1ère mondiale : le cancer du poumon détecté dans le sang !
Le cancer du poumon diagnostiqué des années avant sadétection par imagerie : une première mondiale réalisée par une étude française.Un pas de géant en matière de diagnostic précoce des cancers invasifs du poumon vient d’être franchi par l’équipe Professeur Paul Hofman du CHU de Nice qui a conduit une étude sur 245 sujets sans cancer dont 168 patients à risque, atteints de Bronchopathie Chronique Obstructive (BPCO). L’enjeu : repérer des signes avant-coureurs du cancer, sous forme de cellules cancéreuses circulantes « sentinelle », plusieurs mois voire même années avant que le cancer devienne détectable par scanner. Les patients ont été testés chaque année durant trois années par ISET et par CT-scan à basse dose.

Résultat, le test ISET a démontré sa plus grande sensibilité en permettant d’identifier des cellules cancéreuses chez 5 patients (3%), alors que le CT-scan ne détectait aucun nodule. Les 5 patients ont été immédiatement opérés et l’analyse pathologique effectuée sur le nodule a confirmé le diagnostic de cancer du poumon. Le suivi d’un an minimum après chirurgie n’a montré aucun signe de récidive chez les 5 patients. L’alerte joue donc un rôle clé dans la précocité de l’intervention chirurgicale, permettant ainsi de viser l’éradication du cancer. Ces résultats très prometteurs viennent de paraître dans la revue PLOS ONE d’octobre 2014.

La découverte niçoise représente avancée significative en médecine moderne prédictive, personnalisée, et non invasive

Le test ISET rend possible la détection des cellules cancéreuses circulantes, 1 à 4 ans avant que le nodule ne soit repéré par imagerie. Jusqu’à présent, aucune étude n’avait encore été capable de démontrer, chez l’homme, une telle possibilité, pour des raisons techniques. En effet, les cellules cancéreuses circulantes sont extrêmement rares dans le sang, très hétérogènes et fragiles, et difficiles à extraire sans biais ni perte.
En avril dernier un article du prestigieux New York Times avait fait le point sur toutes les méthodes innovantes en oncologie prédictive et conclu qu’aucune méthode n’avait été capable de détecter le cancer avant les approches classiques d’imagerie. Ce défi a été maintenant gagné pour la première fois par l’action combinée gagnante de deux équipes françaises, celle de Rarecells Diagnostics qui a développé le test et celle du Professeur Paul Hofman qui a appliqué la méthode et réalisé cette étude.

L’importance des cellules sentinelles
Les études chez l’animal ont clairement montré que les tumeurs invasives diffusent dans le sang des cellules cancéreuses depuis les toutes premières étapes de leur formation, quand encore les tumeurs ne sont pas détectables par imagerie. La possibilité de détecter ces cellules « sentinelle » est considérée un atout majeur dans la course contre la montre visant la détection, et donc traitement, précoces du cancer.

Pour réaliser cette étude, l’équipe du Laboratoire du Professeur Hofman (Dr M. Ilie, Dr V. Hofman, Dr E. long, Mr E. Selva), a travaillé en étroite collaboration avec les équipes de Chirurgie Thoracique du CHU de Nice (Pr J. Mouroux, Pr N. Vénissac, D. Pop) et de Pneumologie du CHU de Nice (Pr CH. Marquette, Dr M. Poudenx)

Test de cytopathologie sanguine issu de la recherche française, le test ISET pour « Isolation by SizE of Tumor cells » a été développé par la compagnie Rarecells Diagnostics, spin off de l’INSERM, Université Paris Descartes et AP-HP, qui isole du sang tout type de cellules tumorales sans perte et en les laissant intactes, ce qui permet leur diagnostic cytopathologique.

Selon l’American Cancer Society (ACS), la survie de ces patients à un an est de 44% et à 5 ans est de seulement 16%. Seulement 15% de ces cancers sont actuellement diagnostiqués à un stade de maladie localisée. Selon l’Institut national de la santé américain, le cancer du poumon a coûté au système de santé $ 12,1 milliards en 2010. La Bronchopathie Chronique Obstructive (BPCO) est la 3e cause de décès aux US et sa cause principale est le tabagisme.

*Centre de Recherche IRCAN, UMR CNRS 7284/Unité Inserm 1081, Université de Nice Sophia Antipolis.

Article de CHU Réseau.

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