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Les plats industriels augmentent-ils le risque de développer un cancer?

Les plats industriels augmentent-ils le risque de développer un cancer ? La réponse est OUI dès lors qu’il s’agit d’aliments ultra-transformés. Ainsi une nouvelle étude associant des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’Université Paris 13 (Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité, équipe EREN) suggère une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le sur-risque de développer un cancer.

Les plats industriels supermarché

Pixabay

Au total, 104 980 participants de la cohorte française NutriNet-Santé ont été inclus. Au cours du suivi (8 ans), 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués et validés. Une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Parmi les différentes hypothèses qui pourraient expliquer ces résultats, la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés ne serait pas la seule impliquée, suggérant des mécanismes mettant en jeu d’autres composés (additifs, substances formées lors des process industriels, matériaux au contact des aliments, etc.). Ces résultats doivent donc être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine et doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude. Notamment, le lien de cause à effet reste à démontrer. Cette étude est publiée le 15 février 2018 dans le British Medical Journal.

Durant les dernières décennies, les habitudes alimentaires se sont modifiées dans le sens d’une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés qui contribuent aujourd’hui à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux. Ils se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d’additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact.

Des études récentes ont montré des associations entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque accru de dyslipidémies, de surpoids, d’obésité, et d’hypertension artérielle. Toutefois, aucune étude n’a porté sur le risque de cancer, alors que des expérimentations chez l’animal suggèrent de potentiels effets cancérogènes de plusieurs composants habituellement présents dans les aliments ultra-transformés.

Au total, 104 980 participants de la cohorte française NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2017) ont été inclus. Les données alimentaires ont été recueillies à l’entrée dans l’étude à l’aide d’enregistrements de 24h répétés, conçus pour évaluer la consommation habituelle des participants pour 3300 aliments différents. Ceux-ci ont été classés en fonction de leur degré de transformation par la classification NOVA (voir encadré ci-dessous).

Au cours du suivi, 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués et validés. Une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Ces résultats étaient significatifs après prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie, et également en tenant compte de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Ceci suggère que la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés ne serait pas le seul facteur impliqué dans cette relation.

Ces résultats doivent être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine et doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude. Notamment, le lien de cause à effet reste à démontrer. De même, d’autres études sont nécessaires afin de mieux comprendre l’impact relatif des différentes dimensions de la transformation des aliments (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, matériaux de contact et contaminants néoformés) dans ces relations.

Pour poursuivre ces travaux, l’équipe de recherche lance actuellement un nouveau programme sur les additifs alimentaires, dont l’objectif principal sera d’évaluer les expositions alimentaires usuelles à ces substances et d’étudier leurs effets potentiels sur la santé et la survenue de maladies chroniques. Ceci sera rendu possible grâce à une évaluation précise et répétée de l’exposition alimentaire dans la cohorte NutriNet-Santé (mais également des compléments alimentaires et des médicaments), incluant les marques et noms commerciaux des aliments industriels consommés. Ce dernier point est fondamental pour estimer de manière précise l’exposition aux additifs au niveau individuel étant donné la grande variabilité des compositions entre les marques. Le recrutement de nouveaux volontaires pour participer à l’étude NutriNet-Santé se poursuit. Il suffit pour cela de s’inscrire en ligne (www.etude-nutrinet-sante.fr) et de remplir des questionnaires, qui permettront aux chercheurs de faire progresser les connaissances sur les relations entre nutrition et santé et ainsi d’améliorer la prévention des maladies chroniques par notre alimentation.

Plats industriels ultra-transformés, c’est quoi ?

La classification NOVA permet de catégoriser les aliments selon 4 groupes, en fonction de leur degré de transformation industrielle (aliments peu ou pas transformés, ingrédients culinaires, aliments transformés, aliments ultra-transformés). Cette étude portait sur le groupe des «aliments ultra-transformés», qui comprend par exemple les pains et brioches industriels, les barres chocolatées, les biscuits apéritifs, les sodas et boissons sucrées aromatisées, les nuggets de volaille et de poisson, les soupes instantanées, les plats cuisinés congelés ou prêts à consommer, et tous produits transformés avec ajout de conservateurs autre que le sel (nitrites par exemple), ainsi que les produits alimentaires principalement ou entièrement constitués de sucre, de matières grasses et d’autres substances non utilisées dans les préparations culinaires telles que les huiles hydrogénées et les amidons modifiés. Les procédés industriels comprennent par exemple l’hydrogénation, l’hydrolyse, l’extrusion, et le prétraitement par friture. Des colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants et d’autres additifs sont souvent ajoutés à ces produits.

Exemples :

-Les compotes de fruits avec seulement du sucre ajouté sont considérées comme des «aliments transformés», tandis que les desserts aux fruits aromatisés avec du sucre ajouté, mais également des agents texturants et des colorants sont considérés comme des «aliments ultra-transformés».

