Une mallette pour les urgences à l’étranger
Quatre médecins urgentistes lancent le «Medical Family Office» qui permet d’être soigné à distance.

En voyage d’affaires au fin fond de la Chine, une petite fièvre peut rapidement tourner au cauchemar. Appeler le médecin de l’hôtel, aller à l’hôpital… Mais pourra-t-on se faire comprendre? Obtiendra-t-on le bon diagnostic? S’agira-t-il de médecine occidentale ou chinoise? Trouvera-t-on le médicament adéquat, ou une contrefaçon? Et si on est allergique à un antibiotique?

«Pour éviter les complications des petits bobos de tous les jours, il faut traiter au plus vite, souligne le Dr François Cerruti, médecin chef des urgences de l’hôpital de la Tour à Genève. Or il est parfois difficile de faire confiance aux équipes locales, qui ne connaissent pas vos antécédents…».

Un service d’urgence «sur mesure»

Voilà pourquoi quatre médecins chefs urgentistes suisses viennent de lancer un nouveau concept, «Medical Family Office» (MFO), qui permet de voyager en toute tranquillité, comme si on était accompagné par «son médecin et son pharmacien». Un service d’urgence «sur mesure»: après un check-up complet, un dossier médical est établi, et une valise adaptée aux besoins spécifiques de chaque patient est préparée.

Une «véritable pharmacie mobile» qui permet de parer à toute éventualité… jusqu’à un accident nucléaire, puisqu’elle contient même un flacon d’iode! La mallette, de la taille d’un ­attaché-case, renferme aussi un équipement de pointe en télémédecine permettant de transmettre à MFO les paramètres vitaux et l’électrocardiogramme du patient. Avant d’emporter leur «kit», les patients reçoivent une formation accélérée afin de leur permettre d’utiliser au mieux ces équipements.

Un voyageur sur sept risque d’être confronté à une urgence médicale

Selon les quatre médecins, le nombre de voyageurs dans le monde a triplé ces trente dernières années. Statistiquement, un voyageur sur sept risque d’être confronté à une urgence médicale.

En cas de problème, les abonnés sont immédiatement mis en relation, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec l’un des quatre urgentistes. «Le dossier médical du patient s’affiche immédiatement sur notre écran, explique le Dr François Cerruti. Ensuite, nous lui posons des questions sur ce qu’il ressent, nous faisons notre diagnostic, à l’aide des équipements contenus dans la valise, et nous lui indiquons quels médicaments ­prendre.»

«99 % des cas peuvent être soignés par la valise»

Selon les médecins de MFO, qui ont testé le système pendant quatre ans auprès de leurs amis, «99 % des cas peuvent être soignés par la valise». Si ce n’était toutefois pas possible, les médecins disposent «d’une base de données permettant d’orienter vers tel ou tel hôpital fiable». Un service d’interprètes est également prévu. En cas d’urgence nécessitant un rapatriement, la société s’occupe de tout, mais ce service n’est pas compris dans l’abonnement.

À ce jour, MFO compte 25 abonnés, «des multimillionnaires et des sportifs de haut niveau». Il faut en effet débourser quelque 13.000 francs suisses (près de 11.000 euros) par an pour ce service. Une fois que l’entreprise sera bien engagée, les quatre médecins espèrent pouvoir proposer un concept plus accessible et plus grand public.

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