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Effets de la curcumine sur la mémoire et l’humeur : des résultats positifs (contre placebo)

La consommation quotidienne d’une certaine forme de curcumine, un composé du curcuma, améliore la mémoire et l’humeur chez les personnes présentant une perte de mémoire légère liée à l’âge, selon une étude de l’Université de Californie à Los Angeles publiée dans l’American Journal of Geriatric Psychiatry (AJGP).

L’étude a examiné les effets d’un supplément de curcumine facilement absorbable sur la mémoire ainsi que son impact sur les plaques et enchevêtrements de protéines dans le cerveau (caractéristiques de l’Alzheimer se développant plusieurs années avant l’apparition des symptômes).

Les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes de la curcumine ont déjà été montrées dans des études en laboratoire, indiquent les chercheurs. Il a également été suggéré que sa consommation serait une raison possible pour laquelle les personnes âgées en Inde ont une prévalence plus faible de la maladie d’Alzheimer et une meilleure performance cognitive.

« La façon exacte dont la curcumine exerce ses effets n’est pas certaine, mais elle peut être attribuable à sa capacité de réduire l’inflammation cérébrale, qui a été liée à la maladie d’Alzheimer et à la dépression majeure », explique le Dr Gary Small, premier auteur de l’étude.

L’étude randomisée en double aveugle a été menée avec 40 personnes âgées de 50 à 90 ans qui avaient des troubles de mémoire légers. Elles étaient assignées au hasard à recevoir un placebo ou 90 mg de curcumine deux fois par jour pendant 18 mois.

Leurs fonctions cognitives ont été évaluées tous les six mois. Les taux de curcumine dans le sang étaient mesurés au début de l’étude et après 18 mois. Trente des volontaires ont subi une tomographie par émission de positons (imagerie cérébrale) pour déterminer les niveaux de protéines amyloïdes et tau dans leur cerveau au début de l’étude et après 18 mois.

Les participants qui ont pris la curcumine ont connu des améliorations significatives de leurs capacités de mémoire et d’attention, ce qui n’était pas le cas de ceux qui ont pris le placebo. Dans les tests de mémoire, ceux qui prenaient de la curcumine se sont améliorés de 28 % au cours des 18 mois. Ils ont également connu une légère amélioration de l’humeur et les images cérébrales montraient moins d’amyloïdes et de tau dans l’amygdale et l’hypothalamus que chez ceux prenant le placebo.

L’amygdale et l’hypothalamus sont des régions du cerveau qui contrôlent plusieurs fonctions de la mémoire et des émotions.

Les chercheurs prévoient mener une étude auprès d’un plus grand nombre de personnes. Cette étude inclura des personnes atteintes de dépression légère afin de pouvoir déterminer si la curcumine a également des effets antidépresseurs.

Un échantillon plus important permettrait également d’analyser si les effets de la curcumine sur la mémoire varient selon le risque génétique de la maladie d’Alzheimer, l’âge ou la sévérité des problèmes cognitifs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Université de Californie à Los Angeles.
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Grippe : la respiration peut suffire à transmettre le virus !

Grippe : la respiration peut suffire à transmettre le virus !

Le 23 janvier 2018.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Maryland School of Public Health, aux États-Unis, la grippe peut être transmise par la respiration, c’est pourquoi elle serait si contagieuse.

Une simple respiration contamine l’air

En cas d’épidémie de grippe, les autorités sanitaires recommandent de se tenir à l’écart des personnes malades et de se laver les mains régulièrement. Mais selon une étude publiée dans la revue médicale Proceedings of the National Academy of Sciences, il faudrait être encore plus prudent. Selon ces travaux, un patient atteint de la grippe peut transmettre le virus uniquement en respirant.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont cherché à capturer le virus de la grippe au contact de personnes malades lorsqu’elles respiraient, parlaient, toussaient et éternuaient. Ils ont ainsi pu constater que l’air expiré par une personne grippée pouvait contenir des micro-particules virales. La maladie est encore plus contagieuse que ce que l’on croyait jusqu’ici.

La grippe, une maladie très contagieuse

« Les personnes atteintes de grippe génèrent des aérosols infectieux (de minuscules gouttelettes qui restent en suspension dans l’air pendant une longue période), même lorsqu’elles ne toussent pas, surtout pendant les premiers jours de la maladie », explique le Dr Milton, professeur de santé environnementale et principal auteur de cette étude. Les personnes malades sont donc invitées à rester chez elles ou à porter un masque.