-Les viandes rouges ou blanches salées sont considérées comme des «aliments transformés» alors que les viandes fumées et/ou avec des nitrites et des conservateurs ajoutés, comme les saucisses et le jambon, sont classées comme «aliments ultra-transformés».

-De même, les conserves de légumes uniquement salées sont considérées comme des «aliments transformés» alors que les légumes industriels cuits ou frits, marinés dans des sauces et/ou avec des arômes ou texturants ajoutés (comme les poêlées industrielles de légumes) sont considérés comme des «aliments ultra-transformés».

Communiqué Inserm
Source : Monteiro CA, Cannon G, Moubarac JC, Levy RB, Louzada MLC, Jaime PC. The UN Decade of Nutrition, the NOVA food classification and the trouble with ultra-processing. Public Health Nutr 2018;21:5-17. http://dx.doi.org/10.1017/S1368980017000234

News Santé

Magnifique vidéo : « La vie intérieure de la cellule »

Ce court métrage de 8 minutes, « The Inner Life of the Cell » (« La vie intérieure de la cellule »), montre de nombreux mécanismes internes d’une cellule, un leucocyte (globule blanc), et, ce faisant, présente de nombreuses structures cellulaires et organites.

Il a été réalisé par l’artiste John Liebler au sein de la firme XVIVO avec la collaboration de deux scientifiques de l’Université Harvard, les Drs Robert Lue et Alain Viel.

« Toutes ces choses que vous voyez dans l’animation se passent dans chacune des cellules de votre corps tout le temps », souligne Liebler.

Considérant que les visuels, sans explications verbales et sans textes, peuvent suffire pour montrer la « beauté merveilleuse » du paysage cellulaire, il a produit une version de 3 minutes avec de la musique seulement qu’il a présentée en 2006 au Siggraph Computer Animation Festival.

Voici ici la version complète avec narration (en anglais) et textes identifiant les organites.

Psychomédia avec source : Xvivo.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Tabac : les industriels auraient menti sur la teneur réelle en goudron et nicotine des cigarettes

TABAC : Le scandale du « filtergate ». Les accusations sont particulièrement graves et sont aujourd’hui formulées par le Comité National contre la Tabagisme (CNCT, ndrl). Les industriels du tabac nous auraient en effet menti sur la teneur réelle en goudron et nicotine des cigarettes. Comment ? Grâce à de minuscules trous dans les filtres.

Aujourd’hui le Comité national contre le tabagisme accuse les quatre grands fabricants de cigarettes de fraude et indique avoir déposé plainte en ce sens pour “manipulation de leurs produits en vue de falsifier les tests requis par les autorités sanitaires relatifs aux goudrons, monoxyde de carbone et nicotine”

5arah/Pixabay

Pour le CNCT cette tromperie délibérée des pouvoirs publics et des consommateurs avec mise en danger aggravée de ceux-ci signifie concrètement qu’un fumeur qui pense fumer un paquet par jour en fume, en fait, l’équivalent de 2 à 10.

Et de préciser que tous les fabricants de tabac sont concernés et que des procédures similaires ont été lancées ou sont en cours dans d’autres pays, pouvant impliquer des associations de malades.

Tabac : communiqué du CNCT

Les produits du tabac sont particulièrement toxiques. La seule consommation d’une cigarette en moyenne par jour induit des risques immédiats sur le plan cardiovasculaire et avec la durée des risques de cancers et de maladies respiratoires, particulièrement invalidantes ou fatales.

Ces produits du tabac entraînent une dépendance rapide et massive et les scientifiques considèrent que le tabac est l’une des drogues les plus difficiles, voire la plus difficile, à arrêter.

Les pouvoirs publics s’efforcent de réglementer ces produits pour en dissuader la consommation, inciter les fumeurs à l’arrêt et contrôler autant que possible leur composition. Dans cette perspective, ils imposent aux industriels du tabac des limitations concernant différents composants particulièrement toxiques comme les goudrons ou le monoxyde de carbone ou qui sont associés à la dépendance : la nicotine.

De nombreuses investigations et procès, incluant la publication de millions de pages de documents internes, ont révélé au monde que l’industrie du tabac n’était en aucun cas une industrie comme les autres. Le scandale du filtergate vient encore le démontrer.

Le filtergate représente la manipulation des filtres par les fabricants de tabac via la perforation de ces filtres et l’existence de minuscules trous destinés à falsifier les tests des caractéristiques des cigarettes. Les fabricants de tabac ont ainsi modifié secrètement les propriétés techniques des cigarettes afin de tromper les laboratoires agréés en charge de mener les tests requis par le code de santé publique devant mesurer les taux de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone contenus dans les émissions des cigarettes fumées.

Il s’ensuit que la mise en place de ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités en charge de l’application de la loi de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu’elles ont fixés sont dépassés.

Un tel système de ventilation invisible trompe les fumeurs puisqu’ils ignorent l’ampleur réelle du risque qu’ils prennent en croyant, à tort, qu’ils inhalent une certaine quantité de produits dangereux alors que les doses qu’ils absorbent sont supérieures à celles qui leurs sont indiquées.

