Petit ou gros dormeur, une affaire de gènes

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. La sagesse populaire multiplie ces sentences que la science balaie à coup de découvertes. Si Napoléon dormait quatre heures par nuit, il en fallait onze à Einstein pour réfléchir correctement.

Nous ne sommes pas égaux devant le sommeil. Des chercheurs européens viennent d’identifier un gène responsable de la durée du sommeil. ABCC9 est son très soporifique nom. L’étude, sur plus de 4 000 personnes de 7 pays européens, a montré que ceux qui en sont dotés dorment une demi-heure de plus et passent plus de huit heures par jour au lit.

Parallèlement, les scientifiques ont analysé le sommeil des mouches drosophiles – la « mouche du vinaigre ». Leur génome, plus basique que le nôtre, peut néanmoins accueillir le fameux ABCC9. Les résultats sont encore plus frappants : les mouches privées de ce gène dorment trois heures de moins que les autres.

Toujours plus d’insomniaques

« Cette découverte confirme ce que l’on devinait : l’importance de la génétique dans la durée du sommeil, explique le professeur Damien Léger, chef du centre du sommeil à l’Hôtel-Dieu de Paris. Nous savions déjà que certains gènes influencent la nature du sommeil. On les appelle les gènes de l’horloge. » Ce sont eux qui définissent si l’on est plutôt du soir ou du matin, noctambule ou couche-tôt.

« La plupart des gens sont au milieu. Aussi bien pour la durée qui est d’environ sept heures par nuit pour un adulte que pour le moment où l’on dort. » Mais d’autres souffrent de dérèglements. « Il existe des maladies génétiques de l’hypersomnie qui font que l’on a besoin de quatorze ou quinze heures de sommeil. » Elles sont extrêmement rares.

« En revanche, près de 20 % des Français souffrent d’insomnie et la tendance est à la hausse », poursuit Damien Léger. Difficulté à s’endormir, réveil au milieu de la nuit ou trop tôt le matin, sentiment d’avoir un sommeil peu réparateur… Autant de symptômes que la génétique peut expliquer. Mais pas seule.

Angoisses, stress au travail, alimentation sont aussi des perturbateurs du sommeil. Vous baillez ? Concentrez-vous. Voici quelques conseils : activité physique régulière dans la journée, alimentation à base de sucre lent le soir, pas de bruit ni de lumière trop forte et ne passez pas quatre heures à surfer sur Internet.

Partagez sur

  • Subscribe to our RSS feed
  • Share this post on Delicious
  • StumbleUpon this post
  • Share this post on Digg
  • Tweet about this post
  • Share this post on Mixx
  • Share this post on Technorati
  • Share this post on Facebook
  • Share this post on NewsVine
  • Share this post on Reddit
  • Share this post on Google
  • Share this post on LinkedIn