Alors que la tuerie de Newton qui a provoqué la mort de 20 enfants est encore dans les mémoires et que le président Obama tente de faire passer au Congrès un début de réforme sur le contrôle des armes à feu, la revue scientifique Nature dénonce un problème méconnu: la recherche fédérale américaine n’a pas le droit de mener des études sur le sujet.
Cette interdiction étrange remonte à 1996, quand le lobbying de la puissante NRA (National Rifle Association) a réussi à faire inscrire dans la loi de financement des CDC (Center for disease control and prevention), la principale agence fédérale de protection de la santé publique, qu’aucun budget ne devait être consacré «à la promotion ou la défense du contrôle des armes à feu».
Il faut dire que les années précédentes, un modeste programme de recherche épidémiologique des CDC avait fait des découvertes très gênantes pour le lobby «pro-gun». Les recherches avaient notamment trouvé que les personnes vivant dans un foyer contenant un fusil ou un pistolet avaient 2,7 fois plus de risques d’être victimes d’un meurtre que les autres. Le risque de suicide était également multiplié par 4,8. La NRA et ses nombreux soutiens politiques avaient accusé l’agence d’être partiale dans ses travaux, et d’agir de manière détournée pour interdire le port d’arme aux États-Unis, d’où la législation empêchant d’autres recherches sur le sujet.
Aucune étude de grande amplitude depuis 17 ans
En 2012, les contraintes sont devenues encore plus fortes, puisque la loi a été étendue à l’ensemble des organisations fédérales sur la santé, dont les NIH (National Institutes of Health). Cette institution a eu la malchance de s’attirer la colère du lobby pro-armes en finançant une étude qui avait conclu en 2009 que les armes n’empêchaient pas leurs propriétaires de se faire tirer dessus en cas de (…)
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