Olivier Ameisen est mort d’une crise cardiaque

Le cardiologue Olivier Ameisen, grand défenseur de l’usage du baclofène et auteur du livre autobiographique « Le Dernier Verre », est décédé ce jeudi 18 juillet 2013, à son domicile parisien à l’âge de 60 ans, d’une crise cardiaque.

Olivier Ameisen, rejeton surdoué d’une talentueuse famille, bachelier à l’âge de 16 ans, pianiste exceptionnel, brillant cardiologue, est l’un des rares Français à avoir réalisé leur rêve américain. Il s’installe à New York et ouvre un cabinet médical à Manhattan au début des années 80, tout en animant des soirées au piano.

Une vie sociale intense qui s’accompagne de trop nombreux verres de scotch : en dix ans, il finit presque par se détruire et cesse d’exercer la médecine pour se soigner.

Derrière ce personnage charismatique se cache un grand anxieux tenaillé par de profonds sentiments d’insécurité et d’inadéquation. À New York, cette anxiété explose et devient ingérable – et la seule chose qui lui permet de la soulager, c’est l’alcool.

À la fin des années 90, il rentre en France. Le cardiologue d’exception, le pianiste brillant n’est plus que l’ombre de lui-même, titubant d’une cuite à l’autre, alternant cures de désintoxication et réunions chez les Alcooliques Anonymes.

Ni les Alcooliques Anonymes, ni les cures de sevrage, ni les différentes drogues qu’on lui prescrit, ni aucune des dizaines de variétés de psychothérapie auxquelles il se soumet n’ont d’effet durable. C’est alors qu’il tombe sur un article étonnant dans une revue de recherche : le Baclofen, un médicament bien connu, prescrit pour des crampes et autres spasmes musculaires, aurait un effet spectaculaire sur des rats cocaïnomanes.

Le praticien est guéri depuis près de cinq ans, libéré de l’envie même de boire parce qu’il a pris son destin en main alors que tout semblait perdu, parce qu’il n’a jamais douté qu’on trouverait un traitement efficace, il a fini par faire lui-même une découverte révolutionnaire : le médicament qui lui a sauvé la vie et bouleverse déjà le traitement de l’alcoolisme et de l’addiction en général.

D’après le cardiologue, le bacloféne prescrit pour le traitement de la sclérose en plaques et de certaines paralysies est le meilleur remède pour l’annihilation de l’accoutumance mais, surtout, de l’envie même de prendre un verre.

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