Alcoolisme : vers une recommandation temporaire d’utilisation du baclofène ?

Le baclofène pourra-t-il bientôt être autorisé pour lutter contre l’alcoolisme et permettre aux malades de rompre avec leur addiction à l’alcool ? L’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) est en tout cas en passe de donner à ce médicament une Recommandation Temporaire d’Utilisation, à condition cependant que la Commission nationale de l’informatique et des libertés donne le feu vert pour créer un fichier de suivi des malades qui bénéficieraient de ce traitement. La décision de la CNIL qui devrait être prise jeudi lèvera le dernier obstacle à sa mise sur le marché.

Le baclofène a obtenu il y a près de 50 ans une autorisation de mise sur le marché comme décontractant musculaire. C’est en raison de la sortie, en 2008, du livre d’un cardiologue qui y évoquait comme il avait réussi à se sevrer de l’alcoolisme en s’administrant de fortes doses de baclofène, que les médecins commencent à s’intéresser à ce médicament qui obtiendra un succès croissant. Malgré le fait qu’il ne soit pas autorisé dans cette indication, de nombreux addictologues commencent à le prescrire à leur patient. Au point qu’aujourd’hui, près de 50 000 buveurs excessifs en utiliseraient, et 7000 médecins en prescriraient régulièrement sans aucune autorisation.

Face au succès croissant de ce traitement, les autorités se penchent sur ce médicament. Le rapport bénéfice-risque est finalement jugé positif, les effets secondaires étant mineurs par rapport aux bénéfices du traitement qui permet aux personnes alcoolo-dépendantes d’être totalement sevrées de l’alcool. Ce traitement est d’autant plus utile qu’il est à l’heure actuel celui qui a fait le plus ses preuves dans la lutte contre l’alcoolisme.

Il ne reste qu’une étape pour que l’ANSM puisse définitivement mettre en place pendant trois ans, une Recommandation temporaire d’utilisation pour le baclofène. Afin d’établir un suivi des patients grâce à un fichier et mieux cerner les enjeux de ce traitement encore mal connu, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) doit donner son aval. La réponse très attendue sera connue jeudi, date à laquelle la CNIL se réunira.

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