La Chine, l’atelier des nouvelles drogues de synthèse

Dans la liste des pays producteurs de drogues, on connaissait la Colombie, la Bolivie, l’Afghanistan ou encore la Birmanie, le Maroc… Il faut maintenant y ajouter la Chine.

En cause: la montée en puissance des «legal highs», «drogues légales» —ou «nouveaux produits de synthèse» comme les dénome l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)— essentiellement produits par l’Empire du milieu, explique un article du Time.

«A cause de leur [les drogues légales] popularité croissante, démarre une nouvelle bataille dans la guerre contre la drogue, déplaçant la ligne de front depuis les jungles colombiennes, les montagnes afghanes et les Winnebagos du Nouveau-Mexique jusqu’aux laboratoires de Shanghai et d’autres villes chinoises, lieux typiques de la production de ces drogues légales selon la DEA (Drug Enforcement Administration, l’organisation fédérale américaine de lutte contre le trafic de drogue).»

Ces drogues imitent les effets de substances plus traditionnelles comme l’ecstasy, la cocaïne ou le cannabis. Leur structure moléculaire est une copie de celles des produits prohibés, «sans être tout à fait identique» note l’OFDT, qui conclue:

«Cette spécificité leur permet (au moins à court terme) de contourner la législation sur les stupéfiants, ces produits n’étant pas en effet classés en tant que tels lorsqu’ils apparaissent» sur le marché.

Ces «legal highs» sont mises au point dans des laboratoires à la périphérie de villes portuaires chinoises, poursuit le Time, d’où elles peuvent être facilement acheminées vers l’Europe et l’Amérique du Nord, «utilisant les services internationaux de courrier réguliers».

Un véritable casse-tête pour les pays destinataires de ces substances, qui ne savent pas comment endiguer efficacement cette arrivée massive de produits nocifs mais légaux du point de vue juridique. Ces nouvelles drogues sont en plus «indétectables» comme témoigne le directeur régional des douanes de Paris-Ouest dans un article du Nouvel Observateur:

«Elles ne sentent pas comme les drogues connues auxquelles nos chiens sont habitués.»

Les «legal highs» sont même en vente libre sur Internet, sous forme de «sels de bain» ou même de «pots pourris», rencontrent un franc succès auprès de milliers d’utilisateurs selon l’OFDT, et qui d’après Laurent Karila, psychiatre addictologue à Paris, se disent: «C’est génial, c’est comme la cocaïne et l’ecstasy, et, en plus, c’est moins cher.»

Le nombre de produits est donc en augmentation constante, avec 73 nouvelles drogues recensées l’année dernière en Europe, contre 49 l’année précédente, note Euronews, des substances toujours plus modifiées et dont les effets sont de moins en moins prévisibles. «A chaque fois que vous faites évoluer une molécule, vous pouvez soit obtenir une drogue meilleure, soit transformer théoriquement un utilisateur en monstre», explique au Time le Dr Ryan, directeur du Louisiana Poison Center. Aux Etats-Unis, le nombre d’accueil aux urgences de consommateurs de ces nouvelles molécules a été multiplié par deux entre 2010 et 2011.

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A votre santé! – Slate.fr

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