Être payé pour arrêter de fumer…

Et si vous proposait de l’argent pour arrêter de fumer ? Une méthode qui pourrait en choquer certains et qui pourtant existe déjà ! Elle est actuellement testée avec succès aux Etats-Unis, et plus précisément au centre médical de Boston.

Le deal est simple : un prime de 250 dollars est versée à une personne qui s’arrête de fumer 6 mois. Elle est doublée pour une personne qui tient 6 mois supplémentaires. Et les résultats sont assez encourageants puisque 12% des personnes qui se sont prêtées à l’expérience ont tiré un trait définitif sur la cigarette.

Des précédents..

Il y a un peu plus d’un an une étude suisse nous apprenait qu’une compensation financière parvenait à convaincre certaines personnes de mettre un terme à leur addiction favorite.

Menée par des chercheurs de l’Université de Genève – les résultats complets de cette étude ont été publiés dans la revue spécialisée Journal of the American College of Cardiology – elle a consisté en la promesse d’une rémunération versée à des personnes s’engageant à arrêter de fumer.

Sommes promises : 92 € pour une abstinence de 7 jours, 138 € pour deux semaines et jusqu’à 1380 € pour une période d’au moins 6 mois sans cigarette. A noter, et c’est important de le préciser, qu’aucune autre aide, y compris médicamenteuse, ne leur était proposée.

Au terme de l’étude, 45% des personnes rémunérées avaient bien arrêter de fumer. Seul bémol, et une fois la rémunération oubliée, nombreux sont ceux qui avaient pris reprise leurs mauvaises habitudes. Ainsi 20% des personnes avaient réellement arrêter de fumeur au bout d’un an.

Comme quoi l’argent peut faire bien des miracles…

Être payé pour arrêter de fumer : en France aussi

Comment convaincre les femmes enceintes d’arrêter de fumer ? Un problème de santé publique alors que de nombreuses études ont déjà démontré que le tabagisme pouvait favoriser les grossesses extra-utérines, les fausses couches spontanées, les retards de croissance.. et même augmenter par 3 le risque du syndrome de mort subite du Nourrisson…

Et si le “shopping” était la solution ? Une étude mise en place par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et menée conjointement avec l’Inca dans 17 maternités françaises va peut-être finir d’en convaincre certains. Elle consiste à proposer à des femmes enceintes souhaitant s’arrêter de fumer des bons d’achat. Lancée au printemps 2016, elle a pour objectif “d’évaluer l’impact d’une incitation financière sur le taux d’abstinence tabagique chez les femmes enceintes fumeuses”

Histoire d’éviter certaines dérives, sachez que cette vaste étude s’étale sur 36 mois et prévoit de 3 à 5 consultations tabacologiques chez les femmes volontaires et ce jusqu’à leur accouchement. Est également prévu un rappel téléphonique dans les 6 mois qui suivent.

Sont concernées par cette étude des femmes enceintes de moins de 18 semaines, fumant au moins 5 cigarettes manufacturées ou 3 cigarettes roulées par jour et qui sont bien sûr fortement motivée à l’idée d’arrêter de fumer. Cigarettes électroniques et autres produits de tabac (pipe, cigare, tabac oral) sont bien sûr à proscrire.

L’occasion de vous rappeler que Tabac Info Services a lancé une application gratuite pour accompagner et aider ceux qui veulent en finir avec le tabac.

Cette application permet à tous ceux qui la téléchargent de bénéficier de conseils personnalisés de tabacologues et de suivre au quotidien ses progrès et les bénéfices d’un arrêt de la cigarette.

Comment ça marche ? Rien de plus simple :

On télécharge gratuitement l’application sur Google play ou App Store
On remplit son profil grâce à un simple questionnaire
On démarre son programme de coaching personnalisé
On pose ses questions à un tabacologue
On consulte les témoignages d’autres ex-fumeurs.
On bénéficie de conseils adaptés pour faire passer les envies de cigarettes.
On partage ses résultats pour encourager ses proches à nous suivre.

Note : Tabac info service est un dispositif d’aide à l’arrêt du tabac de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé et du Ministère de la santé.

News Santé

Les cancers du cerveau de l’enfant moins orphelins

© Inserm, C. Stéfan

Les cancers du cerveau de l’enfant moins orphelins. Un consortium international dirigé par les pédiatres de Gustave Roussy réunissant les plus grandes institutions de cancérologie pédiatrique d’Europe, du Canada et de l’Australie vient de publier les résultats d’une grande étude clinique sur le gliome malin de l’enfant et de l’adolescent. Les gliomes malins sont la première tumeur cérébrale maligne chez l’enfant. Cette étude démontre d’une part l’absolue nécessité de mener des essais cliniques pédiatriques spécifiques et de ne pas simplement décliner chez l’enfant un traitement utilisé chez l’adulte car même si les maladies portent un nom identique elles sont pourtant bien différentes. D’autre part elle représente une vraie mine d’information et de connaissance sur cette pathologie qui sera partagée grâce à la création d’une base de données mise à la disposition de toutes les équipes de recherche dans le monde. C’est la première fois que ces tumeurs sont caractérisées de manière aussi précise.

