves scientifiques, et en fragilisant finalement la confiance des patients et du public envers la démarche scientifique fondée sur les preuves », avancent les chercheurs. En clair, les patients doivent savoir à quoi s’en tenir avant d’en acheter et ne pas penser que ces traitements peuvent soigner tous les maux même ceux qui nécessitent des antibiotiques. 

Marine Rondot

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Exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens et troubles du comportement des enfants

© Fotolia/inserm

Une étude épidémiologique menée par l’Inserm[1] sur les familles de la cohorte EDEN (500 garçons nés entre 2003 et 2006 et leurs mères) montre que l’exposition pendant la grossesse à certains phénols et phtalates est associée à des troubles du comportement des garçons entre 3 et 5 ans. Les composés les plus préoccupants à cet égard sont le bisphénol A, le triclosan et le di-n-butyl phtalate, ou DBP. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Environmental Health Perspectives.

Le bisphénol A a été interdit de tous les contenants alimentaires en France en janvier 2015, une date ultérieure à la réalisation de cette étude. Le triclosan est un agent antibactérien retrouvé dans certains dentifrices et savons ; le DBP est utilisé comme plastifiant dans les plastiques de type PVC, certaines colles, vernis à ongles et laques pour les cheveux. Triclosan et DBP sont réglementés selon la logique d’une valeur limite dans certaines familles de produits, tout en étant interdits dans d’autres (le DBP est par exemple interdit d’usage dans les cosmétiques et le triclosan dans les habits dans l’UE). Des études toxicologiques in vitro et chez l’animal ont mis en évidence que ces composés étaient des perturbateurs endocriniens et pouvaient interagir avec des systèmes hormonaux impliqués dans le développement normal du système nerveux central. Les mécanismes précis qui pourraient expliquer un effet des perturbateurs endocriniens sur le neurodéveloppement et le comportement pourraient passer par une altération du fonctionnement des hormones thyroïdiennes, des hormones stéroïdiennes, comme l’œstrogène, ou d’autres hormones, comme l’ocytocine ou la vasopressine, des hormones sécrétées par l’hypothalamus.

Face à ces premières conclusions chez l’animal, les chercheurs ont souhaité étudier l’association entre les expositions aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et le comportement ultérieur des enfants.

Exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens : infos sur l’étude menée

L’étude a porté sur 529 petits garçons de la cohorte mère-enfant EDEN, mise en place par l’Inserm. Les femmes enceintes participant à cette cohorte ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les CHU de Nancy et Poitiers. Aux troisième et cinquième anniversaires de l’enfant, ces mamans ont rempli un questionnaire standardisé évaluant certains aspects du comportement de leur enfant tel que l’hyperactivité, les troubles émotionnels et les troubles relationnels. Ce questionnaire standardisé, utilisé depuis une vingtaine d’années, intitulé « Questionnaire des forces et difficultés » de l’enfant, permet d’établir un score dans différentes dimensions du comportement tels que les symptômes émotionnels, les problèmes de relation avec les pairs, les problèmes de conduite, d’hyperactivité et d’inattention. Un échantillon d’urine prélevé durant la grossesse a permis le dosage de biomarqueurs caractéristique de l’exposition aux phénols et aux phtalates dans le Laboratoire de Santé Environnementale des CDC d’Atlanta, qui est en charge des campagnes de biosurveillance américaines.

De 70 à 100% des femmes de la cohorte Eden, recrutées durant leur grossesse entre 2003 et 2006, étaient alors exposées à des niveaux détectables de différentes substances. Les niveaux urinaires étaient de l’ordre de 1 à 3 µg par litre pour le bisphénol A, de 10 à 100 µg par litre pour le triclosan, et de 50 à 200 pour le méthylparabène. Les résultats suggèrent que l’exposition maternelle à certains phénols et phtalates est associée à des troubles du comportement des petits garçons.

L’exposition au bisphénol A était associé à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements de type hyperactif à 5 ans. Les chercheurs notent que ce travail confirme ainsi que les effets du bisphénol A sur le comportement observés chez l’animal de laboratoire se retrouvent chez l’humain à des expositions faibles, probablement inférieures à celles préconisées par l’autorité européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA.

Le métabolite du DBP était lui associé à davantage de troubles émotionnels et relationnels, incluant les comportements de repli, à 3 ans, mais pas à 5 pour les troubles émotionnels. Des associations entre ces composés et le comportement avaient déjà été mis en évidence dans des études précédentes chez de jeunes garçons et chez l’animal. Ainsi, dans une étude réalisée à partir de femmes et d’enfants new-yorkais, une augmentation des comportements de repli chez les enfants de 3 ans avec des niveaux croissants du métabolite du DBP avaient été rapportés en 2012.

Les résultats de cette étude ont aussi montré une association entre le triclosan et une augmentation des troubles émotionnels à 3 et 5 ans. Il s’agit de la première étude évaluant les effets de ce composé sur le comportement, pour lequel l’équipe d’épidémiologie environnementale de Grenoble avait déjà mis en évidence une diminution du périmètre crânien à la naissance, dans cette même population. Au niveau moléculaire, le triclosan est capable d’interagir avec l’axe thyroïdien qui, pendant la grossesse, est impliqué dans le développement du cerveau du fœtus.

L’effectif de l’étude, qui est une des plus vaste sur la question, ne permettait pas d’étudier directement la survenue de pathologies du comportement comme les troubles du spectre autistique, ce qui impliquerait de suivre des dizaines de milliers d’enfants.

