L’un des articles controversés sur le virus H5N1 publié
La revue Nature a décidé de publier l’un des articles consacrés au virus mutant H5N1 qui avaient suscité la controverse en décembre dernier.

Les responsables d’une agence fédérale en matière de biosécurité, le National Science Advisory Board for Biosecurity (NSABB), se questionnaient sur le danger pour la biosécurité que représentaient la publication de ces études, l’une américaine et l’autre néerlandaise.

C’est que ces travaux expliquent comment créer des mutations du virus H5N1 capables de se transmettre facilement entre mammifères et potentiellement entre êtres humains.

Actuellement, le virus H5N1 est essentiellement présent parmi la volaille d’élevage et les oiseaux sauvages. Il pourrait toutefois devenir très dangereux pour les humains avec un taux de mortalité de 60 %.

Depuis 2003, il n’a fait qu’environ 350 morts, car il se transmet difficilement entre êtres humains.

Le but des chercheurs était de comprendre si ce virus peut muter en une version capable de se transmettre facilement par voie aérienne entre humains, mais le NSABB appréhendait la mauvaise utilisation des données. Il avait alors demandé aux revues Science et Nature de ne pas publier les résultats de ces travaux, évoquant le risque de bioterrorisme. Certains scientifiques avaient alors qualifié cette décision de censure.

En mars, l’agence est revenue sur sa demande estimant que les informations contenues dans les études ne permettaient pas une utilisation nuisible et ne mettaient pas en danger la santé publique ni la sécurité nationale.

Nature publie donc les résultats de l’équipe américaine dirigée par Yoshihiro Kawaoka de l’Université du Wisconsin. L’autre recherche, celle du Pr Ron Fouchier du centre médical Erasmus de Rotterdam, est actuellement en cours de révision et sera probablement publiée dansScience.

Les éléments scientifiques essentiels du manuscrit original n’ont pas été modifiés.— Nature

L’étude

L’équipe du Pr Kawaoka explique avoir travaillé sur un gène clé du H5N1, l’hémagglutinine (HA), pour y ajouter une mutation afin de le rendre plus compatible avec les cellules du système respiratoire humain.

Les chercheurs ont ensuite utilisé le virus de la grippe porcine H1N1 (qui avait causé une pandémie en 2009) pour créer un hybride H5/H1.

Ensuite, le mutant a été testé sur six furets, un mammifère couramment utilisé dans les laboratoires pour sa similarité avec l’homme en matière de système respiratoire.

Les résultats montrent que les furets infectés ont bel et bien transmis le virus par voie aérienne à d’autres furets, mais aucun d’eux n’en est mort.

Selon les chercheurs, ces travaux mettent en lumière les mécanismes d’emprunts génétiques qui permettent à un virus de gagner en transmissibilité, selon ces chercheurs.

La revue accompagne l’article d’un rapport d’une agence de biosécurité non américaine dont les conclusions montrent que les bénéfices de la publication de cette recherche dépassent les risques liés à une utilisation malveillante.

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