Ces résultats sont publiés dans la première revue internationale de cancérologie clinique, Journal of Clinical Oncology.

Les cancers du cerveau de l’enfant moins orphelins : l’étude

Dans cette étude, les chercheurs ont voulu savoir si l’ajout d’un traitement anti-angiogénique (bevacizumab ou AVASTIN®) au traitement classique de radiothérapie-chimiothérapie après la chirurgie pouvait permettre d’améliorer la survie de ces jeunes patients. Chez l’adulte, ce médicament qui peut significativement retarder les rechutes a été homologué dans plusieurs pays pour traiter les gliomes malins même s’il n’augmente pas significativement la survie globale.

Les résultats montrent que l’ajout du bevacizumab ne retarde pas la rechute et n’augmente pas la survie des jeunes malades par rapport au traitement classique. Elle démontre qu’un médicament qui a un intérêt chez l’adulte n’en a pas forcément en pédiatrie. Il est donc indispensable d’évaluer par des études le bénéfice d’un médicament chez l’enfant.

// Mieux connaître la maladie grâce au séquençage

Dans cette étude, tous les enfants ont bénéficié du séquençage de leur tumeur. « Pour la première fois, nous avons caractérisé ces tumeurs de façon extrêmement précise et nous avons découvert que c’était une pathologie plus hétérogène que ce que nous pensions. Cela nous a permis de définir des groupes de malades qui répondaient au traitement de manière différente » ajoute le Dr Jacques Grill, pédiatre oncologue à Gustave Roussy. Dans ces gliomes, selon leur biologie, les chercheurs ont mis en évidence des formes de meilleur pronostic dans laquelle plus de la moitié des enfants étaient en rémission. Le traitement de référence, avec ou sans bevacizumab, est plus efficace dans les gliomes malins de formes hémisphériques que de la ligne médiane, ceci étant grandement explicable par leur nature biologique différente. Il est donc probable qu’à l’avenir ces deux types de gliomes malins pédiatriques soient traités différemment.

// Une base de données unique au monde

Les connaissances accumulées dans cette étude ont été regroupées dans une base de données académique qui collige de manière anonymisée les données histologiques, biologiques, génétiques et radiologiques des tumeurs. L’objectif est de pouvoir faire une analyse combinée et intégrée de ces données pour corréler imagerie et génétique. Elle est mise à la disposition des chercheurs pour continuer à avancer collectivement dans la meilleure connaissance de cette pathologie.

// À propos de l’étude HERBY

Promue par le laboratoire Roche, HERBY est une grande étude clinique comparative randomisée et multicentrique sur les gliomes malins de l’enfant et de l’adolescent. A ce jour il n’existait pas d’étude randomisée. Elle a mobilisé 70 centres dans le monde prenant en charge ce type de tumeur. C’est le plus important essai pédiatrique dans cette pathologie, fruit d’une collaboration exemplaire entre plusieurs groupes coopérateurs académiques et un laboratoire pharmaceutique. Il a inclus 120 jeunes malades entre 3 et 18 ans.

// À propos des gliomes malins de l’enfant et de l’adolescent

Les gliomes malins sont la première tumeur maligne pédiatrique. Il n’existe pas un mais des gliomes qui correspondent à plusieurs maladies. Il y a environ 100 cas par an en France. La fréquence est plus élevée chez les 10-18 ans. C’est une des pathologies cancéreuses qui réclament de gros investissements en recherche car le taux de survie à 3 ans et plus est très faible (15 à 20 %).

Source : Phase II, Open-Label, Randomized, Multicenter Trial (HERBY) of Bevacizumab in Pediatric Patients With Newly Diagnosed High-Grade Glioma. Journal of Clinical Oncology, publication avancée en ligne du 4 février 2018

News Santé

Ne pas avoir conscience de ses problèmes de mémoire est un signe prédictif de l’Alzheimer

Les personnes incapables de reconnaître leurs propres problèmes de mémoire sont plus susceptibles de voir leur état évoluer rapidement vers la démence, selon une étude québécoise publiée dans la revue Neurology.

« Certaines maladies cérébrales peuvent nuire à la capacité d’un patient de comprendre qu’il souffre d’un problème médical. Ce trouble neurologique, appelé anosognosie, est souvent associé à la maladie d’Alzheimer. »

Joseph Therriault et le Dr Pedro Rosa-Neto de l’Université McGill ont, avec leurs collègues, analysé des données concernant plus de 450 personnes qui présentaient un trouble cognitif amnésique léger et qui étaient encore autonomes. Elles ont passé des tests cognitifs et des proches ont également répondu à un questionnaire d’évaluation.

Lorsqu’une personne signalait n’avoir aucun problème cognitif, mais qu’un membre de sa famille rapportait d’importantes difficultés, ce patient était considéré comme étant peu conscient de sa maladie.