Se laver les mains régulièrement, c’est bien mais clairement pas suffisant, selon les chercheurs. Il faut bien comprendre que si les personnes atteintes du virus contaminent l’air autour d’elles par le simple fait de respirer, quand elles toussent ou éternuent, les risques de contamination sont décuplés. Et de rappeler l’importance de la vaccination qui reste le moyen le plus efficace de réduire l’impact des épidémies de grippe. 

Marine Rondot

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Insultes, grossièretés… ceux qui parlent la nuit sont très vulgaires

Insultes, grossièretés... ceux qui parlent la nuit sont très vulgaires

Le 22 janvier 2018.

Ceux qui parlent dans leur sommeil seraient particulièrement vulgaires, en tout cas lorsqu’ils sont en train de régler un conflit imaginaire. Des chercheurs français viennent de se pencher sur le sujet.

Ceux qui parlent dans leur sommeil tentent de régler un conflit

Parlez-vous en dormant ? Si oui, vous risquez fort d’être assez vulgaire ! C’est en tout cas ce que suggère une récente étude scientifique menée par des chercheurs français et publiée dans la revue Sleep. Selon ces derniers, les personnes qui parlent fréquemment lorsqu’elles dorment auraient pour habitude d’employer bon nombre d’insultes en tout genre.

Pour parvenir à étudier le langage des dormeurs, les chercheurs ont analysé et enregistré le sommeil de 10 000 personnes. Et puisque la plupart des parleurs nocturnes ne sont pas forcément audibles, il n’est resté en bout de course que 361 enregistrements convenables qui ont, ensuite, été passés au crible.

Vulgaires, mais respectueux !

« Nous avons pu identifier 3 349 mots différents », explique le Dr Isabelle Arnulf, chef du service des pathologies du sommeil à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, pour Sciences et Avenir. « L’immense majorité du temps, ce qui est en train d’être dit est conflictuel, ce sont des moments de tension. Et les mots prononcés traduisent vraisemblablement bien le contenu mental au moment du rêve ».

Des insultes et de nombreuses grossièretés ne semblent pourtant pas nuire à la bienséance, puisque les auteurs de cette étude révèlent également que les sujets étudiés ont tous montré un certain respect de la langue française et de leur interlocuteur. « Les parleurs nocturnes utilisent les mêmes circuits cérébraux pour parler que lorsqu’ils sont éveillés, ils respectent le temps de réponse de leur interlocuteur imaginaire, la sémantique, la syntaxe, la grammaire, etc. »

Gaëlle Latour

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L’utilisation de l’hypnose se généralise aux Hôpitaux universitaires de Genève

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont lancé en 2017 un vaste programme de formation à l’hypnose clinique, destiné aux médecins et au personnel soignant. Les premiers professionnels formés recevront leur certification le 27 janvier prochain.

Dès son lancement, le programme a enregistré plus de 2000 inscriptions, précise la Pre Claire-Anne Siegrist au magazine Pulsations publié par les HUG.

L’objectif est de former 10 % du personnel médicosoignant des services de soins d’ici à 2020.

La Pre Siegrist a co-initié ce projet avec la Adriana Wolff, hypnothérapeute et médecin adjointe au service d’anesthésiologie après avoir expérimenté les bienfaits de cette technique dans la gestion de douleurs neuropathiques.

Le programme comprend deux niveaux d’enseignement : la communication thérapeutique et l’hypnose clinique hospitalière.

L’hypnose clinique hospitalière permet d’atteindre un état de conscience modifié dans lequel des changements positifs des perceptions du patient sont possibles grâce aux suggestions du thérapeute.

L’hypnothérapie a fait ses preuves dans de nombreux domaines : douleurs et angoisse, mais aussi nausées, vomissements, phobies (piqûre, anesthésie, claustrophobie), acouphènes, dépression, insomnies… « Mobiliser les ressources internes des patients permet souvent de réduire les doses de médicaments », souligne la Dre Wolff.

Une liste d’une trentaine d’indications reconnues dans les soins a été établie par les HUG.

Comment se déroule une séance d’hypnose ?

