Les punaises de lit font leur retour en France depuis les années 90. Un foyer sur dix a été touché au cours de ces dernières années selon un rapport de l’Anses.

Des insectes qui se nourrissent de sang

Petits insectes nocturnes et photophobes, les punaises de lit se nourrissent de sang, de préférence humain. C’est le CO2 dégagé par leurs victimes qui les attire. Entre deux repas et pendant la journée, elles se réfugient, en groupe, dans des endroits abrités de la lumière comme les coutures de matelas, des espaces sous les plinthes, des plis de canapé…

Une recrudescence

Depuis l’antiquité, pendant des siècles, les punaises de lit ont été un fléau inévitable pour les humains, jusqu’aux années 50, quand l’usage des insecticides a limité leur présence, au moins en Occident.

Mais, depuis les années 90, elles font leur grand retour, notamment en France. Cette recrudescence « s’explique en partie par l’évolution de nos modes de vie de plus en plus nomades, par nos modes de consommation favorisant l’achat de seconde main et par la résistance croissante développée par les populations de punaises aux insecticides », explique l’Anses (Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), qui a rendu, le 19 juillet 2023, un rapport et un avis consacrés aux punaises de lit.

D’après une enquête effectuée par l’Ipsos, 11,6 % des foyers, soit plus d’un sur dix, aurait été confronté à ces insectes entre 2017 et 2022. Et toutes les études le confirment : l’hygiène du logement, de ses habitants, leur niveau de revenu n’ont aucun lien avec l’infestation.

Des effets psychologiques

Les punaises ne sont pas vecteurs d’agents pathogènes. Mais leurs piqûres, généralement groupées, provoquent des démangeaisons et parfois des réactions d’hypersensibilité ou allergiques. L’infestation peut surtout entraîner des conséquences psychologiques, voire psychiatriques. « Aucun autre insecte ne s’incruste comme cela dans votre logement, votre sécurité, votre lit, votre intimité », indique Pascal Delaunay, parasitologue et entomologiste médical au CHU de Nice.

Une lutte coûteuse et compliquée

« Aucune méthode ne peut être efficace à elle seule pour éliminer les punaises de lit d’un habitat infesté », souligne l’Anses. En prévention, il faudra inspecter soigneusement le mobilier des hôtels, locations Airbnb et autres logements de vacances (37 % des sources d’infestation, selon l’enquête Ipsos), les meubles et objets achetés de seconde main (19 %)…

Si l’on pense avoir des punaises chez soi, il faut agir vite et identifier formellement la présence des insectes. L’Anses recommande avant tout de « ranger, nettoyer, aspirer ». « Pour limiter les risques d’intoxication, les impacts sur l’environnement et l’augmentation de la résistance aux insecticides chez les punaises de lit, il est nécessaire de privilégier les méthodes de lutte alternatives aux insecticides chimiques », comme le traitement par la chaleur sèche, pour une pièce dans son ensemble, ou la congélation, pour des vêtements ou petits objets.

En cas d‘ échec, il faudra faire appel à des professionnels de la lutte antiparasitaire agréés