Les participants qui souffraient d’anosognosie avaient un risque presque trois fois plus élevé de souffrir de démence au cours des deux années suivantes. Ils présentaient des altérations des fonctions métaboliques cérébrales et davantage de dépôts de protéines bêta-amyloïdes qui s’accumulent dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

L’évolution vers la démence s’accompagnait d’altérations plus marquées des fonctions métaboliques dans les régions du cerveau touchées par la maladie d’Alzheimer.

Ces résultats montrent à quel point il peut être important, pour les cliniciens, d’obtenir l’avis des membres de la famille des patients lors de consultations médicales, concluent les chercheurs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université McGill, Neurology.
Tous droits réservés.

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Quel est le meilleur revenu pour être heureux ?

Des études ont confirmé que le revenu est associé au bonheur, mais celui-ci augmente-t-il indéfiniment avec le revenu, ou y a-t-il un seuil à partir duquel des revenus plus élevés n’améliorent plus le bien-être ?

« C’est peut-être surprenant, car ce que nous voyons à la télévision et ce que les annonceurs nous suggèrent est qu’il n’y a pas de plafond quant au montant d’argent utile pour le bonheur, mais nous voyons maintenant qu’il y a des seuils », dit le chercheur en psychologie Andrew T. Jebb de l’Université Purdue.

Des études ont avancé différents seuils à partir desquels plus d’argent n’apporte pas plus de bonheur. La présente étude a constaté que le revenu idéal pour une personne est de 95 000 $ (US) en ce qui concerne la satisfaction de vie et de 60 000 $ à 75 000 $ en ce qui concerne le bien-être émotionnel. Ces montants concernent une seule personne, il serait probablement plus élevé pour les familles, précisent les chercheurs.

Le bien-être émotionnel réfère aux émotions quotidiennes, telles que se sentir heureux, excité, triste ou en colère. La satisfaction par rapport à la vie (TEST : Êtes-vous satisfait de votre vie), est une évaluation globale de la façon dont on se porte et est probablement davantage influencée par des objectifs plus élevés et des comparaisons avec d’autres. (1)

Jebb et ses collègues (2) ont analysé les données d’un sondage Gallup mondial mené auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1,7 million de personnes provenant de 164 pays. Les montants sont exprimés en dollars américains et les données sont présentées par personne et non par famille.

Et il y avait d’importantes variations d’une région du monde à l’autre, la satisfaction par rapport à la vie se manifestant avec des revenus plus élevés dans les régions riches. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les évaluations tendent à être davantage influencées par les normes selon lesquelles les individus se comparent aux autres.

« Une fois un certain seuil atteint, des augmentations supplémentaires de revenu avaient tendance à être associées à une diminution de la satisfaction de vie et du bien-être émotionnel. Cela peut être dû au fait que l’argent est important pour répondre aux besoins de base, acheter des commodités et peut-être même rembourser les prêts, mais jusqu’à un certain point. Une fois que le point optimal de satisfaction des besoins est atteint, les gens peuvent être poussés par des désirs tels que la recherche de gains matériels plus importants et l’engagement dans des comparaisons sociales, ce qui, ironiquement, pourrait réduire le bien-être. »

Lorsque le seuil optimal est dépassé, le niveau de bien-être correspond à celui de personnes qui gagnent moins que ce seuil.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

(1) Selon le modèle du psychologue Ed Diener, coauteur, le « bien-être subjectif » est constitué du bien-être émotionnel (niveau élevé d’affects positifs et faible d’affects négatifs) et de la satisfaction par rapport à la vie.

(2) Louis Tay, Ed Diener et Shigehiro Oishi.

Psychomédia avec sources : Purdue University, Nature Human Behavior.
Tous droits réservés.

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Les cancers du cerveau de l’enfant moins orphelins

© Inserm, C. Stéfan

Les cancers du cerveau de l’enfant moins orphelins. Un consortium international dirigé par les pédiatres de Gustave Roussy réunissant les plus grandes institutions de cancérologie pédiatrique d’Europe, du Canada et de l’Australie vient de publier les résultats d’une grande étude clinique sur le gliome malin de l’enfant et de l’adolescent. Les gliomes malins sont la première tumeur cérébrale maligne chez l’enfant. Cette étude démontre d’une part l’absolue nécessité de mener des essais cliniques pédiatriques spécifiques et de ne pas simplement décliner chez l’enfant un traitement utilisé chez l’adulte car même si les maladies portent un nom identique elles sont pourtant bien différentes. D’autre part elle représente une vraie mine d’information et de connaissance sur cette pathologie qui sera partagée grâce à la création d’une base de données mise à la disposition de toutes les équipes de recherche dans le monde. C’est la première fois que ces tumeurs sont caractérisées de manière aussi précise.

Ces résultats sont publiés dans la première revue internationale de cancérologie clinique, Journal of Clinical Oncology.