« C’est assez simple. Le thérapeute détermine un objectif avec le patient : diminution de la douleur, de l’anxiété, etc. Puis il induit, par la parole, cet état de dissociation particulier à l’hypnose où l’attention est focalisée ailleurs que sur l’environnement immédiat. Quand le patient a atteint le bon niveau de conscience, le soignant le guide pour l’aider à modifier son approche du problème », explique l’hypnothérapeute.

Qu’en est-il de la communication thérapeutique ?

« Une hospitalisation – du fait de la maladie, de la peur, de la souffrance – entraîne une forte vulnérabilité émotionnelle. Cet état est proche de celui de dissociation induit par l’hypnose. Il rend les gens extrêmement réceptifs et sensibles. Un mot inapproprié peut les blesser. Porter une attention particulière au langage amène une aide supplémentaire dans les relations entre soignants et soignés. Par exemple, si on dit : “Je vais piquer. Mais cela ne fera pas mal.” Le patient entend “piquer” et “mal”. Ces mots créent un contexte inconfortable et augmentent l’anxiété et la douleur. Il vaut mieux évoquer les bénéfices de la perfusion, puis avertir par un “Nous sommes prêts”. La communication thérapeutique, c’est simple. Mais il faut l’apprendre. »

Pour plus d’informations sur l’hypnose médicale, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Hôpitaux universitaires de Genève, Pulsations.
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Un anti-cancéreux périmé vendu à des milliers de patients

Un anti-cancéreux périmé vendu à des milliers de patients

15 janvier 2018

Près de 100.000 doses de ce médicament utilisé notamment dans les cancers de l’ovaire, de la vessie et du sein mais aussi chez les enfants ont été vendus dans l’Hexagone avec une fausse date de péremption.

Pendant quatre ans, 100.000 flacons d’un anti-cancéreux ont été délivrés

Entre 2007 et 2011, plus de 100.000 flacons périmés de Thiotépa, un médicament utilisé pour traiter des cancers, auraient été administrés à des patients suisses et français, a révèlé le dimanche 14 janvier 2018, le journal suisse Le Matin.

Le médicament périmé est distribué par le laboratoire Alkopharmane pour lutter contre les cancers de l’ovaire, de la vessie et du sein. Et selon le journal helvète, il ne contenait « plus la dose de principe actif exigée ».

Le laboratoire a falsifié les dates de péremption

Si l’affaire date de 2011, le quotidien suisse rapporte que Swissmedic, a déposé un recours contre la condamnation d’Alkopharma pour falsification des dates de péremption, notamment parce que le juge n’a pas retenu la mise en danger de la santé des patients. En effet, le laboratoire avait créé de fausses étiquettes et aurait falsifié la date de péremption de ce médicament qui avait théoriquement une durée de vie de 18 mois.

Au total, selon l’enquête de Swissmedic, l’organisme en charge de surveiller le marché des produits thérapeutiques en Suisse, Alkopharma a modifié les dates de péremption de 98.820 flacons vendus en France pour un prix dépassant 3 millions d’euros et 2.119 dans des hôpitaux en Suisse pour 207.573 francs suisses (175.939 euros). « Certains flacons ont été vendus 7 ans plus tard », a même précisé  la Radio Télévision Suisse. 

Marie-Eve Wilson-Jamin

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Un test sanguin détecte 8 types de cancers avant l’apparition des symptômes

Des chercheurs de l’Université Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis) ont mis au point un test sanguin qui dépiste huit types de cancer courants et détermine le tissu de l’organisme qui est affecté. Ces 8 types de cancers sont responsables de 60 % des décès par cancer aux États-Unis.

Le test, appelé CancerSEEK, analyse 8 protéines liées au cancer et 16 mutations génétiques à partir de l’ADN circulant dans le sang.

Nickolas Papadopoulos et Joshua Cohen ont, avec leurs collègues, évalué le test avec 1005 personnes ayant des diagnostics des cancers de stades 1 à 3 (sans métastases) des ovaires, du foie, de l’estomac, du pancréas, de l’œsophage, du côlon-rectum, du poumon ou du sein.

La sensibilité globale du test (la capacité de trouver le cancer) était de 70 % et variait de 98 % pour le cancer de l’ovaire à 33 % pour le cancer du sein. Pour les cancers des ovaires, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’œsophage, la sensibilité variait de 69 à 98 %.

