Les préférences musicales, miroir des troubles de la personnalité borderline

Une nouvelle étude publiée dans Psychology of Music révèle des liens étroits entre les symptômes du trouble de la personnalité borderline et les préférences musicales des individus. Ces découvertes mettent en lumière comment les fonctions psychologiques attribuées à la musique peuvent influencer les goûts musicaux.

Le trouble de la personnalité borderline se caractérise par une instabilité récurrente des humeurs, des comportements, de l’image de soi et du fonctionnement général. Les personnes atteintes ont souvent des réactions impulsives et des relations instables avec leur entourage.

Omniprésente dans nos vies, la musique joue un rôle considérable, notamment grâce à son potentiel thérapeutique. Elle influence profondément nos émotions, notre humeur et nos liens sociaux, offrant ainsi une fenêtre unique sur l’état psychologique d’un individu et ses mécanismes d’adaptation.

Compte tenu de l’intensité des émotions et de l’instabilité vécues par les personnes souffrant de troubles borderline, explorer leurs préférences musicales pourrait éclairer la façon dont elles utilisent la musique pour réguler leurs émotions, forger leur identité et interagir socialement.

L’étude a analysé les données de 549 participants, répartis en deux groupes selon leurs scores à un questionnaire évaluant la sévérité des symptômes borderline. Les préférences musicales ont été évaluées à l’aide d’un test mesurant les goûts pour 14 genres musicaux différents.

Les résultats montrent que les personnes présentant des symptômes sévères de troubles borderline ont une nette préférence pour les genres musicaux réflexifs et complexes comme le classique ou le jazz, et un moindre intérêt pour les styles intenses et rebelles tels que le heavy metal ou le punk.

La sévérité des symptômes borderline était également liée à la façon dont les participants percevaient les fonctions de la musique. Plus les symptômes étaient sévères, moins la musique était valorisée pour favoriser la conscience de soi et les liens sociaux.

Selon les chercheurs, ces fonctions psychologiques attribuées à la musique expliquent en partie les préférences musicales des personnes souffrant de troubles borderline sévères. Leur moindre intérêt pour la musique intense et rebelle serait lié à la faible valeur qu’elles accordent à la musique pour développer leur conscience de soi et leurs relations sociales.

Cette étude ouvre de nouvelles pistes pour mieux comprendre comment la musique pourrait être utilisée dans la prise en charge thérapeutique des troubles de la personnalité borderline.

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