Les cancers du cerveau de l’enfant moins orphelins : l’étude

Dans cette étude, les chercheurs ont voulu savoir si l’ajout d’un traitement anti-angiogénique (bevacizumab ou AVASTIN®) au traitement classique de radiothérapie-chimiothérapie après la chirurgie pouvait permettre d’améliorer la survie de ces jeunes patients. Chez l’adulte, ce médicament qui peut significativement retarder les rechutes a été homologué dans plusieurs pays pour traiter les gliomes malins même s’il n’augmente pas significativement la survie globale.

Les résultats montrent que l’ajout du bevacizumab ne retarde pas la rechute et n’augmente pas la survie des jeunes malades par rapport au traitement classique. Elle démontre qu’un médicament qui a un intérêt chez l’adulte n’en a pas forcément en pédiatrie. Il est donc indispensable d’évaluer par des études le bénéfice d’un médicament chez l’enfant.

// Mieux connaître la maladie grâce au séquençage

Dans cette étude, tous les enfants ont bénéficié du séquençage de leur tumeur. « Pour la première fois, nous avons caractérisé ces tumeurs de façon extrêmement précise et nous avons découvert que c’était une pathologie plus hétérogène que ce que nous pensions. Cela nous a permis de définir des groupes de malades qui répondaient au traitement de manière différente » ajoute le Dr Jacques Grill, pédiatre oncologue à Gustave Roussy. Dans ces gliomes, selon leur biologie, les chercheurs ont mis en évidence des formes de meilleur pronostic dans laquelle plus de la moitié des enfants étaient en rémission. Le traitement de référence, avec ou sans bevacizumab, est plus efficace dans les gliomes malins de formes hémisphériques que de la ligne médiane, ceci étant grandement explicable par leur nature biologique différente. Il est donc probable qu’à l’avenir ces deux types de gliomes malins pédiatriques soient traités différemment.

// Une base de données unique au monde

Les connaissances accumulées dans cette étude ont été regroupées dans une base de données académique qui collige de manière anonymisée les données histologiques, biologiques, génétiques et radiologiques des tumeurs. L’objectif est de pouvoir faire une analyse combinée et intégrée de ces données pour corréler imagerie et génétique. Elle est mise à la disposition des chercheurs pour continuer à avancer collectivement dans la meilleure connaissance de cette pathologie.

// À propos de l’étude HERBY

Promue par le laboratoire Roche, HERBY est une grande étude clinique comparative randomisée et multicentrique sur les gliomes malins de l’enfant et de l’adolescent. A ce jour il n’existait pas d’étude randomisée. Elle a mobilisé 70 centres dans le monde prenant en charge ce type de tumeur. C’est le plus important essai pédiatrique dans cette pathologie, fruit d’une collaboration exemplaire entre plusieurs groupes coopérateurs académiques et un laboratoire pharmaceutique. Il a inclus 120 jeunes malades entre 3 et 18 ans.

// À propos des gliomes malins de l’enfant et de l’adolescent

Les gliomes malins sont la première tumeur maligne pédiatrique. Il n’existe pas un mais des gliomes qui correspondent à plusieurs maladies. Il y a environ 100 cas par an en France. La fréquence est plus élevée chez les 10-18 ans. C’est une des pathologies cancéreuses qui réclament de gros investissements en recherche car le taux de survie à 3 ans et plus est très faible (15 à 20 %).

Source : Phase II, Open-Label, Randomized, Multicenter Trial (HERBY) of Bevacizumab in Pediatric Patients With Newly Diagnosed High-Grade Glioma. Journal of Clinical Oncology, publication avancée en ligne du 4 février 2018

News Santé

Tabac : les industriels auraient menti sur la teneur réelle en goudron et nicotine des cigarettes

TABAC : Le scandale du « filtergate ». Les accusations sont particulièrement graves et sont aujourd’hui formulées par le Comité National contre la Tabagisme (CNCT, ndrl). Les industriels du tabac nous auraient en effet menti sur la teneur réelle en goudron et nicotine des cigarettes. Comment ? Grâce à de minuscules trous dans les filtres.

Aujourd’hui le Comité national contre le tabagisme accuse les quatre grands fabricants de cigarettes de fraude et indique avoir déposé plainte en ce sens pour “manipulation de leurs produits en vue de falsifier les tests requis par les autorités sanitaires relatifs aux goudrons, monoxyde de carbone et nicotine”

5arah/Pixabay

Pour le CNCT cette tromperie délibérée des pouvoirs publics et des consommateurs avec mise en danger aggravée de ceux-ci signifie concrètement qu’un fumeur qui pense fumer un paquet par jour en fume, en fait, l’équivalent de 2 à 10.

Et de préciser que tous les fabricants de tabac sont concernés et que des procédures similaires ont été lancées ou sont en cours dans d’autres pays, pouvant impliquer des associations de malades.

Tabac : communiqué du CNCT

Les produits du tabac sont particulièrement toxiques. La seule consommation d’une cigarette en moyenne par jour induit des risques immédiats sur le plan cardiovasculaire et avec la durée des risques de cancers et de maladies respiratoires, particulièrement invalidantes ou fatales.