La spécificité du test était de plus de 99 %, c’est-à-dire qu’il produit très peu de faux positifs. Utilisé avec 812 personnes en santé, il n’a produit que 7 résultats positifs erronés.

Les chercheurs ont notamment eu recours à l’apprentissage machine (intelligence artificielle) pour la détermination de la location des tumeurs. Celle-ci était identifiée dans 83 % des cas.

En collaboration avec Johns Hopkins, le Geisinger Health System en Pennsylvanie a déjà commencé à utiliser CancerSEEK sur des échantillons de sang prélevés chez des femmes volontaires âgées de 65 à 75 ans qui n’ont jamais eu de cancer. L’étude de 50 millions de dollars, d’une durée de cinq ans, portera sur jusqu’à 50 000 femmes.

« Pour celles obtenant deux fois des résultats positifs, la prochaine étape sera l’imagerie afin de repérer la tumeur. Mais cela soulèvera les mêmes questions que d’autres tests de dépistage », souligne un article éditorial de la revue Science. « Est-ce que le test détectera de petites tumeurs qui ne se développeraient jamais assez pour causer des problèmes, mais qui seront traitées de toute façon, entraînant une anxiété, des coûts et des risques inutiles ? Papadopoulos pense que le problème est gérable parce qu’une équipe d’experts évaluera chaque cas. “Ce n’est pas une problématique de surdiagnostic, mais de surtraitement », dit-il.

Les chercheurs prévoient que le test coûtera éventuellement moins de 500 $ .

Plusieurs autres équipes travaillent sur le développement de tests sanguins (qualifiés de « biopsies liquides ») pour le dépistage de différents cancers, dont une équipe française, et la société Grail notamment financée par le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, et le fondateur d’Amazon, Jeffrey P. Bezos.

Psychomédia avec sources : Johns Hopkins Medicine, Science.
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L'horloge biologique pour lutter contre les maladies inflammatoires

L'horloge biologique pour lutter contre les maladies inflammatoires

Le 19 janvier 2018

Une étude de chercheurs français effectuée sur des souris et sur des cellules humaines démontre l’action anti-inflammatoire d’une protéine de l’horloge biologique. Une piste pour traiter les maladies inflammatoires.

Un lien entre horloge biologique et certaines maladies inflammatoires

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut Pasteur de Lille montre un lien entre cette horloge biologique et certaines maladies de type inflammatoire. Les chercheurs ont en effet observé que la gravité et la mortalité de l’une d’entre elles, l’hépatite fulminante, dépendaient du moment de la journée auquel la pathologie était induite.

Pour rappel, chacun possède une « horloge biologique », un système qui permet à l’organisme de réguler un certain nombre de fonctions vitales sur une période d’environ 24 heures. Sont réglés notamment le cycle éveil/sommeil, la température corporelle, le rythme cardiaque et la délivrance d’hormones. Pour fonctionner correctement, elle se base sur des signaux qu’elle reçoit de l’extérieur (nourriture, sport, température, lumière) qui sont des indicateurs pour se resynchroniser en permanence.  

Un traitement enfin découvert ?

Les chercheurs ont observé que la gravité et la mortalité de l’une de ces maladies inflammatoires, l’hépatite fulminante, dépendaient du moment de la journée auquel la pathologie était induite Il s’agit d’un syndrome rare caractérisé par la destruction des cellules du foie qui sont alors incapables d’assurer leur fonction métabolique et de détoxification. L’Inserm précise que sa cause peut être toxique ou infectieuse. Et il n’y a aucun traitement spécifique de l’hépatite fulminante identifié : la seule solution reste une greffe de foie dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes.

Partant de l’observation que les fonctions immunitaires varient durant la journée, les chercheurs se sont intéressés à une protéine spécifique de l’horloge biologique, la Rev-erbα, et à son implication potentielle dans la régulation de l’inflammation lors d’une hépatite fulminante. Leurs travaux publiés dans la revue Gastroenterology ont permis de mettre en évidence que le phénomène inflammatoire suit également un rythme circadien. Une réelle avancée scientifique qui pourrait entraîner la création d’un médicament.

Marie-Eve Wilson-Jamin

Lire aussi : Régime du Dr Weil : le régime anti-inflammatoire

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Fibromyalgie : quelle évolution 25 ans après le diagnostic ?

