Menaces sur le meilleur système de santé du monde
Girod medical -DR

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Très précieux aux yeux des Français parce qu’il incarne l’engagement solidaire d’une nation envers les plus fragiles et qu’il garantit à chacun l’accès à des soins de qualité, le système de santé est le socle fondateur que tout citoyen entend préserver. Cependant, fragilisé par les déficits, sa survie relève désormais de plans d’économies. Un programme qui préoccupe les  Français – déjà affectés par l’amer constat d’inégalités territoriales et sociales croissantes – comme l’attestent les résultats de l’observatoire IPSOS/Fédération Hospitalière de France* présentés à la presse lundi 19 mai 2014, veille de l’ouverture des Salons santé autonomie.

Conscients de bénéficier d’un des meilleurs systèmes de santé au monde – deux personnes interrogées sur trois estiment même qu’il est LE meilleur – les français apprécient tout particulièrement les hôpitaux publics reconnus pour les soins de qualité qu’ils offrent –plébiscités à 90%, l’accueil de tous sans discrimination et le dynamisme de leur recherche médicale.  Mais de nombreuses menaces pèsent sur le modèle français, à commencer par son mode de financement (94%) et l’augmentation du reste à charge pour les patients (88%).

Inquiétants également le sentiment d’une médecine à deux vitesses qui met à mal la cohésion sociale, le constat d’une perte de chance liée à l’habitat et aux moyens financiers : La majorité des français (92%) pense que ceux qui ont de l’argent ont plus de possibilités de se faire bien soigner et que les innovations et les meilleurs traitements ne sont pas proposés à tous (74%). 59% des français estime que les patients ne sont pas tous traités équitablement. Assertion que vient corroborer  le fait que 48% des répondants reconnaît avoir dû renoncer à réaliser des soins ou des examens en raison du coût.

L’inégalité territoriale en question. 91% des français déplorent une mauvaise répartition des médecins sur le territoire avec pour conséquences des pertes de chances, un renoncement aux soins du fait de l’éloignement géographique et des difficultés à trouver un professionnel dans un délai acceptable (les plus longs concernant les rendez-vous avec un ophtalmologiste, un spécialiste à l’hôpital, un spécialiste en ville ou une IRM).

Comment dépasser ces difficultés ?
Parmi les pistes d’amélioration proposées, les français sont favorables a davantage de coopérations au sein d’un même territoire pour mutualiser des compétences et la coordonner les établissements : l’hôpital et la maison de retraite entre les praticiens hospitaliers et les praticiens de ville. Autre recommandation : la chasse aux actes redondants ou inutiles, aux arrêts maladie abusifs et aux fraudes à l’assurance-maladie.

Pour optimiser les dépenses de santé, les Français se prononcent également en faveur d’une permanence obligatoire des soins pour les établissements et les médecins bénéficiant d’un financement public. Il seraient aussi favorables au développement de l’hospitalisation à domicile, au regroupement des professionnels en centres spécialisés, ou encore au déplacement des équipes médicales dans les régions les moins équipées.

Enfin, comme en écho à la polémique actuelle sur les « soins aux émirs », 75% des français estiment que les hôpitaux publics devraient récolter plus de financements privés : dons,  partenariat avec les entreprises, prise en charge de malades étrangers, etc… Ces moyens supplémentaires permettraient de financer l’innovation et la recherche.

En conclusion, la Fédération Hospitalière de France saisit la tribune que lui offre cette enquête d’opinion pour exhorter le gouvernement à lancer des réformes courageuses « Les résultats de cet observatoire invitent donc les pouvoirs publics à faire preuve d’avantage d’audace pour sauvegarder et conforter le système de santé. »

Marie-Georges Fayn

Article de CHU Réseau, toute l’actualité des CHU – Tous droits de reproduction réservés

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*Une enquête Ipsos pour la FHF menée auprès de 1 002 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon est construit selon la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, région et catégorie d’agglomération – durée moyenne du questionnaire: 15 min – Dates du terrain : du 28 avril au 06 mai 2014


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