Des influenceurs aux pratiques douteuses (60 Millions de consommateurs)

« Promotions de produits douteux, publicités cachées… Certaines stars du Web savent arrondir leurs fins de mois. Parfois au détriment des internautes », déplore le magazine 60 Millions de consommateurs de l’Institut national français de la consommation dans une enquête publiée en avril.

Nabilla Benattia, Emma CakeCup, Vlad Oltean…, donne-t-il en exemple, « jouissent d’une influence considérable dans la galaxie des réseaux sociaux ».

« Rien que sur Instagram, ils cumulent à eux trois 6,5 millions d’abonnés ! Un formidable vivier d’acheteurs potentiels pour les marques, qui incitent ces stars du Web à relayer des contenus publicitaires auprès de leur communauté. »

C’est ce qu’on appelle le marketing d’influence. « Ces femmes-et-hommes-sandwichs connectés relaient toutes sortes de produits sur leurs comptes YouTube, Instagram ou Snapchat. »

« Et toucher une nouvelle audience n’est pas le seul avantage de cette nouvelle communication pour les annonceurs. “Les influenceurs développent un langage spécifique auprès de leur communauté, qui crée de la proximité entre les marques et le public”, analyse Stéphane Martin, directeur général de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). »

Mais, « publicités à moitié cachées, voire piège financier : le marketing d’influence est encore loin d’être exemplaire. »

« Début 2018, cite le magazine en exemple, le nageur Camille Lacourt pose (…) pour la marque LU dans un jardin d’enfants avec sa fille. “#LaVieEnLU c’est un peu pour ma fille, beaucoup pour papa”, écrit-il sur Instagram, un paquet de gâteaux à la main. Mise en scène de sa vie privée pour le compte d’un industriel et surtout, absence de message mentionnant la nature publicitaire de la publication : la célébrité joue avec les limites prévues par la loi en échange d’une contrepartie financière. »

« Car toute publicité, sous quelque forme que ce soit, doit pouvoir être identifiée, selon l’article 20 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique. En clair, les influenceurs doivent annoncer au début de leur vidéo ou de leur publication la nature publicitaire de leur message. À défaut, ils peuvent être poursuivis pour pratique commerciale trompeuse. »

Le marketing d’influence rapporte :

« “Pour une simple publication, je peux gagner jusqu’à 300 €”, dévoile Albane Thommeret, alias Enabla, une influenceuse de 24 ans suivie par 35 000 abonnés sur Instagram. Des sommes qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par message lorsque le relayeur est très connu.

Et ce n’est pas tout : “Sur certaines campagnes publicitaires, je touche entre 10 et 25 % des ventes, selon les marques”, complète la jeune femme. Un intéressement qui invite les influenceurs à s’impliquer dans la promotion de tel ou tel produit pendant plusieurs jours. En bons commerciaux, ils proposent des codes de promotion pour créer un effet d’aubaine et gonfler les ventes. Problème : des articles vantés ne valent pas du tout leur prix. »

Certaines personnalités assurent en effet la publicité de boutiques virtuelles construites sur le modèle du « dropshipping », une nouvelle pratique commerciale qui consiste « à revendre à des tarifs élevés des produits achetés une bouchée de pain sur Internet ».

« Emballage, envoi du colis : toute la logistique est assurée par le fournisseur, souvent installé en Chine. En résumé, le revendeur n’est qu’un intermédiaire publicitaire, qui augmente les prix et prend la différence au passage. »

« L’an dernier, une affaire d’influenceur douteux a même été couverte par de nombreux médias. En cause, Vlad Oltean, suivi par 1,3 million d’abonnés sur Instagram, qui les invitait à acheter des écouteurs de la marque Apple à 49 €, un tarif trois fois moins cher que celui des originaux ! Des faux, bien entendu, achetés par de nombreux consommateurs… Il fallait lire les petits caractères qui signalaient la nature “alternative” de ces écouteurs. »

Il y a « encore beaucoup de travail avant d’assainir le marketing d’influence. Un avis partagé par la Répression des fraudes, qui mène des investigations sur ce secteur juteux. »

Psychomédia avec source : 60 Millions de consommateurs.
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