Une étude finlandaise, publiée dans la revue Clinical Rheumatology, a évalué l’évolution de la fibromyalgie chez 28 femmes ayant reçu le diagnostic 26 ans plus tôt.

Risto Isomeri de l’Université de Helsinki et ses collègues (1) ont fait parvenir un questionnaire à 38 personnes qui, en 1986, ont reçu un diagnostic de fibromyalgie selon les critères de Yunus basés sur 18 points sensibles à la pression.

Parmi celles-ci, 28 (74 %) ont répondu. Trois (11 %) étaient guéries de la fibromyalgie. Chez les autres, tous les symptômes, sauf les douleurs, étaient légèrement aggravés. L’insomnie était particulièrement augmentée (65 % contre 27 % lors du diagnostic). Mais, dans l’ensemble, le score total des symptômes n’a pas changé de façon significative (11,1 par rapport à 10,8 lors du diagnostic).

Malgré le vieillissement et la fibromyalgie, le niveau de capacité fonctionnelle évalué par le Stanford Health Assessment Questionnaire (HAQ) est demeuré au même niveau.

Six participantes (22 %) ont déclaré avoir eu une ou plusieurs périodes d’au moins un an sans symptômes.

Les symptômes de la fibromyalgie ont persisté chez la plupart des patientes pendant deux décennies et demie sans détérioration significative de la capacité fonctionnelle rapportée, concluent les chercheurs. Environ un quart ont connu de longues périodes sans symptômes durant leur maladie.

Pour plus d’informations sur la fibromyalgie, voyez les liens plus bas.

(1) Marja Mikkelsson, Markku Partinen, Markku J. Kauppi.

Psychomédia avec source : Clinical Rheumatology.
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Télémédecine remboursée par la Sécu : des économies en perspective ?

Télémédecine remboursée par la Sécu : des économies en perspective ?

Le 19 janvier 2018.

Le gouvernement a décidé d’ajouter la téléconsultation (examen médical par visioconférence) et la téléexpertise (une demande d’avis entre praticiens) à la liste des actes remboursés par l’Assurance maladie. Pour quelles raisons ?

Lutter contre les déserts médicaux

Très prochainement, la télémédecine sera ajoutée à la liste des actes remboursés par la Sécurité sociale au niveau national. Si les modalités de cette mise en place sont actuellement en discussion entre l’Assurance-maladie et les syndicats de médecins, nous pouvons nous interroger sur les raisons qui ont poussé l’exécutif à prendre une telle décision. Cette mesure aurait de nombreux avantages.

Tout d’abord elle permettrait de lutter efficacement contre les déserts médicaux. Mais pour cela, il faudra, bien évidemment, que la couverture Internet soit bonne, ce qui n’est pas le cas dans tous les territoires ruraux. Après des années d’expérimentations locales, le gouvernement a estimé que cette pratique s’avérait utile dans de nombreux cas. Mais il faudra alors que les mentalités évoluent sur cette question.

Réduire le nombre de consultations à l’hôpital

Selon la Cour des comptes, en 2015, moins de 260 000 actes de télémédecine ont été réalisés. C’est très peu. Il va donc falloir rassurer les patients et les habituer à utiliser cette nouvelle méthode de consultation. Ce nouveau dispositif a d’autres avantages : il devrait permettre à l’Assurance de faire de belles économies car il réduira très certainement le poids des dépenses hospitalières.

« Les enjeux financiers sont estimés par certaines études à 2,6 milliards d’euros par an pour les hospitalisations et les transports sanitaires évitables, voire jusqu’à 9 milliards pour le coût de la non-observance des traitements », selon un rapport de la Cour des Comptes. L’hôpital coûte très cher à l’Assurance maladie et les patients s’y rendent souvent quand ils n’ont pas les moyens de faire autrement. Reste à savoir si un médecin derrière un écran sera aussi rassurant pour les patients…

Marine Rondot

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Attention à la prise soutenue d’ibuprofène chez l’homme

Une étude récente menée par des chercheurs de l’Inserm au sein de l’Irset[1] montre que la prise soutenue d’ibuprofène induit chez de jeunes hommes sportifs un déséquilibre hormonal habituellement rencontré chez l’homme âgé et appelé « hypogonadisme compensé ». Cette situation résulte des effets négatifs de l’ibuprofène sur la production de testostérone, et sur la production de deux autres hormones testiculaires. Ces résultats sont publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

