Les touchers rectaux et vaginaux sans consentement… “inacceptables” selon Touraine

67 % seulement des étudiants en première année de médecine recueillerait le consentement préalable des patients sous anesthésie générale avant de faire des touchers vaginaux et/ou rectaux. Selon la ministre de la santé Marisol Touraine, pratiquer ces gestes médicaux sans avoir préalablement obtenu le consentement des malades est tout bonnement “inacceptable”. Suite à une étude remise mardi par la Conférence des doyens des facultés de médecine sur le sujet, la ministre vient de lancer une mission d’inspection dans les établissements de santé.

Faire des touchers rectaux et/ou vaginaux sans avoir préalablement obtenu le consentement des patients est un acte illégal qui expose à des poursuites, alerte Marisol Touraine. Depuis plusieurs mois, une polémique enfle sur les réseaux sociaux et le web concernant le recours à ces pratiques à des fins pédagogiques, à savoir le fait que des internes s’entraîneraient à faire des touchers rectaux et vaginaux sur des patients et des patientes sous anesthésie générale, sans accord préalable de leur part.

En réaction à cette polémique, la ministre est sortie de sa réserve pour rappeler que le consentement préalable devait être obtenu même dans un établissement universitaire où les étudiants doivent apprendre. Selon le code de santé publique, en effet, le consentement préalable «porte également sur la participation éventuelle du patient à la formation d’étudiants ou de professionnels de santé», un consentement qui doit être donné de manière explicite, et ne peut être jugé comme déjà octroyé par le seul fait de se rendre dans un établissement où sont présents des étudiants.

Or, d’après de nombreux témoignages, autant dans le public que dans le privé, le consentement requis par le code de santé publique serait régulièrement bafoué. Des examens pour s’exercer seraient en effet pratiqués sans l’accord des patients pendant qu’ils sont endormis au cours d’une intervention chirurgicale. 33 % des touchers rectaux et vaginaux seraient ainsi effectués par les étudiants en première année de médecine sans avoir obtenu de consentement anticipé.

Certains praticiens ont bien essayé d’argumenter en expliquant qu’autant dans le public, les patients doivent nécessairement consentir d’avance à tout examen réalisé par les étudiants, ce n’est pas le cas dans le “privé” où cet accord anticipé n’est pas forcément la règle. Un argument qui au regard de la loi ne tient pas.

Selon la porte-parole de l’association “osez le féminisme” Marie Allibert, ces gestes pratiqués sur des patients endormis correspondent exactement à la définition du viol qui est en droit “un acte de pénétration sexuel commis sur autrui, soit par le violence, la contrainte, la menace ou la surprise”.

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