Ces produits du tabac entraînent une dépendance rapide et massive et les scientifiques considèrent que le tabac est l’une des drogues les plus difficiles, voire la plus difficile, à arrêter.

Les pouvoirs publics s’efforcent de réglementer ces produits pour en dissuader la consommation, inciter les fumeurs à l’arrêt et contrôler autant que possible leur composition. Dans cette perspective, ils imposent aux industriels du tabac des limitations concernant différents composants particulièrement toxiques comme les goudrons ou le monoxyde de carbone ou qui sont associés à la dépendance : la nicotine.

De nombreuses investigations et procès, incluant la publication de millions de pages de documents internes, ont révélé au monde que l’industrie du tabac n’était en aucun cas une industrie comme les autres. Le scandale du filtergate vient encore le démontrer.

Le filtergate représente la manipulation des filtres par les fabricants de tabac via la perforation de ces filtres et l’existence de minuscules trous destinés à falsifier les tests des caractéristiques des cigarettes. Les fabricants de tabac ont ainsi modifié secrètement les propriétés techniques des cigarettes afin de tromper les laboratoires agréés en charge de mener les tests requis par le code de santé publique devant mesurer les taux de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone contenus dans les émissions des cigarettes fumées.

Il s’ensuit que la mise en place de ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités en charge de l’application de la loi de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu’elles ont fixés sont dépassés.

Un tel système de ventilation invisible trompe les fumeurs puisqu’ils ignorent l’ampleur réelle du risque qu’ils prennent en croyant, à tort, qu’ils inhalent une certaine quantité de produits dangereux alors que les doses qu’ils absorbent sont supérieures à celles qui leurs sont indiquées.

Être payé pour arrêter de fumer…

Et si vous proposait de l’argent pour arrêter de fumer ? Une méthode qui pourrait en choquer certains et qui pourtant existe déjà ! Elle est actuellement testée avec succès aux Etats-Unis, et plus précisément au centre médical de Boston.

Le deal est simple : un prime de 250 dollars est versée à une personne qui s’arrête de fumer 6 mois. Elle est doublée pour une personne qui tient 6 mois supplémentaires. Et les résultats sont assez encourageants puisque 12% des personnes qui se sont prêtées à l’expérience ont tiré un trait définitif sur la cigarette.

Des précédents..

Il y a un peu plus d’un an une étude suisse nous apprenait qu’une compensation financière parvenait à convaincre certaines personnes de mettre un terme à leur addiction favorite.

Menée par des chercheurs de l’Université de Genève – les résultats complets de cette étude ont été publiés dans la revue spécialisée Journal of the American College of Cardiology – elle a consisté en la promesse d’une rémunération versée à des personnes s’engageant à arrêter de fumer.

Sommes promises : 92 € pour une abstinence de 7 jours, 138 € pour deux semaines et jusqu’à 1380 € pour une période d’au moins 6 mois sans cigarette. A noter, et c’est important de le préciser, qu’aucune autre aide, y compris médicamenteuse, ne leur était proposée.

Au terme de l’étude, 45% des personnes rémunérées avaient bien arrêter de fumer. Seul bémol, et une fois la rémunération oubliée, nombreux sont ceux qui avaient pris reprise leurs mauvaises habitudes. Ainsi 20% des personnes avaient réellement arrêter de fumeur au bout d’un an.

Comme quoi l’argent peut faire bien des miracles…

Être payé pour arrêter de fumer : en France aussi

Comment convaincre les femmes enceintes d’arrêter de fumer ? Un problème de santé publique alors que de nombreuses études ont déjà démontré que le tabagisme pouvait favoriser les grossesses extra-utérines, les fausses couches spontanées, les retards de croissance.. et même augmenter par 3 le risque du syndrome de mort subite du Nourrisson…

Et si le “shopping” était la solution ? Une étude mise en place par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et menée conjointement avec l’Inca dans 17 maternités françaises va peut-être finir d’en convaincre certains. Elle consiste à proposer à des femmes enceintes souhaitant s’arrêter de fumer des bons d’achat. Lancée au printemps 2016, elle a pour objectif “d’évaluer l’impact d’une incitation financière sur le taux d’abstinence tabagique chez les femmes enceintes fumeuses”

Histoire d’éviter certaines dérives, sachez que cette vaste étude s’étale sur 36 mois et prévoit de 3 à 5 consultations tabacologiques chez les femmes volontaires et ce jusqu’à leur accouchement. Est également prévu un rappel téléphonique dans les 6 mois qui suivent.

Sont concernées par cette étude des femmes enceintes de moins de 18 semaines, fumant au moins 5 cigarettes manufacturées ou 3 cigarettes roulées par jour et qui sont bien sûr fortement motivée à l’idée d’arrêter de fumer. Cigarettes électroniques et autres produits de tabac (pipe, cigare, tabac oral) sont bien sûr à proscrire.

L’occasion de vous rappeler que Tabac Info Services a lancé une application gratuite pour accompagner et aider ceux qui veulent en finir avec le tabac.