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pixabay

L’ibuprofène, que l’on peut acheter sans ordonnance, est un des médicaments les plus consommés dans la population. Cet antalgique anti-inflammatoire est utilisé notamment dans le cas de maux de tête et de dents, de douleurs chroniques, d’états grippaux, de fièvre, ainsi que dans le cadre de certaines maladies rhumatismales. En outre, de nombreuses études indiquent que l’ibuprofène est utilisé massivement par les athlètes, souvent en automédication ou sous la pression de leur entourage professionnel. Cette nouvelle étude de chercheurs de l’Inserm, qui ont déjà montré les effets délétères potentiels de l’aspirine et du paracétamol sur le testicule adulte humain[2] et de l’ibuprofène sur le développement testiculaire pendant la grossesse[3], avec l’appui des collègues du CHU de Rennes, de David Møberg Kristensen et ses collègues danois, et de chercheurs du LABERCA de Nantes, articule de façon jusqu’alors inédite :

– Un essai clinique impliquant 31 hommes volontaires sportifs âgés de 18 à 35 ans dont la moitié a pris de l’ibuprofène;– Des cultures de fragments de testicules humains exposés à l’ibuprofène et issus de prélèvements liés à des actions thérapeutiques ou au don d’organe;

– Et des cultures d’une lignée immortalisée de cellules humaines.

Les conclusions de l’essai clinique montrent que, lorsque les hommes ont été exposés à l’ibuprofène, les niveaux d’hormone hypophysaire appelée l’hormone lutéinisante (LH) s’élèvent fortement, cette hormone jouant un rôle clé dans le contrôle de la production de testostérone. Cette élévation s’avère résulter d’effets négatifs directs de l’ibuprofène sur l’expression des gènes codant pour plusieurs enzymes responsables de la stéroïdogenèse dont la testostérone est issue.

De plus, grâce aux travaux menés ex vivo et in vitro, des effets directs sur la production de testostérone ont pu être mis en avant. L’ibuprofène s’avère inhiber une hormone produite par les cellules de Sertoli – l’inhibine B – qui est responsable de la régulation de l’hormone folliculo-stimulante (FSH).

En outre, la production d’hormone anti-mullérienne par les cellules de Sertoli est elle aussi inhibée, tant chez les volontaires exposés à l’ibuprofène, que dans les cultures de fragments de testicules humains.

Enfin, la production des prostaglandines testiculaires est bloquée par l’ibuprofène lors des tests menés ex vivo et in vitro.

Au total, cette étude démontre que la prise prolongée à des doses importantes d’ibuprofène (1200 mg/jour pendant 6 semaines) exerce chez les jeunes hommes des effets perturbateurs endocriniens sévères conduisant à un état appelé « hypogonadisme compensé ». Cet état habituellement rencontré chez environ 10% des hommes âgés, est généralement associé à des risques accrus pour la santé reproductive, comme pour la santé en général.

Pour Bernard Jégou, directeur de recherche à l’Inserm et directeur de la recherche de l’école des hautes études en santé publique, qui est le coordinateur de cette étude, ainsi que pour Christèle Desdoits-Lethimonier, ingénieure de recherche de l’université de Rennes 1, qui est co-première auteure, les conclusions de ce travail sont à prendre au sérieux :  » il existe des sous-populations d’hommes qui prennent de façon continue de l’ibuprofène, notamment  des hommes ne souffrant d’aucune maladie chronique comme des athlètes de haut niveau. Si cet état d’hypogonadisme compensé s’installe, le risque pour eux est d’accroître les risques déjà liés à ce médicament, mais aussi d’altérer leur condition physique (muscles et os), d’hypothéquer leur santé reproductive et même psychologique. »

[1]  Irset : Institut de recherche en santé environnement, santé et travail
[2] Albert O, Desdoits-Lethimonier C, Lesne L, Legrand A, Guille F, Bensalah K, Dejucq-Rainsford N, Jegou B (2013) Paracetamol, aspirin and indomethacin display endocrine disrupting properties in the adult human testis in vitro. Hum Reprod 28(7):1890–1898.
[3] http://presse.inserm.fr/attention-a-la-prise-dibuprofene-pendant-la-grossesse/27524/

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