Le virus Ebola est « hors de contrôle » en Afrique, dit MSF

ACCRA (Reuters) – L’épidémie de fièvre Ebola qui sévit en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone est « hors de contrôle » et une mobilisation « exceptionnelle » des gouvernements et des ONG est devenue nécessaire, prévient Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué publié lundi.

Le dernier bilan de cette vague, la plus meurtrière depuis la première apparition de la maladie en Afrique centrale en 1976, s’élève à 350 morts depuis le mois de février, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Le virus n’avait jamais été décelé dans cette région d’Afrique, ce qui complique les opérations sanitaires, selon MSF.

Sa propagation s’explique également par la méconnaissance de la maladie par la population locale, qui continue à préparer les corps de patients décédés et à assister aux obsèques, autant de facteurs de contagion.

L’ONG souligne par ailleurs que la société civile et les autorités politiques et religieuses n’ont pas pris la pleine mesure de la situation. Peu de personnalités de premier plan font donc la promotion de la lutte contre la maladie.

« L’épidémie est hors de contrôle », selon le directeur des opérations de MSF, Bart Janssens. « Avec l’apparition de nouveaux foyers en Guinée, en Sierra Léone et au Libéria, le risque d’une propagation à d’autres zones est aujourd’hui réel. »

Le ministre guinéen de la Santé, Rémy Lamah, a rejeté les déclarations de MSF, déclarant qu’elles ne reflétaient pas la réalité de la situation.

« Aujourd’hui, nous avons tous nos contacts sous contrôle et nous les surveillons régulièrement », a-t-il dit.

La seule poche du pays qui reste préoccupante selon lui est une poignée de villages à la frontière du Liberia et de la Sierra Leone, où la population résiste aux efforts de lutte contre la maladie en raison de croyances traditionnelles. « Même là, nous progressons », a-t-il ajouté.

Pour l’heure, des cas ont été recensés dans une soixantaine de sites à travers les trois pays touchés.

« L’OMS, les autorités des pays touchés et des pays limitrophes doivent déployer des efforts à la hauteur de l’ampleur de cette épidémie. Il faut notamment mettre à disposition du personnel médical qualifié, organiser des formations à la prise en charge de l’Ebola et intensifier le suivi des contacts et la sensibilisation auprès des populations », a estimé Bart Janssens.

L’ONG, qui a jusqu’à présent pris en charge 470 patients, dont 215 cas confirmés, dit avoir atteint ses limites.

Il n’existe actuellement ni vaccin ni traitement pour cette maladie, une fièvre hémorragique foudroyante dont le taux de mortalité peut atteindre 90%.

(Matthew Mpoke Bigg; Simon Carraud et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)


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