Les équipes de recherche vont désormais s’attacher à répliquer ces résultats au sein de la cohorte mère-enfant SEPAGES en cours dans la région Grenobloise, coordonnée par l’Inserm et soutenue par l’European Research Council. Dans cette dernière, de nombreux échantillons d’urine par participant sont recueillis durant la grossesse et les premières années de vie de l’enfant. Cette approche permettra de limiter les erreurs de mesure de l’exposition et d’identifier de potentielles périodes de sensibilité aux phénols et phtalates sur différents événements de santé tels que la croissance, le comportement ou la santé respiratoire. Cela permettra aussi d’étudier l’effet éventuel de ces substances chez les petites filles, qui n’avaient pu être considérées ici. Il est possible que leur sensibilité aux perturbateurs endocriniens diffère de celle des garçons.

[1] Un consortium de recherche associant des équipes de recherche Inserm, les CHU de Nancy et Poitiers, le Center for Disease Controls and Prevention (CDC, Atlanta, USA), et coordonné par l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’Avancée des Biosciences (Inserm/CNRS/Université Grenoble Alpes).
Crédits/source :Presse Inserm

News Santé

Champignons : attention au risque d’intoxication

Champignons : attention au risque d’intoxication

Le 2 octobre 2017.

Les pluies du mois de septembre promettent une belle saison pour les amateurs de cueillette de champignons. Mais la prudence reste de mise.

181 cas d’intoxication ont été recensés

Vous raffolez des champignons ? C’est le moment ou jamais d’aller faire une belle balade en forêt mais avant de déguster votre cueillette, pensez à vous rendre en pharmacie pour vérifier si tous les champignons que vous avez choisis sont comestibles. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et la Direction générale de la santé (DGS), ces 2 dernières semaines, 181 cas d’intoxication ont été recensés.

« Ces intoxications résultent, dans la majorité des cas, d’une confusion avec des champignons comestibles, d’où l’importance de rester vigilant, que l’on soit connaisseur ou que l’on pratique la cueillette ponctuellement », notent les autorités de santé dans un communiqué commun. Un champignon mal conservé, dans un sac en plastique par exemple, ou consommé plus de 2 jours après la cueillette peut être dangereux.

Certains champignons vénéneux sont très dangereux

Certaines intoxications ne sont pas très graves, mais il faut rester prudent, car selon ce même communiqué, depuis le mois de juillet, 5 personnes ont souffert de complications rénales ou d’atteintes du foie nécessitant une greffe. Le moindre symptôme (diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue…) qui surviendrait après la consommation de champignons doit donc être pris au sérieux.

En cas de troubles digestifs, appelez immédiatement le 15 ou le centre antipoison de votre région. Pour éviter tout risque d’intoxication, l’Anses et la DGS recommandent de ne ramasser que les champignons que l’on connaît, de séparer les champignons par espèce « pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles » et de bien se laver les mains après la cueillette. 

Marine Rondot

À lire aussi : Pourquoi il faut consommer des champignons sans modération

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La maltraitance dans l’enfance laisse des séquelles dans certains circuits cérébraux

Des modifications de structures neuronales dans certaines régions du cerveau ont été constatées chez des personnes ayant été victimes de maltraitance grave durant l’enfance, dans une étude publiée dans l’American Journal of Psychiatry (AJP).

Dans les pays occidentaux, de 5 à 15 % des enfants âgés de moins de 15 ans seraient victimes de maltraitance grave.

Au nombre des difficultés associées à la maltraitance infantile grave, souligne le communiqué des chercheurs, « notons le risque accru de trouble psychiatrique, tel que la dépression, un degré élevé d’impulsivité, d’agressivité et d’anxiété de même qu’une toxicomanie plus fréquente et le suicide ».

Pierre-Eric Lutz de l’Université McGill et ses collègues ont comparé les échantillons de tissu cérébral prélevés chez trois groupes de personnes décédées : 27 personnes dépressives s’étant suicidées qui présentaient des antécédents de maltraitance infantile grave ; 25 personnes dépressives s’étant suicidées, mais qui ne présentaient pas d’antécédents de maltraitance infantile ; et 26 personnes décédées qui ne présentaient pas d’antécédents de troubles psychiatriques ni de maltraitance infantile.

Ils ont observé :

  • que seuls les tissus cérébraux des personnes qui avaient été victimes de maltraitance durant l’enfance présentaient un amincissement de la gaine de myéline touchant une proportion significative de fibres nerveuses ;

  • des altérations moléculaires sous-jacentes affectant de manière sélective des cellules qui participent à la production et à l’entretien de la myéline ;

  • une augmentation du diamètre de certains des plus longs axones (fibres nerveuses) uniquement dans ce même groupe de personnes.

La myéline est une gaine de tissus adipeux protégeant et isolant les axones des neurones et favorisant la conduction efficace de l’influx nerveux. Elle constitue la matière blanche du cerveau.

La formation de la gaine de myéline (myélinisation) est progressive, se produisant surtout durant l’enfance.

Les chercheurs font l’hypothèse que ces modifications pourraient entraver le couplage fonctionnel entre le cortex cingulaire et les structures sous-corticales, telles que l’amygdale et le noyau accumbens (respectivement liées à la régulation des émotions et au sentiment de récompense et de satisfaction), et altérer le traitement affectif de l’information chez des personnes qui ont été maltraitées durant l’enfance.

Ils concluent que l’adversité en début de vie peut entraîner une détérioration persistante de plusieurs fonctions neuronales dans le cortex cingulaire antérieur.

La maltraitance laisserait des traces cérébrales liées à une vulnérabilité future

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : McGill, AJP.
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