Archives par mot-clé : sensibilité

Le trouble de sensibilité somatique lié à la sérotonine

Des symptômes somatiques accrus sont souvent rapportés par les personnes souffrant de douleur chronique. Les mécanismes menant à leur manifestation ne sont toutefois pas compris.

Une équipe internationale dirigée par des chercheurs de l’Université McGill (Montréal, Québec) a découvert un mécanisme biologique pouvant expliquer une sensibilité somatique accrue caractérisée par des malaises physiques pour lesquels on ne trouve aucune explication physiologique.

Ces symptômes d’étiologie inconnue, tels que maux de tête, douleurs articulaires, nausée, constipation ou démangeaisons, provoquent une détresse émotionnelle et sont liés à un risque deux fois plus élevé de douleur chronique.

Ce trouble est associé à certaines affections, comme la fibromyalgie, la polyarthrite rhumatoïde et les troubles temporo-mandibulaires, et est souvent considéré comme étant d’origine psychologique ou psychiatrique. (Trouble à symptomatologie somatique : définition – Une catégorie controversée de troubles de symptôme somatique dans le DSM-5)

Samar Khoury et Luda Diatchenko de l’Université McGill ont, avec leurs collègues, montré que les personnes présentant des symptômes somatiques ont en commun une mutation génétique causant le dysfonctionnement d’une enzyme essentielle à la production de sérotonine, un neurotransmetteur intervenant dans de nombreuses fonctions biologiques.

« Chez ces patients, les concentrations sanguines de sérotonine sont plus faibles ».

Les altérations génétiques identifiées ont permis de développer des modèles animaux pouvant permettre de mieux caractériser les voies moléculaires de la sensibilité somatique accrue.

Les chercheuses souhaitent que leurs travaux ouvrent la voie à la découverte d’options thérapeutiques.

La prochaine étape consistera à savoir si l’on serait capable de cibler des concentrations de sérotonine permettant de soulager ces symptômes, explique madame Diatchenko, titulaire d’une chaire de recherche sur les mécanismes génétiques de la douleur.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université McGill, Annals of Neurology.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

La caféine influence la sensibilité à la douleur

La consommation régulière de caféine influence la sensibilité à la douleur, selon une étude publiée dans la revue Psychopharmacology.

« Il a déjà été montré que la caféine administrée de façon ponctuelle en laboratoire ou utilisée comme adjuvant à la médication a des propriétés qui aident à soulager la douleur », rapportent les auteurs de l’étude.

« Mais on en sait beaucoup moins sur l’impact potentiel de la consommation habituelle de caféine sur l’expérience de la douleur. »

Demario S. Overstreet de l’Université de l’Alabama à Birmingham et ses collègues ont mené cette étude avec 62 personnes en santé âgées de 19 à 77 ans afin de déterminer si la caféine consommée quotidiennement influence la sensibilité à la douleur.

Les participants ont noté leur consommation de caféine de différentes sources (café, thé, soda, boissons énergisantes et chocolat) pendant 7 jours. Ils consommaient en moyenne 170 mg de caféine par jour, soit environ la quantité contenue dans deux tasses de café ; 15 % des participants consommaient plus de 400 mg par jour. (Caféine : combien de cafés filtre, expressos, thés ou colas recommandés par jour ? – Santé Canada)

Au 7e jour, ils se sont présentés au laboratoire de recherche pour tester leur tolérance à la douleur à l’aide d’appareils qui augmentaient graduellement la chaleur ou une pression sur l’avant-bras ou le dos. Les participants appuyaient d’abord sur un bouton lorsque la sensation devenait douloureuse, puis de nouveau lorsqu’elle devenait intolérable.

Plus la consommation de caféine était élevée, plus le seuil de douleur et la tolérance à la chaleur étaient élevés ainsi que le seuil de douleur à la pression mécanique.

Et ce, même en tenant compte, dans l’analyse des données, de la consommation de tabac et d’alcool, entre autres variables qui pourraient influer sur la sensation de douleur.

« L’alimentation peut en fait être une intervention utile pour diminuer la sensibilité à la douleur », souligne, Burel R. Goodin, professeur de psychologie et coauteur, relayé par le New York Times. « Il n’y a pas que de la caféine. Une étude a montré, par exemple, qu’une alimentation à base de plantes peut aider à augmenter la tolérance à la douleur. »

Pour plus d’informations sur les bénéfices de la caféine et sur les effets de l’alimentation sur la douleur, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Psychopharmacology, New York Times.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Un plus long sommeil et la caféine peuvent diminuer la sensibilité à la douleur

Le manque de sommeil augmente la sensibilité à la douleur, selon une étude publiée dans Nature Medicine qui suggère que les personnes souffrant de douleurs chroniques peuvent obtenir un soulagement en dormant plus ou, à défaut de pouvoir le faire, en prenant des médicaments qui stimulent, comme la caféine.

Ces deux approches donnaient de meilleurs résultats que les analgésiques standards dans cette étude menée chez la souris.

Alban Latremoliere du Boston Children’s Hospital et Chloe Alexandre du Beth Israel Deaconess Medical Center ont mesuré, chez la souris, les effets d’un manque modéré de sommeil pendant quelques jours ou d’un manque aigu sur la sensibilité à des stimuli douloureux et non douloureux (tels qu’un son qui fait sursauter). Le manque de sommeil était provoqué par un environnement riche et stimulant, sans stress.

Ils ont ensuite testé des médicaments standards contre la douleur, comme l’ibuprofène et la morphine, ainsi que des agents favorisant l’éveil comme la caféine et le modafinil. Leurs résultats révèlent un rôle inattendu du niveau de vigilance sur la sensibilité à la douleur.

Cinq jours consécutifs de privation modérée de sommeil exacerbaient la sensibilité à la douleur au fil du temps. La réponse était spécifique à la douleur et n’était pas due à un état d’hyperexcitabilité générale.

« Étonnamment », rapportent les chercheurs, les analgésiques courants comme l’ibuprofène ne bloquaient pas l’hypersensibilité à la douleur induite par le manque de sommeil. Même la morphine avait perdu la plus grande partie de son efficacité.

Ces observations suggèrent, notent les chercheurs, que les gens qui utilisent ces médicaments pourraient devoir augmenter leur dose pour compenser l’efficacité perdue en raison du manque de sommeil, augmentant ainsi leur risque d’effets secondaires.

En revanche, la caféine et le modafinil (Provigil), un médicament utilisé pour promouvoir l’éveil, bloquaient l’hypersensibilité à la douleur causée par la perte de sommeil. Alors que chez les souris ne manquant pas de sommeil, ils n’avaient pas de propriétés analgésiques.

« Cela représente un nouveau type d’analgésique, n’ayant pas été considéré auparavant, qui dépend de l’état biologique de l’organisme », souligne Woolf. « De tels médicaments pourraient aider à rompre le cycle de douleur chronique, dans lequel la douleur perturbe le sommeil, ce qui favorise la douleur, ce qui perturbe encore plus le sommeil ».

La caféine et le modafinil stimulent les circuits cérébraux de la dopamine, ce qui pourrait être le mécanisme qui sous-tend cet effet, notent les chercheurs.

Des recherches sont nécessaires pour déterminer la durée de sommeil requise et tester l’efficacité de médicaments favorisant l’éveil chez les personnes atteintes de douleur chronique.