Cette application permet à tous ceux qui la téléchargent de bénéficier de conseils personnalisés de tabacologues et de suivre au quotidien ses progrès et les bénéfices d’un arrêt de la cigarette.

Comment ça marche ? Rien de plus simple :

On télécharge gratuitement l’application sur Google play ou App Store
On remplit son profil grâce à un simple questionnaire
On démarre son programme de coaching personnalisé
On pose ses questions à un tabacologue
On consulte les témoignages d’autres ex-fumeurs.
On bénéficie de conseils adaptés pour faire passer les envies de cigarettes.
On partage ses résultats pour encourager ses proches à nous suivre.

Note : Tabac info service est un dispositif d’aide à l’arrêt du tabac de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé et du Ministère de la santé.

News Santé

Autisme : la France a 50 ans de retard en raison de l’emprise de la psychanalyse, rapporte The Gardian

La France a 50 ans de retard dans la prise en charge de l’autisme en raison de l’emprise de la psychanalyse, rapporte la journaliste Angelique Chrisafis dans The Gardian (8 février).

Selon un rapport de l’ONU de 2016 (en anglais), rapporte la journaliste, « les enfants autistes continuent de se voir offrir des thérapies psychanalytiques inefficaces, une surmédication et un placement dans des hôpitaux et des institutions psychiatriques ».

Le rapport de l’ONU ajoutait : « Certains parents qui s’opposent à l’institutionnalisation de leurs enfants sont intimidés et menacés et, dans certains cas, perdent la garde de leurs enfants, ceux-ci étant placés de force en institution ou faisant l’objet d’un placement administratif. »

« Les associations autistes en France se plaignent de l’enfermement des adultes autistes dans des hôpitaux, de l’absence de diagnostic des enfants et de la persistance d’une approche psychanalytique post-Freudienne qui ne se concentre pas sur l’éducation mais sur les sentiments inconscients de l’enfant autiste envers sa mère », rapporte la journaliste.

Une loi de 2005 garantit à chaque enfant le droit à l’éducation dans une école ordinaire, mais le Conseil de l’Europe a condamné la France en 2015 pour ne pas l’avoir respectée. Les groupes de pression estiment que seulement 20 % des enfants autistes sont scolarisés, contre 70 % en Angleterre.

« La France a 50 ans de retard sur l’autisme », estime Sophie Janois, avocate française. Son livre, « La cause des autistes », paru en janvier 2018, porte sur les abus des droits légaux des personnes autistes. « Ce qui sous-tend cela est un problème culturel en France », explique l’avocate.

« La France est le dernier bastion de la psychanalyse. Dans les pays voisins, les méthodes d’éducation et de thérapie comportementale sont la norme et la psychanalyse a été abandonnée depuis longtemps. En France, la psychanalyse continue d’être appliquée aux enfants autistes et enseignée dans les universités. »

L’article du Gardian cite aussi notamment Vincent Dennery, qui dirige un collectif d’associations d’autisme, qui dit espérer des mesures concrètes et pratiques dans le plan d’action de Macron pour l’autisme et un passage d’une approche médicalisée à l’éducation. « Il y a encore des milliers d’enfants autistes dans les unités de jour des hôpitaux psychiatriques qui n’ont aucune raison d’y être, mais dont les parents ne trouvent pas d’autre solution », dit-il.

Dans The Gardian : France is 50 years behind’: the ‘state scandal’ of French autism treatment.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : The Gardian.
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Livre : « La cause des autistes : le combat et les conseils d’une avocate » (Sophie Janois)

« La cause des autistes : le combat et les conseils d’une avocate » (Payot) de Sophie Janoie est paru le 10 janvier 2018.

Les familles d’enfants autistes, explique l’avocate française, sont confontrées à de nombreux problèmes : difficulté d’obtention d’un diagnostic sans lequel il n’est pas possible de mettre en place des prises en charge adaptée pour leur enfant et parcours jalonné d’imbroglio administratif.

Il est urgent, dit-elle de sauver ces familles car les injustices auxquelles elles sont confrontées sont beaucoup trop lourdes dans un quotidien déjà très éprouvant.

Voici la présentation du livre de l’éditeur :

« L’autisme, en France : 650 000 personnes et leurs proches seraient concernés. Après le diagnostic, viennent le drame et les galères. Face à la colère de parents démunis, au poids administratif, aux structures inadaptées et au viscéral sentiment d’injustice, une avocate les défend au quotidien devant les tribunaux. Elle pousse un cri d’alarme et fournit aux parents d’autiste les moyens de se battre. Car les autistes ont des droits. Et ils doivent être respectés.

Femme de conviction, au verbe haut, Sophie Janois est l’avocate des autistes. Elle donne dans toute la France de nombreuses conférences pour aider les familles. »

Autisme : la France a 50 ans de retard en raison de l’emprise de la psychanalyse, rapporte The Gardian (2018)

Pour plus d’informations sur l’autisme, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Payot.
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